À chacun ses «maux». Parcours d’accompagnement d’un enfant différent

Un dicton dit que ça prend un village pour élever un enfant...

Un dicton dit que ça prend un village pour élever un enfant…

Et si c’était vrai !!

Bienvenue dans notre parcours… avec détours.

Je vous explique le chemin parcouru avec mon garçon.

À l’âge de trois ans est venue l’entrée au CPE.

Chaque fois que j’allais te reconduire, mon oreille de maman se posait des questions. Je trouvais que tu parlais moins bien que tes autres amis.  D’accord, je l’avoue, j’avais parfois tendance à te comparer aux autres.

C’est avec la grande ouverture et la volonté de ton éducateur qu’a débuté une première évaluation du langage qui a confirmé mes doutes.

Ensuite, première expertise au privé avec une orthophoniste. Le verdict tombe : diagnostic de retard de langage sévère. Avec cette professionnelle, nous avons fait un suivi serré pendant un peu plus d’un an. Pendant ce temps, nous avons été confrontés aux listes d’attente pour avoir accès aux services publics.

Un jour, le téléphone a enfin sonné. Nous y voilà enfin, nous aurions notre place au centre de réadaptation pour recevoir un premier plan d’intervention.

Physiothérapeute, travailleur social, ergothérapeute, éducateur viendraient t’aider, mon fils… mais nous voilà confrontés à la différence. Pas n’importe laquelle : LA TIENNE.

À l’aide! On ne venait pas ici juste pour l’orthophonie, oufff!

C’est le moment où notre famille, notre couple, notre fils sont analysés.

Difficultés, retards, je n’entends plus rien.

Tout ce que je veux, c’est savoir quand on débute. Go! Dites-nous quoi faire.

Je veux que toi, mon enfant, tu sois comme les autres, c’est-tu clair?

C’est avec l’attitude d’une combattante que j’ai débuté ce processus.

J’étais prête à tout pour que tu deviennes comme les autres.

Je voulais tellement que tu réussisses : des rencontres toutes les semaines, des demies journées de travail et d’école manquées, des aller-retours qui ne servaient à rien, car toi, « monsieur », tu refusais de participer.

Je voulais plus que toi. On te bombardait de toutes ces infos qu’au fond, tu ne voulais pas ou ne pouvais pas comprendre. J’ai tant souhaité pouvoir entrer dans ta tête et ouvrir la petite porte qui t’aiderait à faire le déclic…

Un pas à la fois, tranquillement, tu accordais ta confiance à notre gentille physiothérapeute. Wow! On a enfin réussi à traverser la poutre un pied à la fois et à maintenir ton équilibre. Une éducatrice venait nous visiter à la maison pour nous donner des conseils et pour t’aider à mieux comprendre nos consignes.

Des rencontres avec le travailleur social pour ton père et moi…

Des discussions inattendues, des mots lourds en émotions, des larmes…

Oupelai, nous aussi on avait besoin de s’ouvrir un peu, pour aider notre jeune à cheminer.

Une première année du primaire fort difficile pour toi, lourde en échecs et en déceptions. Comme je me suis battue pour qu’on ne te colle pas d’étiquettes et qu’on oublie jamais tout ton potentiel! J’ai demandé à l’école de cesser de t’évaluer, mais de simplement t’aider à mieux aimer l’école.

Et voilà, quelques années plus tard, nous sommes heureux de pouvoir faire un bilan plus que positif de cette épreuve, je dirais plutôt de cette étape. Au moment où j’écris ces lignes, tu viens tout juste de recevoir ton bulletin. Nous sommes tellement fiers de toi, petit homme! Ta persévérance est remarquable! Je d’admire tellement, même si tu ne veux plus trop trop que je te donne des bisous quand l’autobus arrive.

Les victoires, aussi petites soient-elles, on les a toutes soulignées. Oui, parfois un peu plus tard que prévu, mais chacune d’elles t’appartenait.

J’ai appris à m’ouvrir et à être à l’écoute de mon enfant, mais avant tout à mon écoute.

Au final, qui a le plus grandi? J’ai bien peur que ce soit moi. 

Kathy Paul