Archives mai 2016

Les cours “prépapa” : le cri du coeur d’un papa 2.0

Laissez-moi vous raconter mon premier cours prépapa. Comme L’héritier a maintenant cinq ans, câ€

Laissez-moi vous raconter mon premier cours prépapa. Comme L’héritier a maintenant cinq ans, c’était il y a… laissez-moi calculer… cinq ans. Moi, futur père de famille, angoissé de ce nouveau rôle, ne sachant pas du tout c’que ça implique et n’ayant jamais pris un bébé dans mes bras de toute mon existence… me v’là dans un cours prépapa pour me faire expliquer la vie. En fait, SA vie; celle du p’tit qui s’en vient. J’avais besoin d’être rassuré et « coaché ».

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, mon plus gros choc n’a pas été lorsqu’on m’a parlé de tous les fluides impliqués dans un accouchement ni quand j’ai réalisé que l’idée de couper le cordon moi-même me levait le cœur; le moment où j’ai vraiment avalé ma gomme, c’est au moment où la madame du CLSC qui se prenait pour une monitrice de camp de vacances a séparé les gars des filles. J’avais déjà l’impression de m’en aller dans une thérapie de groupe, pas besoin d’en rajouter. Je venais de perdre tous mes repères… qui m’aidaient à repérer que bien peu de choses.

À partir du moment où l’on se retrouve entre gars, je remarque que ceux qui s’adressent à nous le font plus len-te-ment et utilisant des mots sim-ples pour ne pas dire sim-plets. Et tout d’un coup, c’est l’apothéose : on nous parle avec des termes de sports (!). J’avais l’impression d’avoir Michel Bergeron dans’ face. « Toi pis ta blonde vous formez une équipe et là, c’est vos séries éliminatoires. » « Si vous voulez gagner la coupe, faut travailler ensemble pis suivre le plan de match ».

Ce que j’ai éprouvé est dur à expliquer; un hybride entre la peur et l’euphorie. D’un côté, j’comprenais pas c’qui m’arrivait et de l’autre, j’pouvais pas croire qu’aucun de mes amis ne vivait ça avec moi. C’était complètement absurde. Un peu plus pis on nous fournissait un « cass’ » qui tient deux canettes de bière reliées à notre bouche par de longues pailles.

C’est à ce moment-là qu’on nous a demandé de parler au groupe de nos craintes, nos peurs par rapport à la paternité. C’est quand on pense avoir tout entendu que le vrai contenu arrive. « Moi, y’est pas question que je me lève la nuit. » « Moi, non plus; qu’à s’en occupe, moi j’travaille. » J’en croyais pas mes oreilles, mais en même temps, ça me rassurait beaucoup sur ma condition; L’héritier est bien tombé. Quand on compare, on se console. Et dans ce cas-ci, j’pourrais dire : quand on se compare, on s’isole. Parce que j’avais pus le goût de participer; j’me suis refermé comme un coquillage qui se fait tâter la palourde.

L’intervenant a alors pris la parole pour nous enfoncer encore plus dans l’irréel en nous expliquant (lentement et dans un langage de professeur de maternelle) que notre blonde allait avoir une montée d’hormones qui allait venir « fucker » un peu son système. « Les gars, ça va être très important de comprendre votre coéquipière et d’être plus patient avec elle pour pas faire de gaffe sur le terrain, pour pas la bousculer. Si vous sentez que la pression monte trop, allez prendre une longue marche dehors pour laisser retomber la poussière et éviter de faire une niaiserie » J’avais l’impression de me retrouver en pleine intervention dans un groupe d’hommes agressifs. J’étais autant à ma place qu’un fédéraliste à la St-Jean-Baptiste.

Heureusement pour moi, mon clavaire s’est terminé et j’ai retrouvé L’amoureuse pour la suite du cours. On allait enfin parler des vraies choses; j’allais apprendre et être rassuré. Ben croyez-le ou non, nous avons très rapidement passé par-dessus tout ce qui est accouchement, allaitement… pour se rendre à l’essentiel : comment donner le bain et comment fabriquer soi-même des jouets à son bébé à l’aide de quelques accessoires que nous avons déjà tous à la maison. On aurait dit une vieille chronique des saisons de Clodine…

J’ai longuement réfléchi après cette première séance qui fut la seule, soit dit en passant- parce que, comme vous à la lecture ceci, j’ai trouvé ça absurde, ridicule et autres synonymes. J’étais fâché d’avoir perdu mon temps comme ça. Le cours prépapa qu’on m’avait promis ne m’avait pas été livré. J’avais absolument rien appris d’utile.

Et puis, j’ai eu peur. Peur parce que si on nous a expliqué comment fabriquer des mobiles avec des cintres en métal pis des bas, c’est clairement que la misère est plus présente que je pensais. Et y’en a donc pour qui ces trucs se sont avérés très utiles. Et j’ai eu peur pour une autre raison tout aussi préoccupante : si le CLSC d’Hochelaga-Maisonneuve a senti la nécessité de s’adresser aux gars en choisissant des termes sportifs pour qu’ils saisissent l’importance de contrôler leur pulsion, de s’occuper davantage de leur blonde et d’être plus compréhensifs… c’est probablement parce qu’il y en a qui ont besoin de se faire dire ça dans des mots simples, des hommes qui sont encore des Ovila Pronovost dans l’âme. Triste constat.

