Archives mars 2018

Je suis un petit chien fou

Imaginez-le, ce petit caniche fou qui saute partout en quête d’at

Imaginez-le, ce petit caniche fou qui saute partout en quête d’attention et de caresses. Ce pitou limite énervant qui saute sur les gens dès qu’ils passent le pas de la porte. Ce pitou trop affectueux qui veut tellement être aimé, mais qui n’a pas les mots pour le dire comme il faut.

Il est cute, à petites doses. À temps très partiel. En garde partagée. Mais à long terme? À temps plein? Oh boy. On a besoin d’un break. Le symbole même du too much. Il est aimable, certes! Parfois adorable! Avec ses petits yeux joyeux, avec son regard piteux. Mais ses yeux attendent trop de ceux qui osent l’aimer.

Un jour, ce pitou prend le bord. Un jour, ceux qui ont succombé à son charme se tannent. Le délaissent. Ont besoin d’air. Ils embarquent le canin dans une voiture. Dans une boîte, pour lui cacher sa destination. Avec des trous pour respirer, quand même. Ils débarquent le canin sur le bord d’une route éloignée. Cachée. Boisée. Et ils repartent en catimini. Peut-être en essuyant une larme. Peut-être en criant « Bon débarras! » Le petit chien fou ne le saura jamais. Silence radio.

Il attend. Tout d’un coup que ceux qui l’ont aimé l’aimeraient encore et qu’ils reviendraient sur leurs pas. Il se dit qu’au moins, il n’a pas été battu. D’autres vivent tellement pire que lui! Il attend.

Il se dit que sûrement, c’est à cause de lui. Sa faute, parce qu’il est trop, parce qu’il est lui. Et parce qu’il est lui, ils ne reviendront pas. Mais il attend. Sagement. Désespérément.

Mais ce chien foufou est si fou qu’à un moment, il s’imagine qu’ils reviennent. Il entend un moteur gronder, une voiture s’approcher. Il court. Comme un chien fou. Il s’enthousiasme : ils sont revenus! Il s’imagine un monde où il ne sera plus jamais abandonné. Un monde où il pourra être lui : un chien un peu foufou et aimé.

Mais non. La voiture ralentit, s’arrête, repart. Un autre chien a peut-être été abandonné, ou un chat. Ils ne sont pas épargnés, eux non plus. Les rejets, ça se fait en plusieurs modèles. Chose certaine, la voiture, ce n’était pas pour le ramener dans son foyer, parmi les siens auxquels il n’appartient plus. Et pourtant, le petit caniche enthousiaste et naïf a accouru vers la voiture, prêt à sauter dans des bras accueillants.

Le petit chien fou est si fou qu’il aurait pu se faire frapper, finir écrasé et oublié. Il finit seulement oublié. Avec son cœur canin écrasé parce qu’il se rend compte, encore une fois, qu’il n’a plus sa place dans les cœurs qui l’ont aimé.

Le petit chien fou, c’est moi. Moi qui aimerais ne jamais cesser d’être aimée, même par ceux qui m’ont fait du mal, même par ceux qui m’ont laissée pour morte sur le bord du chemin. Moi qui voudrais tant que ceux qui m’ont laissé tomber reviennent. Peut-être pour dire « je t’aime », peut-être pour dire « je te demande pardon ». Sûrement pour dire « je t’ai aimée pour vrai ». Même si c’est pour parler au passé.

Mais souvent, je préférerais n’avoir que la conscience d’un chien fou. Ou d’une fourmi. L’inconscience nécessaire pour éviter de me rendre compte que mon attitude de chien fou trop rempli d’espoir est ridicule. Que je m’autodétruis à force d’espoirs qui ne s’accompliront pas. Peut-être que ça m’éviterait de me taper sur la tête parce que je me sens piégée dans ce pattern malsain. Maudite dépendance! Maudit besoin d’amour et d’amitié! Je suis mal faite, même si je comprends ce qui m’a ainsi faite.

Un jour, pitou fou trouvera son no-nos. Et le gardera.

 

Nathalie Courcy

L’école des papas!

C’était il y a quelques années. Je reviens du travail, mon chum

C’était il y a quelques années. Je reviens du travail, mon chum me regarde avec un air solennel :

– Chérie je me suis inscrit à l’école des papas.

– Hein ? Qu’est-ce que c’est ?

– Le CLSC m’a donné une brochure, c’est une formation pour les papas, afin d’échanger sur tous les sujets concernant l’éducation des enfants.

– Tu as besoin de suivre un cours pour être un bon papa ?

– Je veux leur montrer que je suis là pour eux et qu’ils m’intéressent plus que tout au monde…

J’étais mélangée entre un sentiment de fierté immense et un air franchement interloqué !

Pendant plusieurs mois, papa est donc allé dans une école très spéciale les mercredis soirs.

À tour de rôle, les papas y préparent des gâteaux qu’ils dégustent ensemble en parlant de tous les sujets possibles : le rôle du père, la place de la mère, le divorce, la sexualité des enfants, la drogue, la dépression, le suicide, l’adolescence, les conflits dans la fratrie ou dans la famille… Pour chaque sujet, mon chum revenait avec des références de lectures plus passionnantes les unes que les autres.

Je peux vous assurer qu’il a pris ce rôle très au sérieux et qu’il a fallu, souvent, nous remettre en question comme parents ! Cette école fut une des plus belles choses qui soit arrivée à notre famille !

Les enfants étaient vraiment très fiers que leur papa prenne ce temps pour leur éducation. Il est allé chercher de l’information pour nous aider à faire face à tant de conflits !

Cette formation a amélioré notre façon de prendre soin des enfants et de fonctionner en famille. Elle a contribué à nous donner des outils, mais surtout, à montrer à nos enfants que l’éducation, ça se construit pas à pas, ensemble !

Gwendoline Duchaine

 

Sérénité au parc

Dimanche après-midi. Début d’un printemps tant attendu. Des rayo

Dimanche après-midi. Début d’un printemps tant attendu. Des rayons chaleureux. Quelques heures de plein air sans se geler le bout du nez. J’observe mes enfants. Mon cœur se sent zen. Ma respiration est plus calme qu’elle l’a été depuis leur naissance. J’admire. J’absorbe leur joie d’exister. Leur joie d’être ensemble.

