Quand le « Monstre » n’est pas violent
Je lui avais dit qu’un jour, tout cesserait mais qu’il fallait q
Je lui avais dit qu’un jour, tout cesserait mais qu’il fallait qu’elle nous fasse confiance. Ce n’est pas facile de faire comprendre à quelqu’un qu’une autre personne a une emprise sur elle. Comment rester délicat mais ferme?
– Je l’ai dans la peau! Ensemble on se brûle, séparés on se perd.
Elle se séparait mais retournait avec lui à chaque menace ou à chacune de ses belles paroles!
Il lui disait qu’il l’aimait donc. Elle voulait lui « laisser une chance ». Encore.
Un an après être partie et libérée, il continuait à lui écrire, à lui envoyer des mots doux. Mais ce qu’elle ne comprenait pas, c’est qu’au travers de ses mots doux, il y avait des menaces. Des menaces bien inoffensives qu’elle disait parce qu’elle aussi, elle lui en envoyait. La manipulation est traître. Elle est invisible aux yeux de celle qui la subit, mais aussitôt qu’une personne doit user de violence psychologique, c’est un Monstre.
Aussitôt que quelqu’un se sauve d’une maison pour se libérer, il y a une raison. Quand le « Monstre » en question vous rappelle en disant qu’il a changé mais qu’au travers de ses paroles, il y a encore de la manipulation : il n’a pas changé. Quand la roue qui tourne est la même depuis dix ans, pourquoi soudainement la personne changerait-elle mais en conservant ses menaces? Il n’a pas changé.
Elle est retournée. Je dois respecter son choix, qu’elle me dit. Eh bien, elle devra accepter le mien qui est que moi, je ne l’accepte pas. Ma porte sera toujours grande ouverte pour elle mais lui, il ne me manipulera pas. Je dois la regarder couler, encore une fois, parce qu’une personne qui ne veut pas s’aider, on ne peut pas l’aider de force. J’ai tout essayé, je le jure.
Et chaque fois, elle me dit : « c’est la bonne ».
Je n’y crois plus.
Qu’est‑ce qui se passe dans la tête d’un manipulateur? Est‑ce une victoire pour lui? Est‑ce qu’il est fier d’avoir encore gagné? Ou est‑ce que quelqu’un peut vraiment changer?
Seul le temps me le dira. Encore.
Eva Staire