Tag orthodontie

Les broches

Je ne sais pas s’il n’y a que moi qui frôle la névrose quand j

Je ne sais pas s’il n’y a que moi qui frôle la névrose quand je pense aux soins dentaires de mes filles.

Je passe par toute la gamme d’émotions chaque fois que mes yeux se posent sur la bouche de mes enfants. Fierté envers elle d’endurer ces traitements qui sont souvent inconfortables. Bonheur de voir le résultat extrême et leur fierté à elles du résultat qu’elles voient dans le miroir.

Mais je frôle pas mal plus souvent l’apocalypse mentale…

Mes filles ont hérité des dents de leur père, chéri mari. Il était donc primordial pour leur santé dentaire et respiratoire d’aller vers l’orthodontie.

Grande fille qui avait les dents à l’image de son instrument préféré, le piano, se retrouva alors munie d’un superbe appareil rose collé à son palais.

À part le zozotage un peu rigolo et l’extra salive, l’adaptation pour elle et nous a été parfaite.

Jusque-là, ma santé mentale était top shape!

Mais il est venu un moment où ledit appareil n’avait plus besoin d’être fixe : le début du cauchemar.

Oui, car il faut se dire les vraies affaires, une enfant de neuf ans qui trouve plus d’importance à trouver Charlie dans son livre que de se souvenir où elle range son appareil, ça augmente légèrement le quotient de stress.

Surtout que tu sais que tu aurais pu avoir les fesses au chaud dans le sable pendant une semaine pour le même prix que ledit appareil.

Pendant ces mêmes années, mini-fille qui avait eu un accident (ma plus grande lui avait donné un coup de tête involontaire, ce qui avait fait en sorte que ses dents poussaient du mauvais côté) devait y passer aussi.

Mettre à un enfant anxieux un appareil qui étouffera ses dents (dans sa tête à elle), je ne te dis pas la galère!

J’ai littéralement passé la première soirée et la première nuit à essayer de contrôler les crises de panique incessantes de ma cocotte qui a fini par s’endormir, épuisée.

On va se dire les vraies affaires, un appareil qui n’est pas fixe, cela te fait vivre toutes sortes d’aventures.

On a fouillé les poubelles du McDonald pour retrouver ledit appareil (eh oui, on ne doit pas être les seuls à avoir vécu ça?!)

On a sonné à l’aéroport.

Toutes ces belles choses se passent avec la délicatesse des enfants, c’est-à-dire qu’à chaque repas, ils te le sacrent dégoulinant dans les mains… beurk!

Manger avec l’appareil qui est à chaque instant susceptible d’être kidnappé par les mains d’une serveuse avec un super service, mais qui n’a aucune idée que ce qu’elle tient entre les mains, c’est dans le fond ce qui aurait pu être ton divan neuf, c’est stressant!

Vient le temps des broches, alléluia!

Enfin un truc qui ne s’enlève pas.

Les broches, j’adore. Oui, il faut constamment reprendre les enfants sur l’importance du brossage adéquat et tout, mais à part la mausus de soie dentaire impossible à passer par l’enfant seul (sérieux, il faut trouver une autre option!), ça va.

Le stress prend soudainement une nouvelle forme, celle du popcorn. Oui, car bien qu’interdit pendant le traitement, nos petits amours sont soudainement tous atteints du syndrome de l’opposition. Popcorn par ici, popcorn par là, toutes les raisons sont bonnes pour y goûter.

Et moi, je carbure aux doigts croisés et au verre de vino, faisant du déni et en n’espérant qu’une chose : ne pas me taper de visite chez le dentiste le lendemain.

Cela, c’est sans penser à tous les bidules qu’on doit acheter pour les soulager ou leur permettre d’entretenir le voyage familial dans le sud qu’elles ont dans la bouche.

OUI, car elles me demandent pourquoi nous, on n’y va pas dans le sud. Hello… va te regarder dans le miroir, souris, il est là ton voyage, chérie!

Combien de fois j’ai ramassé des pics, des soies dentaires, de la cire un peu partout dans la maison? Car se soulager, elles savent faire, mais trouver la poubelle, ça semble être une mission impossible!

On ne parle pas des visites chez le dentiste, des fils qui cassent, des empreintes qui pour une de mes filles est une torture extrême et pour l’autre, un truc très drôle… tout un investissement.

Et puis vient le jour où grande fille a enfin atteint les derniers milles du traitement.

Une mini correction et puis on fixe le tout.

Le retour de l’appareil amovible, nooooonnnnnn!

On pourrait croire qu’avec l’âge, grande fille sera plus autonome, mais non.

Plus concentrée à ne jamais perdre son téléphone qu’à porter son appareil.

Elle mange de la gomme pour s’assurer d’avoir une bonne raison de ne pas porter son appareil.

