L’herbe du voisin n’est pas plus verte

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Les enfants sont de petits êtres égocentriques et ingrats… Ils sont les champions du monde pour lancer des remarques qui font mal.

– J’aimerais que tu ne sois pas ma maman.
– Tu es trop sévère, je préfère aller jouer chez mes amis.
– Mon ami, il a tout ce qu’il veut.
– Pourquoi tu as arrêté de travailler si longtemps!? On aurait plus d’argent si tu avais eu une job quand on était petits.
– Je te déteste.
– Tu m’énerves, tu ne comprends rien.
– Tais-toi, maman.

Dans ma tête, je me dis que mon enfant voit à court terme et n’a pas le recul nécessaire pour comprendre. Mon cœur de mère saigne à chacun de ces mots…

Tu sais, mon gars, l’herbe du voisin n’est pas plus verte. Oh que non! Tu ne sais pas ce qu’il se passe dans les foyers une fois la porte fermée le soir. Tu ne sais pas les colères du père sous l’emprise de l’alcool. Tu ne sais pas les pleurs de la mère sous les coups de son conjoint. Tu ne sais pas que les enfants montent le son des jeux vidéo pour ne pas entendre crier leurs parents. Tu ne sais pas la solitude de ces ados qui attendent leur maman qui travaille tard le soir. Tu ne sais pas la maladie qui frappe sans prévenir et qui anéantit l’équilibre familial.

Tu ne sais pas que j’ai perdu mes diplômes pour t’élever. Tu ne sais pas que nous nous sommes serré la ceinture si fort pour te construire un avenir que tu ne regardes même pas. Tu ne sais pas les heures que je passe à ton service : tes voyagements, ta bouffe, ton linge…

Un jour, tu sauras. Un jour, tu comprendras. Sans doute que tu regretteras un peu ces mots douloureux lancés naïvement. Pardonne-toi, mon enfant. Parce que ta maman t’a déjà pardonné. C’est comme ça, une mère. Ça encaisse, ça pleure, puis ça rouvre son cœur.

Gwendoline Duchaine