Archives janvier 2023

Mon mois d’abstinence — Texte : Marina Desrosiers

J’admire ceux qui adoptent une nouvelle habitude saine et la maintiennent. Parce qu’on va se le

J’admire ceux qui adoptent une nouvelle habitude saine et la maintiennent. Parce qu’on va se le dire, le défi est souvent là : être plus tough que l’appel de la mauvaise habitude qui refuse de mourir. Si c’était si facile de changer nos vieilles façons de faire, on ne casserait pas le bécyk ! On prendrait la décision et hop ! La nouvelle habitude serait rentrée au poste.

Ahhhhh ! Qu’on aimerait donc avoir une baguette magique super puissante !

Mais revenons à la réalité.

Certaines personnes coupent la cigarette du jour au lendemain. Disent adieu à l’alcool à la fin de leur verre et n’y reviennent plus jamais. Se mettent à s’entraîner et continuent, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde pour eux.

Tant mieux pour ces personnes-là. Mon admiration n’est pas moins grande.

Et il y a tous les autres. Ceux qui rushent quand vient le temps de se lever plus tôt, de manger mieux, de reléguer aux oubliettes le grognon qui gronde en eux. Ceux dont la volonté est inversement proportionnelle à la constance. Ceux qui se promettent souvent d’arrêter ou de commencer quelque chose. Et qui se déçoivent presque aussi souvent.

Je dis « presque », parce que l’essentiel, c’est de tenir notre promesse une seule fois, mais pour de bon. Que ça fasse deux ou dix fois qu’on essaie de prendre une meilleure habitude de vie, ça peut être celle-là, la bonne !

En ce début du Défi 28 jours sans alcool, j’ai le goût de célébrer avec vous mon premier mois d’abstinence. Non, je n’ai pas arrêté de boire, de fumer ou de me piquer. Ça n’a jamais fait partie de ma vie. Ce qui faisait (vous remarquez que je parle au passé ?!☺) de ma vie depuis neuf ans, c’était les pilules. Celles pour relaxer, celles pour dormir, celles pour la douleur. Bref, des pilules pour m’endurer.

J’ai longtemps résisté au somnifère et à l’antidépresseur déguisé en anxiolytique. Pas que j’étais contre. J’avais déjà soigné une dépression avec des pilules et des rencontres hebdomadaires. Je ne fais pas partie de ces gens qui préféreraient presque mourir que prendre un médicament. Mais j’avais de jeunes enfants. J’étais souvent seule avec eux. Je ne voulais pas ne pas me réveiller s’ils avaient besoin de moi la nuit. Je ne voulais pas devenir accro non plus. Me sevrer de l’antidépresseur après deux ans n’avait pas été mon expérience de vie préférée…

Mon médecin m’avait déjà proposé des alternatives naturelles et des prescriptions. Elle respectait mon choix. Quand je suis retournée la voir pour une prescription de somnifères qui gèlent un peu le cerveau, c’est que j’étais devenue dangereuse. Je dormais une heure par nuit depuis des mois. Je m’endormais zzzzzzzzzz en conduisant. Mon humeur n’était pas au top (comment ça aurait pu être autrement avec des hormones sens dessus dessous et le cerveau dans la graisse de bine ultra dense ?). Et ça continuait de dégénérer.

Bref, il était plus que temps que ça change.

Connaissant ma génétique et mon historique familial, le médecin m’avait prévenue que j’aurais peut-être besoin d’un traitement constant, à plus petite dose que ce que ça prenait pour me remettre sur le piton. J’étais prête à cette éventualité. On n’enlève pas l’insuline aux diabétiques ni l’anticoagulant aux personnes cardiaques…

J’ai accueilli les améliorations avec un grand soulagement. Dormir une nuit complète m’a sauvée. J’ai arrêté (la plupart du temps) de m’arracher la peau à force de me gratter (on ne contrôle pas comment l’anxiété s’exprime !). Je n’ai pas refait d’attaque de panique. Avec ben de l’amour et du soutien, mon humeur s’est améliorée. Mes colères se sont apaisées. Ma tristesse est encore là on and off ; la joie a repris du service.

Quand tout a été plus stable, on a établi une dose de croisière. Moins forte que pour réparer les dégâts, mais assez forte pour reprendre le goût de vivre et la capacité de dormir.

Neuf années à prendre mes pilules chaque soir. S’étaient ajoutées dernièrement d’autres pilules pour gérer les douleurs articulaires qui viennent avec l’âge. Ça ne marchait pas tout le temps, mais ça m’a permis d’expérimenter ce que ça pouvait être, une journée légère sans souffrir. Une découverte !

J’ai eu le goût de revivre ça plus souvent. En ayant moins mal, j’ai pu recommencer à bouger. Je me récompense moins avec la nourriture parce que je suis moins à bout et moins souffrante.