On a dû retourner au restaurant, car elle avait oublié son appareil dans une serviette de table, mais son cellulaire, aucune chance qu’il soit oublié.

Il nous reste cinq mois de traitement avec grande fille… si ça peut finir!

Car très bientôt, ce sera au tour de mini-fille d’avoir le traitement de broches complet.

Et toi, tu as quoi comme histoire avec l’orthodontie de tes enfants?

Viens me retrouver sur mon Instagram pour qu’on puisse se connaître et échanger au https://www.instagram.com/martinewilky/

Martine Wilky

Auteure, Coach et Conférencière

martinewilky@gmail.com

 

À un doigt de la perfection

Tu suces ton pouce depuis toujours. Même blottie au

Tu suces ton pouce depuis toujours. Même blottie au fond de mon utérus, tu t’adonnais déjà à ce petit plaisir : échographie à l’appui! C’était d’ailleurs la chose la plus adorable du monde! Sans parler du côté pratique : pas besoin de laver une suce que tu as échappée sur le plancher pour la xfois, pas besoin de courir les magasins en fin de soirée pour trouver LA réplique exacte de la tétine que tu as perdue, pas besoin de se lever la nuit pour remettre l’objet fétiche dans ta bouche, etc. Non! Ton pouce, c’était ta façon à toi de te calmer toute seule : un apaisement instantané et toujours à ta portée.

Rapidement, on a eu droit aux commentaires et conseils non sollicités de notre entourage :

« Ce n’est pas très propre! »

« Pourquoi ne lui donnez-vous pas une suce? Ça va être difficile de la faire arrêter! »

« Elle va avoir les dents croches! »

Tu ne marchais même pas à quatre pattes qu’on parlait déjà de ton suçage de pouce comme d’une dépendance au crack. Personnellement, j’étais trop préoccupée par tes besoins de base pour m’en faire avec un problème qui, pour moi, n’en était pas réellement un. Ton pouce te sécurisait, tout comme l’aurait fait une doudou ou un câlin. Je n’y voyais rien de bien méchant.

À ton entrée à la garderie, les mises en garde se sont multipliées :

« Elle va se faire taquiner! »

« Ça va affecter son langage! »

« Ne te demande pas pourquoi elle est toujours malade! »

La pression se faisait sentir. Je perdais de plus en plus confiance en moi et en mon instinct maternel qui jusque-là, m’avait encouragée à choisir mes batailles. Et si j’étais en train de gâcher ta vie? Et si tu finissais par vivre de l’intimidation à cause de ça? Et si c’était moi qui banalisais la situation? Visiblement, aux yeux des autres, c’était un problème majeur! Mais ce n’était pas comme s’il suffisait de te demander poliment d’arrêter de sucer ton pouce ou mieux encore, de te le confisquer, hein? Un pouce, ce n’est pas une suce : c’est plutôt difficile d’y limiter l’accès, de le donner au père Noël, d’en faire cadeau à un bébé ou de le jeter à la poubelle.

J’ai fini par crouler sous la pression et par le fait même, je t’en ai fait subir. J’étais en mode recherche de solutions à la puissance mille. J’ai essayé tous les moyens imaginables pour te sevrer : des mitaines pour le dodo, du liquide amer, des diachylons, une balle antistress, des tableaux de récompenses, des promesses à ne plus finir, etc. Nous sommes même allés jusqu’à te faire peur en te disant que tu ressemblerais à Nanny McPhee : rien à faire! Je me suis surprise à m’impatienter devant ton manque de volonté. Pourquoi ne pouvais-tu pas simplement arrêter?

Lors de ta rentrée scolaire, j’ai secrètement souhaité que les choses se règlent d’elles-mêmes. Je me suis dit que tu aurais trop d’orgueil pour pratiquer cette mauvaise habitude devant tes camarades de classe et que tu finirais pas comprendre que ton comportement était plus nuisible que bénéfique. La fée des dents ferait bientôt sa grande entrée. Le compte à rebours était commencé : il fallait venir à bout de ce problème avant que tombent les dents de lait et qu’il ne soit trop tard!

Aujourd’hui, tu as huit ans, quelques dents d’adulte à ton actif, et la saga du pouce demeure d’actualité. Tes dents et ton palais trahissent déjà ton mauvais pli et c’est écrit dans le ciel qu’on devra investir une fortune chez l’orthodontiste (adieu, les voyages dans le Sud!) J’ai toutefois compris qu’il ne servait à rien de te pousser, de t’effrayer ou de te culpabiliser. Cette manie, elle fait partie de toi et de ton parcours. Toi seule pourras trouver la motivation nécessaire pour la mettre derrière toi lorsque tu t’en sentiras prête. En attendant, tu resteras pour moi, la petite fille la plus adorable qui soit… à un doigt de la perfection!