Ma grande Peanut vient de fêter ses quatorze ans. Et pourtant, elle nous accompagne au parc. Sans que j’aie eu à la tirer hors de son antre du sous-sol. Et pourtant, elle a marché avec nous toute l’après-midi, d’un kiosque à l’autre, sur la rue Principale qui se sucre le bec. Menoum, le trip de glucose à l’érable! Elle tenait la main de son petit frère. Elle offrait des câlins à cette marmaille qui est née après elle. Et maintenant, dans ce parc près de la rivière (que mes enfants surnomment « le parc de la nouille » pour une raison mystérieuse), je vois ma grande fille qui peint à l’aquarelle, installée à une table à pique-nique avec ses pinceaux chargés d’eau. Toujours prête au cas où une inspiration passerait dans le coin.

Ma belle Cocotte s’approche de ses douze ans. L’adolescence cogne à la porte. Mais ma foi qu’elle ne rentre pas dans le moule de l’ado détestable ou flanc mou! Elle rayonne comme un soleil sous le gril. Elle joue, elle rit, elle blague. Elle se moque gentiment de sa « vieille mère » qui perd pied sur un trottoir. Ne se retient pas pour éclater de rire quand cette même mère échappe toutes les oranges du rayon d’épicerie… et aide à tout ramasser. En étant solidement crampée.

Mon beau bonhomme de sept ans joue. Bref, il fait exactement ce qu’il doit faire. Il joue, il court, il grimpe, il montre ses gros muscles pour pousser le tourniquet et se transforme en acrobate. Il invite son petit frère à le suivre, à l’imiter, à entrer dans son univers fictif. Il a eu des bouts difficiles, mon bonhomme. Par bouts, il était agressif. Il a eu des avertissements à l’école, des tête-à-tête avec la directrice de l’école. Mais là, il est redevenu mon Binou-zen-Dalaï Lama-mixé avec Ghandi. Et il joue.

Et mon mini, mon Chaton de cinq ans, il est… heureux, tout simplement. Mon Roger-bon-temps. Il croque dans une pomme, vient jaser avec sa maman. « Maman, tu sais, c’est Dieu qui a créé tout ça. Le soleil, les pommes, les arbres. Mon frère… » B’ah oui, pourquoi pas? Il joue, il sort de sa timidité et s’approche des autres. « C’est quoi ton nom? J’aimerais ça, être ton ami. On peut jouer ensemble? » Pas plus compliqué que ça. L’amitié version 5.0.

Ah! Voilà la grande qui sort de son monde d’arts et qui veut jouer, elle aussi. Elle donne un câlin à sa sœur : « Viens! On va aller se balancer! » En passant, elle en profite pour me montrer ses peintures, magnifiques, à la hauteur de tout le travail qu’elle met pour faire briller son talent. Et aussi pour me faire une caresse. Pour lover sa tête dans le nid de mon épaule. « Je t’aime, maman ».

Quatre heures après avoir passé la porte de la maison, je les appelle : « Mes amours? Ça va bientôt être le temps d’aller souper. Encore cinq minutes? » Aucune obstination. Aucune plainte. On a encore vingt minutes de marche à faire pour retourner à la voiture. Le long de la rivière glacée. Un blanc à perte de vue qui apaise. Comme si on se baladait sur un rayon lumineux. On placote. On rit, encore. On partage des câlins et des mots doux. Des anecdotes de « quand on était petits », comme si on venait de la même époque. Notre complicité nous rend sereins. Ensemble.

Le plus beau dans tout ça, c’est qu’on n’a pas fini! Un souper de cabane à sucre maison nous attend… à la maison. Et malgré tout le glucose ingéré pendant cette après-midi, j’ai le cœur zen et le cerveau serein : mes enfants vont bien. Mes enfants sont bien. Les montagnes russes des dernières années sont derrière nous, au moins pour un bout. Maman se sent arrivée.

Nathalie Courcy

Un conte 2.0

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Je m’appelle Zoé, j’ai huit ans et toutes mes dents. Je suis une petite fille ordinaire, qui habite une maison ordinaire, au bout d’une rue ordinaire. Par contre, mes parents sont plutôt cellulaires…

Ils sont constamment fixés à leur téléphone. C’est l’extension de leur main, un truc mutant qui se serait greffé à leur corps; ils ne s’en séparent jamais. On dirait des aliens robotisés, programmés à distance pour baisser les yeux vers leur appareil toutes les cinq minutes. Au début, je trouvais ça très intéressant, drôle et même pratique, mais avec le temps, j’ai réalisé que les écrans, c’est vraiment néfaste…

Mon père, lui, il sait tout faire, grâce à des tutoriels vidéo; il répare mon vélo, la poignée ou les tuyaux. C’est pratique, mais il passe plus de temps à chercher le bon tuto qu’à bricoler. J’aimerais bien, parfois, m’installer avec lui pour changer les écrous et les vis, mais il doit suivre les instructions dictées par son téléphone.

Mes parents ont des centaines d’applications qui régissent leur vie. Ma mère compte les calories, établit les menus et organise l’agenda familial. Des alarmes retentissent toujours, il n’y a plus de place pour l’improvisation, la spontanéité, parce que tout est programmé, calculé, enregistré. Mon père aussi a une application pour tout : les rendez-vous, les horaires d’autobus et même pour commander la pizza. C’est vrai que c’est plus facile de pousser sur un bouton que de mettre les mains à la pâte, mais moi, j’aime bien cuisiner les pizzas!

Mon père est aussi connecté à une montre super intelligente, qui enregistre tous ses faits et gestes. Il sait combien d’heures il a dormi, son pouls, sa respiration et elle calcule même le nombre de pas qu’il fait dans une journée. Parfois, je me dis qu’il ferait plus d’exercice à venir jouer avec moi au soccer dans le jardin plutôt que de compter les pas entre son bureau et la machine à café.

Mon père, c’est mon superhéros, il est toujours prêt à dégainer son appareil pour retrouver notre chemin quand nous sommes perdus. C’est très pratique en voiture, mais moi, je rêve parfois de partir à l’aventure avec une carte. Vous savez, une vraie carte comme celle des pirates. On partirait tous les deux, j’indiquerais la direction, tourner à droite, non l’autre droite. On finirait notre trajet au bout de la rue en mangeant une glace, épuisés d’avoir tant tourné!