J’ai donc essayé de diminuer les médicaments. Progressivement. Attentivement. Avec beaucoup d’amour pour moi, pour mon corps, pour mon esprit, pour mon foie aussi ! C’était rendu que j’avais le foie gras d’un alcoolique à force d’y faire transiter des médicaments chimiques !

J’ai coupé de moitié. Puis j’ai recommencé. Et encore. Je n’étais pas encore prête à subir les effets secondaires du sevrage, même si j’étais ben tannée des effets secondaires de la médication. Et il y a un mois, j’ai dit adieu aux médicaments. Ou au revoir, peut-être, parce que je pourrais en avoir à nouveau besoin plus tard. Beaucoup plus tard. Mais je vais essayer d’installer les meilleures habitudes possibles pour me gérer sans ça.

J’ai dû regarder mes symptômes de sevrage en face. Traverser plusieurs nuits d’agitation avec la foi que le sommeil reviendrait. Construire une nouvelle routine d’endormissement. Gérer les coups de fatigue que je savais temporaires. Noter comment s’exprime maintenant l’anxiété et ce qui la calme. Je me suis parlé, parfois fort, pour ne pas écouter l’appel du contenant de médicaments. Et j’ai réussi.

Le brouillard mental s’est dissipé. J’ai retrouvé mes idées claires, une certaine motivation, ma concentration. J’ai continué à bouger. Je n’ai pas perdu le poids accumulé, mais j’ai perdu le poids qui pesait sur mes épaules. Je continue à prendre soin de moi et de mes émotions qui dégèlent. Je continue à accueillir le soutien offert. Mais autrement.

Alors aujourd’hui, je peux le dire fièrement : je suis abstinente de médicaments depuis un mois ! Et comme pour les anciens alcooliques et les anciens toxicomanes : un jour, un instant, une nuit à la fois.

Marina Desrosiers

L’apprentissage de l’amitié — Texte : Jessica Archambault

Lorsque nos enfants vivent de belles fiertés, des succès et des bons coups, on trouve ça si merve

Lorsque nos enfants vivent de belles fiertés, des succès et des bons coups, on trouve ça si merveilleux, on partage leur joie, on a même l’impression de les vivre avec eux. D’un autre côté, lorsqu’ils vivent des difficultés ou des épreuves, ça peut parfois éveiller de vieilles blessures d’enfance.

En amitié, je suis plus heureuse avec quelques très bon(ne)s ami(e)s qu’une meilleure amie fusionnelle. Cependant, les enfants ont souvent un ou une meilleur(e) ami(e), ce qui fait que j’ai souvent eu l’impression, à l’époque, de servir de bouche-trou, qu’on jouait avec moi en attendant que la « best » revienne. En vieillissant, j’ai réalisé que je trouvais trop envahissant la relation avec une seule meilleure amie. Mes quelques très bons amis me convenaient tout à fait. Encore aujourd’hui, je suis très heureuse avec mes précieuses, comme j’aime les appeler.

Mon grand a toujours été un peu maladroit pour entrer en relation. En maternelle, le contexte des îlots de quatre à faire diverses activités comme du dessin, du bricolage, des blocs, etc. était propice à créer de beaux liens avec d’autres enfants. Malheureusement, en raison de la gestion du territoire de notre secteur, plusieurs enfants ont réintégré leur école de quartier pour la première année. Mon grand s’est donc retrouvé à devoir créer de nouveaux liens surtout dans la cour d’école qui était en mode « guerre des tuques » à la rentrée et une partie de l’automne.

Depuis qu’il est petit, lors de différents conflits ou lorsqu’il est attiré vers des enfants qui ne sont pas nécessairement gentils avec lui, nous lui répétons que les gens qu’on aime, nos amis ou nos amours, doivent nous rendre heureux, qu’ils doivent nous faire nous sentir bien, qu’on peut se chicaner parfois, mais que ceux qui nous aiment voudront qu’on soit bien. Donc, par le fait même, si un autre enfant ne le fait pas se sentir bien, c’est probablement parce que ce n’est pas un bon ami. Rien pour critiquer les autres enfants, plutôt une façon de lui expliquer qu’il y a des « matchs » amicaux et que si ça ne clique pas avec certains, on les respecte, on peut jouer avec eux à la garderie ou à l’école, mais ce n’est pas obligé d’être plus, on n’a pas à les inviter à la maison ou à forcer les choses.

Il a continué à fréquenter ses amis (quand les parents s’entendent bien, ça aide !) qui ne sont plus à son école. Nous avons également tenté de l’accompagner dans ses nouvelles relations avec d’autres enfants de l’école bien que notre cœur se soit serré quelques fois lorsqu’il nous racontait les chantages émotifs et les commentaires désobligeants sur son physique.

