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Toi, l’élève en difficulté

Comprendre du premier coup, dans la plupart des matières; j'ai eu c

Comprendre du premier coup, dans la plupart des matières; j’ai eu cette chance. Terminer les tâches dans les délais demandés à l’école, j’y suis toujours arrivée, sans peine. L’orthopédagogue de mon école, je ne me souviens même plus qui c’était.

 

Cette année, plus que jamais, mon métier me confronte à des enfants qui eux, n’ont pas eu cette chance.

C’est une chance de naître avec un potentiel académique. Ce l’est encore plus de naître au sein d’une famille aidante, prête à tout pour nous permettre de garder la tête hors de l’eau. Devant moi, chaque jour, je vois ces enfants. Dans ma classe, d’heure en heure, je côtoie ces petits humains qui sont toujours un pas et parfois deux, en arrière…

À vous, élèves que l’on dit “en difficulté d’adaptation et d’apprentissage” (car aujourd’hui, on doit tous porter une étiquette pour qu’on nous classe quelque part…), je vous lève mon chapeau.

Mon chapeau d’ancienne élève qui a eu cette double chance : la facilité et les parents aimants et aidants.

Mon chapeau de maman qui, chaque soir, auprès de ma “grande” de première année qui est emballée par la découverte de la lecture et de l’écriture, a une pensée pour vous. Je me dis qu’au même moment, vous êtes installés devant vos cahiers, avec ou sans aide. Sans doute découragés. Parfois prêts à abandonner.

Je vous lève mon chapeau d’enseignante. On vous en demande beaucoup. On vous pousse, on vous presse. On veut couper le moins possible, ne pas tourner les coins trop ronds, aller à l’essentiel, pour votre réussite.

Je vous lève surtout mon chapeau de femme, de citoyenne adulte, avec ses responsabilités et ses obligations.

Élèves en difficulté, sachez que je me soucie de ce que vous deviendrez. Quels métiers exercerez-vous? Qui sont les employeurs qui accepteront que les échéances ne soient pas respectées, qui diminueront leurs attentes?

Je souhaite le meilleur pour vous et ne m’en voulez pas si je cherche à vous pousser toujours un peu plus loin.

 

Je suis votre bâton de marche, votre guide.

 

Élèves en difficulté, mon cœur est avec vous

 

Je n’ai pas eu de coup de coeur pour mon enfant à sa naissance

Quand peut-on se donner le titre de maman : quand on voit deux petit

Quand peut-on se donner le titre de maman : quand on voit deux petites lignes sur un test de grossesse ? Quand on sent bébé bouger pour la première fois ? Quand on soigne son premier bobo ? Et si ce n’était aucune de ces réponses …

Je fais partie de ces mamans qui ont des grossesses difficiles. Oui, je sais que porter la vie est un privilège unique, mais oh combien pesant et lourd ce fut pour moi. Lourd, dans tous les sens : un moral sur le neutre, un corps qui ne m’appartenait plus et j’en passe.

Les pages du calendrier tournaient tranquillement et voilà que le neuvième mois arriva. Enfin délivrée… du moins, c’est ce que je pensais!

Le 23 août, naissait cette petite fille aux grands yeux bleus, calme et endormie.

Après l’accouchement, des larmes sont apparues.  Pas des larmes de joie, plutôt de tristesse. Je me sentais sans émotion face à cette petite fille, MA fille… Pourquoi personne ne m’avait-il expliqué que ça pouvait arriver ? Je croyais que je ferais comme dans les films, vouloir tout donner pour elle, mais NON…

Un matin, quelques jours plus tard, je me suis retournée dans mon lit et j’ai eu la chance de voir mon conjoint, un papa, plus que comblé, complètement fasciné par SA fille, NOTRE fille. Il s’est montré tellement disponible et attentionné. Pendant notre séjour à l’hôpital, il lui a donné son premier bain, mis son premier pyjama, etc. Il était heureux, il prenait sa place. Le voir s’épanouir et fier m’a donné enfin de ressentir ça à mon tour. Grâce à son écoute et à sa compréhension, j’ai compris tout le sens du mot famille et j’ai ressenti toute la force de notre clan. J’ai compris qu’un couple uni travaille en harmonie pour s’aider et se soutenir, comme dans l’apprivoisement de leur nouveau rôle de parents. Et comme le dit si bien l’expression : « À deux, c’est mieux! »

Plus elle grandissait, plus elle m’épatait. Je sentais ma fierté de mère se développer à vue d’oeil juste d’être auprès d’elle, mais encore plus de dire qu’elle venait de moi…

Sur le coup, je n’ai pas vraiment discuté de ce sentiment avec mon conjoint ou mon entourage. Pour un père, il est difficile de mettre des mots sur nos comportements après l’accouchement. On les embarque dans nos montées d’hormones, de post-partum, d’allaitement et j’en passe. Voilà pourquoi je n’ai jamais ressenti de jugement de sa part (sur le coup), mais il vous dirait, sans remord, que l’arrivée de la petite fut tout un test pour notre couple.

Notre fille avait environ deux ans. Mon conjoint et moi étions en train de regarder la télévision lorsque je lui ai avoué ne pas avoir eu de coup de cœur pour elle, à sa naissance. Pour nous, il était important de faire la différence que oui j’avais la fibre maternelle, que je m’occupais d’elle de façon exemplaire, mais que je n’avais pas ce sentiment viscéral qui m’attachait à elle.

C’est à peine depuis quelque temps que j’assume pleinement avoir vécu ces moments et que je m’ouvre un peu plus sur cette période, car je pense que nous sommes plusieurs à l’avoir vécu, mais que la peur du jugement nous amène parfois à les refouler et à les ignorer.

Aujourd’hui, notre fille Danika  a 4 ans. Je suis fière et surtout très heureuse d’être SA mamou!
Tellement de belles aventures nous attendent!