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Pour ceux qui restent – Texte: Nathalie Courcy

Les fêtes, c'est un mélange parfois chaotique de réjouissances et de nostalgie. Pour ceux qui

Les fêtes, c’est un mélange parfois chaotique de réjouissances et de nostalgie.

Pour ceux qui restent après le départ des personnes aimées, c’est un temps où le deuil se fait plus sentir. Le temps ralentit. Les souvenirs abondent. Le vide se vide…

La chaise vide de votre conjoint ou de votre conjointe. Le rire devenu silencieux d’un grand-parent. Les câlins gommés de votre enfant. L’invitation d’un ami qui ne répondra plus à l’appel. Ce voisin attendrissant qu’on ne voit plus passer. Fido ou Chatou qui ne se colle plus à nos pieds. La perte a plusieurs visages, plusieurs profondeurs, plusieurs douleurs.

Prenez soin de vous et de ceux qui sont restés sur terre avec vous. Chérissez cette pensée même peinée pour les êtres disparus: tant qu’une personne existe dans une mémoire vivante, elle n’est pas tout à fait envolée.

Et ayez confiance, peu importe les croyances, que cette personne est encore là pour vous d’une façon ou d’une autre, et qu’elle vous a apporté ce qu’elle devait vous apporter.

C’était peut-être trop court pour vous, trop court pour elle. La fin était peut-être trop abrupte ou trop souffrante. Trop récente ou trop lointaine. Mais ce qui reste, pour ceux qui restent, c’est l’amour. Aimons-nous! Aimez-vous!

Nathalie Courcy

M’aimer au présent – Texte: Roxane Larocque

Ça vous est déjà arrivé de regarder une vieille photo de vous et

Ça vous est déjà arrivé de regarder une vieille photo de vous et vous trouver si belle, alors qu’à l’époque de la prise de la photo, vous vous souvenez très bien que vous ne vous aimiez pas ? 

En regardant des vieilles photos avec mes enfants, je me suis revu à 5 ans, 10 ans, 16 ans, 20 ans, à mon mariage, à leur naissance ainsi qu’à plein d’autres moments significatifs. J’étais parfois plus mince, parfois avec les cheveux plus colorés, parfois confiante, parfois timide. Je me regardais, au passé, avec candeur et douceur. Pourquoi ne pas y arriver au présent? Pourquoi réagir quand une photo ne m’avantage pas, comme si je devais être parfaite en tout temps? Pourquoi passer autant de temps à me battre contre mon corps alors qu’il m’a amenée partout dans le monde, a mis au monde deux beaux enfants et me permets de vivre pleinement ma vie au quotidien? Il y a quelques années, à l’époque où j’ai eu ces réflexions, j’ai fait un pacte avec moi-même. Comme quand j’étais ado et que j’imaginais mon « moi » du futur. Cette fois-là, je m’étais promis qu’un jour, je m’aimerais au présent. Qu’un jour, j’allais vraiment comprendre que ma valeur ne passe pas par mon corps. Qu’un jour, j’allais vraiment entendre et recevoir les compliments qu’on me faisait. 

C’est facile de se dire : « L’important, c’est de manger pour le plaisir, pour la santé »; « La beauté vient de l’intérieur, elle n’est pas que physique »; « Il faut s’accepter comme on est, de toute façon on ne peut pas changer »… Mais c’est difficile, à travers nos enjeux personnels et une société qui se cherche dans une course au non-vieillissement et au culte de la minceur, de vraiment laisser se déposer ces principes en nous.

Aujourd’hui, j’arrive à m’aimer au présent. Pas tout le temps, mais souvent. Cela n’est pas arrivé par magie. L’intention ce n’est pas tout, ça prend de l’action. J’ai été accompagnée, j’ai fait un cheminement parfois douloureux, parfois trop lent à mon goût, mais extrêmement soulageant en fin de compte. Je vous le dis, ça fait du bien de s’aimer. 

