La brassée à l’eau de Javel : l’inévitable… Texte: Solène Dussault

Elle ressemble à la journée de la marmotte. Sauf qu’elle peut sâ

Elle ressemble à la journée de la marmotte. Sauf qu’elle peut s’inviter plus longtemps que prévu.

 

Étape 1 : une montagne de vêtements puants et sales se dresse devant nous. Hop, dans la machine à laver.

Je parle ici de l’épreuve qui est devant soi, peu importe sa teneur. Le parent à placer en CHSLD, une séparation, un accident de voiture, name it. On doit faire face à nos vents contraires, que ça nous plaise ou non. C’est là et on doit s’en occuper. Comment allons-nous nous en sortir? Avec quelles séquelles?  Éclopés, brûlés, meurtris ? Le doute s’insinue en nous…

 

Étape 2 : une grande quantité de javellisant.

À cette étape, on pleure, on crie, on boude, on refuse ce qui est… Nos pensées obscures nous bousculent et semblent vouloir régner. Mais il faudra bien se l’admettre, il faut décrasser ce qui doit l’être et ne conserver que les outils utiles pour continuer d’avancer. Ne rien renier mais vouloir que tout redevienne plus blanc que blanc. Parce que l’eau javellisée, ça désinfecte en profondeur. Oui, mais parfois la tache de sauce à spag reste imprégnée, comme notre épreuve, le défi, qui laisseront des traces en nous…

 

Étape 3 : remplir d’eau jusqu’au bord.

Se noyer dans tous nos efforts et trouver que les gorgées sont grosses. Ne jamais, jamais regretter ce par quoi nous passons. Ce passage aride, choisi ou non, souhaité ou non, nous permettra de trouver des ressources insoupçonnées. Non, on ne les voit pas pour le moment et c’est interminable. À quand la fin du déluge? 

 

Étape 4 : essorage à spin.

La tête nous tourne et nous n’avons plus d’énergie. Chaque nouvelle journée qui passe amène son lot de découragement. Les efforts ne portent pas fruit? Nous ne sommes pas seuls… Il y a des membres de notre entourage (bien intentionnés et pensant bien faire) qui ajouteront à nos tourments avec des commentaires tels que « est-ce que ça va mieux, as-tu essayé telle démarche, ben voyons c’est donc ben long !!! ». La traversée et son rythme nous appartiennent. Remercions nos proches d’être là pour nous, mais nous sommes les maîtres de notre essorage et ça prendra le temps qu’il faudra…

 

Étape 5 : étendre pour sécher.

N’oublions pas de prendre du temps pour soi dans tout cela. Sortir marcher dans la nature, écouter les oiseaux chanter, regarder le soleil se coucher, lire, prendre un bain. Toutes les actions posées pour se régénérer et refaire nos forces sont indispensables. Le cycle de la vie et la brassée à l’eau de Javel, un même objectif : nous rendre plus forts. Bonne année 2023! 

Solène Dussault