Lorsqu’est venu le temps de prévoir son anniversaire, il a d’emblée voulu inviter ses amis précieux. Seulement deux de l’école ont été choisis. Au début, ça le préoccupait. Il jonglait avec l’idée d’inviter des garçons de sa classe. Nous lui avons proposé également d’en inviter un ou deux à jouer à la maison avant, question de voir si ça clique, de l’aider à développer des liens, tout en lui rappelant qu’il a déjà de si bons amis. Après réflexion, il a décliné en nous disant qu’il veut être certain qu’un enfant soit son ami avant de l’inviter chez lui. Il a maintenu ses invitations d’anniversaire telles quelles. Il en avait invité tout de même sept.

Je les regardais dimanche… Ils étaient si beaux. Sept amis, dix enfants au total avec les petits frères, certains se connaissant, d’autres non. Ils se sont tous bien entendu, ont joué, dansé, discuté. Aucun commentaire désobligeant sur qui que ce soit, aucun geste d’impatience envers les petits frères si contents d’être avec les grands. Notre grand brillait au milieu de sa gang, heureux, lui-même, accepté et aimé au complet pour tout ce qu’il est par ses amis. J’étais émue.

Je me suis dit qu’il comprenait des choses bien plus vite que moi. Peu importe d’être cool ou populaire, peu importe ce que les autres enfants de l’école disent, il sait s’entourer d’enfants positifs et développer de saines amitiés.

Il y a d’autres défis et il y aura d’autres embûches, mais à travers tous les questionnements que soulève notre rôle de parents, à travers cette perpétuelle quête de l’équilibre, ça fait du bien de s’arrêter parfois pour souligner les bases solides que nous aidons nos enfants à bâtir.

Jessica Archambault

Le cœur en courtepointe — Texte : Liza Harkiolakis

Enfant, j’adorais regarder ma grand-mère coudre. J’ai encore un souvenir très clair de ses mai

Enfant, j’adorais regarder ma grand-mère coudre. J’ai encore un souvenir très clair de ses mains vieillissantes et délicates qui passaient le fil à l’endroit puis à l’envers d’un morceau de tissu. Chaque fois qu’elle y piquait son aiguille, ses anneaux de mariage descendaient sur sa jointure, puis ils remontaient quand l’aiguille réapparaissait à la surface. Ses mouvements étaient lents, doux, précis, presque hypnotiques. Elle reprisait des bas, des linges à vaisselle, des rideaux, des couvertures, des vêtements déchirés. Elle faisait partie de ces gens qui réparent les choses au lieu de les jeter.

Quand j’avais neuf ou dix ans, elle m’a appris comment faire. On a commencé par des boutons, puis des coutures droites, des carrés de tissu pliés en deux et des bas de rideaux. Vers l’âge de vingt ans, elle m’a appris comment réparer la manche d’une chemise que j’avais brisée. Elle était un peu défraichie, un peu trop étroite à la taille et fendue du coude à l’épaule. Cette chemise, je l’avais mise aux poubelles et, elle, elle l’avait récupérée. Moi, je faisais partie des gens qui jettent quand c’est abimé.

Elle est montée dans sa chambre de couture, puis elle est redescendue avec trois bobines de fil rose. Elle a choisi la teinte la plus ressemblante, a enfilé une aiguille, fait un premier point puis un deuxième et m’a demandé de continuer. « Toutes les choses utiles méritent d’être réparées. Tu commences par réparer des petites choses, puis des plus grandes et, avec de la pratique, tu sauras réparer n’importe quoi. Ta chemise, ton manteau et peut-être même ton cœur. Ça te prend juste de la volonté, de la patience et du fil assez fort pour faire tenir tes morceaux. »

À cette époque, j’étais bien loin de comprendre que cette chemise, cet après-midi avec elle, allaient influencer le reste de ma vie. Sans le savoir, à partir de ce moment, j’ai commencé à réparer les choses et mon cœur aussi. J’ai appris la patience et la résilience. À chaque peine d’amour, à chaque fois où j’ai senti mon cœur se briser, je l’ai réparé. Quand le fil n’était pas suffisamment solide pour faire la job ou lorsque la blessure était trop profonde, je l’ai patché. Souvent, j’ai dû recoudre le même endroit en repassant une, deux, trois, quatre fois, car toutes les choses utiles méritent d’être réparées.

C’était l’anniversaire du décès de ma grand-mère, il y a quelques jours. J’ai beaucoup pensé à elle. J’ai imaginé toutes les fois où elle avait dû, avec les moyens du bord, se repriser. Je me suis demandé dans quel état était son cœur quand elle est décédée. S’il était solide, si ses coutures avaient tenu le coup, si, au fil du temps et de l’usure, ses patchs s’étaient décolorées. Et je lui ai demandé qu’elle me dise comment on fait pour continuer d’aimer sans retenue et sans peur quand on s’est reprisée si souvent qu’on a fini par avoir, à l’intérieur de soi, une courtepointe en forme de cœur.

Liza Harkiolakis

Chacun son défi ! Texte : Nathalie Courcy

Le Défi 28 jours sans alcool commence aujourd’hui. Mes enfants m’ont déjà lancé : « 

Le Défi 28 jours sans alcool commence aujourd’hui.