Si vous êtes en train de faire ce cheminement, je suis de tout cœur avec vous. Si vous hésitiez à le faire, ce texte est peut-être le signe que vous attendiez: il est maintenant temps de vous choisir, de faire face à vos démons non pas pour les faire disparaître, mais plutôt pour les apprivoiser, les connaître et vous en servir comme alliés. Parce que je ne pense pas que ça se peut de s’aimer toujours, tout le temps pleinement. Mais chaque écart permet de nous indiquer une blessure à laisser aller. Un cheminement à poursuivre ou tout simplement l’indicateur d’une mauvaise journée et hop! On remet nos réflexions personnelles à un autre jour quand on sera capable de nuances sur nous-mêmes.

En ce temps des fêtes, rappelons-nous que notre corps n’a pas à se renouveler le 1er janvier. Profitons des bons repas avec gratitude et surtout, profitons des êtres chers plutôt que de tout ramener à notre chair. 

 

Roxane Larocque

Joyeuses fêtes… petite réflexion sur la joie et le bonheur — Texte : Roxane Larocque

C’est ce que je vous souhaite cette année, la joie ! Et toutes

C’est ce que je vous souhaite cette année, la joie ! Et toutes ses déclinaisons : bonheur, plaisir, légèreté, etc. !

Le bonheur, ça peut paraître un peu simpliste. En s’attardant à sa définition, par contre, on constate que cela implique un travail personnel assez significatif. Sa définition implique la notion de plénitude, de satisfaction, l’équilibre entre le corps et l’esprit. Cela englobe également notre perception de nous-mêmes face au monde dans lequel nous vivons. Vous souhaitez le bonheur, c’est vous souhaiter une quête intérieure riche et vaste.

Même si tout ce qui se passe dans le monde à petite, moyenne et grande échelle vient assurément influencer notre humeur, c’est à travers ce chaos qu’il devient primordial de cultiver notre joie intérieure. Comment ? En étant authentique, en respectant nos limites et en faisant preuve d’autocompassion. Je vous souhaite de vous aimer suffisamment pour vous faire des fêtes à l’image de vos besoins. Envie de faire le party en famille, GO ! Envie de vous reposer, ainsi soit-il ! Une des clés du bonheur est de comprendre nos besoins, de les exprimer et de les arrimer avec ceux qui comptent pour nous. 

J’espère qu’il y aura des moments de fous rires, des joues rougies par les plaisirs de l’hiver et beaucoup d’amour. Je vous souhaite du vrai plaisir ! Celui qui habite nos enfants qui glissent en traîneau, qui savourent un chocolat chaud ou encore qui ont les yeux pétillants de joie à l’idée de sortir de la routine habituelle pour écouter un bon film en famille et veiller un peu plus tard.

Je vous souhaite du plaisir plein la maison !

Je sais que ce n’est pas facile pour tout le monde. Je suis de tout cœur avec ceux pour qui les fêtes ne sont pas synonymes de bonheur. Je vous souhaite la joie, mais je ne vous l’impose tout de même pas. Toutes vos émotions sont évidemment valides.

 

Joyeuses fêtes !

Roxane Larocque

Et puis un jour, nous sommes redevenus deux à Noël ー Texte: Mylène Groleau

Nous avons, mes filles, mon mari et moi, au fil des ans, créé des

Nous avons, mes filles, mon mari et moi, au fil des ans, créé des traditions entourant les festivités de Noël ainsi que pour accueillir les nouvelles années. Ces moments de réjouissances que, désormais, nous contemplons avec de plus en plus de nostalgie. Mais aussi avec la fébrilité d’envisager les futures célébrations auxquelles s’ajouteront, nous le souhaitons, de nouveaux membres à notre famille.

À chaque début de décembre, nous retrouvons ce qui entoure les préparatifs. Passant de la décoration de la maisonnée au menu à planifier. Puis, s’émouvoir de revoir, au creux des boîtes de rangement, des bricolages confectionnés jadis par les petites mains de mes enfants. Des cartes remplies d’amour avec une calligraphie fraîchement apprise. Chacune des décorations qui prennent place dans l’arbre est, pour moi, synonyme d’un souvenir heureux. 

