Toucher le fond

Quand le sentiment qui te retient aux gens qui t’entourent, c’est la peur de les décevoir, coup

Quand le sentiment qui te retient aux gens qui t’entourent, c’est la peur de les décevoir, coupe les ponts.

Quand tes liens d’attachement sont conditionnels à ta perfection, coupe les ponts.

Quand les autres s’accrochent à ta force, à ta détermination ; quand ils vivent leur vie par procuration parce qu’ils n’ont pas le courage que tu as, coupe les ponts.

 

Quand les gens te disent qu’ils t’aiment avec des si et des conditions, coupe les ponts.

Quand les gens qui gravitent autour de toi ne te font pas sentir extraordinaire, adéquate et parfaite comme tu es, coupe les ponts.

Quand tes racines te font mal, qu’elles te contrôlent ou exercent trop de pression parce qu’elles ont peur de te voir t’émanciper, coupe les ponts.

 

Retrouve ta valeur, coupe tes ponts.

 

Quand sourire n’apaise plus ta douleur, laisse‑toi aller, touche le fond.

Quand tu te lèves un matin et que tu sens que ton chemin tout tracé d’avance ne te convient plus, permets‑toi l’erreur, recommence, touche le fond.

Quand tu arrêtes de penser que tu mérites d’être aimée, de briller, touche le fond.

 

Touche le fond avec tous les inconforts que ça implique.

Touche le fond même si la peur du noir t’habite.

Touche le fond même si le vide se crée autour de toi.

Touche le fond, pèse sur reset, reconnecte‑toi.

Touche le fond, émerge, propulse‑toi.

 

Émerge dans toute ta force et tes fragilités.

Émerge en colère, imparfaite, couettée.

Émerge sans savoir où tu es rendue ;

Émerge déroutée.

Émerge le souffle court, le souffle coupé ;

Émerge doucement et apaisée.

Émerge et respire ;

Sois douce avec toi et laisse‑toi porter.

 

Si une fois à la surface tu as perdu le phare que tu pensais devoir suivre, trouves‑en un autre.

Choisis‑le coloré, solide, parfumé de libertés.

Trace‑toi un nouveau chemin, suis de nouvelles routes.

Trouve de nouvelles racines, de nouveaux ancrages.

Tes yeux, ta vie, ton miroir, ton âme.

Émerge, respire et réapprends lentement à aimer qui tu es, celle que tu as toujours été.

 

 

Liza Harkiolakis