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Juste au cas…

Mon petit cœur, depuis que tu es tout petit, on essaie de te prépa

Mon petit cœur, depuis que tu es tout petit, on essaie de te préparer de notre mieux à toutes les éventualités. On trouvait important que tu saches quoi faire si jamais maman s’évanouit et ne se réveille plus, si jamais quelqu’un entre dans la maison pendant la nuit, si jamais les flammes s’emparent de la cuisine…

Évidemment, on n’a pas parlé de toutes ces éventualités dramatiques le même soir… Tu en aurais fait des cauchemars! Mais plus les années avançaient et plus les occasions d’en discuter se présentaient.

On a tenté de notre mieux de te faire parler de chacune des mises en situation pour tester tes connaissances et ton instinct. Nous savons que nous devions discuter avec toi de tous ces drames possibles. Mais mon petit cœur, tu ne sauras jamais à quel point ça a été difficile pour nous de t’en parler… Tu ne sauras jamais à quel point ce fut éprouvant pour nous.

Ça aurait été tellement plus facile de se mettre la tête dans le sable, de sombrer dans le déni, de faire comme si tout cela ne pouvait jamais t’arriver… Ça aurait été tellement simple de vouloir t’épargner et de se répéter que tu n’avais pas besoin de savoir tout ça. Mais on se serait menti à nous-mêmes… parce que si tu voyais des flammes et que tu allais te cacher sous ton lit, comme bien des enfants en ont l’instinct, on ne se le pardonnerait pas. Si tu périssais dans les flammes, apeuré et sans ressource, on ne se le pardonnerait pas. Mais mon petit cœur, tu ne sauras jamais à quel point ça a été difficile pour nous de t’en parler…

Quand on a dû t’expliquer que la seule chose à faire en cas de feu, c’est de sortir de la maison. Sans bottes, sans manteau, sans ta doudou… tu dois sortir. Même si tu as envie d’appeler les pompiers… tu dois sortir. Sans papa, sans maman, sans tes sœurs… tu dois sortir. Même si tu entends crier… tu dois sortir. Tu ne sauras jamais, mon ange, comme notre cœur se serrait à prononcer ces mots…

Quand on a dû te montrer comment sortir de ta chambre par la fenêtre, au cas où le feu serait devant ta porte de chambre. Quand on t’a demandé d’essayer seul, sans aide, sans nous, de sortir. Quand tu n’arrivais pas à ouvrir ta fenêtre et qu’on a insisté pour que tu le fasses seul. Quand tu as dû pousser des meubles pour grimper dessus, que tu trouvais ça trop lourd, mais qu’on a continué d’insister pour que tu le fasses seul. Tu ne sauras jamais, mon bébé, à quel point on avait envie de t’aider… On avait le cœur gros et la gorge nouée, mais on savait qu’il fallait que tu saches y arriver seul. Juste au cas…

Quand on t’a expliqué quoi faire si un adulte que tu ne connais pas veut t’amener avec lui… Même s’il cherche son chemin, même s’il veut que tu l’aides, même s’il a perdu son chien, même s’il te donne des bonbons ou veut te montrer ses bébés chatons… Tu ne sauras jamais, mon loup, à quel point on avait mal au cœur d’imaginer tous ces stratagèmes… Tu ne sauras jamais à quel point on était dévastés à la simple idée que quelqu’un essaie de t’enlever à nous…

Encore une fois, ces discussions se sont faites dans des moments bien choisis du quotidien. Des moments où tu te sentais en sécurité, où tu avais envie d’en parler, où tu étais prêt à entendre ces mots. Ces discussions se sont faites sur des années. Pourtant, tu ne sauras jamais, mon poussin, à quel point nous ne pouvions jamais nous sentir prêts à parler de tout cela avec toi.

Parce qu’on voudrait tous que ces situations n’arrivent jamais. Surtout à des enfants. On voudrait bien, parfois, faire l’autruche et se convaincre que ça n’arrivera pas chez nous. Puis, nous repensons à ces enfants des autres qui n’auront plus jamais la chance de vieillir et nous savons qu’aussi difficile que cela puisse être, il faut te préparer à tout cela.

