Porcs du masque

J’en ai compté huit…

Au pr

J’en ai compté huit…

Au printemps dernier, avant la pandémie, de trucs bleus, je vous aurais plutôt parlé des p’tits sacs. Mon constat à chaque printemps, à la fonte des neiges. Tout le long de mon trajet de jogging. Ces cadeaux si bien emballés. Ceux de votre animal de compagnie. Comme si, les jeter sur le banc de neige, ou les y enfouir, les ferait disparaître. À jamais.

Évidemment, ce n’est personne de vous. Que les autres, bien sûr !

Je devrais pourtant uniquement me concentrer sur ma cadence, garder la tête immobile, projeter le bassin vers l’avant. Courir léger. Cette mécanique qui pourrait me permettre de courir longtemps. De sauvegarder mes genoux amochés. De faire de mon mieux, pour alléger notre système de santé. Diminuer les frais communs. Donner l’exemple, si ce n’est qu’à mes enfants.

Huit, sur 6,2 kilomètres !

D’un seul côté, sans trop regarder. Sans les chercher. Mon trajet habituel, mes repères si familiers. Sur le pilote automatique. Dans ma banlieue de favorisés. Je n’ose même pas imaginer ce que c’est, en plein cœur des centres-villes. Là où on se banalise de la masse, en masse. Anonymes.

Sept masques de procédure et un en tissu, d’un bel imprimé fleuri. Vous ai-je dit, banlieue de favorisés ? Dans la rue, sur le trottoir, sur des terrains publics ou, tout au plus et pour un seul d’eux, sur un terrain privé. Mais, alors, du côté de la rue derrière une haie bien fournie. Comme si c’était gênant, de le jeter sur le terrain de quelqu’un.

Le pire, c’est celui laissé sur le terrain de l’école primaire. Le trajet de tant de petits curieux, de petites mains. Qui touchent bien avant de tout comprendre. Innocents des risques.

Si vous prenez tout le blâme pour l’emballage-cadeau de votre chien, j’accepte votre réplique : « … mais les masques, les responsables ce sont les jeunes ! » Ceux qui prennent le transport scolaire ou le transport en commun. Qui sont inconsciemment programmés pour être « libérés, délivrés ». Dès leur descente du bus !

Faisons alors comme si.

Le jeune, oui, toi ! Tu veux une planète ; pour tes enfants, pour tes petits-enfants ? Tu veux pouvoir continuer de faire la morale aux vieux ? Leur répéter qu’ils hypothèquent ton avenir, à grands coups d’une consommation effrénée ? Tu aimes manifester paisiblement ? Soutenir Greta ? How dare you?

Ramasse-toi !

Sans même te parler de limiter la propagation du virus…

michel

p.-s. Le masque devant l’école, j’y suis retourné pour le chercher. De rien, Greta !