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Les putains de talons hauts

Dans la vie, je suis extrêmement gauche, malhabile… utilise l

Dans la vie, je suis extrêmement gauche, malhabile… utilise le mot que tu veux, c’est moi. Je suis tombée dedans étant petite, comme Obélix dans la potion magique. Je suis celle qui s’enfarge dans les fleurs du tapis et tout ça avec des espadrilles. Alors si j’ajoute des talons hauts à l’équation, c’est la catastrophe qui m’attend.

Pourtant, avec mon mètre cinquante-quatre, je souhaiterais tellement qu’ils soient mes amis, et j’avoue que je me sens belle et sexy quand j’en porte. À vrai dire, je me sens comme ça quand je suis immobile.

Il suffit d’ajouter un escalier à descendre pour que mon élégance prenne le bord. Elle devient aussi chancelante que ma démarche. Je crois honnêtement que mon centre de gravité est non ajustable. Si j’ajoute un peu de hauteur, il ne s’ajuste pas. Je crois même qu’il se fout de ma gueule.

Il existe peut-être un gène du port du talon haut. Tu sais, comme celui très utile qui permet de rouler les côtés de la langue. J’aimerais vraiment que le problème, ce soit ça. Ça expliquerait mon incapacité à le porter.

C’est même physique, mon affaire. Après une heure de ce supplice, je souffre. Mes pieds m’en veulent énormément. Ils ne comprennent pas pourquoi je leur fais subir une telle torture. Ils se mettent rapidement à conspirer avec le bas de mon dos. C’est à ce moment que mon cerveau focalise sur une seule chose : trouver un endroit où m’asseoir.

C’est devenu ma quête de liberté. M’asseoir et retirer mes chaussures subtilement sous une table.

Je t’avoue que mon sentiment de jalousie lors de la mi-temps du Super Bowl a atteint un niveau jamais égalé. Voir J-Lo se trémousser de la sorte et le tout en talons hauts…

Avec le temps, j’ai appris qu’ils ne sont pas faits pour moi. Je suis l’experte des ballerines et des Converse. Malheureusement, ils ne sont pas aussi avantageux dans le galbe de mes mollets et pour l’apparence de grandeur.

À toi qui portes le talon haut, tous les jours, avec grâce et élégance, sache qu’une partie de moi t’envie et t’admire…

Mélanie Paradis

 

À toi la maman qui a l’air de sortir tout droit d’une pub de produits de beauté

 

Comment tu fais toi, la maman que je croise tous les matins

 

Comment tu fais toi, la maman que je croise tous les matins devant l’école, pour être belle de même?!

Comment tu fais toi, la maman vêtue d’un beau chemisier bien repassé, tiré à quatre épingles et d’un blanc immaculé?! Moi, ça fait longtemps que j’ai renoncé à porter du blanc. Si j’ai le malheur d’avoir une chemise de cette couleur, je peux être certaine que les gens penseront que j’ai fait du Tie and Dye avec. Mais la réalité, c’est que j’ai perdu ma bataille en essayant d’ouvrir la bouteille de Ketchup.

Comment tu fais toi, la maman maquillée comme une pub de Lise Watier?! Photoshop n’aurait pas mieux fait pour te rendre aussi belle! Moi, quand j’ouvre ma pochette de maquillage, j’y trouve un bout de rouge à lèvres fondu, un crayon mal aiguisé, un blush à moitié vide. J’essaie de faire un chef-d’œuvre, mais ça finit par ressembler à une toile de Pollock sur mon visage. Quelques touches ici et là pour donner un peu de couleur sur mon teint neutre.

Comment tu fais toi, la maman qui a une super belle mise en plis, comme si tu sortais de chez le coiffeur?! La plus grosse bourrasque ne parvient même pas à faire bouger un seul poil de ta coiffure! Moi, à peine sortie du lit, je dois me battre pour ne pas ressembler à Bob Marley. Je finis par me remonter mes cheveux, ça ressemble étrangement à un nid de coucous posé sur mon crâne. Quand j’opte pour une petite coupe de cheveux, je ne sais jamais ce que je veux. Je laisse innocemment le coiffeur improviser; finalement, je sors du salon en pleurant, parce que ce n’est pas ça que je voulais!

Comment tu fais toi, la maman perchée sur des talons de quatre pouces, qui court pour ne pas arriver en retard à l’école?! On dirait un somnambule sur son fil. Moi, j’adorais porter des talons, c’était avant d’avoir des enfants. Je trouvais que ça donnait une démarche sexy, féminine. Aujourd’hui, quand je cours entre la garderie et l’école, j’ai l’impression de faire un demi-marathon tous les jours, et même avec mes running shoes, j’arrive à tomber du trottoir.

Comment tu fais toi, la maman à la plage pour avoir la peau si lisse?! On ne voit même pas l’ombre d’un poil. Moi, quand je m’épile, j’oublie systématiquement une grande bande derrière le mollet parce que je me suis fait interrompre quatre fois durant ma séance. C’est sans parler de mes sourcils qui ressemblent à une haie de hautes herbes.

Comment tu fais toi, pour être belle comme ça?… Je te trouvais belle et féminine, mais ce que je trouve le plus beau chez toi, c’est que tu prennes du temps pour toi!

Gabie Demers