Ma mère, elle, vit dans un conte de fées moderne où son téléphone est comme le miroir dans Blanche-Neige. À coup de selfies, elle demande à ses centaines d’amis si elle est belle! Elle court après les likes et les commentaires pour se sentir plus vivante. Elle prend tout en photo pour immortaliser, pour échanger… Souvent, elle me photographie et balance ma face aux quatre coins du web. Je me sens virtuelle, elle oublie que je suis là en chair et en os devant elle. Ma mère a des millions d’amis, elle connaît tout de leur vie. Par contre, elle ne sait même pas le nom de la voisine du 10B qui a sauvé notre chat Patate l’été dernier.

Combien de fois, en pleine conversation, mes parents ont regardé le message qui venait d’arriver sur leur téléphone? Ils me donnent toujours l’impression que ce que je dis, c’est moins important, presque impertinent, que je suis ennuyeuse. Ils préfèrent lire un sms envoyé à la volée, plutôt que d’écouter la fin de mon histoire. Comment rivaliser face à leur appareil?

Moi, quand je passe quelque temps sur la tablette, on me dit que ce n’est pas bon pour mon développement psychomoteur… mais j’ai envie de crier : « Quel exemple me donnez‑vous?! » Et dans mon développement émotionnel, les émojis ne remplaceront jamais les câlins, les bisous. Les likes ne forgeront jamais ma confiance en moi, et les applications ne me rendront pas plus responsable…

Arrêtez pour une fois d’interdire les écrans aux enfants et regardez plutôt du côté des parents… Soyez nos modèles et déconnectez-vous quand vous êtes avec nous!

Merci à Marilou Demers pour l’illustration de ce conte

Gabie Demers

 

Le célibat pour les nuls

Puisque je dois séjourner pour un temps incertain, malgré moi, dan

Puisque je dois séjourner pour un temps incertain, malgré moi, dans cet état souverain…

Allons‑y, dans la lignée des guides à la mode. Dans une méthode structurée. Par étapes. Mise en garde : Comme je suis le délaissé, il est probable que mon chagrin embrume un peu mes propos. À vous de mettre les filtres de la couleur que vous souhaitez. Les bonnes recettes maison sont les plus recherchées. Je vous invite, donc, à épicer selon vos goûts personnels.

Le constat initial. C’est un choc ! Comme bien d’autres. Depuis que, nu, on a coupé votre cordon. Vous lui donnez, c’est selon, l’importance autodestructrice ou l’ouverture nécessaire. Mettez le demi-verre… au lave-vaisselle. Votre nombril est‑il suffisamment propre ? Si oui, passez tout de suite au point « L’acceptation ». Pour tous les autres, c’est le temps d’un petit voyage intérieur. Obligatoire. Il est inutile de tenter une nouvelle relation sans faire un peu de ménage printanier, dans votre entrepôt sentimental. Sauf, si vous voulez revenir lire ceci sous peu. Ce qui, pour ma part, me comblerait. Mais vous ?

L’acceptation. Bien oui, c’est terminé ! Les amis, de leurs mains protectrices, vous mettront des œillères. Ça fait tant bien de se faire parler ainsi. Vous vous gavez également des pensées sur l’Internet. Des messages que vous voulez, pour vous-même. Évidemment que l’autre personne doit faire de vous sa « priorité ». Idem pour tout autre dogme du cœur brisé. Il faut abandonner définitivement toute notion de mérite. À retenir : L’amour, le plus souvent, c’est une simple question de Timing. La bonne personne, au bon moment.

Le pour. Bravo ! Vous êtes dans la bonne voie. Dites-vous que, présentement, il y a des millions de gens qui souhaitent désespérément être à votre place. Certains, prisonniers de souffrances physiques autant que morales. Dont ils ne voient pas l’issue. Inutile de vous énumérer tout ce dont, en couple, vous rêviez. Sans doute que vous êtes déjà dans le plat de bonbons. N’oubliez pas de vous protéger. La prochaine personne, elle veut un bagage léger. De ce côté‑là aussi.

Le contre. La société veut nous faire croire à l’échec. De notre vie. De nous, en fait. Attention : Les réseaux sociaux renvoient l’idée d’un monde parfait. Pour tous. Même pour l’autre, si vous n’avez pas encore assimilé les notions de « L’acceptation » (aller vite relire attentivement cet item). Nous sommes bombardés d’images idylliques. De couples dans la hutte sur pilotis, à Bora Bora. J’avoue, j’ai un peu de difficulté à m’y voir actuellement. Avec quiconque. Je n’aborde même pas l’aspect physiologique. La chaleur humaine qui me manque tant.

Le présent. Regardez bien autour de vous. Le positif, il est toujours là. Cette chaleur humaine, elle se retrouve dans l’amitié. Dans la famille. Si vous avez des enfants en bas âge, lâchez-vous lousse. Votre chien ou votre chat, lui aussi, ne demande que ça, des câlins. Truc : Votre bonheur, il reste présent dans toutes les autres facettes de votre vie. C’est ce qui sera l’ouverture essentielle. Au Timing.

L’avenir. Si vous ne vivez pas à Londres ou dans tout autre endroit à la morosité persistante, ça ira mieux. Vous êtes la bonne personne. La prochaine s’en doute, elle vous cherche actuellement. Cette vision réaliste du Timing laisse aussi le champ libre à plein de nouvelles relations amoureuses. Levez les yeux, vous croiserez certaines personnes qui veulent vous sourire en retour.

Je vous laisse, je dois aller profiter ouvertement de mon présent…

michel

Mon petit lapin

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Au cinéma avec mes enfants, à rigoler devant les péripéties de Pierre Lapin, j’ai une pensée pour tous les petits grignoteurs compulsifs qui sont passés dans ma vie. En particulier la belle Noukia, celle qui a fait découvrir à mes garçons le grand bonheur de partager sa vie avec un animal de compagnie.

Lapinette nous a apporté tellement de joie! Distributrice automatique de bisous, compagne de jeu, petit caractère de boss des bécosses, professeure de douceur… Elle était faite pour notre famille et a conquis nos cœurs.

