L’amour a trois hémisphères

Le titre vous a titillé l’œil, n’est-ce pas ? L’amour a trois… hémisphères. Respirez calmement, je ne parle pas ici de relations sexuelles avec trois participants ! Je veux parler, noblement, de l’amour. Simplement.

Nous éprouvons plusieurs types d’amour de différentes forces, plusieurs fois, tout au long de notre vie. Que ce soit notre attachement à nos parents ou à notre fratrie. La complicité de nos amitiés, l’abandon envers nos animaux de compagnie et puis, l’Amour. Ce sentiment amoureux qui soit nous élève plus haut que ciel soit nous apporte son lot de combats.

Je vous partagerai donc ce matin, dans ma qualité de femme séparée ayant un nouvel homme dans mes hémisphères, mon avis sur les sentiments amoureux. Ne vous trompez pas : je ne suis pas amère ni une éternelle optimiste qui crois que l’Amour avec un grand A est sans failles. La vie se charge très bien de nous rappeler que rien ne dure toujours !

De toute façon, « toujours », qu’est-ce ?

Est-ce un espace dans le temps ? Une échelle de mesure temporelle ? Toujours, est-ce un état, une fatalité ? Une finalité ? Monsieur Larousse nous dit que cet adverbe « de tous les jours » serait « sans fin » ni « interruption ». Que « pour toujours » serait « sans retour d’une façon définitive ».

Êtes-vous d’accord avec cette définition ?

Pour ma part, j’ai des doutes. Quoique ne disons-nous pas que « L’amour ne meurt jamais » ?

Tout en vous écrivant, je réfléchis. Je pense, cela sans aucune prétention, que c’est possiblement vrai. Je m’explique : j’ai toujours cru que l’amour une fois ressenti est perpétuel, mais évolue.

Certains d’entre vous m’ont assurément déjà entendue ou ont lu cette affirmation que je répète parfois : « Tout n’est qu’amour, ça ne cesse pas d’exister, ça change. Même la haine est de l’amour, de l’amour blessé certes, mais de l’amour quand même. » Alors, mea culpa : l’amour doit forcément durer toujours.

Imaginons un instant que nous sommes une grande étendue d’eau, un lac. Calme, la surface n’ayant aucun remous. Puis, quelqu’un y lance un caillou, un grand coup d’amour ! À l’impact, l’eau éclabousse, se brouille, remue. Puis, tôt ou tard, se calme. Le miroir aquatique redevient serein. Mais ce lac, il est changé à jamais, pour « toujours », car cette pierre en son sein, même invisible en son fond, y est toujours. Le lac est maintenant « différent ». Avoir eu une relation amoureuse revient à changer, même si les apparences ne le démontrent pas.

Mais revenons à mes hémisphères. À quoi je pense avec ce mot ? Je crois que dans la vie, nous avons (en amour) trois « décideurs ». L’idéal apparaît lorsque les trois s’entendent et sont comblés par la même personne ! Sinon il y a un manque ou des difficultés selon le manque !

Donc, il y a le sentiment (cœur).

Il y a la passion, l’attirance (sexualité).

Puis, le dernier mais non le moindre, il y a la raison (tête).

Voici mes trois décideurs d’amour !

Rappelez-vous, la première fois que vous avez vu cette personne à laquelle vous servez vos « je t’aime ». Un de ces trois compagnons s’est pointé, suivi d’un ou des deux autres dans un laps de temps plus ou moins long.

Il y a eu un intérêt, une attirance, une pulsion peut-être. Un arrêt sur image, comme dans les films pour certains. Ou ça aura été de l’indifférence jusqu’à la première vraie discussion. Mais au minimum, un de ses trois s’est pointé !

Le sentiment (cœur) ressent. L’attirance répond présente et à un moment, la tête accepte le tout, ou pas.

Je crois que nous ne pouvons pas être complètement heureux si l’un de ces trois hémisphères n’est pas sollicité à un moment ou un autre. Oh, certains me diront : « Voyons, on peut être amoureux sans avoir de relations sexuelles ! »

TOUT À FAIT !

Mais la sexualité, ce n’est pas que relation complète. C’est aussi les gratouilles, se toucher, se câliner. C’est aussi s’embrasser, se regarder dans le fond des yeux et ressentir physiquement ce chatouillis qui fait soupirer doucement ou haleter rapidement. La sexualité n’est pas réservée qu’au bas de la ceinture ! En plus d’évoluer indépendamment d’une personne à l’autre, d’un couple à l’autre et d’une étape de la vie à l’autre, les besoins et envies sexuels sont spécifiques à chacun. Idéalement, être en diapason avec l’autre, c’est superbe ! Mais pas primordial, disons.

Bref, je crois que nous ressentons au départ le sentiment, le bien‑être, l’attirance… et qu’à un moment ou un autre, la raison décide si elle accepte ces sentiments ou pas. L’amour, ça se vit en nous, à trois.

Que ce soit notre première expérience amoureuse, ce coup de foudre fracassant ou un nouvel amour après une grande histoire, l’amour reste toujours. Il nous transporte et nous transforme, il nous donne envie d’aller encore plus loin sur notre chemin. L’amour se doit d’être tout, sauf lourd. Il se doit d’être respectueux de l’autre, mais au départ de soi.

J’ai aimé, j’aime et j’aimerai. Qui ? Comment ? Combien de temps?…

Je ne peux que répondre : « Certains, différemment et toujours. »

Ce que je ressens, en sentiments et en sensations physiques, je « choisis » de le vivre.

Choisissons-nous d’être amoureux ?

Pouvons-nous réellement choisir ?

Nous vivons tellement de sentiments…

Si nous acceptions de les vivre, enfin, pleinement ?

… avant que…

Qu’en pensez-vous ?

Simplement, Ghislaine.



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