On pense qu’on est rendu au Papa 2.0, mais le sommes-nous tous? Si oui, qu’est-ce qui explique que plusieurs gars ont peur de prendre leur bébé de peur de lui faire mal et vont attendre qu’il ait au moins deux ans pour véritablement jouer avec? Si oui, qu’est-ce qui explique que c’est rarement des mères qui oublient leur enfant dans l’char? Si oui, qu’est-ce qui explique que certains papas de ma génération me voient comme un demi-Dieu pour m’être occupé seul pendant douze jours de L’héritier quand il avait deux ans afin de permettre à L’amoureuse d’accepter un contrat loin de la maison? Pourtant, j’ai rien accompli de spécial; j’ai juste été un papa.

À tous ceux qui se considèrent 2.0, soyez fiers de l’être, expliquez aux autres ce que c’est, racontez-leur vos bonheurs, vos craintes, vos réussites. Plus on va en parler, plus on va en faire la promotion, plus les hommes vont s’impliquer et plus les enfants vont en bénéficier. À ceux qui se considèrent de la première génération, ben embarquez dans le mouvement avec nous. C’est plus excitant d’embarquer à bord du bateau plutôt que de rester sur le quai. Laissez tomber vos vieux principes et vos vieilles mentalités. Vous allez voir; c’est pas toujours facile, ça nous remet souvent en question, mais nous sortons de ça de meilleures personnes, un meilleur chum, un meilleur papa. Pis c’est en faisant ça, les boys, qu’on va gagner la coupe! Na-na-na-na, na-na-na-na, hey-hey-hey, goodbye!

Livres pour enfants…quand le cancer s’invite dans le chaos

[gallery bgs_gallery_type="slider" size="full" ids="2013,2014,2015,2016"] Nous sommes plusieurs Ã

Nous sommes plusieurs à avoir été profondément touchés par le texte de notre nouvelle collaboratrice, Vanessa Boisset, qui a récemment dû apprendre à ses enfants qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. Le mot “cancer” fait tellement peur, même aux adultes, qu’on peut difficilement s’imaginer avoir à expliquer ça à un enfant. Et je crois que c’est ce qui nous a tous le plus ému. Vanessa a réussi à trouver les mots justes pour parler de cette dure réalité à sa fille de 5 ans et son garçon de 3 ans sans les faire plonger dans la tristesse et l’inquiétude, en suscitant de l’espoir plutôt que du désespoir.

On s’entend, Vanessa a un talent fou qui n’est pas donné à tous ! Et on espère du fond du coeur que vous n’aurez jamais à vous procurer ces livres ! Mais rien ne sert de jouer à l’autruche. Voici donc quelques suggestions de lecture, si jamais ce “maudit crabe” que nous redoutons tous s’invitait dans votre chaos ou dans l’entourage de votre enfant.

Quand une personne que tu aimes a le cancer

Auteur : Lewis Alaric, Éditions du Signe, 12,95$

Extrait du quatrième de couverture : “…tandis que les adultes ont la capacité de comprendre les complexités du cancer, les enfants ressentent beaucoup de confusion, de peur et d’incompréhension à propos de la maladie et de son traitement. Ce livre aidera les enfants à faire face à l’apparition d’un cancer dans leur vie. Puisse-t-il les aider à mieux comprendre de quelle manière la maladie affecte la personne malade, leur famille et leur univers. Puisse-t-il leur offrir – dans la mesure du possible – un peu de réconfort au milieu de la maladie…”

Une personne que j’aime a le cancer

Auteures : Mélanie Bouffard et Julie Vadebonceur, Éditions Midi trente, 19,95$*

Extrait du quatrième de couverture : “Avec générosité et délicatesse, Mélanie Bouffard, une maman survivante du cancer, raconte son expérience et elle offre ses réponses personnelles aux questions délicates des enfants vivant avec un proche atteint du cancer. Le récit est ponctué des « Mots de la psy » où Julie VadeboncÅ“ur, psychologue en oncologie, transmet son expertise clinique.”

*Les auteures et l’éditeur remettent une partie des profits tirés de la vente de ce livre à la Fondation québécoise du cancer.

Luron apprivoise les forces de l’espoir ET L’amour pour toujours

Auteure : Line St-Amour, Ph.D., psychologue au CHUM, Éditions Un monde différent, 11,95$*

Extrait de la description de la maison d’édition : Deux contes pour enfant qui mettent en scène des personnages qui partagent une aventure similaire, mais dont l’issue diffère. Dans le premier cas, la mère guérit de la maladie et dans le second elle succombe.

*Les livres peuvent être achetés en librairie ou à la Fondation Virage du CHUM. 40% des revenus sont versés au Projet Luron qui vient en aide aux enfants de parents atteints d’un cancer. Un guide d’accompagnement psychologique et pédagogique est également disponible. viragecancer.org