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Le revers de Facebook

Si vous êtes comme moi, le matin, vous vous réveillez, vous ouvrez

Si vous êtes comme moi, le matin, vous vous réveillez, vous ouvrez les yeux, vous embrassez votre conjoint et vous allumez votre téléphone cellulaire. Il y a quelques courriels, vite lus, la météo, rapidement « checkée », ainsi que les grands titres, et… les notifications de nos réseaux sociaux préférés.

Je m’empresse d’aller voir qui a commenté ou aimé ceci ou cela et je me réveille tranquillement en surfant sur mon fil d’actualité. Plusieurs fois dans la journée, je me pose, avec un bon café, afin de faire défiler ce site, écrire des niaiseries, partager des images drôles, publier des photos, raconter ce qui est racontable (quoique ce soit subjectif), bref… Facebook est devenu un loisir quotidien, une façon de partager, de rire, de se soutenir et de donner des nouvelles à mes proches qui vivent de l’autre côté de l’océan, sans avoir à remplir leurs boîtes de courriels. J’aime sa spontanéité, son aspect ludique et reposant, et j’assume une certaine dépendance. C’est avant tout pour moi un moyen de partage et de communication.

Sauf qu’il y a des revers… J’ai appris avec le temps à « classer » mes contacts, protégeant ainsi mon intimité. Je déteste me censurer dans la vie, et sur Facebook, c’est pareil. Sauf que des fois, il faut tourner les doigts sept fois au-dessus du clavier avant de publier ou de commenter. Pourquoi? À cause de ceux à qui il manque un sens de l’humour certain et de ceux qui scrutent tout ce que l’on peut écrire, dire, aimer ou partager.

Les scrutateurs… Ils cherchent une reconnaissance sociale dans un réseau de communication spontané et divertissant. Depuis quelques mois, pour la première fois, j’ai dû avoir des utilisateurs « restreints » et même « bloqués » afin de garder ma liberté d’expression. Ces gens qui, dans la « vraie vie » (pourtant Facebook n’est que le prolongement de la vraie vie, non?), sont sans doute frustrés ou malheureux, ou encore ils manquent de confiance en eux. Je ne sais pour quelle raison, ils attachent une importance capitale, presque vitale, à tout ce qui s’écrit sur le réseau social…

Imaginez la faiblesse d’un adolescent en pleine crise existentielle… Facebook peut avoir un impact très dangereux, voire destructeur, pour quelqu’un qui est mal dans sa peau et le moindrement isolé socialement…

Ces derniers mois, j’ai vu de la manipulation et même de la diffamation (deux choses qui sont pourtant complètement illégales), des règlements de compte (des couples qui s’engueulent en public, des amis qui se déchirent devant tout le monde, mettant mal à l’aise absolument tous leurs contacts…) et j’en passe…

J’ai dû allonger ma liste d’utilisateurs bloqués à force de harcèlement et d’attaques quotidiennes… Eh! Oui, être sur Facebook demande de savoir se protéger et se défendre… J’ai appris à changer ma façon de l’utiliser. Et finalement, je deviens « presque » comme tout le monde : je ne montre que le positif, ou le pas « trop négatif », ou seulement le rigolo : l’illusion d’une vie… Je trouve ça dommage et je me dis que c’est sans doute cela qui tuera le réseau social. Parce que ça sert à quoi si on ne peut plus s’amuser sans offenser, frustrer ou blesser un potentiel utilisateur qui pense que tout est sérieux et qui se sent visé par tout, tout le temps? Si ça m’est arrivé une fois, ça m’arrivera sûrement encore. Alors je me modère, je me relis (bah! Voyons, elle est passée où, la spontanéité!?) et je restreins de plus en plus d’utilisateurs…

Mais si je réfléchis bien, dans la « vraie vie », il y a des personnes nuisibles, non? On ne peut pas s’entendre avec tout le monde et on a plus au moins d’affinités avec les gens. Et si Facebook nous permettait seulement de comprendre plus rapidement quelle sorte de personnes sont nos « amis »? Parce que quelqu’un qui a les yeux collés du matin au soir sur son cellulaire, à tout scruter de la vie des autres sur un réseau social, je ne suis pas certaine d’avoir envie de ça dans ma vie. Quelqu’un capable de voler l’identité d’un autre ou de créer un faux compte, pour scruter encore et toujours, ai-je vraiment besoin de ce genre de personnes dans ma vie?

