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Les bons plis de la pandémie — Texte : Nathalie Courcy

J’avais pensé intituler ce texte « La fin du télétravail » puisque plus ça va, et plus l

J’avais pensé intituler ce texte « La fin du télétravail » puisque plus ça va, et plus les bureaux des centres-villes se rempliront à nouveau. Les routes sont déjà plus occupées. Depuis deux ans, je traversais la ville en 15 minutes top chrono. Ça m’en prend maintenant le double.

J’ai depuis peu le « droit » de retourner dans mon lieu de travail, selon certaines conditions, certains jours de la semaine, avec certaines précautions et avec certaines permissions. Un droit, avec un gros bémol. N’y retourne pas qui veut !

Mais est-ce que j’ai vraiment le goût de mettre un point à mon télétravail ?

Le 13 mars 2020, quand tout a fermé, j’étais déjà en télétravail temporaire depuis deux mois. Je bénéficiais d’un accommodement très raisonnable, et surtout médical, pour travailler à partir de la maison. Je voyais la fin de ma période accordée arriver et j’angoissais. Je m’apprêtais à prendre un rendez-vous pour prolonger le télétravail. Juste de penser retourner dans le trafic et dans les horaires gérés au quart de tour et j’étouffais. Je n’étais pas prête. Pas du tout. Zéro pis une barre.

Et là, arriva ce qui devait changer la face du monde : un gros méchant virus.

Je me suis retrouvée comme tout le monde avec beaucoup moins de kilométrage et de lunchs à faire, et beaucoup plus de gestion de temps d’écran. Un moindre mal.

Depuis le début, je dis à mes enfants qu’on fait partie des privilégiés de la pandémie (et j’admets aussi la partie plate de la patente !) On était tous ensemble. On est en santé. Personne ne travaille dans le milieu de la santé ni dans le milieu de l’éducation. Ni dans les commerces qui ont fermé (à part ma plus vieille, qui n’a pas tant de factures à payer pour survivre, disons). Ni dans la sphère politique.

On en a profité pour se coller, s’aimer, se cultiver, marcher en famille, lire en famille, jouer en famille, manger en famille, grandir en famille.

On en a profité pour prendre de bons plis, des habitudes qui dureront plus longtemps que le confinement. Plus de douceur dans nos communications (on est mieux de bien s’entendre si on veut s’endurer 24 heures par jour !) Plus de services rendus, question de répartir les responsabilités. Plus de gratitude pour les petites choses de la vie et surtout, pour les gens qu’on aime. Moins de chialage inutile. Plus de liberté d’être soi. Moins de « trop de bruits ». Plus de calme. Moins de surstimulation. Une hypersensibilité remisée. Des anxiétés en vacances.

On ne s’est pas mis à faire du pain de façon frénétique (pas facile, faire du pain, pour les familles sans gluten !) On a continué à faire le jardin qu’on fait depuis toujours. Chacun a développé ses talents, ses intérêts, sa personnalité.

Chaque fois qu’on avait le « droit » de sortir, d’aller dans les musées, de visiter grand-maman, de voir des amis, on l’a fait. Là, j’ai le « droit » de retourner au bureau. Mais entre vous et moi, tant que je n’en aurai pas le « devoir », je crois bien que je vais continuer de consolider mes bons plis de pandémie et travailler en pantoufles, avec ma musique, mon chauffage, mes heures adaptées, mon temps gagné, et mes enfants et mon amoureux à proximité.

Nathalie Courcy

Les ost*es de devoirs

Une chose est sûre, je n’ai pas la fibre d’un pédagogue. C’est un peu surprenant, puisque ma

Une chose est sûre, je n’ai pas la fibre d’un pédagogue. C’est un peu surprenant, puisque ma mère est une ancienne enseignante au primaire. Pourtant,  je ne gagnerai jamais la palme d’or de la patience et du dévouement quand vient le temps de faire les devoirs avec les enfants.

Hayden, 8 ans, dit souvent qu’il ADORE les vendredis plus que quiconque puisqu’il n’a pas de devoirs à faire. C’est complètement faux, parce que c’est MOI qui aime les vendredis plus que n’importe qui! Pas de devoirs pour 2 jours !!! WOOT WOOT !!!

Les gens capables de gérer l’heure des devoirs dans le bonheur et l’harmonie m’impressionnent énormément! Chez moi, toutes les excuses sont bonnes pour ne pas se concentrer. Par exemple:

  • échapper son crayon 16 fois de suite
  • se cogner le genou en dessous la table et se tordre de douleur
  • prendre une éternité pour se trouver une collation

Ou encore, les fameux:

« j’ai envie de pipi »

Suivis de:

« je vais aller me chercher un jus »

Puis à tout moment:

« Ah regarde, une mouche! »

Donc l’exercice qui pourrait prendre environ 15-20 minutes à faire, finit par prendre 1 heure! Honnêtement quand j’étais jeune, je croyais que faire mes devoirs était plate. Je n’aimais pas ça. Ce que je ne savais pas, c’est que c’est ENCORE PIRE quand on est parent!

D’ailleurs, en tant qu’adulte, je me pensais relativement intelligent. Du moins, comparativement à un enfant. Mais ça, c’était avant de réaliser que ça me prend plus de temps à corriger son devoir, que ça a pris, à mon beau-fils de 8 ans, à le faire. Et j’ai aussi maîtrisé l’art d’éviter une question de 3 ième année dont je ne connais pas la réponse, en disant sur un ton condescendant: « Voyons donc Hayden, c’est sûr que je connais la réponse. Mais ce ne serait pas correct de ma part de te la dire, tu n’apprendrais rien de cette façon-là. »

Merci internet, de me permettre de garder ma crédibilité aux yeux de mes enfants.