Mes enfants m’ont déjà lancé : « Toi maman, pour que ce soit vraiment un défi, il faudrait que tu boives de l’alcool pendant 28 jours ! »

Et ils doutaient fortement que j’y arrive.

Là n’est pas mon but de toute façon.

Bravo à ceux et celles qui prennent l’engagement de ne pas boire d’alcool pendant tout le mois de février. J’honore votre volonté, et j’honore chaque jour où vous respecterez votre engagement, peu importe le degré de retiens-bien que ça réclamera. Chaque fois, c’est à vous que vous montrez du respect. Vous dites à votre corps que vous l’aimez assez pour lui faire expérimenter ce changement, ce nettoyage.

Peu importent vos raisons, elles sont bonnes et elles vous appartiennent.

C’est vrai que mon entourage est plus surpris de me voir prendre un verre que de ne pas boire. Je bois à l’occasion. La moitié du temps, je m’endors avant d’arriver à la moitié de la coupe. Le reste du temps, j’ai du plaisir, mais pas tant grâce à l’alcool, surtout grâce à l’ambiance qui règne (et qui peut m’amener à prendre un verre).

Il y en a qui fument socialement ; moi je bois socialement, et juste quand ça me tente vraiment. Ne pas boire ou boire peu n’est pas un cheval de bataille que j’enfourche. C’est juste ma réalité.

J’aimerais dire que je n’ai pas de mérite parce que le goût de l’alcool ne m’est pas naturel. J’ai vu beaucoup d’alcooliques ou de personnes qui abusaient de l’alcool et des drogues dans ma parenté. Ils se pétaient la face. Ils n’étaient parfois même plus capables de faire souper leur enfant tellement leur corps et leur esprit étaient ramollis. Ils vomissaient au milieu des enfants. Ils s’endettaient jusqu’au bout de la corde.

Moi, ça ne me tente pas.

J’ai peut-être l’alcool tatoué dans mes gènes, je ne sais pas. Mais l’expérience de vie m’en tient loin. Comme si ce que j’ai vu, entendu et ressenti m’a vaccinée. Même si c’est facile pour moi, j’honore mon choix de ne pas boire plus ou plus souvent. Ça aurait pu être une voie possible, mais à part quelques brosses nauséabondes au début de la vingtaine, je ne l’ai pas prise.

Bravo, donc, à celles et ceux qui commencent leur Défi 28 jours sans alcool, à ceux et celles qui en feront une partie ou qui se rendront jusqu’au bout. Bravo à celles et ceux qui feront des prises de conscience pendant ce mois. Bravo à ceux et celles qui les soutiennent là-dedans. Et bravo à ceux et à celles qui relèvent le défi de consommer raisonnablement ou pas du tout à longueur d’année. On a tous notre chemin.

Nathalie Courcy

Dans le silence de ta mémoire ; prisonnière de la maladie — Texte : Maude Pilon-Gauthier

La vérité c’est que j’ai peur. J’ai peur parce que tu t’éloignes de plus en plus. Tu es a

La vérité c’est que j’ai peur. J’ai peur parce que tu t’éloignes de plus en plus. Tu es aspirée dans ce tourbillon sans le vouloir qui crée des trous dans ta mémoire. Personne n’est préparé à ça : la maladie. Ici, dans ton cas, c’est l’Alzheimer.

Je te regarde, avec tes yeux tristes et se vidant de plus en plus de souvenirs. Plusieurs sentiments s’entremêlent en moi : tristesse, colère et incompréhension. Pourquoi toi ? Pourquoi cette maladie ? Terriblement impuissante, parce qu’à mon grand désarroi, rien ne peut changer.

Je te regarde te raconter des histoires, sûrement des bouts de souvenirs en tourbillonnés que tu t’efforces à rapiécer ensemble. Je te regarde impuissante supplier ta mère de venir te chercher dans tes moments de mélancolie. Tu es si triste, si triste et en colère ! Tu te répètes en boucle que tu en as eu de la marde dans ta vie. Tu te souviens sans doute des moments moins glorieux, mais sache que je t’en fais la promesse, tu as eu une « belle vie ». Si seulement tu pouvais te souvenir de tous les moments que nous avons partagés, de nos petites réussites, des étapes importantes de notre vie, de tous nos fous rires échangés et de nos petits sourires complices, de nos soirées pyjama chez toi.

Il t’arrive encore de rire, dans des moments de lucidité où, pour un court moment, nous avons l’impression de te retrouver doucement au travers de ces yeux tristes. Avant, ton regard n’était jamais triste. D’aussi loin que je me souvienne, tu ne te laissais pas abattre facilement et c’est une des choses qui me brise le plus.

Grand-maman, toute ta vie durant, tu t’es occupée de ton mari qui souffrait de cette même maladie. Tu te faisais une mission d’aller le voir quotidiennement. Même quand tu étais fatiguée, même quand il ne se souvenait plus vraiment de toi, tu étais là. Le plus triste dans tout ça, c’est que, lorsque tu étais enfin délivrée de cette charge, c’est toi qui as sombré dans cette triste maladie qui, selon moi, ne devrait pas exister.

