Le don d’organes : signez donc!
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En écoutant Deux filles le matin ce matin au garage, l’inspiration et les souvenirs me sont revenus. Je ne parle pas souvent de ces souvenirs douloureux pour la famille de mon défunt conjoint, mais ce matin, j’avais le goût de vous dire : SIGNEZ! Signez votre carte pour le don d’organes, c’est tellement important!
Il y a déjà 14 ans, mon beau-père a été greffé. Eh oui, mon défunt conjoint a eu un cœur artificiel, mais mon beau-père aussi! Beau-papa a vécu avec un cœur mécanique pendant presque deux ans. Deux années difficiles à vivre avec une batterie… deux années à traîner le poids de son cœur à sa ceinture. Pendant ces deux années, il y a eu de grosses épreuves.
Presque un an après l’implantation du cœur mécanique, celui‑ci a fait défaut! Imaginez ça, votre cœur mécanique qui lâche. Le son infernal de la batterie qui vous avertit que plus rien ne fonctionne. Premiers répondants, ambulanciers. Et le voisin qui pompe manuellement cette batterie qui le maintient en vie.
Ils ont dû changer le cœur mécanique, car aucun cœur n’était disponible pour lui. Et si tout le monde signait se carte, aurait-il eu à subir cette intervention qui l’a laissé dans un coma pendant un bon deux semaines?
C’est en novembre 2004 aux petites heures du matin que l’appel est entré. On avait enfin un cœur pour beau-papa. Un mois et demi avant, j’avais appris que j’étais enceinte. Notre bébé aurait un grand-papa qui pourrait jouer avec elle, la prendre. Mais tout ne s’est pas passé comme ça aurait dû. Suite à la greffe, quelques heures après sa sortie de la salle d’opération, beau-papa nous a quittés. Le cœur n’a pas résisté à la greffe.
Tout ce que mon beau-père voulait, c’était la greffe. Il a milité, est allé en entrevue à la télé, a participé à des événements pour le don d’organes. Il l’a eu son cœur, il en a fait du chemin pour se rendre là. Malheureusement pour nous, il n’a pas pu en profiter. Il n’est pas là pour profiter de ses cinq magnifiques petits-enfants, mais il l’a eue, sa greffe!
Quand on a annoncé à mon défunt conjoint que la seule solution pour lui était un cœur artificiel, un pont pour une greffe future le temps que ses organes internes se rétablissent, ce fut tout un choc. Lui qui avait toujours dit que JAMAIS, il n’aurait de cœur artificiel. Il a accepté de vivre cette épreuve pour nos enfants, pour moi, pour sa mère et sa sœur!
Il a eu son cœur artificiel 17 jours et oui, ses organes se rétablissaient, mais son foie était trop malade déjà. Il n’y avait plus rien à faire.
Aujourd’hui, quand je repense à toutes ces épreuves, je dis OUI! Il faut signer vos cartes, car on ne sait jamais si un ou deux membres de notre famille en auront besoin.
Annie Corriveau