Il y a aussi eu une Juliette (qui était finalement un Jules, oups!), Neo et Jack… Chacun sa personnalité, chacun son petit trésor à partager. S’il y a bien une chose qu’ils m’ont apprise, c’est que chaque lapin possède son caractère unique et ses goûts bien à lui. J’aime les observer pendant qu’ils s’amusent et découvrir leurs préférences : jouer à la cachette, creuser, promener des objets… Et le plus drôle dans tout ça, c’est que dès le premier moment où j’ai approché mes lapins, ils m’ont donné un bon aperçu de leur tempérament. La grande majorité (s’ils ont été bien socialisés) a bon caractère, est apprivoisable et facile à entretenir. Comme pour le chat et le chien, la stérilisation aura un impact positif sur leur comportement. Les lapins stérilisés s’entendent mieux entre eux, marquent moins leur territoire (un gros plus pour l’apprentissage de la propreté!) et ont un comportement général plus équilibré.

Le lapin a le potentiel d’apporter de nombreux bénéfices à une famille : être un facteur de stabilité, diminuer le stress, aiguiser le sens des responsabilités d’un enfant, lui apprendre à tenir compte des autres… Mais encore faut-il que vous ayez la chance de côtoyer un animal qui vous semble heureux. Partager sa maison avec un animal dépressif, agressif ou même pire, malade, il n’y a là rien d’agréable. C’est pourquoi il vaut la peine de s’informer sur ce compagnon et lui offrir un environnement qui favorisera l’expression de la plupart de ses comportements naturels. Plus on offre à notre animal un habitat qui favorise son bien-être, plus on bénéficie de sa présence chez nous!

La meilleure façon de bien comprendre lapinou est de s’intéresser au lapin de garenne, son ancêtre européen. Malgré sa domestication, il lui ressemble encore beaucoup. Son comportement naturel est grandement influencé par sa position dans la chaîne alimentaire. En tant que proie potentielle, son mode de vie est dicté par un besoin vital d’échapper aux prédateurs. Les lapins sauvages forment donc de grands groupes familiaux et creusent de complexes réseaux de tunnels, les garennes, pour se mettre à l’abri. Ils ne sortent qu’à l’aube, au crépuscule ou pendant la nuit pour se nourrir, se dégourdir les pattes et faire honneur à leur réputation de chauds lapins. Ils consacrent un tiers de leur temps à ces occupations. Ils passent les deux autres tiers de leur temps cachés à l’intérieur de leur terrier ou dissimulés au creux d’un gîte (endroit légèrement creusé dans la végétation qui permet de profiter de la lumière du jour, sans toutefois être exposé au vent ou à la pluie).

Alimentation

Comme son cousin sauvage, qui se nourrit d’herbe, de bourgeons et de feuilles, notre lapin domestique est un herbivore. Les vétérinaires préconisent donc un régime le plus proche possible de celui du lapin de garenne et l’aliment de base de ce régime est le foin sec à volonté. Il favorise l’usure normale de ses dents et régularise son système digestif. De plus, sa consommation tout au long de la journée procure une activité de grignotage qui distrait l’animal. Prenez garde toutefois à ne pas offrir un foin constitué exclusivement de luzerne, car il contient un trop haut taux de calcium et peut entraîner la formation de calculs urinaires. La moulée fait aussi partie de l’alimentation du lapin, mais ne doit pas être donnée à volonté afin d’éviter les problèmes d’obésité. Il est aussi recommandé de distribuer des végétaux frais quotidiennement. On affiche donc une liste de végétaux sécuritaires sur le frigo (http://margueritecie.org/2016/09/12/liste-de-verdure-pour-les-lapins/) et on laisse le plaisir aux enfants de lui offrir un petit morceau de banane!

Habitat

Chez nous, les lapins vivent dans une cage typique constituée d’un bac en plastique surmonté d’une partie grillagée. Nos cages possèdent deux ouvertures : une porte située sur le côté, permettant au lapin d’entrer et sortir par lui-même de la cage, et une autre trappe située sur le dessus, facilitant les manipulations et l’entretien de la cage. Si on prévoit aménager un coin litière et installer une maisonnette à l’intérieur de la cage, en plus des accessoires de base comme un râtelier à foin, un bol pour la nourriture, une bouteille pour l’eau et quelques jouets à ronger, il est recommandé de choisir une cage qui mesure au moins 1 m de longueur et 60 cm de hauteur.

Maisonnette

La maisonnette pourrait sembler un investissement superflu, mais elle répond à un besoin fondamental du lapin, celui de pouvoir se retirer à l’abri des regards. Le lapin craint les endroits n’offrant aucune possibilité de cachette. Il a donc besoin d’une petite cabane qui lui fera office de terrier et où il se sentira protégé. Mes lapins s’y retirent pour dormir. Le mieux est de choisir une maisonnette au toit plat. Le toit jouera le rôle de deuxième étage et offrira un espace supplémentaire très apprécié par notre petit compagnon. En effet, lorsqu’ils se sentent en confiance, les lapins s’étendent sur cette mezzanine pour contempler leur domaine. Ils l’apprécient d’autant plus si nous prenons le temps de choisir, dans la maison, un endroit approprié pour la cage. Les lapins aiment notre compagnie, alors nous avons choisi la salle familiale, un endroit plein de vie!

Propreté

Il est intéressant de savoir qu’il est tout à fait possible, pour notre lapin, d’acquérir au moins un certain degré de propreté. Naturellement, il aura tendance à choisir un coin de sa cage où il fera ses urines et la grande majorité de ses crottes. Il est donc facile d’y installer un petit bac à litière (avec papier recyclé ou granules de bois). Lors des premiers jours qui suivent l’arrivée du lapin, on ramasse les crottes au fond de la cage et on les dépose dans sa litière. Il comprendra vite le message! Ensuite, il conservera cette habitude de retourner faire ses besoins à cet endroit pendant ses sorties. S’il s’échappe pendant une sortie, on le remet tout de suite dans son bac à litière. Et petit truc en passant : s’il est en train de manger, il est préférable d’attendre un autre moment pour le sortir… sinon il lui sera bien trop difficile de ne pas semer quelques crottes pendant sa promenade!

