Mon corps de petite vieille

Dans quelques mois, je plongerai dans la quarantaine. L’âge où m

Dans quelques mois, je plongerai dans la quarantaine. L’âge où même tes amis de trente-neuf ans et trois quarts se moquent de ton âge vénérable. L’âge où ceux qui ont dépassé le fatidique demi-siècle t’envient et te traitent gentiment de tite jeunesse. Et mon corps, lui, qu’est-ce qu’il en dit? Qu’est-ce qu’il me dit?

Je n’ai jamais été portée vers le sport, mais je me suis quand même toujours gardée assez en forme. Je peux vivre sans alcool ni croustilles pendant des années sans que ça me manque. J’ai le dentier sucré sur les bords, mais je me contrôle la plupart du temps. Je ne fume ni pot ni nicotine. Avec les années et la pratique, je gère de mieux en mieux mon stress, j’exprime de mieux en mieux mes émotions. Vaut mieux laisser sortir le méchant avant que ça pourrisse par en dedans, n’est-ce pas?

Alors pourquoi, donc, j’entends mon corps me crier de plus en plus souvent des « Ayoye! », des « Outch! » et des « Crack! »? Ben oui, c’est l’âge! Sais ben! Mon métabolisme qui m’a toujours si bien servie m’a lâchée en cours de route. Selon les chartes, mon IMC me dit que je suis obèse. Je ne me sens pas comme ça, mais c’est clair que je rentre moins dans mes jeans. Alors là, la médame fait plus attention et retourne à ses racines « À go, on mange bien ».

Après deux ans à avoir mal au cou et à la tête 360 jours par année, j’ai à peine eu le temps de célébrer mes retrouvailles avec une vie sans douleurs (merci, chiro, ostéo, masso et médito!). Et outch! Fascite plantaire, genou qui fout le camp, kyste au poignet, alouette! Mais la bonne nouvelle, c’est que je ne suis toujours pas attaquée par l’arthrose, l’ostéoporose ou les cellules cancéreuses. À peine par les cheveux blancs et les rides.

Ok, ok. Mon corps me dit qu’il est temps que je me fasse à l’idée que… que… que je vieillis comme tout le monde? Que la gravité est plus puissante que ma volonté? Que ça me prendra un peu plus d’efforts et de temps investi pour protéger mon corps du temps qui passe et qui ramasse.

Heureusement que dans mon corps de petite vieille, il y a une âme d’enfant, un soupçon de rébellion d’ado et la drive d’une jeune adulte. Et peut-être, parfois, la sagesse d’une vieille âme. Si on passe tout ça au mélangeur, ça finit par me garder jeune et par me garder moi.