S’il y a le feu, tu n’iras pas chercher ta doudou. Si un intrus s’introduit dans notre intimité, tu ne resteras pas caché sous tes couvertures. Si maman s’évanouit, tu ne resteras pas là à attendre qu’elle se réveille. Et surtout, s’il nous arrive quelque chose d’atroce, tu auras tous les outils en main pour survivre. Parce que même si tu es le seul à survivre, mon ange, on aura déjà accompli quelque chose de grand… On t’aura sauvé, juste au cas…

Joanie Fournier

 

Protéger nos enfants des étrangers

L’enlèvement d’un enfant est l'une des pires hantises des

L’enlèvement d’un enfant est l’une des pires hantises des parents. Je sais, je déteste y penser aussi mais la réalité nous confronte à devoir protéger et surtout informer notre enfant. La ligne est mince entre l’informer et l’effrayer, voire même le traumatiser. Voici quelques suggestions pour aborder le sujet avec l’être le plus cher à nos yeux. Bien-sûr, on adapte selon l’âge et la maturité de notre enfant.

Contact visuel

Je dis souvent à mon fils de 4 ans : si tu me vois, je te vois et si tu ne me vois plus, je ne te vois pas non plus. Peu importe l’endroit, je veux savoir où sont les enfants qui sont sous ma responsabilité pour ne pas avoir le sentiment vraiment désagréable de les chercher. Aussi, lorsqu’il y a plusieurs enfants, mon copain et moi mettons au clair qui s’occupe de quel enfant. Ça évite la confusion et surtout qu’un enfant se retrouve sans surveillance.

Code secret

Quand j’étais enfant, mes parents nous ont donné à mon frère et moi l’excellent truc du code secret. Si quelqu’un, qu’on connaissait ou non,  voulait nous emmener quelque part et quelque soit la raison, on devait lui demander le code secret (dans notre cas: Rame, rame, ramedidou! Un jour, je vous expliquerai ha! ha!). Si la personne ne connaissait pas le code, on devait vite courir chercher de l’aide. De cette façon, ça évite à l’enfant d’avoir à faire la distinction entre la notion d’étranger et de personne connue.

Personnes de confiance

On nomme avec l’enfant des personnes à qui on peut se référer en cas de besoin: voisins, employés, policiers, parents, professeurs, membres de la famille, etc. Lors des sorties, on en profite pour repérer des personnes de confiance. De cette façon, on met l’accent sur la solution et non sur le problème.

Faire des mises en situation

Malheureusement, aujourd’hui, nous sommes loin du seul exemple qu’on nous donnait quand on était petit: le monsieur qui offre des bonbons aux enfants dans sa voiture. Ça peut être aussi: si une madame te demande de l’aider à chercher son chien, est-ce que tu acceptes? Si tu es perdu à l’épicerie, que fais-tu? Où peux-tu aller chercher de l’aide si tu te blesses au parc? Si les voisins te demandent de venir jouer dans  leur maison, que fais-tu? Si un inconnu te prends la main, qu’est ce que tu pourrais faire? L’important est d’écouter l’enfant, l’inciter à réfléchir et le guider calmement sans le juger.

Mon corps à moi

On peut expliquer à notre enfant que notre corps nous appartient et que certaines parties sont intimes et personnelles. Ce qui veut dire que nous les gardons pour nous et que personne n’a le droit de nous toucher à ces endroits-là. Qu’on est pas obligé de donner des câlins ou d’en recevoir. Qu’on peut toujours dire non. Qu’en cas d’urgence, on peut crier et courir. On discute aussi des secrets. Ceux qui nous font plaisir comme une surprise ou ceux qui sont lourds à porter. Que dans ces cas-là, on doit le dire à quelqu’un de confiance.

Vérifier sa compréhension et le rassurer

Pour terminer, on doit demander à notre enfant ce qu’il retient de tout ça. Parce que même si clair pour nous, notre petit chéri peut avoir interprété et retenu complètement autre chose. Comme un garçon d’âge scolaire qui m’avait raconté horrifié, qu’il avait vu (compris) au téléjournal que si on allait jouer au parc, on allait se faire kidnapper. On doit rassurer notre enfant. Il reste un enfant qui doit s’amuser et apprendre en toute confiance et non en se méfiant de tout ce qui l’entoure. On le rassure en lui disant qu’on est là pour le protéger, que c’est notre rôle de parent de veiller à sa sécurité et surtout, on lui dit qu’on l’aime.