Jeux et sorties

Cette petite boule de poils a besoin de mouvement. Il faut donc le laisser gambader en liberté au moins 20 minutes par jour et le stimuler en déposant quelques jouets dans sa cage. Pas besoin de se compliquer la vie! On peut lui offrir des jouets aussi simples qu’une branche de pommier ou un support en carton pour papier de toilette à grignoter. Ça le tiendra occupé pour un bon moment! Les sorties et les jouets sont essentiels autant pour son bien-être mental que physique. Mais pour profiter de tous les effets bénéfiques des sorties, il ne faut pas oublier de sécuriser les endroits auxquels le lapin a accès… les fils électriques sont si attirants!

Peut-être parce qu’il peut encore être élevé pour sa chair par notre voisin… ou peut-être parce que sa popularité croissante est toute récente… peu de gens connaissent réellement les besoins du lapin. On remarque donc une grande variabilité dans les soins qui lui sont offerts. Même les conseils que j’ai partagés ici sont des choix bien personnels. Si vous pensez à accueillir un lapin dans votre famille, je vous encourage à vous procurer un livre de qualité comme celui des vétérinaires Jean-François Quinton ou Manon Tremblay. Et j’espère que les informations partagées ici vous seront également utiles! Si vous êtes déjà parents d’un lapinou, partagez-nous vos photos!

Références :

Manon Tremblay (2009) Le lapin. Les Éditions de l’Homme

Jean-François Quinton (2007) Soins du lapin de compagnie : Bien-être et maladies. Les Éditions Eugen Ulmer

Monika Wegler (2007) Mon lapin nain. Marabout

Véronika Zizka (2006) Le lapin bélier. Éditions De Vecchi

Jean-Claude Périquet (1998) Les cahiers de l’élevage : Le lapin. Éditions Rustica

Elizabeth Gobeil Tremblay

Ma tête, mon chaos

J’ai appris récemment que le cerveau des mamans rétrécit pendan

J’ai appris récemment que le cerveau des mamans rétrécit pendant la grossesse. En effet, il y a une perte naturelle et physiologique de matière grise, un mécanisme qui permettrait surtout d’aiguiser l’instinct maternel !

Mon cerveau rétrécit pendant la grossesse ? Ça explique tout ! Les pertes de mémoire, les difficultés de concentration, les oublis et l’épuisement intellectuel constant !

D’après les études, cette matière grise se remet en place lorsque la grossesse est terminée… J’ai l’impression que dans mon cas, ce n’est jamais revenu !

Avoir des enfants, c’est être sollicité sans arrêt de tous les côtés. Ça fait dix-sept ans que j’ai mis au monde mon premier bébé, et ça fait dix-sept ans que dans ma tête, ça part dans tous les sens ! C’est le chaos !

Je ne sais jamais quel jour on est, j’oublie les réunions et les rendez-vous, je passe tout droit quand il faut aller chercher les enfants (« Hey mam! Tu m’as ENCORE oublié »), je mélange les noms de leurs profs, j’oublie de brancher la mijoteuse le matin, mon café coule souvent sur le comptoir car il n’y a pas de tasse, je me trompe d’activité ou de terrain de soccer, je vais quatre fois acheter du lait pis je ramène TOUT sauf du lait !… La liste de mon déficit d’attention est longue, au plus grand désespoir de mes enfants !

Mon cerveau est en constante ébullition. Ma tête, mon chaos…

Ma progéniture n’a donc pas le choix de se prendre en charge et de s’organiser. Ils me rappellent perpétuellement les horaires et les changements… Ils sont ma matière grise perdue !

Et vous ? Est-ce le chaos dans votre tête ? Quels sont vos gaffes et vos trucs pour y remédier ?

Gwendoline Duchaine

 

Je suis un bon coach, soyons de bons parents…

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J’ai un plaisir fou à coacher une de mes filles au soccer. J’adore ce sport qui est très mathématique et très stratégique, pour ceux et celles qui connaissent bien ce sport. Je suis un exemple pour ma fille et je suis certain qu’elle est fière de son PAPA qui est le coach de son équipe. En fait, dans son cœur, je suis le coach. Je partage ce titre avec trois autres PAPAS géniaux qui collaborent avec moi pour l’équipe. Naturellement, je suis le meilleur coach aux yeux de ma fille et je ne la contredirai pas, soyez en certains J.

 

Je ne suis pas pédagogue, mais j’ai un sapré bon sens de la pédagogie. J’ai toujours un profond malaise avec les parents des filles qui sont dans mon équipe et qui ne valorisent pas leurs enfants comme il se doit. J’en conviens, chaque enfant n’a pas une force égale dans tout. Par contre, je considère que la valorisation et l’encouragement sont beaucoup plus importants qu’un chariot de bêtises après une défaite ou une mauvaise pratique où les filles étaient un peu moins réceptives ou plus agitées. Chaque fille de mon équipe sortira de cette saison avec une fierté d’avoir accompli quelque chose. D’avoir évolué tout en s’amusant. À leur âge, la confiance se bâtit. Quelques parents ont souvent tendance à vouloir une réussite absolue pour leur enfant. Nous vivons dans un monde de performance, mais nous oublions souvent que dans la tête de nos enfants se retrouvent cinq lettres : « J-O-U-E-R ».

 

Pour ma part, ma façon de coacher est de valoriser chaque amélioration et démontrer aux joueuses qu’il s’agit d’une petite victoire à chaque fois. Des défaites, elles en vivront toute leur vie. C’est en fait ce que je leur souhaite. « Mais il est fou ce mec! » Pas du tout. J’adore les défaites et nous devrions tous les aimer. Nous devrions tous les apprécier parce que c’est dans la défaite que l’on apprend, que l’on grandit. Dans l’analyse d’une défaite, on peut se corriger et voir où l’on a manqué à la tâche. J’affectionne particulièrement cette citation de Corneille : « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Celui qui trébuche mais qui sait se relever sera plus fort que celui qui trébuche mais qui ne peut se relever à nouveau. J’adore cette analogie parce qu’elle est forte de sens. Dans le monde des affaires, les plus grands hommes et femmes d’affaires ont souvent connu plus d’échecs, de revers ou de défaites que de réussites, de victoires et de bons coups. Souvent, l’atteinte du sommet est difficile et ardue, mais y demeurer l’est encore plus.

 

Ma plus jeune fille est une fille très sportive. Elle adore bouger, courir, sauter et adore le sport en général. Elle adore J-O-U-E-R. Académiquement parlant, elle est excellente. Dès qu’elle arrive à la maison, elle veut jouer. Nous avons quand même une belle structure ou devrais-je plutôt dire, un bel encadrement qui lui permet de jouer lorsque ses devoirs sont faits.

