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Le sexe après les enfants

Avant, on faisait l’amour au moins cinq fois par semaine…

Avant, on faisait l’amour au moins cinq fois par semaine…

Avant quoi? Avant les enfants, les lapins nous enviaient, mon chum et moi. On faisait l’amour souvent, parfois même deux à trois fois par jour. Et il y a eu les enfants. Trois jolies petites filles qui ont apporté avec elles un morceau de notre vie sexuelle.

Je suis certaine que je ne suis pas la seule. Je crois même que Christian Grey le vivrait s’il existait. Il n’y a pas eu de suite au troisième tome. Pourquoi, pensez-vous? Ils ont eu des enfants. Disparue, l’époque où ils pouvaient faire l’amour n’importe où à n’importe quel moment au gré de leurs envies. FINI! La salle de jeux érotiques… c’est devenu une salle de jeux tout court.

Quand tu as des enfants, faire l’amour devient compliqué. Je cours déjà après mon temps, le travail, les tâches domestiques, le parasco, les rendez-vous de tous; le temps qu’il me reste, souvent, je l’utilise pour dormir.

Je parle ici de faire l’amour, pas les p’tites vites sur le bord du lit pendant que les enfants écoutent un film. Ou encore l’envie subite que l’on a, l’homme et moi, d’aller prendre une douche ensemble. Pourquoi, dans les films faire l’amour, dans une douche, c’est toujours gracieux et facile?! Parce que moi, c’est loin d’être comme ça! Le pied qui glisse le long du mur, l’impossibilité pour mon chum de me tenir dans ses bras jusqu’à ce que la chose soit faite. Et en plus, c’est froid, de la maudite céramique. On n’a rien de gracieux dans l’exécution! Faut presque se donner des ordres sur la façon de se placer correctement. NOOON! Rien ne se passe facilement comme dans les films.

Si je ne me retenais pas, je dessinerais des pénis sur le calendrier familial. On écrit bien les rendez-vous chez le doc ou autre! Pourquoi pas ne pas écrire nos rendez-vous de baise?! Et être là, complètement là, quand on réussit à se trouver du temps… Suis-je la seule qui trouve ça difficile d’être focus? De ne pas penser à ma liste d’épicerie, aux factures à payer, à l’appel que tu dois faire à l’école, alouettteeee!

Aux couples qui réussissent à maintenir une vie sexuelle aussi épanouie qu’avant l’arrivée de vos enfants, c’est quoi votre truc?

Je vous vois venir avec les « faites garder les enfants un week-end par les grands-parents! » Moi, ça me met mal à l’aise de demander à ma mère ou ma belle-mère de s’occuper de mes enfants parce que ma vie sexuelle n’est pas aussi en santé que je le voudrais. Et les week-ends à l’hôtel, ça revient cher pour pouvoir faire l’amour, non?

Et moi qui croyais qu’une fois que mes filles seraient plus vieilles, ce serait plus facile. Ben y paraît que non. Encore aussi difficile de le faire, car les ados, ça se couche tard, pis ça comprend très bien ce qui se passe derrière la porte de chambre fermée.

Et après, ce sera quoi? La sécheresse vaginale ou la dysfonction érectile.

M’en sortirai-je un jour?

Mélanie Paradis

 

Lettre d’un vieux couple qui fait encore l’amour

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Quand on lit des articles sur la sexualité des nouveaux parents, on voit tout de suite que c’est loin d’être évident et simple pour tous… Baisse de libido, absence de vie sexuelle, manque d’intimé… Ce n’est pas pour rien que les non-parents croient dur comme fer que les parents ne baisent plus…

Mon problème, c’est que ça ne colle pas à ma réalité. Beau problème, me direz-vous. Ce n’est pas faux! C’est donc pourquoi je baisse tous les tabous sur la réalité d’un couple épanoui qui fait l’amour encore comme des adolescents… Et tant mieux si, enfin, vous vous y reconnaissez. Et tant mieux si ça peut en aider plusieurs! (Maman : c’est à ce moment-là que tu arrêtes de lire. Sérieux.)

Je m’assume à 100 %. Nous sommes un vieux couple, un vrai. Ça fait treize ans qu’on se réveille aux côtés de l’autre, tous les matins. Nous avons trois enfants, de six ans et moins. Et on fait l’amour. Souvent. Chaque fois qu’on le peut. Et j’en suis fière. C’est dit.

