Ignorer sa chance!

<span style="margin: 0px; font-family: 'Times New Roman',serif; font

J’hésite à sortir, la foudre peut me frapper même en plein soleil…

En moins d’une semaine, on m’informe que :

·         J’ai gagné près de 5,7 millions de dollars au casino;

·         J’ai un remboursement d’impôt de 621,15 $;

·         Je dois corriger un versement, fait en trop à mon compte PayPal;

·         Enfin, je dois agir pour avoir accès de nouveau à mon compte bancaire en ligne.

Ce dernier courriel « officiel » est certainement le plus drôle. Je n’ai jamais eu de compte à l’institution financière mentionnée! Et c’est la troisième qui veut ainsi mon bien. L’amnésie, sans doute, qui me frappe en plein front. Ou simplement, pêche au filet oblige, la liste de toutes les banques opérant ici.

Comme je veux éviter que ma matière grise devienne une fausse sceptique, je vais passer volontairement loin de toutes ces belles occasions. Jusqu’à accepter de ne plus avoir accès à mes fonds… imaginaires. 

Surtout, je vais encore me questionner. À l’autre bout, c’est tout le respect qu’ils ont pour mon intelligence? Je dois m’éviter cette autre angoisse existentielle. Simplement me répéter que j’appartiens à un peuple de naïfs. Ciblé par ces escrocs à l’orthographe douteuse et à la syntaxe limitée.

Mais, alors, je ne suis pas fier de nous…

Je pourrais aussi embrasser à pleine bouche les théories du complot. La plus évidente, que ce sont les sociétés d’antivirus qui accouchent de ces épouvantails. Ou l’autre, selon laquelle les données qu’on utilise fréquemment sont revendues à notre insu au plus offrant. Que ce soit par les réseaux sociaux, désormais incontournables, ou par des entreprises en qui nous avons confiance. Ou pire, par des fonctionnaires insatisfaits de leurs émoluments.

Ne me dites surtout pas que c’est par l’inscription à des concours… Comme il se doit, j’utilise une autre adresse courriel pour participer. Je vous rassure aussi, pour la même raison, Facebook devrait être exclu. Élémentaire, mon cher Watson!

D’ailleurs, je constate que j’ai beaucoup moins de « chance » avec l’adresse bidon. On semble faire la distinction; soit de la fréquence, soit du contenu des envois. Cibler les adresses courriel qui, au minimum, échangent des fichiers.

L’étau se resserre. Le dénominateur commun, l’infâme société de Bill Barrières? Une fenêtre, on voit au travers. Des deux côtés! D’autant que j’ai encore plus de chance à la loterie du bogue. Vite une (autre) mise à jour, qui semble toujours si bien tout… dérégler!

Je devrais tenter le virage de la Pomme, si je ne doutais pas aussi du fabricant de la puce. Après tout, personne n’apprécie cet animal parasite.

Je vais plutôt lancer le défi anonyme à tous les jeunes en manque de sensations virtuelles. Quand vous serez blasés de faire des percées dans des systèmes informatiques connus, ça ne vous tenterait pas de les viser? Qu’à chaque envoi, les fraudeurs en reçoivent automatiquement mille.

Tous des courriels identiques…

« Le destinataire est si reconnaissant de votre envoi, qu’il veut vous le laisser savoir sans modération. Chanceux! »

Je suis même prêt à utiliser les 5,7 millions de dollars, à leur réception, pour créer un concours annuel afin de récompenser les meilleurs d’entre vous!

michel