 

J’ai eu la chance étant plus jeune d’avoir un coach bien à moi aussi. Mon PAPA était coach de mon équipe de hockey pee-wee, lors de deux années sabbatiques qu’il a prises. Je me souviens vaguement de cette période, mais je me souviens d’une chose, j’étais tellement fier que ce soit mon père le coach.

 

Soyons de bons parents. L’éducation n’est pas uniquement dans la droiture que nous inculquons à nos enfants à la maison. L’éducation se poursuit partout. Nous sommes à bâtir les adultes de demain. C’est notre image que nous laissons à nos enfants.

 

Je vous laisserai en vous disant ceci : personne n’a la science infuse, mais regardons, entendons et ressentons nos paroles, nos gestes et nos agissements. Soyons de bons parents pour nos enfants, ces futurs leaders qui guideront nos générations à venir…

 

Karl Wilky

Chercher le sens : le quotidien d’une psychologue pour enfant

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Vous défilez dans mon bureau chaque semaine. Je vous accompagne pour des motifs variés : anxiété, dépression, idéations suicidaires, trouble alimentaire et j’en passe. Vous avez 4 ans, 8 ans, 13 ans, 16 ans, peu importe, je vous rencontre et je vous écoute. C’est mon travail, je suis psychologue. Bien souvent, vous ne savez pas trop ce que c’est mon métier. Vous arrivez avec vos doutes, vos craintes, vos défenses. Pour certains, c’est une première, pour d’autres je surviens après une longue liste de professionnels rencontrés, de diagnostics émis, de médications essayées. Mes collègues vous voient, vous saluent, mais ne connaissent pas votre histoire. Vous avez l’air rieur, confiant, arrogant; pourtant, quand la porte de mon bureau se ferme, c’est toute votre souffrance qui prend la place. Plus le temps avance et plus vous êtes à l’aise. Ça prend quelques minutes pour certains, des mois pour d’autres, mais nous réussissons toujours à bâtir une relation de confiance. Je vous trouve courageux, brillant et pertinent.

 

Ce que je fais avec vous est simple et complexe à la fois : nous cherchons le sens. Chercher le sens, ça veut dire voir au-delà du symptôme. Ça veut dire que vous n’êtes pas fou, votre corps, vos comportements et vos paroles livrent le message d’un mal‑être beaucoup plus profond. Ce qui est merveilleux, c’est qu’en le trouvant, en le nommant et en le pansant, les symptômes s’atténuent, puis disparaissent. lls n’ont plus lieux d’être. Il ne s’agit pas de mauvais symptômes à dresser, contrôler ou faire disparaître, au contraire, ce sont les alliés de votre santé mentale. Vos crises de panique, d’angoisse, de rage, elles nous permettent de comprendre le sens de votre souffrance, le sous ‑texte de votre vie que vous n’arrivez pas à mettre en mots ou encore pire, qui a été mis en mots, mais ignoré et qui ressort en maux. Je ne suis pas l’experte qui vous aide, j’ai autant besoin de vous que l’inverse, car sans votre confiance et vos confidences, je ne comprends pas plus que vous ce qui vous arrive. C’est vous les experts de votre système; je possède les connaissances, vous possédez la réalité de votre quotidien et ensemble, on co-construit un espace de réflexion, d’écoute puis de changement.

 

Parfois, je me sens mal de tout ce qu’on vous demande, nous comme société. Je trouve, en effet, qu’on vous demande d’être dans la norme dès votre arrivée dans le ventre de votre mère. Ni trop gros, ni trop petit, préférablement avec le bon nombre de chromosomes. Même chose à votre arrivée au monde : il faudrait idéalement boire aux quatre heures, ne pas trop perdre de poids et le reprendre bien vite. Dormir seul à quatre mois, être propre rapidement, être sociable, bien vous intégrer à la garderie et à notre rythme de fou. Et hop, vous voilà rendu à l’école où, là aussi, il y a beaucoup de consignes et peu de place pour la différence. Apparemment, vous êtes plus royal qu’avant. Personnellement, ça ne m’inquiète pas, ça me rassure. Parce que oui, il n’y a pas si longtemps, tout le monde écoutait à l’école et personne ne remettait en question l’autorité parentale, mais pour quelle raison? Par peur? Parce que les émotions, ce n’était pas si important? Parce que la petite sœur au couvent pouvait donner un coup de règle? Je vois là le symptôme d’une génération à qui on apporte plus de soin, une génération qui nous crie nos imperfections. Je vois là une occasion de grandir, d’échanger, de nous écouter. Je vois là des enfants qui étouffent dans des cases rigides où le temps va trop vite et où la peur est au cœur des relations et des décisions. Mais s’il arrivait ceci ou cela? Mais si à l’adolescence, ça empirait? Mais si on laisse faire ça, qu’est‑ce qui arrivera ensuite? Avec nos peurs, nous perdons de vue l’essentiel : votre capacité à vous adapter et à changer si seulement on vous accueille et on vous encadre. Oui, il en faut des règles, un cadre, des limites, sans elles vous êtes perdu, sans elle vous allez trop loin et vous vous perdez de vue. C’est pour cela que la relation est importante, la réciprocité, l’échange, ce regard bienveillant qui apporte le réconfort et qui enseigne sans brimer.

 

 Merci de votre authenticité, merci de nous rappeler les failles de notre société, merci de nous faire réfléchir et grandir. J’espère que vous avez, sur votre chemin, des adultes significatifs qui croient en vous pour ce que vous êtes et non ce que vous faites : un père, une mère, un enseignant, un oncle, des grands-parents, peu importe, quelqu’un qui ne veut pas vous changer, qui prend le temps de vous écouter et de vous souligner ce qui vous rend unique. Et s’il faut aller voir un professionnel, je vous souhaite qu’il soit disponible et ouvert, qu’il vous fasse sentir bien et qu’il cherche avec vous à faire émerger votre identité dans ce qu’elle a de plus authentique. Votre potentiel est immense lorsque vous êtes bien accompagné.

 

Roxane Larocque

Oublier un premier amour

Comment on fait pour oublier? Oublier un amour si sincère, si vrai,

Comment on fait pour oublier? Oublier un amour si sincère, si vrai, si pur?

