L’enfant du milieu

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J’ai eu la chance (ou la malchance?) d’être cette enfant qui est plus petite et plus grande. J’avais l’embarras du choix, je pouvais être maternante ou bien tannante! J’avais toujours un bouc émissaire pour mes petites et grosses misères. Mais en même temps, j’ai été cette enfant qui n’a jamais eu de temps «seul».

L’ainé d’une famille vit un moment, parfois quelques mois en général plusieurs années, de lune de miel. Papa et maman n’appartiennent qu’à lui! L’amour à trois, c’est simple : c’est juste génial. Puis arrive le jour où on apprend qu’un petit nouveau va faire son entrée bientôt! Soit on s’inquiète, soit on est heureux. Mais chose certaine, on en a bien profité avant cette arrivée!

Le petit dernier, c’est la même histoire, mais à l’envers. Les grands sont à l’école pour une ou plusieurs années avant qu’il y entre à son tour. C’est la joie, des moments seuls avec le ou les parents. Bien entendu, il s’ennuie des plus vieux par moment, il a bien hâte de partir à son tour. Mais il aura eu son temps, seul.

L’enfant du milieu lui, jamais. Il y a toujours eu un plus grand auquel il s’est greffé, ou un plus petit qui s’est accroché. On lui demande beaucoup, à cet enfant : montrer et suivre l’exemple en même temps.

Tour à tour, j’ai mis des bonnes vieilles bibittes dans l’oreiller de mon ainée et aidé à apprendre à marcher au benjamin. Quand j’étais fâchée envers un, l’autre écopait parfois. La suprématie de la plus vieille, j’y goutais aussi! Autant d’un côté que de l’autre.

En même temps, j’avais une place de choix pour faire mes expériences. J’ai été autant celle qui avait besoin d’aide que la super héroïne. J’avoue, être l’enfant du milieu a beau avoir ses lacunes, ç’a aussi bien des avantages.

À nous, les enfants du milieu, je nous dis qu’on est au final bien chanceux. On aura eu le meilleur des deux mondes, une main d’un côté pour nous essuyer le nez alors que nous-mêmes avons essuyé le suivant. On a appris à agir avec les plus vieux et à comprendre les plus petits. C’est une force unique que l’on a acquise.

Alors il ne faut pas s’en faire quand on voit notre enfant du milieu être parfois un peu perdu dans son rôle. Il saura avec le temps prendre sa place bien à lui. Mais d’ici là, essayons quand même de lui donner un peu… de ce temps auquel il aspire sans le savoir… un petit moment avec lui… seul.

Simplement, Ghislaine B-Surprenant