Tag orgasme

Merci pour toutes ces nuits

Savais-tu que c’est la journée internationale des câlins? Moi, j

Savais-tu que c’est la journée internationale des câlins? Moi, j’ai envie de faire honneur à ceux qu’on échange sous la couverture.

Par pudeur ou par peur de gêner, nous gardons généralement le silence sur notre sexualité. Même si elle fait partie de nous, même si elle est universelle.

Nous parlons sans tabou de notre travail, nos voyages, nos enfants, alors qu’il y a tout un pan de notre vie qu’on garde caché. Et pourtant, c’est un morceau assez important! Ça passe beaucoup de nuits à se coller, un vieux couple. Je tiens à célébrer autant nos jours que nos nuits.

Je trouve désolant que, par souci de protéger notre intimité, on hésite à dire qu’on s’amuse toujours ensemble. Tous ces moments partagés restent un secret bien gardé entre amoureux. On en vient même à se demander si c’est normal de monter aussi régulièrement au septième ciel… Ça devrait être rendu plate après quinze ans, non?

Autour de nous, cinq couples d’amis qui semblaient bien aller viennent de se séparer. Nous nous faisons bombarder de tristes récits de désir qui s’éteint et de plaisir qui s’empêtre dans la poussière. Les gens heureux n’ont pas d’histoire… et en plus, ils gardent pour eux ce qu’ils vivent chaque soir. Cachez ce bonheur que je ne saurais voir… Surtout, répétez à tous que le désir ne cherche qu’à s’enfuir et que l’amour rime rarement avec toujours.

Eh! bien, les câlins derrière la porte close, moi je les trouve merveilleux et poétiques… J’ai envie d’en parler sur l’espace publique. J’ai envie de rappeler qu’ils existent. J’ai envie de dire qu’on s’endort dans les bras l’un de l’autre, l’esprit ramolli, les cheveux décoiffés. Bercés par cette vague de tendresse qui nous aidera à traverser vents et marées. Et j’ai envie de terminer avec un peu d’humour, en disant : merci pour les orgasmes, mon amour. J’en prendrais encore quelques-uns, si ça ne te dérange pas!

Elizabeth Gobeil Tremblay

L’anorgasmie

Être une femme, aimer quelqu’un avec qui on a une très belle complicité et se sentir aimée et

Être une femme, aimer quelqu’un avec qui on a une très belle complicité et se sentir aimée et désirée, mais ne pas pouvoir atteindre l’orgasme. (Avec son partenaire et même seule, car oui, pour certaines, ça n’arrive jamais!) Voilà une dure réalité vécue par des femmes qui, souvent, n’osent pas en parler dans ce monde d’hypersexualisation.

 

Je n’avais pas ce problème avant. J’ai eu mon premier enfant et ça m’arrivait encore d’atteindre le septième ciel. Ensuite, un autre enfant et un autre, pour remarquer ensuite que ça ne venait plus. J’ai pleuré seule, j’ai été complexée. J’ai eu peur que mon amoureux finisse par aller voir ailleurs (les hommes aiment bien savoir que leur femme est comblée). J’ai aussi été frustrée, voire acharnée un temps, mais ça ne menait à rien. Le jour où je n’ai pas été capable de me retenir pour pleurer suite à nos ébats amoureux, j’ai décidé d’en parler à mon conjoint. Ce fut un poids de moins sur mes épaules, donc si je peux donner un conseil, en parler aide beaucoup.

 

Après en avoir parlé avec mon conjoint et que rien n’a changé malgré nos efforts, j’ai décidé d’en parler à mon médecin. Un peu gênant, mais j’étais tellement à bout que ce qu’il pouvait penser me passait bien au‑dessus de la tête. À ma grande surprise, il a été très à l’écoute et a fait au mieux de ses capacités pour m’aider : crème pour les femmes, examens… Mais voilà. On dirait qu’il n’y a rien à faire pour remédier à ma situation.

 

J’ai pensé à tellement d’hypothèses. Sur le coup, j’avais peur que mes accouchements aient changé le passage à la sortie de mes trésors. Les tests ont démontré que de ce côté, tout était beau. J’ai pensé après aux hormones vu tous mes dérèglements, mais encore là, ça ne serait pas la cause. Pour finir, on se dit que le problème est psychologique. On se met trop de pression dans la vie de tous les jours et on n’est juste plus capable de se détendre totalement…

 

Maintenant, j’essaie de lâcher prise. Après des années de blocage, quoi faire d’autre à part de vivre avec ce fait? Par moment, il m’arrive de trouver ça dur, mais au fond, ça n’enlève pas le fait, que je suis une femme qui aime son homme et qui le désire. Le plaisir est là quand même et la complicité n’est pas affectée, mais peut‑être suis‑je chanceuse de vivre relativement en paix avec cela. Le problème étant que ce sujet est tabou et ça reste un sujet très peu abordé. Alors des femmes se sentent anormales et vivent avec une certaine honte.

 

Alors pour toutes ces femmes qui ont ce problème et qui le vivent dans l’ombre par complexe, si vous avez des solutions, des suggestions, n’hésitez pas à en faire part. Peut‑être que ça en aidera quelques‑unes.

 

 

Eva Staire