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Sois belle, pour vrai – Texte : Joanie Therrien

L’image corporelle, on en parle tellement. Il y a tellement de gen

L’image corporelle, on en parle tellement. Il y a tellement de gens formés en conditionnement physique et en nutrition que ça en est FOU. Pose une question et en deux minutes, tu trouves environ huit réponses toutes différentes les unes des autres. Leurs différences entrent souvent en concordance ou en désaccord les unes avec les autres.

Dernièrement, j’ai réalisé que malheureusement, j’en savais juste TROP. Ma tête est pleine d’informations sur le sujet, aussi bonnes que fausses. Je me promène dans tout ça depuis plusieurs années, car tous ceux qui me connaissent savent que depuis au moins dix ans, je n’ai qu’une idée en tête : perdre du poids.

C’est la façon dont je me caractérise. Je ne souhaite tellement pas que les gens croient que je suis bien comme ça, que dès notre première ou deuxième rencontre ensemble, tu sauras que je ne suis pas bien dans ma peau. On parle souvent de trouver ce qui nous définit et moi, depuis maintenant dix ans, j’ai été une cégépienne qui utilise tous les moyens « faciles » pour perdre du poids. Qui dit facile ici dit impossible à long terme. J’ai été une amoureuse qui, jour après jour, se tapait sur la tête à cause de son physique. Je suis devenue une maman. Qui essaie du mieux qu’elle peut d’inculquer de bonnes habitudes à ses enfants et une acceptation de ce qu’ils sont, tout en se battant contre ses démons intérieurs. J’ai joué au yoyo, j’ai jeûné, j’ai bu de l’eau, j’ai pris des nutriments, j’ai pris des suppléments, j’ai essayé des régimes restrictifs en sachant très bien que ce n’est pas la solution. Je me suis entraînée tous les jours et tout croche, puis je me suis blessée.

Et vous savez quoi ? Je me suis rendue MALADE.

En dix ans, j’ai pris beaucoup de poids, c’est tout ce que j’ai récolté. En ce moment, je suis à terre. Parce qu’à force de pousser toujours plus fort de la mauvaise façon, on finit par tomber. Je dois me reconstruire, au complet. Ce n’est pas rien. J’ai un dos faible comme il ne l’a jamais été et une tête encore pire. Un cœur éclaté par l’autosabotage et une image corporelle en miettes.

L’amélioration de mon état viendra. J’ai tellement confiance en la vie ! Elle fait les choses comme elles doivent être faites et on doit apprendre à l’écouter. Et en ce moment, c’est ce que je fais. J’écoute chaque signe, chaque message et chaque tape dans le dos qu’elle m’envoie. C’est la place que je lui donne dans ma tête qui lui donne tout son pouvoir. Être en forme, en santé, et mordre dans la vie, c’est TOUT ce que je veux et j’y arriverai. Mais pour l’instant, j’ai du chemin à faire. En dedans.

Joanie Therrien

Ce poids sur mon cœur

Ceux et celles qui sont fiers de leur poids, levez la main! Non? Per

Ceux et celles qui sont fiers de leur poids, levez la main! Non? Personne? Ah oui, je vois quelqu’un, là-bas, qui ose. Bravo!

Comme plusieurs, je traînais le poids des années et du manque de temps sur mes épaules. Ou plutôt sur mon abdomen, mes cuisses, mes bras, dans mes joues qui cachaient mes yeux tellement elles étaient enflées…

J’ai toujours eu un super méga métabolisme, qui m’a rendu de loyaux services jusqu’à la trentaine. Merci, génétique! Mais ça m’a empêchée d’apprendre à connaître mon corps et ses vrais besoins. J’ai toujours trop mangé, toujours trop sucré. Le réconfort par la bouffe. C’est tout moi, ça! Bon, ok, pas tout moi. Et de moins en moins.

J’ai toujours été dans mon poids santé. Enceinte, je prenais entre 40 et 60 livres, que je reperdais sans trop d’efforts par la suite. Puis, je me suis installée dans ma vie. Je suis devenue fonctionnaire. La position assise, les collations, le stress constant, l’équation malsaine calories ingérées > calories dépensées. Et toujours, cette propension à rechercher le sucre quand 1 — j’étais dans ma semaine. 2— j’étais triste ou fâchée. 3— j’étais heureuse et fière. 4— je m’emmerdais ou j’étais fatiguée. C’était devenu une récompense et une compensation.

