Nancy a des couilles

Quand j’ai vu la Présidente de la Chambre des représentants des

Quand j’ai vu la Présidente de la Chambre des représentants des États-Unis debout derrière son lutrin et son masque fleuri alors qu’elle expliquait la mise en accusation de l’homme le plus puissant du monde (jusqu’au 20 janvier 2021, du moins…), ma première réaction a été : « Wow ! Nancy a des couilles ! »

Une deuxième mise en accusation de Trump par cette femme en petite robe noire, sans compter la fois où elle a osé déchirer le discours présidentiel, debout entre le drapeau américain et les caméras, à un mètre à peine derrière le… Président. Ça prend du guts (des intestins, si on se permet de traduire… pas vraiment mieux que les parties en bas de la ceinture…) en titi ! Qu’on soit pour ou contre, on doit admettre qu’elle s’est, littéralement et symboliquement, tenue debout pour tenir son bout. Discours construit, voix calme et ferme dénuée d’émotions (j’imaginais le stress intense qui devait lui tordre les entrailles, les menaces qu’elle doit recevoir… genre la peur avant un exposé oral au primaire × 1 million), colonne droite malgré les tentatives d’intimidation. Un exemple pour tous les parents, pour tous les humains. On recherche toutes les informations pertinentes, on analyse, on utilise les ressources disponibles pour confronter nos idées, on construit notre discours et on s’y tient. Ferme et bienveillant. That’s it. 

Et là, je me suis demandé pourquoi la première expression qui m’était venue à l’esprit parlait de couilles. Une femme ne peut-elle pas être courageuse et solide sans se faire assigner un attribut mâle ? Nancy Pelosi est féminine, élégante, chic. Et puissante. Pas besoin de veston, de cravate et de testicules pour se tenir debout pour ses convictions, même devant le plus grand clown homme de l’histoire américaine.

Nancy n’a pas de couilles. Elle n’en a pas besoin. Elle a un utérus et des idées qu’elle assume. Elle porte un masque à fleurs qui tient tête à l’entêtement de son opposant. Qu’on soit pour ou contre le masque, le président, l’existence de la COVID ou le port du vernis à ongles, inclinons-nous devant cette démonstration de calme déterminé.

Nathalie Courcy

 

Crédit photo : Eric Thayer/The New York Times/Redux