La vérité c’est que je ne suis pas prête. Je sais qu’inévitablement, ce moment va arriver : tu ne te souviendras plus de moi, de tes autres petits-enfants, de tes propres enfants. Ce qui me brise le plus le cœur, c’est que sans doute, tu oublieras tes arrière-petits-enfants que tu surnommes « tes petits bébés ». Je ne sais pas comment je ferai pour l’affronter, mais je te promets d’y arriver. Je te promets d’être présente autant que toi tu l’as été pour nous. Je continuerai à te raconter tous nos souvenirs même si tu ne t’en souviendras plus (au fond de moi, j’espère qu’à force de te les raconter, ils reviendront dans ta mémoire). Je me fais la promesse de continuer à te faire rire, à te faire chanter, danser autant que la vie me le permettra. Je te fais la promesse de te tenir la main quand tu en auras besoin et de te soutenir quand tes pauvres jambes prises de ce fardeau auront peine à avancer.

Je t’aime de tout mon cœur,

Ta petite fille

Maude Pilon-Gauthier

Rose et la machine – Texte : Joanie Fournier

J’ai eu la chance d’assister à la représentation de la pièce de théâtre documentaire intitu

J’ai eu la chance d’assister à la représentation de la pièce de théâtre documentaire intitulée Rose et la machine. C’est une pièce écrite par Maude Laurendeau, dans laquelle elle partage la scène avec sa belle-sœur, Julie Le Breton. Dans cette aventure, Maude Laurendeau raconte les défis de sa vie de maman, alors qu’on lui annonce que sa fille est autiste et qu’elle doit passer par tous les dédales et rouages des systèmes de santé publics et privés.

La vérité, c’est que cette pièce raconte les défis que tous les parents d’enfants différents auront à surmonter… Les montagnes à gravir de toutes les familles à qui on colle l’étiquette de l’enfant handicapé.

Je déteste ce mot. Handicapé. Pourtant, c’est encore celui utilisé par le gouvernement pour décrire nos enfants différents et tous ceux qui ont des besoins particuliers. Ce mot que le gouvernement a collé sur le front de ma fille alors qu’elle n’était encore qu’un bébé. Rien à voir avec l’autisme, en ce qui la concerne. Pourtant, j’aurais pu raconter chacun des mots écrits par Maude Laurendeau. Même histoire, copiée-collée. Même aventure… mêmes défis… Le même sentiment d’être perdue, impuissante et abandonnée dans un système qui ne veut pas de nos enfants.

Ma fille n’avait que quelques mois quand j’ai écrit mon premier texte sur elle, Mon bébé est-il normal ? Un texte rempli de déni, d’une mère en colère qui refuse de voir que son enfant est différent.

Six mois plus tard, j’écrivais sur notre nouvelle réalité, comme parent d’un enfant différent : Cordonnier mal chaussé…. Une réalité où le récent diagnostic nous forçait à frapper à toutes les portes pour tenter au mieux d’accompagner notre fille.

À peine deux mois plus tard, j’écrivais Jamais assez… Un texte écrit par une mère complètement épuisée et abandonnée par ce système où on ne pense jamais aux parents…

La pression continuait de monter. J’ai écrit que je n’en pouvais plus… J’ai écrit Juste 30 minutes par jour…, un texte dans lequel je raconte que les spécialistes ne comprennent rien à la réalité des parents qui doivent accompagner leur enfant à besoins particuliers.

J’ai tenté de dénoncer, haut et fort, les injustices que l’on vivait à travers les systèmes de santé publics et privés dans Combattre la société pour son enfant à besoins particuliers. Je me sentais forte, je voulais que ma voix de parent porte. Je voulais que l’on m’entende. Et surtout, je voulais que les autres parents sachent qu’ils ne sont pas seuls…

Nous avons vécu avec notre fille une angoisse qui a duré des années… Une peur au ventre qu’elle ne soit jamais « normale ». Nous avons travaillé avec elle, chaque minute de sa petite vie, pendant des années… Puis un jour, nos efforts ont porté fruit et j’écrivais L’étiquette s’est décollée….

En tout, cette aventure avec notre fille a duré presque six ans. Six ans à essayer de l’accompagner de notre mieux, de toujours la pousser plus loin, de laisser notre chapeau de parents pour porter sans cesse celui des spécialistes… de gérer un agenda de ministres entre les rendez-vous des différents spécialistes, de défoncer les portes d’un système qui ne voulait pas de nous.

Rien à voir avec l’autisme dans notre cas. Pourtant, j’aurais pu écrire chaque mot de cette pièce de théâtre. Rose et la machine. À voir absolument. Comme parent. Comme éducatrice. Comme enseignante. Comme tante. Comme amie. Comme accompagnatrice. Maude Laurendeau a su avec brio exprimer ce que tant de parents vivent au quotidien.