Les réceptions avec la famille, les cousins, les oncles et tantes, papi, mamie et grand-maman partie trop tôt. Le passé qui rejoint le présent. Les rires, les repas copieux. La musique en arrière-plan. Les odeurs de plats sortant du four avec les épices typiquement décembre.

La féérie du père Noël. Ces lettres acheminées directement au Pôle Nord. Les lutins coquins. Les yeux illuminés par autant de magie. Les étoiles dans les yeux des enfants au réveil en découvrant le pied de l’arbre garni de cadeaux. J’ai des souvenirs enfouis en moi.

Et puis…

Puis un jour, mes enfants ont grandi. Ou nous avons vieilli. Les enfants ont cessé de croire peu à peu au père Noël. Pour ma part, mes filles ont rencontré des hommes formidables. Elles ont élargi leurs traditions entourant les fêtes. Mon conjoint et moi avons vu l’inconfort les habiter, chacune à tour de rôle, de ne pas pouvoir être présente certains jours de nos traditions et ça, c’est pleinement correct. 

Petit à petit, elles vont instaurer des traditions qui compteront pour elles. Créer des souvenirs. Leurs souvenirs. Meubler les boîtes de rangement de bricolages et de décorations importantes pour elles.

Nous allons apprécier les moments de plus grande qualité mais en moins grande quantité. Leur présence se gravera dans nos instants les plus précieux. Noël et le Nouvel An se feront plus silencieux, mais nous serons deux. Nos deux cœurs comblés par ces années à courir et à remplir les cases du calendrier des deux semaines de vacances. Dorénavant, nous profiterons de ces moments où mes filles seront toutes avec ceux qu’elles auront choisis.

Et puis, puisque tel est votre désir, nous agrandirons la table pour accueillir de nouveaux petits êtres qui métamorphoseront nos traditions. Revisiter à nouveau cette magie et créer de nouveaux moments.

Bref, malgré les aléas de la vie, et bien que nos enfants se font plus rares aux événements familiaux, malgré nos moments plus tranquilles, il y a aussi ces instants de souvenirs qui nous tiennent en vie. Ces instants qui vous ont vus grandir. Qui nous ont vus vieillir. 

Maintenant, papa et moi profitons de nos souvenirs pour meubler nos soirs de fêtes en sachant que vous êtes bien entourées. Que les traditions que vous instaurez seront aussi importantes que celles que nous avions élaborées. 

Nous ne sommes jamais seuls lorsque nous avons nos souvenirs que vous nous avez permis de créer. 

Merci mes enfants. Merci mon amour.

 

Mylène Groleau

Noël sans toi, Noël avec toi… Texte : Valérie Marcoux

Cher Zach, cette année, à Noël, autant ton absence est palpable, autant ta présence est puissant

Cher Zach, cette année, à Noël, autant ton absence est palpable, autant ta présence est puissante. C’est juste fou… À cette période de l’année, tu es littéralement partout ! D’abord dans le sapin :

– L’ornement qui porte ton nom, acheté l’an dernier, an de ton premier Noël au ciel, avec une tonne d’émotions. Toi et tes frères avez 3 ornements semblables.

– Les boules personnalisées que j’ai fait faire. Ceci est désormais une tradition juste pour toi !

– La boule de Parents d’Anges, organisme qui m’aide tellement.

– Les bricos des garçons, qui viennent maintenant tout naturellement en trio.

– La couleur accent du sapin, qui depuis que j’en fais un, a toujours été le turquoise. Ben oui, la couleur que j’associe à toi, qui me fait penser à toi, est présente dans mon sapin depuis au moins 15 ans. Et je réalise cela maintenant seulement.

Mis à part le sapin, je prends aussi le temps de décorer ton petit coin. Les garçons décorent leur chambre, alors c’est un peu comme si je décorais la tienne aussi. Ton petit coin est magique, douillet et lumineux à la fois. Ton petit coin sent bon, il est apaisant.

Tu es aussi dans nos cartes de Noël. Lors de la prise de photos, au moins une photo est réservée pour mon trio. C’est non négociable. C’est naturel pour moi. Je dois avoir une photo de mes 3 enfants réunis.