Peut-être que finalement, le revers de Facebook est de nous ouvrir les yeux plus vite sur la véritable nature des gens qui nous entourent…

Et la plupart du temps, avouez qu’on a vraiment du fun sur ce réseau social! Et comme j’ai la fâcheuse habitude de ne me souvenir que du positif, je vais continuer à l’utiliser! Car je m’y amuse chaque jour!

Pu’ capable des gens fake

Les vacances des Fêtes, c’est l’occasion de revoir les gens que

Les vacances des Fêtes, c’est l’occasion de revoir les gens que nous connaissons. Amis, familles, connaissances, tous se réunissent. Cette année, je ne sais pas si c’est parce que j’ai trop vieilli ou si le mélange Terrible2-Fucking4-Attitude6 a juste bouffé ce qu’il me restait de patience, mais j’ai fait un constat : Ch’pu capable des gens fake.

J’en ai vu, des madames avec cent piastres de camouflage, juste en fond de teint. (Et je ne parlerai pas de la mode « J’me peinture les sourcils » parce que je vais déraper!) J’en ai vu, des plus jeunes avec les yeux rivés à l’écran toute la soirée, mais qui prennent des selfies pour montrer aux autres gens oh! combien ils s’amusent en famille… J’ai vu des duckfaces en photo inonder mon fil d’actualité.

Je dois vous avouer que le manque de sommeil et de patience a un résultat direct sur mes expressions faciales : je suis aussi transparente que possible! Je pense que mon énergie vitale est tellement restreinte que je n’ai plus d’énergie à dépenser dans le contrôle de mon visage. Ça fait que quand je juge… ça paraît! Mon mari l’a vu dans ma face. Et il a compris ce qui me dérangeait, sans que j’aie à le lui expliquer, parce qu’après des années, on se connaît bien.

Il m’a dit, avec toute la subtilité que je lui connais : « Ben, peut-être qu’elle se trouve belle, la fille avec son make-up. ». Sur le coup, je me suis dit qu’il avait raison. Vivre et laisser vivre, right? Mais après coup, je me dis que ça n’a pas de sens! Ça n’a juste. Pas. De. Sens. Une fille, une femme, une mère devrait se trouver belle. Point. Pas belle « avec son maquillage ». C’est quand tu l’enlèves que tu vois ton vrai visage. C’est normal que tu te trouves belle avec du maquillage, c’est comme pour ça qu’ils l’ont inventé… Ce que je ne trouve pas normal, c’est de se trouver belle AVEC, mais pas SANS.

Attention, je ne dis pas qu’il ne faut plus jamais se maquiller, qu’on va se laisser pousser les poils des jambes et brûler nos brassières. Je dis seulement que ce n’est pas normal qu’une femme ait besoin de se déguiser pour se trouver belle. Il y a des occasions pour lesquelles je comprends davantage qu’une femme essaie de faire bonne figure, comme pour donner une bonne première impression. Mais dans le cas d’une réunion de famille, pourquoi faudrait-il s’y déguiser? Notre famille, nos parents, nos amis, ne sont-ils pas justement les personnes avec qui on devrait rester authentiques?

Ça me fâche de constater qu’on essaie de bien paraître aux yeux de ceux qui nous ont mis au monde. Les grandes robes, les paillettes, le maquillage, les bijoux, les beaux sourires et les vies parfaites. Personne n’est aussi parfait que dans ses imperfections (c’est beau, hein!). En plus, on continue de transmettre ça à nos enfants : « Va mettre ta belle robe! Mamie s’en vient! » Pourtant, Mamie ne la remarquera même pas, la belle robe… Tout ce qu’elle veut, c’est bercer ses petits‑enfants… non?

Parfois, je me demande si je suis la seule extraterrestre ici… Moi, j’ai envie de voir mes cousins, mes cousines, mes oncles et mes tantes, juste pour les serrer dans mes bras. Pour savoir où ils en sont dans leur vie et dans leur cœur. Je me fous qu’ils soient bien habillés, propres, coiffés, camouflés et déguisés… Je ne cherche pas non plus à me faire dire que tout va bien. Je veux juste passer du temps avec eux, pour vrai, avec des gens vrais. Je pense que je ne suis juste pu’ capable des gens fake dans un monde fake.

Dites-moi que je ne suis pas seule.