Tag pensées suicidaires

Ne jugez pas ma mort comme vous jugez mon vivant…

À l’aube de la nouvelle année, je ne peux croire ce que je lis,

À l’aube de la nouvelle année, je ne peux croire ce que je lis, entends et constate. L’humanité pas toujours humaine aura deux mille vingt ans et elle n’en est dans certains domaines qu’à son balbutiement.

Les sociétés sont bien mal en point. Le suicide, malgré toutes les discussions, les échanges et les ressources, reste pour beaucoup tabou. Surtout, leurs victimes qui s’en sortent, ou pas, sont encore et encore jugées.

Pour avoir été de ceux qui souhaitaient « mourir », je peux confirmer que le souhait de mourir n’est pas de ne plus vivre… mais plutôt d’arrêter de survivre. D’avoir envie de vivre plus que jamais mais ayant, à tort, la certitude que cette vie ne lui apportera jamais l’envie d’y rester, en étant dans cet état de mal de vivre.

Ce que j’affirme peut paraître décousu, je vous l’accorde. Mais comprenez bien : la personne souffrante ne croit tout simplement pas qu’il existe pour « elle » une autre issue. Elle souffre, elle culpabilise d’être devenue un poids d’inquiétude pour les gens qu’elle aime. Elle veut arrêter cette souffrance de part et d’autre, elle est fatiguée de porter de faux masques qui laissent paraître une joie de vivre qu’elle ne ressent plus. Masques à double tranchant, qui lui arrachent la peau chaque fois qu’elle les enlève. Alors elle les garde. Devant tous, devant elle-même, jusqu’au jour où elle s’y sent à l’étroit, où elle ne les supporte plus.

Alors, elle crie. Brutalement, de toute son âme, mais son corps lui joue parfois ce tour de crier silencieusement ou de se contenter de quelques murmures. Elle voit alors dans les yeux de ses confidents sa propre souffrance qui les atteint, et elle souffre encore. Elle a honte. Alors elle accepte l’aide ou elle la fuit.

La remontée n’est jamais sans nouvelles souffrances. La personne souffrante le sait, car cela fait bien longtemps qu’elle se bat. Elle ne voit plus les solutions qu’on lui apporte comme étant efficaces. La personne suicidaire se sent dépossédée de toute possibilité de rédemption. Cette pression contre sa cage thoracique est de plus en plus étouffante. Ce bourdonnement dans sa tête raisonne en rebondissant sans cesse contre les parois de son crâne. Ses yeux ne perçoivent tout simplement plus les couleurs et leurs nuances de ce monde devenu lourd, si lourd.

La personne qui pense à mettre fin à ses jours ne cherche jamais l’attention, elle la fuit. Elle sait que si les gens « savaient », ils voudraient la retenir, l’aider à ne pas mourir de corps, puisque son intérieur, lui, l’est déjà à ses yeux. Alors, celle qui n’arrivera jamais à parler, crier ou même murmurer, vous n’en saurez rien jusqu’à ce qu’elle agisse fatalement.

PAR CONTRE, la personne à qui il reste une parcelle d’espoir et qui demande de l’aide, ne la jugez pas! Ne lui dites pas que tout va bien, c’est faux! Ce n’est pas sa réalité! Ne pensez surtout, non surtout pas qu’elle cherche une attention démesurée face à ce mal-être qu’est son quotidien.

La dépression, les maladies mentales, les troubles de la personnalité, les blessures immondes sont bel et bien R-É-E-L-S.

Si vous croisez la route d’une personne en mal de vivre qui aspire à la mort, prenez-la par la main, serrez-la bien fort contre vous et amenez-la à l’hôpital. Soyez l’accompagnateur de sa demande d’aide. Vous n’avez très probablement pas l’expertise de l’intervention nécessaire, mais soyez son transport vers les bonnes ressources. Vous craignez pour la vie d’une personne? Contactez les autorités. Elle ne l’appréciera peut-être pas pour quelque temps, mais un jour, lorsqu’elle sera « guérie » ou qu’elle acceptera le chemin de la guérison, elle aura au fond du cœur une reconnaissance sans borne pour votre geste, même si elle n’en fait pas mention.

