Je t’aime mon fils, ne l’oublie jamais

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C’est âgé de huit ans et quelques poussières que mon petit garçon s’en est allé. En une semaine top chrono, tu as fait en sorte que cette belle naïveté d’enfant disparaisse à tout jamais. Toi qui étais toujours couvert d’éloges. Comme tu étais poli, comme tu étais bien éduqué, comme tu étais responsable…

Il suffit d’une simple erreur de jugement pour que tu perdes cette si belle innocence. Mon bébé n’est plus, tu es maintenant un préadolescent. Déjà, tu t’es laissé influencer par des garçons que tu jugeais de bons amis mais qui pourtant, n’avaient rien de positif à t’apporter.

Cette erreur de parcours était grave. Il est de mon devoir que tu apprennes ta leçon et que tu en sortes grandi. Il est normal de faire des erreurs, mais il faut apprendre de celles-ci. Et ma peur est justement là : et si tu n’apprenais pas? Et si tu ne comprenais pas la gravité de tes gestes? Et si tu te laissais encore une fois influencer?

Je sais bien qu’avec des « si », on ne va pas bien loin, mais j’ai peur pour toi. Je suis ta mère et je souhaite le meilleur pour toi. Je veux que tu deviennes la meilleure version de toi-même. Parce qu’en tant que maman, je vois ton plein potentiel que tu n’exploites qu’à moitié. J’ai foi en toi. Tu y arriveras, mon grand.

Ton père et moi tentons par tous les moyens de t’enseigner la différence entre le bon et le mauvais. Malgré toutes nos tentatives, quelque chose cloche. Tu comprends de manière générale, mais je vois dans ton regard fuyant un petit quelque chose. Ce petit quelque chose qui pourra faire tant de ravages si tu le laisses prendre le dessus. Ne me fuis pas, je t’en prie. Ne me fuis pas.

J’ai toujours été très dure avec toi et je m’en excuse. Tu es mon aîné et je voulais bien faire. Je veux toujours bien faire, voire trop faire. La réalité est que c’est avec toi que j’apprends mon métier de mère. Tu me fais grandir, tu m’apprends, tu me fais ressentir des émotions que je n’aurais même pas soupçonnées d’exister. Grâce à toi, je suis une femme en continuelle évolution. Merci.

Toi, ton frère et ta sœur êtes mes plus grands chefs‑d’œuvre. Toute œuvre a une histoire et je dois te laisser écrire la tienne. Je dois te faire confiance à nouveau afin que tu t’épanouisses pleinement. Que tu deviennes un jeune homme heureux, accompli, respectueux et aimant. Comme je sais que tu l’es.

Mon fils, si je t’aimais ne serait-ce qu’un peu moins, je te laisserais faire ce que bon te semble. Mais je suis cette mère qui te répétera cent fois la même phrase afin qu’elle se grave dans ta mémoire. Je suis cette mère qui te frustrera bien souvent parce que je ne t’abandonnerai pas. Je suis cette mère qui sera si fière de toi qu’elle en pleurera. Je suis cette mère qui te remontera les épaules pour que tu restes toujours fier. Je suis cette mère, parce que je suis TA mère.

Tu es un jeune homme merveilleux, n’en doute jamais. Si tu t’égares en cour de route, prends une pause et retrouve tes racines. Nous serons toujours là, et nous t’épaulerons quoi qu’il arrive.

Je t’aime mon fils. Ne l’oublie jamais.

 

Geneviève Dutrisac