La première fois que j’ai compris ce qu’était l’amour, c’est toi qui étais à mes côtés.
Des papillons dans le ventre simplement à l’idée de croiser ton regard,
Le pouls qui s’accélère au frôlement de ta peau,
Un sourire qu’il s’élargit à entendre tes compliments,
Le feu dans le ventre qui s’intensifie avec tes baisers.

Comment on peut aimer si fort, en étant si jeune, mais en se sentant à la fois assez « vieux » pour vivre quelque chose du genre?

Comment on peut aimer si fort, que plus rien autour n’existe, et que le seul fait de penser que tout pourrait s’arrêter nous rende malade?

Je me rappelle chacune des nuits où nous étions séparés, c’était comme si mon monde s’arrêtait. Comme si j’avais peur que le lendemain, tu m’aimes moins, que tu me désires moins.

Je me rappelle que le seul endroit où j’étais bien, c’était là où tu étais, le reste ne m’importait peu, voire pas du tout.

Toutes ces années à se créer une vie future, des projets, des rêves. Parce que oui, nous avions le droit de rêver et on y croyait dur comme fer. On aurait une maison, un chien, même des enfants, on voyagerait, on s’aimerait toujours comme au premier jour. On resterait jeunes, fous, complices, pas comme ces vieux couples plates. Toute ma vie, je la voyais avec toi à mes côtés.

Comment un amour peut-il être aussi fort, si fort que tu le sens battre en dedans, que tu le ressens couler dans tes veines? Qu’est-ce que cette chose qui fait tellement de bien, mais tellement de mal en même temps?

La peine lorsqu’on perd son premier amour est tellement douloureuse, que même ce mot n’est pas assez fort pour la décrire. Pas seulement toi, mon amour, qui s’en allait, mais tout ce que tu avais bâti en moi s’en allait. Ma confiance, ma bonne humeur, mes rêves, mes projets, les papillons dans mon ventre, tout s’en allait, en arrachant une partie de moi à l’intérieur. Mais une partie de moi qui n’était plus importante, si tu n’y étais pas.

Sentir le déchirement en soi, que la douleur soit tellement vive que rien ne puisse l’apaiser. Pleurer toutes les larmes de son corps et que rien ne puisse les arrêter, sauf peut-être le sommeil, si on arrive à l’apprivoiser. La vie entière perd tout son sens. Le goût de se lever le matin disparaît, l’envie de rire ne vient plus sonner à la porte. Tu te dis que c’est impossible, pas après toutes les promesses, pas après toutes ces premières fois, pas après tous ces secrets, tout cet amour.

Comment continuer à avancer quand la seule personne avec qui tu veux le faire n’est plus à tes côtés?

Comment continuer à cheminer, quand la seule main qui nous poussait à le faire n’est plus là?

Comment continuer à sourire, alors que le seul visage qui rendait cela possible n’est plus là?

Comment on continue à s’aimer, alors que son amour ne ressent plus rien?

Le premier amour, rien ne vient à bout de ça. Même le temps n’y change rien. On m’a souvent dit que ce n’était pas la dernière peine d’amour que je vivrais. On m’a souvent dit que ce n’était pas la fin du monde. On m’a souvent dit que je m’en remettrais bien plus vite que je ne le pensais.

Mais on ne m’a jamais dit que de toi, je me souviendrais toute ma vie. Que de toi, j’aurais des souvenirs frais toute ma vie. On ne m’a jamais dit que ta famille me manquerait presque autant que toi. On ne m’a jamais dit que le deuil de toi était aussi celui de ta famille. On ne m’a jamais prévenu qu’en perdant mon grand amour, je perdrais ma deuxième famille.

Les années finissent par passer, non pas sans pleurs et sans rechutes de toi, mais les années passent et les saisons changent. On se reconstruit peu à peu. Je me suis rebâti une confiance, un sourire, un semblant de vie. Chaque jour me rappelait ton absence, mais petit à petit, je devenais plus forte (force que j’ignorais qui se trouvait en moi).

J’aurais voulu être celle à tes côtés lorsque tu as relevé des défis. J’aurais voulu être celle à tes côtés lorsque tu réalises tes plus grands rêves. J’aurais voulu être celle qui essuie tes larmes, qui écoute tes peines. J’aurais voulu être celle qui te sourit chaque matin et qui t’embrasse chaque soir. J’aurais voulu être celle qui t’encourage, être celle qui allait devenir la mère de tes enfants.

Un jour, mon amour, j’ai même rencontré quelqu’un qui m’a fait un peu oublier que tu étais ancré en moi.

Un jour, je me suis même surprise à sourire à un autre homme.

Un jour, j’ai même pris la main de ce même homme pour marcher, pour avancer.

Un jour, j’ai même eu envie de cet homme.

Un jour, j’ai même ressenti des papillons pour lui. Et à cause de toi, j’ai eu peur. Peur d’avoir mal, de souffrir. Mais tu sais, j’ai aussi eu peur de ne pas être à la hauteur de ce nouvel homme. Peur de ne jamais aimer comme je t’ai aimé. Peur de ne pas ressentir quelque chose d’aussi fort que ce que nous avions jadis bâti.

Puis, j’ai décidé de me laisser aller, de me laisser aimer, chérir, apprécier, complimenter. Et dieu que ça fait du bien! De vivre ça à nouveau. De se sentir en vie, belle et appréciée.

Les années continuent de passer, il y a parfois des moments où tu refais surface dans ma tête, et même dans mon ventre. Les rêves qu’on s’était inventés et les buts qu’on s’était fixés, de les vivre avec un autre, ça fait drôle. Des fois, je me surprends à me dire : « Ah oui, on s’était dit qu’on ferait ça ensemble », mais maintenant, on n’est plus ensemble, et c’est avec cette idée que je dois poursuivre mon chemin.

Cela ne changera jamais l’amour que j’ai eu pour toi ni le fait que je t’aimerai toujours. Non je ne pourrai jamais aimer comme je t’ai aimé, mais je sais que je pourrai aimer quelqu’un à sa juste valeur. Je sais que je pourrai accepter les mains d’un autre homme sur moi. Je sais qu’un autre regard pourra apaiser mes angoisses et mes doutes. Je sais qu’un autre homme pourra m’encourager à me surpasser. Je sais qu’un autre homme pourra devenir le père de mes enfants.