 

Mes cartes de Noël (et toutes mes cartes d’ailleurs) sont signées de 5 bisous, parce que nous sommes 5 membres dans notre famille. J’ai tellement pleuré l’an dernier à chercher comment j’allais t’inclure sans t’imposer. Comme tous ceux qui me respectent, je respecte tout le monde. Certains sont moins à l’aise de se faire rappeler que tu n’es pas là. C’est correct. Mais moi, j’ai besoin de montrer que tu fais partie de nous. Je ne veux tellement pas t’exclure. Tellement pas.

Donc, tu es partout.

Bien sûr, ton absence aussi se fait sentir. Depuis que les lutins sont arrivés, je me demande comment tu aurais réagi, à presque 2 ans, à leurs coups pendables. J’emballe les cadeaux et je t’imagine déballer les tiens, ou encore, aller déballer ceux de tes frères. Je t’imagine jouer davantage avec le papier de soie qu’avec le cadeau. Je vous imagine les 3, dans des pyjamas identiques, à rire ensemble.

Malgré tout, je sens que Noël sera doux cette année. Tu es partout. Ça nous fait du bien, ça me fait du bien.

Joyeux Noël mon Zach !

Valérie Marcoux

Noël dans tes yeux – Texte: Maude Pilon Gauthier

Ça y est, Noël approche... À l’arrivée de cette période, je m

Ça y est, Noël approche… À l’arrivée de cette période, je me sens toujours un peu nostalgique. Je me sens aussi un peu fébrile, c’est comme s’il y avait un peu de magie qui se rallumait en dedans. Sans doute parce que j’ai conservé une partie de mon cÅ“ur d’enfant. Tout ça, c’est grâce à toi mon amour, parce que je me souviens quand j’avais ton âge ô combien j’étais impatiente et à quel point la magie de Noël me fascinait avec mes petits yeux d’enfant. 

 Cette année, mon trésor, tu vas vivre ton premier vrai Noël.  Parce que tes deux premiers t’ont été enlevés à cause d’une pandémie mondiale.   

 Je te le dis, profites-en, le temps passe vite. Je garde des souvenirs impérissables de mes Noëls d’enfant: se coucher beaucoup trop tard, manger à la table des enfants avec les cousins, se coucher dans les piles de manteaux, danser, chanter, attendre le père Noël dans la fenêtre, grand-papa Gérald nous faisait aussi des petits shooters de crème de menthe, mais chut (ça, il ne faut pas le dire…), déballer nos cadeaux et espérer avoir celui qu’on a attendu toute l’année.  

Cette année, je pourrai vivre Noël dans tes yeux à toi, te voir émerveillée par tant de petites choses, que ce soient les premiers flocons, les décorations de Noël, l’arrivée des lutins et leurs 400 coups. Te voir chanter des chansons de Noël, écouter tous les films de Noël parce que ça te fascine tellement, te voir te poser les grandes questions existentielles, comme: comment le père Noël peut être partout et livrer les cadeaux?   

J’ai hâte de te voir courir avec tes cousins, t’amuser, chanter, danser, rire aux éclats. De voir tout l’amour et la minutie que tu mettras dans tes biscuits pour le père Noël (parce que ça, c’est sacré pour toi).  

J’ai hâte de te voir suivre mes pas, manger avec tes cousins à votre petite table en vous racontant vos histoires.  

Mon amour, c’est ton histoire à toi, écris-la comme tu le veux, crée tes propres souvenirs à toi. Plus tu grandiras, plus tu les chériras. Je pourrai enfin contribuer à la magie de Noël dans ton cœur (comme j’ai tant espéré le faire) et te faire profiter de ces moments si précieux (parce qu’ils le sont, crois-moi).  

Je te souhaite beaucoup de magie, de rires, que ton petit cœur soit plein et que ta tête soit remplie de souvenirs dont tu te souviendras toute ta vie.  

J’ose aussi souhaiter qu’à ton tour, plus tard, tu aies la chance de vivre Noël dans les yeux de tes enfants et que ça te rappelle tes souvenirs d’enfants.  