À la fin de la pièce, j’ai dû sortir rapidement. Je n’arrivais plus à contenir mes larmes. J’avais besoin d’une grande bouffée d’air frais. J’aurais tant aimé aller discuter avec cette grande auteure, et faire résonner nos cœurs de mères… mais je n’en ai pas eu la force.

La vérité, c’est qu’il y a à peine quelques jours, le diagnostic tombait à nouveau pour notre petit garçon… Il aura à gravir lui aussi d’énormes montagnes dans les années à venir, tout comme sa grande sœur il y a des années… Et pour nous, comme parents, tout est à recommencer. La montagne, ses défis, les émotions, le découragement et l’impuissance… Je pensais, cette semaine, arriver à affronter tout ça avec plus de recul et d’expérience. C’était le déni qui parlait…

Après la pièce de théâtre, quand je suis sortie dehors, presque à la course et en pleurs, je pense que c’est surtout le déni qui s’enfuyait. Je ne sais que trop bien ce qui nous attend… et je ne me sentais pas encore prête à l’affronter.

Maude Laurendeau, si tu lis ces lignes, merci. Merci de faire connaître notre réalité de parent. Merci de crier les injustices de notre système de santé et d’éducation… Merci de sensibiliser les gens à la différence. Ho… et merci d’être une mère formidable pour tes filles.

Joanie Fournier

Ce que j’aurais fait différemment – Texte: Nathalie Courcy

Entre le moment où le projet Bébé est né officiellement et maint

Entre le moment où le projet Bébé est né officiellement et maintenant, il s’est écoulé un quart de siècle. Les couches sont chose du passé depuis longtemps. Les rush pour faire la tournée maison-garderie-service de garde-école-travail sont (Dieu merci!) terminés. Les responsabilités parentales et les remises en question, elles, continuent. C’est parfait ainsi. 

J’ai beaucoup cheminé dans les dernières années. Me séparer, emménager seule avec mes enfants, puis avec un nouveau conjoint, et aussi m’engager dans des parcours de croissance comme la PNL, ça a changé mes perspectives. 

C’est certain qu’à 25 ans, je ne pouvais avoir le vécu que j’ai maintenant. Je ne pouvais pas comprendre le monde et moi-même de la même façon qu’avec autant d’expériences de vie derrière le chignon. J’ai fait les choses de mon mieux, à ma façon et avec les meilleures intentions du monde. Et ça aussi, c’est parfait ainsi. 

Si la moi de maintenant discutait avec la moi de l’époque, qu’est-ce que je lui proposerais de faire différemment (en sachant qu’elle était bien trop têtue pour m’écouter)?

  • Mettre un peu plus de routine dans le rythme de vie familial, sans être freak. 

Je voulais tellement suivre le rythme de chaque bébé que ça les a peut-être (ou peut-être pas) insécurisés. Je voulais tellement qu’ils apprennent à s’adapter et à profiter du moment qui passe, et pour moi, ça allait à l’encontre de la sieste figée à 10h et à 14h. Je voulais qu’ils apprennent à se connaître et à se fier à leur nature plus qu’aux diktats du Mieux-Vivre. J’aurais gardé beaucoup de souplesse et ma mentalité easy-going, mais j’aurais mis un peu plus de cadre avec tout autant d’amour.

  • Retourner au travail plus tard. 

Quand j’ai eu mon premier enfant, j’étudiais à la maison. J’ai allongé mon programme d’un an, mais j’ai remis mon nez dans mes livres après deux semaines, pendant que ma fille dormait. Elle avait deux mois quand j’ai fait mon examen de thèse, et deux ans au moment de ma soutenance. À ce moment, j’avais la bedaine remplie de mon deuxième enfant (qui est né quelques jours après). Je suis retournée sur le marché du travail quand mes autres enfants avaient moins d’un an. J’aurais dû en profiter plus longtemps malgré l’exigence financière. Ces moments ne reviennent pas. J’aurais voulu aussi leur donner plus de temps pour se développer dans le calme avant de vivre la routine de garderie, les rush matinaux et les parents fatigués de leur journée de travail. 

  • Prendre plus de temps pour moi et pour mon couple. 

Je me suis dévouée, et je me dévoue encore, à mes enfants. J’ai tout lu (pas tant que ça, mais j’ai lu en titi!) sur l’éducation, la psychologie, les activités par projet, les relations humaines. J’ai couru les spécialistes, j’ai participé aux activités scolaires et parascolaires. Je me suis laissé piéger par la croyance que faire garder mes enfants une fois de temps en temps, c’était trop compliqué comparativement au bénéfice retiré. Je me suis épuisée. Le couple s’est éteint. Je ne regrette pas du tout l’attention donnée à mes enfants. Ma présence les a influencés positivement. J’aurais probablement pu arriver à un résultat semblable même en prenant une heure par jour pour être autre chose qu’une mère. Si je l’avais fait, peut-être que je ne subirais pas encore les séquelles de l’épuisement total que j’ai vécu. Peut-être que je n’aurais pas changé autant de perspectives non plus.

