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« Maman… J’ai peur qu’il arrive quelque chose à mon frère »

J’ai eu mes premiers enfants « back à back », comme on dit. Je vou

J’ai eu mes premiers enfants « back à back », comme on dit. Je voulais des enfants rapprochés, parce que… En fait, je ne sais pas trop pourquoi… Peut-être que je pensais qu’ils allaient être plus proches les uns des autres. Peut-être que je pensais que ce serait plus facile de suivre les mêmes étapes ensemble. Peut-être aussi que je voulais juste en finir très vite avec l’étape des couches et des nuits blanches… Bref, j’ai eu mes enfants sur une courte période.

Puis, dix ans plus tard, la vie a décidé de nous faire une belle surprise ! Notre tout dernier bébé est donc né, en parfaite santé, avec ses grosses bajoues et ses sourires éternels. On a donc la chance de vivre aussi l’expérience d’avoir des enfants avec un grand écart d’âge. Et c’est une grande opportunité de pouvoir vivre les deux !

Les plus grands s’occupent aussi du bébé. Ils changent des couches, le bercent, lui chantent des berceuses, etc. Mais, ils s’inquiètent aussi pour lui…

Hier soir, ma grande fille pleurait dans son lit. Quand je me suis approchée, elle s’est lovée dans mes bras et s’est confiée à moi : « Maman, j’ai peur qu’il arrive quelque chose à mon petit frère… ». Elle pleurait à chaudes larmes… Elle avait peur qu’il tombe malade, qu’il se fasse enlever, qu’il arrête de respirer, qu’on le perde quelque part, qu’il meure…

Mon premier réflexe, ça a été de rationaliser son émotion. Je lui ai dit que son frère était en pleine santé, qu’on prenait bien soin de lui, qu’on le surveillait toujours et qu’il n’arriverait rien. Puis, j’ai réalisé à quel point ce que je venais de lui dire manquait terriblement d’empathie. Parce que je comprends aussi qu’elle ait peur de le perdre. Au fond, c’est surtout une grande preuve d’amour pour son frère, et c’est vraiment beau à voir.

En plus, comment je pouvais lui promettre qu’il n’arriverait jamais rien à son frère ? Comment moi-même je pourrais être certaine de ça ? Évidemment, on prie tous pour qu’il n’arrive jamais rien de mal à nos enfants. On ne veut même pas penser aux atrocités qui arrivent à des petits cocos innocents… Mais ma grande fille a aussi raison quelque part, parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver et que c’est vrai que la vie est très fragile.

Mais hier soir, je ne pouvais pas montrer ce petit doute à ma fille. Parce qu’elle avait besoin d’être rassurée, rien de plus. Alors j’ai été honnête en lui disant que moi aussi, j’avais parfois peur qu’il arrive quelque chose à mes enfants, et que c’était mon rôle de maman de m’inquiéter pour eux. Mais je lui ai aussi menti ce soir‑là. Parce que je lui ai fait la promesse que rien de mal ne leur arriverait jamais… Une promesse que je sais que je ne peux pas tenir à moi seule. Mais une promesse qu’elle avait besoin d’entendre pour pouvoir s’endormir en paix…

Je réalise que le plus grand écart d’âge entre les enfants, ça vient aussi avec son lot de défis. La maturité des plus vieux vient aussi avec des réflexions comme celles‑ci… Mais bon, il n’y a pas de recette idéale ni de parole toute faite. Il y a juste des parents qui font de leur mieux !

Alors, que vos enfants soient rapprochés en âge, ou au contraire, qu’il y ait un grand espace entre eux, sachez qu’aucune formule n’est plus facile que l’autre. Chaque âge vient avec ses avantages et son lot de défis. On les aime fort, on doute de nous, on fait de notre mieux, et parfois, on leur ment, pour leur bien… Et on continue d’espérer qu’on en fera des adultes épanouis et heureux !

Joanie Fournier

La première meilleure amie

Depuis septembre, ma fille fréquente une nouvelle garderie en milie

Depuis septembre, ma fille fréquente une nouvelle garderie en milieu familial près de chez nous. Le rêve! L’éducatrice est excellente et les ami(e)s sont adorables. Elle s’est intégrée sans aucun problème et elle a même développé une belle amitié avec une petite fille. Elle ne parle que d’elle, sa première vraie meilleure amie. Mon conjoint et moi étions émus de constater que notre fille devenait de plus en plus sociable et amicale avec les autres.

Nous ne pensions pas qu’elle aurait eu une aussi belle relation avec un autre enfant à deux ans. Elles se complètent sur tous les points, sauf les mensonges. Ma fille ment, elle est dans cette phase. Mais la petite fille, elle, est une menteuse de second niveau. C’est celle qui amène un ami où il n’a pas le droit pour ensuite crier à l’éducatrice qu’il est allé dans l’interdit par lui-même. C’est celle qui manipule les enfants à coups de mensonges pour avoir ce qu’elle veut et qui rejette ses fautes sur ses amis imaginaires ou sur l’objet le plus près d’elle. Celle qui te fait rouler des yeux chaque fois qu’elle te raconte une « vraie » histoire. Vous voyez le genre?

Mon enfant trouvait sûrement son amie ingénieuse et commence de plus en plus à mentir pour absolument rien. C’est à ce moment que j’ai compris que sa première meilleure amie était aussi pour moi la première amie qui ne me plaisait pas. Pour une fois, je comprenais mes parents qui n’appréciaient pas toujours mes choix d’amis et qui se croisaient les doigts pour que ce soit seulement une passe. Je suis rendue à ce moment : celui de comprendre mes parents et leur désaccord avec certains de mes choix. J’espère que ce sera juste une passe…

Valérie Legault