 

Maude Pilon-Gauthier 

 

Noël avec moins de cadeaux, mais l’essentiel – Texte : Stéphanie Dumas

Dernièrement, je ressentais une forme d’inconfort face à tout le

Dernièrement, je ressentais une forme d’inconfort face à tout le contenu de ma maison. Je ne sais pas pourquoi maintenant, mais je ressentais le besoin d’alléger mon quotidien et la multitude d’objets se trouvant dans mon foyer. L’approche des fêtes commençait aussi à générer une certaine forme d’anxiété face à tous les cadeaux qui allaient entrer.

Depuis quelques années déjà, je tente de diminuer la mare de cadeaux qui viennent avec cette période de festivités. Je ressens le besoin de retourner à l’essentiel, c’est-à-dire les moments ensemble. 

Je tente d’aller à contre-courant face aux habitudes de notre société. Je comprends que pour plusieurs, le fait de donner est un témoignage de leur amour. Mais bien souvent, ces objets ne font que procurer un bonheur éphémère de quelques minutes pour ensuite être noyé dans l’ensemble. De plus, certains de ces cadeaux offerts de bon cœur sont inutiles ou non appréciés par la personne qui les reçoit.

Pourquoi ne pas tenter de conscientiser vos proches en douceur si vous ressentez aussi cet inconfort? Pourquoi ne pas suggérer un seul cadeau par personne ou bien recommander d’offrir des activités que vous ferez ensemble? Les moments sont plus précieux que les objets qui prendront la poussière. Les enfants seront plus heureux d’aller faire une activité avec leurs proches que de prendre quelques minutes pour déballer cadeau après cadeau. Surtout que finalement, ils ne vont pas réellement les voir et les apprécier sur le coup.

Pour ceux chez qui le message ne passe pas, prenez le temps de faire une courte liste des objets qui seront utiles pour des besoins réels et demandez à ces personnes de choisir un seul élément dans celle-ci.

Privilégiez la qualité de l’acte d’offrir plutôt que la quantité en plus de savourer de beaux moments. Et passez de joyeuses fêtes!

Stéphanie Dumas

 

Si vos yeux pouvaient toujours briller…Texte : Karine Lamarche

Cette petite lueur, cette étoile dans vos yeux quand vous croyez si

Cette petite lueur, cette étoile dans vos yeux quand vous croyez si fort que votre lutin vous a joué un tour, qu’il vous a offert une surprise…

Cette naïveté si touchante, j’aimerais qu’elle ne vous quitte jamais. Elle me fait sentir importante, porteuse d’un si grand secret ; ce sera assurément mon plus gros mensonge.

Cette étincelle qui brille quand vous nous parlez du père Noël, je sais bien qu’un jour, elle finira par s’éteindre.

Pour toi, ma grande, il n’en reste pas grand-chose… Je sens tout de même que je peux encore souffler sur les braises, une année de plus…

L’enfance, à l’approche des fêtes, c’est magique ! Tous ces gens qui soudainement s’animent, qui ont le cÅ“ur festif… Toutes ces décorations, si invitantes, féériques, porteuses d’espoir et de bonheur… Les sapins et, à leur pied, des cadeaux étincelants…

Tout cela procure un sentiment apaisant, unique. Cette étincelle, au fond, je crois qu’elle ne nous quitte jamais tout à fait.

Je vous avoue, je crois encore au père Noël…

Joyeuses fêtes !

Karine Lamarche

La chaise vide — Texte : Nancy Pedneault

On y est. Le moment que je redoutais est arrivé. Décembre, le mois que j’aime tant, avec sa joie

On y est. Le moment que je redoutais est arrivé. Décembre, le mois que j’aime tant, avec sa joie et sa féerie, est un peu triste cette année. Pour la première fois, ta chaise sera vide lors de notre traditionnel souper de Noël. Pourtant, mon cœur, lui, est rempli : il déborde d’émotions contradictoires.

Je suis confuse. Je ne sais pas comment vivre ce moment. Comment m’habituer à ce manque ? On n’a jamais appris à vivre avec l’ennui et la perte d’un être cher. C’est un moment auquel on ne se sent jamais prêt.