À la longue, c’est devenu une punition. Manger du sucre = me sentir coupable. Équation encore plus malsaine que la précédente. Mais ce n’est pas parce que ça nous fait du mal qu’on est capable de casser l’habitude, hein! Au contraire! Notre cerveau et notre corps sont comme des enfants : ils adoptent les mauvaises habitudes beaucoup plus rapidement que les bonnes. Et pour perdre les mauvaises habitudes, ça prend une motivation qu’on perd au fur et à mesure qu’on s’appesantit.

Par chance, je continuais de bien manger, en dehors de mes rages de sucre. Ça m’a tenue en vie. Mais en santé? J’aurais pu faire mieux.

Au printemps dernier, mon cœur pompait juste à monter trois marches d’escalier. Mes jambes ne suivaient plus, mes muscles n’existaient plus. Je n’ai jamais été hyper sportive, mais là, je compétitionnais avec le paresseux sur sa branche en train de mastiquer son bambou. Jouer avec mes enfants était devenu si pénible physiquement que j’évitais ces moments. Pas fort, mon affaire.

Pas fort, mais je comprends comment tout ça s’est installé : vie sédentaire, insatisfactions amoureuses, manque de sommeil, besoin de crinquer mes hormones de bonheur, manque de temps à moi (et disparition de ma motivation à prendre soin de moi), stress dans le piton, sentiment d’impuissance par rapport aux dérapages de mes enfants, besoin de me récompenser pour me convaincre que je valais quelque chose malgré tout, douleurs et essoufflement au moindre effort, vie encore plus sédentaire… Le cycle. Non. La spirale. Descendante.

Et un jour, je me suis botté les fesses (dans mon imagination, parce que rendue là, je n’avais plus du tout la souplesse pour que mes talons se rendent à mon postérieur). J’ai consulté mon médecin, ma nutritionniste, et aussi une perle qui a replacé mes énergies dans le sens du monde. J’ai coupé le gluten qui m’engluait le cerveau et fragilisait mes intestins. Je me suis mis des défis : monter dix marches d’un coup. Puis monter quinze marches, sans me sentir essoufflée. Maintenant, je monte plusieurs étages sans traîner de la patte. J’ai acheté une montre d’entraînement. Mon premier objectif : 1 000 pas par jour. Que je n’atteignais pas six jours sur sept. Puis, l’été passé, j’ai marché 30 000 pas par jour en voyage. J’ai retrouvé ce qui ressemblait à des mollets!

Je suis maintenant capable de résister à l’appel du chocolat. La plupart du temps. Si je me laisse interpeler, je suis capable de contenir ma gourmandise. Et de manger sans me morfondre de culpabilité, parce que je sais que j’ai la motivation pour garder l’équation des calories ingérées/dépensées dans le bon sens. Six jours sur sept.

J’ai recommencé à entrer dans mes vêtements. À pouvoir boutonner mes pantalons. À me sentir à mon avantage dans une robe. Toute nue, ça c’est une autre histoire, mais ça viendra. Un jour. Ou une nuit! J’ai recommencé à sourire le matin quand venait le temps de m’habiller, au lieu de me sentir confrontée par un corps qui ne me va plus. J’ai même cru détecter dans le miroir quelque chose qui ressemble à des abdos. Je pensais qu’ils étaient partis avec le placenta de ma première.

Je me permets encore des soirées écrapoue sur le divan avec du popcorn. J’ai encore plus de plaisir qu’avant à partager un verre et un bon repas trop gras avec des amis. Mon corps ne crie plus FAMINE même quand il déborde de calories et de lipides. Mon cerveau essaie moins de déjouer ma vigilance en me faisant croire que j’ai ABSOLUMENT besoin d’un (de dix) autre biscuit. Je me connais mieux et j’ai plus de vrai plaisir.

Mais le plus beau dans tout ça, c’est que mon niveau d’énergie remonte. Je réapprends à jouer. À ne rien faire, à l’occasion. À manger et à boire (de l’eau, du thé!). À m’aimer. Et je ne sens plus tout ce poids malsain sur mon cœur.

Nathalie Courcy