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Un autre drame conjugal

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Il y a quelques jours, un autre drame familial s’est joué. Nous connaissons le résultat : six enfants orphelins et marqués à vie ainsi que deux familles et plusieurs amis et collègues changés à jamais. Lorsque ces drames arrivent, nous nous posons la question : pourquoi? Moi, cette fois-ci, j’ai angoissé. J’ai eu peur, car je me demande si nous n’allons pas développer une fausse résilience, une forme d’insensibilité face à ces drames parce que ça va en quelque sorte faire partie du quotidien. Il ne faut absolument pas que nous développions ce réflexe.

 

En participant à diverses discussions sur les médias sociaux et avec des collègues de travail, deux points m’ont marquée. En premier lieu, je sens que les hommes en général ont une certaine forme de gêne. Ils sont frustrés, oui, mais aussi gênés. Ils se sentent mal pour le geste qu’un autre homme dans les mêmes passages de vie peut faire. Quoi vous dire, messieurs? On comprend que ce n’est pas vous, que c’est un cas (oui, il y en a eu beaucoup dans les derniers mois).

 

L’autre point qui me frappe, c’est qu’il y en a beaucoup, mais alors beaucoup de femmes avec des bagages de violence conjugale. Ça me frappe, me fait retomber sur terre et j’ai mal. Des femmes qui doivent faire des choix de vie, changer de ville, avoir peur d’aller à l’épicerie seules… Bref, un gros choc pour moi de réaliser tout ce que leur vie comprend comme obstacles.

 

L’autre point auquel j’adhère entièrement, c’est celui de certains médias concernant leur façon de véhiculer la nouvelle. Au lendemain du drame, un célèbre animateur de radio expliquait qu’il faut arrêter d’aller interviewer les familles au lendemain de ces drames, car c’est certain que ce sont des familles modèles, des familles parfaites.

 

La vérité, c’est qu’une famille parfaite, ça n’existe pas, de la même façon qu’une vie parfaite n’existe pas. Il y a peut-être un point de départ dans tout ça. Si on regarde les derniers drames, on le sait qu’il y a de la souffrance, il y a de la non-acceptation de certains passages de vie. La vie, c’est loin d’être un long fleuve tranquille. La vie est constituée de victoires et de joies, mais aussi de peine et d’échecs. C’est le mélange de tout cela qui nous fait avancer.

 

Un constat que je fais, c’est la relation d’aide. Il est à mon avis impératif que tout être humain ait une base de formation et de connaissances des relations humaines. Je ne sais pas comment y arriver, mais il faut valoriser cet aspect à l’aide du système scolaire, des milieux de travail, etc.

 

Dans quelques jours, ce sera la fameuse journée pour la santé mentale. Il est de mon point de vue que cette journée a encore davantage d’importance cette année : nous devons causer, nous devons porter attention à autrui.

 

S’accepter, accepter que nous ne sommes pas parfaits, mais jamais, alors JAMAIS tomber dans une fausse résilience sur la violence conjugale. C’est notre devoir pour ces six enfants changés à jamais. Donnons-nous de la douceur et de l’amour.

 

Evelyne Blanchette

 

 

Il faut que tu partes

Belle amie,

Tu es tombée amour

Belle amie,

Tu es tombée amoureuse, pis d’aplomb. Qui peut t’en vouloir? Ce n’est pas tous les jours qu’on tombe en amour.

Même si ton instinct t’envoyait des signes à ce moment‑là, tu as foncé. Qui peut t’en vouloir? Ce n’est pas tous les jours qu’on tombe en amour.

Peu à peu, ton sourire s’est effacé.

Peu à peu, ta joie de vivre s’est effacée.

Peu à peu, tu t’es effacée.

D’un œil intérieur, il n’y a rien d’évident, alors tu t’es abandonnée et ça lui rend service.

D’un œil extérieur, tout est si évident, alors je ne t’abandonne pas, parce que ce serait de lui rendre service.

Je sais que je peux te faire du mal avec ma vérité toute crue, mais je continue. Ça fait son bout de chemin dans ton esprit, et c’est la seule chose que je peux réellement faire pour t’aider. Je ne veux pas te faire de mal, mais je n’ai pas le choix parce que j’ai peur pour toi.

Je ne me pardonnerais jamais de voir ta p’tite face aux nouvelles avec, en dessous, écrit : drame conjugal. Alors je persiste…

Il s’est assuré d’être ton oxygène pour que sans lui, tu aies l’impression de ne plus pouvoir respirer. N’oublie jamais que la fille que j’ai connue respirait toute seule, alors je sais que tu n’as pas besoin de lui pour ça.

Tu ne peux le sauver, arrête d’essayer. Mets cette énergie‑là pour te sauver toi‑même.

Tu ne peux l’excuser, arrête d’essayer. Mets cette énergie‑là à être plus douce envers toi‑même.

Alors je te le répète :

Quand tu seras prête, pour ton toi, ton bonheur, ton bien‑être, ta santé mentale et ta sécurité… il faudra que tu partes.

Ce ne sera pas facile, mais je serai là, ta famille sera là et tous les autres qui tiennent à toi aussi. Peu importe le temps que ça te prendra, je serai là.

Surtout, souviens-toi : la lune de miel ne dure jamais bien longtemps.

Je t’aime.

Pour toutes les femmes vivant cette situation, peu importe la forme, vous n’êtes pas seules.

Appelez : Ligne S.O.S. Violence conjugale : 1 800 363-9010

http://www.scf.gouv.qc.ca/violences/violence-conjugale/

 

Eva Staire