Pourtant, je me sens soulagée que tu sois enfin libéré du mal qui te torturait. Je sais que tu es bien maintenant. La souffrance est chose du passé. J’aurais tant voulu te garder avec nous encore quelques années. C’est toujours trop tôt pour vivre avec une chaise vide.

En même temps, je suis si triste de ne plus entendre ton rire, ta bonne humeur. J’entends encore ta voix dans ma tête, mais elle ne résonne plus dans mes oreilles. Je répète malgré moi tes blagues et tes expressions. Elles sortent comme ça, sans prévenir. Elles me font penser à toi. On en rit et parfois, on en pleure.

Je suis nostalgique de notre sortie à la messe de Noël où tu mangeais un bonbon pour réprimer les larmes qui montaient quand tu entendais chanter les enfants. Tous ces bons moments passés ensemble restent gravés dans ma mémoire. Je les chéris et j’en prends soin tel un cadeau précieux.

Malgré tout, je me sens heureuse de pouvoir être avec notre famille, celle que tu as bâtie. Ta chaise sera vide, mais je ne serai pas seule. Je suis bien entourée de gens qui m’aiment. Tu as laissé derrière toi des gens qui se soutiennent, s’apprécient et s’aiment.

Je me sens privilégiée de t’avoir eu comme modèle et de poursuivre ce que tu m’as enseigné : la bienveillance et la générosité. Plusieurs de mes décisions sont teintées de tout ce que tu m’as appris. En ce temps des Fêtes, je pense encore plus à toi qui donnais sans compter.

Avant de partir, tu nous as répété : ne vous inquiétez pas pour moi, amusez-vous ! J’essaierai donc très fort de m’amuser et de célébrer la vie qui continue, tout en pensant souvent à toi.

Alors, pour tous ceux qui, comme moi, auront une chaise vide autour de leur table cette année, je vous souhaite de trouver la paix et de réussir à célébrer la vie.

Nancy Pedneault

Je ne t’achèterai pas de carte de Noël – Texte : Kim Boisvert

Je me promenais dans l’allée des cartes de souhaits avec, encore cette année, le pincement au cÅ

Je me promenais dans l’allée des cartes de souhaits avec, encore cette année, le pincement au cœur et le panier vide. Je ne t’achèterai pas de carte de Noël cette année, pas parce que tu es déjà dans le ciel depuis de nombreuses années, mais bien parce qu’aucun des souhaits rédigés vers l’appréciation d’une mère « extraordinaire » n’aurait pu coller à notre relation. On va se le dire, t’étais pas une mère extraordinaire, Maman.

J’aurais aimé ça te reconnaître dans les mots de ces cartes colorées vouées à faire verser des larmes à la femme Mère. T’sais, la carte qui sent le bonheur et les bons soupers, les caresses et le réconfort. Les gens remercient à coups de grands paragraphes touchants leur mère d’avoir été toujours présente et aimante pis toute pis toute. Je sais que tu as fait de ton mieux, et que ton mieux c’était de m’empoisonner. Mais malgré mes efforts annuels, pour moi, ça aura toujours été un calvaire de te choisir une carte. Parce que je n’ai jamais pu m’imaginer que des mamans comme ça, ça existait dans’vraie vie. Pis ça, ça me tuait les élans de poésie. Bien en fait, je sais que ça existe, mais pas pour moi. On n’était pas comme ça, Maman.

Je me souviens que je finissais par acheter à contrecœur une carte plutôt générique ou sans texte avec un dessin de nature morte dans laquelle j’essayais de mettre tout l’amour qu’on méritait toutes les deux. Genre « Je t’aime maman, j’espère que tu trouveras le bonheur ». Je crois fortement qu’en donnant de l’Amour, fort, même quand ce n’est pas facile, on peut avancer. Et j’ai toujours cru qu’un jour, je serais entendue pour la femme que j’étais déjà ou pour l’enfant qu’on avait brisé. T’sais, l’espoir d’une belle relation mère-fille ? Ça aussi, c’est enterré avec toi dans ta boîte en bois cheap mal sculptée.