  • Enseigner comment vivre les émotions (et l’apprendre moi-même).

J’ai toujours essayé d’exprimer mes émotions et mes idées d’une façon honnête et adéquate. Mais je constate maintenant que les exprimer et les vivre, c’est différent. Je suis en train de déconstruire un modèle de personne uniquement forte pour y ajouter un modèle de personne sensible qui peut même être vulnérable et fragile. J’ai géré mes émotions comme on gère un dossier budgétaire, en faisant attention à ce qui entre et ce qui sort pour que ça balance. J’essaie de montrer un exemple différent maintenant que mes enfants sont plus grands. Ressentir au lieu de gérer, écouter au lieu d’exprimer (tout ça dans l’équilibre, bien sûr). 

Si j’avais fait les choses différemment avec les mêmes enfants, les résultats auraient probablement été différents. Peut-être pires, peut-être mieux. Je me permets ces prises de conscience avec beaucoup de douceur et de bienveillance, envers moi et envers mes enfants. On a tous fait de notre mieux à ce moment-là, et on le fait encore.

Un prochain article s’intitulera «Ce que je n’aurais pas changé»…

Nathalie Courcy

À la recherche de l’épiphanie – Texte: Nathalie Courcy

À quand remonte la dernière fois où vous avez ressenti l’épiphanie en vous? Cette « prise d

À quand remonte la dernière fois où vous avez ressenti l’épiphanie en vous? Cette « prise de conscience soudaine et lumineuse de la nature profonde de quelque chose » (Merci Larousse)? Quel souvenir en gardez-vous?

Aujourd’hui, dans certains calendriers religieux, c’est la fête de l’Épiphanie, avec un grand É. C’est une fête lumineuse qui célèbre l’incarnation et l’accueil. Ce n’est pas tant le sens chrétien de ce mot qui m’interpelle, mais bien son sens païen, le sens du sentiment humain et universel. Cet « Eurêka », l’éclair de génie qui s’impose à nous, qui nous donne un élan puissant et qui nous change à jamais.

Je vous donne un exemple. Vous cherchez depuis plusieurs semaines, plusieurs mois même, une solution à un problème qui vous turlupine. Vous avez beau tourner le bobo dans tous les sens, on dirait qu’il n’a pas de poignée sur laquelle vous agripper. Et vous continuez de tourner en rond. Soudainement, en vous réveillant un matin ou en attendant la lumière verte à une intersection, tadam! La solution arrive « toute seule » et vous savez, très, très fort à l’intérieur, que c’est la bonne, la meilleure, la seule solution possible.

Ou encore, vous avez un projet en tête, mais il semble tout le temps y avoir un bogue, quelque chose qui cloche. Vous avez questionné autour de vous. Vous êtes allés chercher de l’aide. Vous avez fait des fichiers Excel ou des tempêtes d’idées pour trouver la clé manquante. Rien. Néant. Et puis, miracle! Vous voyez une image sur une affiche ou vous entendez quelqu’un au bureau dire quelque chose dans un autre contexte et voilà! C’est comme si tous les morceaux de casse-tête éparpillés venaient de s’emboîter par magie et sans effort. L’épiphanie, ce qu’elle crée, c’est un lien intérieur entre nous et une idée ou entre des idées entre elles. Ce lien devient soudainement inévitable et tellement évident!

Mais c’est là la beauté de la chose: l’épiphanie arrive quand elle est prête, mais aussi quand on est prêt à la recevoir. Tout le travail effectué en amont, les questionnements et les gestes posés, les personnes interpellées, les moments à rêvasser en pensant à notre problème ou à notre projet, tout ça a préparé le terrain. On s’est placé en mode réceptif, comme un receveur au baseball. Il n’a pas de contrôle sur quand ou comment la balle va arriver, mais il se met en position et reste éveillé, prêt à recevoir la balle et à la garder dans son gant. Victoire!

En 2023, je vous souhaite de ces fabuleux moments d’épiphanie, ces instants intenses de conviction d’avoir trouvé. Ça fait danser le cœur et la tête, ça illumine tout notre corps de l’intérieur. Et après, à nous de choisir comment on relance la balle pour qu’elle continue son action dans le monde! Une fois le chemin éclairé, il nous reste à avancer!

Nathalie Courcy

Le mot que nous ne devons jamais prononcer : « DPJ » – Texte : Eva Staire

Comme ce mot est tabou dans notre société !  <span st

Comme ce mot est tabou dans notre société ! 

Lorsqu’on entend « DPJ », les idées se placent dans la tête de nos proches :

 « Oh (l’organisme dont nous ne pouvons prononcer le nom) est entrée dans votre famille ? »

Pourquoi tant de jugements ? Sans doute que cela est causé par la façon dont cette société nous a été dépeinte depuis de nombreuses décennies ? 