Premièrement, chez nous, il y a certains principes. Des règles simples apprises à nos enfants depuis la nuit des temps. Ces règles semblent banales, mais sans elles, nous n’aurions assurément pas cette fabuleuse complicité de couple. Ce cadre est le premier ingrédient clé.

1— «Tu restes dans ton lit. C’est l’heure de dormir. JE vais venir te le dire quand tu pourras te lever.» Résultat : Aucune chance de se faire surprendre! Aucune possibilité de se lever à toute heure de la nuit ou encore de décider que le matin commence à 4 h. Pensez-y… C’est valable pour la nuit et pour les siestes… Faque… Ben on fait l’amour quand on veut entre 19 h 30 et 7 h et entre 13 h et 15 h. Du temps juste pour nous tous les jours.

2— Quand une porte est fermée, ça veut dire que la personne derrière cette porte veut de l’IN-TI-MI-TÉ. Ça vaut pour la salle de bain, la douche et la chambre à coucher! Enseigner l’intimité à vos enfants, c’est leur inculquer le respect de l’autre et ça signifie que vous renouvelez votre propre intimité du même coup. Tentant, non? (Des serrures aux portes, c’est aussi un investissement à long terme sur votre qualité de vie sexuelle…)

3— «Papa et maman s’aiment. Papa et maman font l’amour. Vous avez été faits et vous êtes nés dans l’amour.» C’est dit ouvertement ici. Résultat : Pourquoi avoir peur que les enfants nous entendent? Fait-on quelque chose de mal? NON! Alors on ne retient pas nos ébats. On veut que nos enfants vivent une sexualité saine, empreinte de respect et remplie d’amour. Le principe parle de lui-même.

Si vous avez envie de retrouver une intimité avec votre partenaire de vie, c’est à vous de faire en sorte que ça fonctionne. Il n’est jamais trop tard pour instaurer ces règles à la maison.

Ensuite, dans la recette d’une vie sexuelle active, ça prend un gallon de complicité. Tout le temps. On doit la voir dans chaque clin d’œil bavard, dans chaque sourire sous-entendu, dans chaque coup de main attentionné… Mon mari, c’est un ami, un partenaire, un coéquipier… On s’entraide, on s’épaule, on s’écoute. Être à l’écoute de son partenaire a beaucoup d’avantages… dans tous les sens du terme. On ne se tient pas pour acquis, on se reconquiert un peu chaque jour. Cliché, mais vrai.

Sexuellement, on s’entend à merveille. Sérieusement. Il jouit. Je jouis. Nous jouissons. On prend tout le temps qu’il faut, pas de presse, pas de stress. Juste de l’amour, des caresses et du plaisir. On fait l’amour aussi souvent qu’à l’adolescence, mais on le fait mieux. C’est l’avantage d’être un vieux couple! Honnêtement, même quand rien ne va plus entre nous, il nous reste toujours le sexe. Y’en a pour qui c’est la première chose qui tombe. Nous, ça nous a permis de tenir dans les bouts plus difficiles. Parce que quand ton partenaire prend le temps de te faire jouir, tu te dis que tout n’est pas perdu. Et quand tu lui tapes sur les nerfs au quotidien, mais que tu places son plaisir dans tes priorités, ben t’es déjà pardonnée. Faque y’en a qui pensent qu’on garde un homme par l’estomac. Moi je dis que ça se passe plus bas.

Ça fait longtemps que tu n’as pas fait l’amour. Tu te demandes par où commencer… Je vais te donner un conseil : fais l’amour. Prends le temps. Pour recommencer à faire l’amour, il faut… faire l’amour! Le reste va suivre naturellement… Ne faites pas garder les enfants pour une nuit d’amour par année. Ramenez le sexe dans vos maisons. Tous les jours.

Et aux non-parents qui pensent encore que les parents n’ont pas de vie sexuelle… Aux célibataires qui pensent qu’un one-night, c’est du bon sexe… Je vous promets que vous n’avez encore rien compris. Avoir un partenaire qu’on aime, dont on prend soin et qui sait nous faire jouir au bon moment, ÇA, c’est du bon sexe. Et ça ne se crée pas en un seul soir! Être capable de jouir en même temps que son amoureux, arriver à regarder l’autre dans les yeux et vivre l’extase en même temps que lui, c’est le ciment d’un couple. Le nôtre.

Sur ce, je viens de recevoir un clin d’œil bien bavard de mon homme. Et je cours le rejoindre.