Je savais malheureusement qu’on ne serait jamais proches comme tu l’étais avec ton autre fille, ma sœur, et qu’on s’aimait mal toi et moi. Ton utérus m’a conçue, mais une fois que je suis sortie, je doute que tes yeux me regardaient avec des étoiles et des confettis. On m’avait expliqué qu’une de notre fratrie avait failli te tuer à l’accouchement et j’ai toujours pensé que c’était moi. Dans le fond de mon ventre mou, je sais que c’est moi. J’en suis persuadée.

Je ne t’achèterai pas de carte de Noël parce que je ne saurais pas quoi t’écrire. Ta maladie et tes souffrances t’ont tellement changée avec le temps que peu importe les mots que j’aurais écrits, tu ne les aurais pas compris.

Mais cette année, je vais m’acheter une carte remplie de mots extraordinaires et m’écrire des mots doux parce que mon mieux est mieux que le tien, et que je vois mes filles grandir dans mon amour imparfaitement extraordinaire et que je trouve que ça vaut 4,99 $ chez Walmart.

Kim Boisvert

Ta fin de session – Texte: Nathalie Courcy

Mon grand, Ma grande, On a les deux pieds en plein en décembre. Tu es à l’école depuis

Mon grand,

Ma grande,

On a les deux pieds en plein en décembre.

Tu es à l’école depuis plus de trois mois, non-stop. Pas de virtuel cette année, pas de pause.

C’est intense, je le sais !

Je te vois aller : ton agenda bien rempli, tes périodes d’études qui s’enchaînent, ta liste d’évaluations qui ne fait que s’allonger.

Je veux te dire que je te comprends et que je t’admire.

Je te comprends parce que je suis passée par là si souvent, pendant tellement d’années. J’avais du plaisir à me claquer toutes ces évaluations, tous ces travaux à remettre, mais c’était quand même exigeant. J’arrivais aux fêtes et je commençais à moucher dès que je remettais mon dernier essai. Systématiquement. Un signe que je fonctionnais sur la batterie de secours, même si je ne me donnais pas le temps de le ressentir.

Je t’admire parce que tu pourrais avoir mille autres préoccupations, mille autres occupations. Tu pourrais aller chiller avec des amis, aller magasiner, aller au gym, passer ton temps à chialer. Mais non. Tu t’appliques à bien faire les choses. Tu t’organises. Tu fais des efforts constants, résultats ou pas. Tu sacrifies des soirées en famille pour remettre un travail à temps. Tu prends le temps de préparer un cadeau personnalisé pour l’échange de cadeaux de ta classe. Tu mets même ton cadran la fin de semaine pour arriver à Noël en même temps que tout le monde. Tu prends même le temps de respirer, ce que j’ai appris à faire à quarante ans.

Wow et re-wow.

Quand je t’exprime ma fierté de te voir aller, tu me réponds humblement : « Oui mais maman, je fais juste mon travail ! Ma job présentement, c’est d’étudier… »

Ben oui. Permets-moi d’être reconnaissante parce que je le sais bien que les ados ne donnent pas tous la même importance à leurs études. Combien de parents s’arrachent les cheveux à essayer de convaincre leurs jeunes d’écouter en classe et d’étudier ? J’ai été de ceux-là, et j’apprécie d’autant plus que maintenant, tu choisisses de mettre les efforts sur ta réussite scolaire et sur ton cheminement personnel.

Je te l’ai dit, hein, que je suis fière de toi ? Ah oui, je me répète… Ça doit être mon âge vénérable. Tu ne m’obstineras pas là-dessus, certainement !

Je te l’ai dit, hein, que je suis là pour toi ? Si tu as des questions, des inquiétudes, si tu as besoin de lâcher ton fou, si tu as envie d’un câlin… je suis là ! Toi, tu fais ta job d’étudiante, ta job d’étudiant. Et moi, je fais ma job de maman.

Pis je t’aime.

Les fêtes s’en viennent. Promis, on va relaxer et s’amuser ensemble. Et je vais te laisser dormir.

Nathalie Courcy