Saviez-vous qu’en tant que parents, nous avons droit à de l’aide de leur part ? 

Saviez-vous qu’avec leur aide, on évite (selon la situation) les délais interminables proposés par

le CLSC ? Selon les situations, ils peuvent nous aider à faire avancer le dossier de nos enfants qui ne vont pas bien. 

Je vous en fais part aujourd’hui, car j’aurais aimé avoir cette information avant qu’ils ne m’appellent. 

M’appellent pour s’assurer que j’avais mis en place toutes les ressources nécessaires pour ma fille…

À quel point j’étais insultée ? Ce n’est même pas descriptible, car cela fait 7 ans sur 13 que nous essayons (papa et moi chacun de notre côté) d’avoir accès à des services… Et on nous reproche que nous ne lui donnons pas assez de ressources pour qu’elle aille mieux… 

Voici les ressources que nous lui avons offertes :

Psychologue (privé) × 2 ans (environ 3 000 $) 

Travailleuse sociale (privée) × 1 an (environ 950 $)

Psychoéducatrice (privée) × 2 ans (environ 1800 $)

Toutes ces belles personnes, sans rien leur enlever, nous ont dit que notre enfant était une enfant « normale avec un fort caractère ». 

Qui sommes-nous en tant que parents pour aller à l’encontre de 3 professionnels qualifiés ?

Avec tous ces jugements gratuits qui nous arrivent de part et d’autre ? 

Honnêtement, je n’en ai aucune idée. 

Comment je me sens ? Comme une mère qui n’a pas accompli sa tâche de mère, ne sachant plus comment aider son enfant. 

Avant de juger, s’il vous plaît, assurez-vous d’être au courant de l’historique familial, avant de vous rendre à bout vous-même en vous tapant sur la tête… Informez-vous auprès de la DPJ pour savoir comment ils pourraient aider votre famille avant qu’eux ne le fassent… Parfois, ils sont là pour les parents aussi. 

Ne lâchez pas, les parents !

 

Eva Staire

La brassée à l’eau de Javel : l’inévitable… Texte: Solène Dussault

Elle ressemble à la journée de la marmotte. Sauf qu’elle peut sâ

Elle ressemble à la journée de la marmotte. Sauf qu’elle peut s’inviter plus longtemps que prévu.

 

Étape 1 : une montagne de vêtements puants et sales se dresse devant nous. Hop, dans la machine à laver.

Je parle ici de l’épreuve qui est devant soi, peu importe sa teneur. Le parent à placer en CHSLD, une séparation, un accident de voiture, name it. On doit faire face à nos vents contraires, que ça nous plaise ou non. C’est là et on doit s’en occuper. Comment allons-nous nous en sortir? Avec quelles séquelles?  Éclopés, brûlés, meurtris ? Le doute s’insinue en nous…

 

Étape 2 : une grande quantité de javellisant.

À cette étape, on pleure, on crie, on boude, on refuse ce qui est… Nos pensées obscures nous bousculent et semblent vouloir régner. Mais il faudra bien se l’admettre, il faut décrasser ce qui doit l’être et ne conserver que les outils utiles pour continuer d’avancer. Ne rien renier mais vouloir que tout redevienne plus blanc que blanc. Parce que l’eau javellisée, ça désinfecte en profondeur. Oui, mais parfois la tache de sauce à spag reste imprégnée, comme notre épreuve, le défi, qui laisseront des traces en nous…

 

Étape 3 : remplir d’eau jusqu’au bord.

Se noyer dans tous nos efforts et trouver que les gorgées sont grosses. Ne jamais, jamais regretter ce par quoi nous passons. Ce passage aride, choisi ou non, souhaité ou non, nous permettra de trouver des ressources insoupçonnées. Non, on ne les voit pas pour le moment et c’est interminable. À quand la fin du déluge? 

 

Étape 4 : essorage à spin.

La tête nous tourne et nous n’avons plus d’énergie. Chaque nouvelle journée qui passe amène son lot de découragement. Les efforts ne portent pas fruit? Nous ne sommes pas seuls… Il y a des membres de notre entourage (bien intentionnés et pensant bien faire) qui ajouteront à nos tourments avec des commentaires tels que « est-ce que ça va mieux, as-tu essayé telle démarche, ben voyons c’est donc ben long !!! ». La traversée et son rythme nous appartiennent. Remercions nos proches d’être là pour nous, mais nous sommes les maîtres de notre essorage et ça prendra le temps qu’il faudra…

 

Étape 5 : étendre pour sécher.

N’oublions pas de prendre du temps pour soi dans tout cela. Sortir marcher dans la nature, écouter les oiseaux chanter, regarder le soleil se coucher, lire, prendre un bain. Toutes les actions posées pour se régénérer et refaire nos forces sont indispensables. Le cycle de la vie et la brassée à l’eau de Javel, un même objectif : nous rendre plus forts. Bonne année 2023! 

Solène Dussault