Aucune phrase unique ne peut guérir le mal de vivre. C’est un long chemin à parcourir, mais il existe. Aidons ceux qui empruntent cette voie à la parcourir petit à petit. Renseignons-nous sur ce que l’on peut faire et dire, mais surtout, NE LES JUGEONS PAS.

Simplement Ghislaine

*Je vous invite à visiter ce lien qui pourrait très fortement vous aider à « aider ».

​«Moi je n’ai plus de maman. Elle s’est suicidée».

Depuis de nombreuses années, Bell s’engage à défaire les tabous qui entourent la santé mentale

Depuis de nombreuses années, Bell s’engage à défaire les tabous qui entourent la santé mentale. Bell pour la cause est une occasion nationale de parler de ce sujet dans l’objectif de réduire la stigmatisation. C’est important. Tellement important. Personne n’est à l’abri de vivre un moment de détresse. Parfois, cette détresse est tellement insoutenable qu’elle laisse entrevoir qu’il ne reste qu’une option possible : le suicide.

Je me rappelle d’un homme que j’ai rencontré qui trouvait que son ami, décédé par suicide, était lâche d’avoir abandonné ses enfants ainsi. À vous qui ne comprenez pas, j’aimerais vous dire que je vous comprends. La réalité qu’est le suicide peut être tellement lourde à tolérer qu’il est possible de vivre plusieurs émotions intenses. Toutefois, je vous dirais ceci également; vous n’avez pas besoin de comprendre l’acte de la personne pour soutenir, écouter sans jugement, aider une personne en détresse ou l’entourage qui est endeuillé. Plusieurs ressources vous sont disponibles, telles que l’Association Québécoise de Prévention du suicide (http://www.aqps.info/), pour vous outiller à aider et reconnaître les signes de détresse.

À vous, conjoint, conjointe, et tout l’entourage qui avez perdu un être cher, j’aimerais vous dire que vous n’êtes pas seuls. Au Québec, 3 personnes s’enlèvent la vie par jour. Vous aurez peut-être envie de vous replier sur vous-même pour vivre votre peine, votre colère et/ou votre incompréhension. Vous pourriez avoir de la difficulté à réfléchir à ce que vous voulez, quand vous le voulez et avec qui vous désirez vivre ce moment difficile. Chaque deuil est unique, mais sachez qu’une aide est et sera toujours disponible pour vous et votre famille. Plusieurs professionnels et organismes sont là pour vous en plus de votre entourage.

Et maintenant à toi qui as perdu ton papa ou ta maman, que tu sois toujours petit ou que tu sois maintenant un adulte, j’aimerais te dire que l’amour et la maladie mentale sont deux choses totalement différentes. La détresse peut affecter si fort une personne qu’elle croit que s’infliger la mort est la seule façon d’arrêter de souffrir. Tellement, que même son cerveau lui fait croire qu’elle ne mérite pas tout l’amour qui l’entoure. Je sais que cette personne te manque. Il est possible que tu vives un tourbillon d’émotions, parfois même contradictoires, et c’est normal. Parles-en à la personne que tu souhaites quand tu seras prêt. Je te dirais finalement de tendre l’oreille. Une personne ne sera jamais loin pour te dire «Je t’aime» et apaiser un peu ta peine lorsque tu en auras besoin.

Pour finir, rappelons-nous que c’est tous ensemble que nous pourrons faire une différence pour la santé mentale.

Si vous avez des pensées suicidaires, ou croyez que vous devez venir en aide à une personne de votre entourage, contactez Suicide Action Montréal (http://suicideactionmontreal.org) via la ligne d’intervention gratuite 1-866 APPELLE (277-3553) et ce 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Un coup de fil peut faire la différence.

Pour en connaître plus sur le suicide, vous pouvez vous obtenir davantage d’informations à l’adresse suivante :http://sante.gouv.qc.ca/conseils-et-prevention/prevenir-le-suicide/.

Pour savoir comment participer à Bell Pour la Cause, c’est ici : http://cause.bell.ca/fr/.