Mais je sais aussi que tu resteras en moi à tout jamais, et qu’un amour si fort, ça ne se contrôle pas.

Je te souhaite de réaliser tous tes rêves et tes ambitions, car même si ce n’est pas moi qui te tiens la main, j’ai toujours cru en toi et je ne te souhaite que le meilleur.

À tout jamais xx.

Vanessa Lamoureux

L’amour a trois hémisphères

Le titre vous a titillé l’œil, n’est-ce pas ? L’amour a tr

Le titre vous a titillé l’œil, n’est-ce pas ? L’amour a trois… hémisphères. Respirez calmement, je ne parle pas ici de relations sexuelles avec trois participants ! Je veux parler, noblement, de l’amour. Simplement.

Nous éprouvons plusieurs types d’amour de différentes forces, plusieurs fois, tout au long de notre vie. Que ce soit notre attachement à nos parents ou à notre fratrie. La complicité de nos amitiés, l’abandon envers nos animaux de compagnie et puis, l’Amour. Ce sentiment amoureux qui soit nous élève plus haut que ciel soit nous apporte son lot de combats.

Je vous partagerai donc ce matin, dans ma qualité de femme séparée ayant un nouvel homme dans mes hémisphères, mon avis sur les sentiments amoureux. Ne vous trompez pas : je ne suis pas amère ni une éternelle optimiste qui crois que l’Amour avec un grand A est sans failles. La vie se charge très bien de nous rappeler que rien ne dure toujours !

De toute façon, « toujours », qu’est-ce ?

Est-ce un espace dans le temps ? Une échelle de mesure temporelle ? Toujours, est-ce un état, une fatalité ? Une finalité ? Monsieur Larousse nous dit que cet adverbe « de tous les jours » serait « sans fin » ni « interruption ». Que « pour toujours » serait « sans retour d’une façon définitive ».

Êtes-vous d’accord avec cette définition ?

Pour ma part, j’ai des doutes. Quoique ne disons-nous pas que « L’amour ne meurt jamais » ?

Tout en vous écrivant, je réfléchis. Je pense, cela sans aucune prétention, que c’est possiblement vrai. Je m’explique : j’ai toujours cru que l’amour une fois ressenti est perpétuel, mais évolue.

Certains d’entre vous m’ont assurément déjà entendue ou ont lu cette affirmation que je répète parfois : « Tout n’est qu’amour, ça ne cesse pas d’exister, ça change. Même la haine est de l’amour, de l’amour blessé certes, mais de l’amour quand même. » Alors, mea culpa : l’amour doit forcément durer toujours.

Imaginons un instant que nous sommes une grande étendue d’eau, un lac. Calme, la surface n’ayant aucun remous. Puis, quelqu’un y lance un caillou, un grand coup d’amour ! À l’impact, l’eau éclabousse, se brouille, remue. Puis, tôt ou tard, se calme. Le miroir aquatique redevient serein. Mais ce lac, il est changé à jamais, pour « toujours », car cette pierre en son sein, même invisible en son fond, y est toujours. Le lac est maintenant « différent ». Avoir eu une relation amoureuse revient à changer, même si les apparences ne le démontrent pas.

Mais revenons à mes hémisphères. À quoi je pense avec ce mot ? Je crois que dans la vie, nous avons (en amour) trois « décideurs ». L’idéal apparaît lorsque les trois s’entendent et sont comblés par la même personne ! Sinon il y a un manque ou des difficultés selon le manque !

Donc, il y a le sentiment (cœur).

Il y a la passion, l’attirance (sexualité).

Puis, le dernier mais non le moindre, il y a la raison (tête).

Voici mes trois décideurs d’amour !

Rappelez-vous, la première fois que vous avez vu cette personne à laquelle vous servez vos « je t’aime ». Un de ces trois compagnons s’est pointé, suivi d’un ou des deux autres dans un laps de temps plus ou moins long.

Il y a eu un intérêt, une attirance, une pulsion peut-être. Un arrêt sur image, comme dans les films pour certains. Ou ça aura été de l’indifférence jusqu’à la première vraie discussion. Mais au minimum, un de ses trois s’est pointé !

Le sentiment (cœur) ressent. L’attirance répond présente et à un moment, la tête accepte le tout, ou pas.

Je crois que nous ne pouvons pas être complètement heureux si l’un de ces trois hémisphères n’est pas sollicité à un moment ou un autre. Oh, certains me diront : « Voyons, on peut être amoureux sans avoir de relations sexuelles ! »

TOUT À FAIT !

Mais la sexualité, ce n’est pas que relation complète. C’est aussi les gratouilles, se toucher, se câliner. C’est aussi s’embrasser, se regarder dans le fond des yeux et ressentir physiquement ce chatouillis qui fait soupirer doucement ou haleter rapidement. La sexualité n’est pas réservée qu’au bas de la ceinture ! En plus d’évoluer indépendamment d’une personne à l’autre, d’un couple à l’autre et d’une étape de la vie à l’autre, les besoins et envies sexuels sont spécifiques à chacun. Idéalement, être en diapason avec l’autre, c’est superbe ! Mais pas primordial, disons.

Bref, je crois que nous ressentons au départ le sentiment, le bien‑être, l’attirance… et qu’à un moment ou un autre, la raison décide si elle accepte ces sentiments ou pas. L’amour, ça se vit en nous, à trois.

Que ce soit notre première expérience amoureuse, ce coup de foudre fracassant ou un nouvel amour après une grande histoire, l’amour reste toujours. Il nous transporte et nous transforme, il nous donne envie d’aller encore plus loin sur notre chemin. L’amour se doit d’être tout, sauf lourd. Il se doit d’être respectueux de l’autre, mais au départ de soi.

J’ai aimé, j’aime et j’aimerai. Qui ? Comment ? Combien de temps?…

Je ne peux que répondre : « Certains, différemment et toujours. »

Ce que je ressens, en sentiments et en sensations physiques, je « choisis » de le vivre.

Choisissons-nous d’être amoureux ?

Pouvons-nous réellement choisir ?

Nous vivons tellement de sentiments…

Si nous acceptions de les vivre, enfin, pleinement ?

… avant que…

Qu’en pensez-vous ?

Simplement, Ghislaine.