Archives décembre 2016

5 trucs pour survivre avec un ado

L'adolescence est une période tumultueuse et difficile à vivre, et ce, pas seulement pour les enfa

L’adolescence est une période tumultueuse et difficile à vivre, et ce, pas seulement pour les enfants! Être parent d’un ado est la chose la plus bizarre et terrifiante au monde!

 

Tu ne sais jamais comment réagir et interagir avec ce tyran qui vit dans ta maison et t’en fait voir de toutes les couleurs ?!? Alors pour vous, chers parents, voici…

 

5 trucs pour survivre avec un ado


1- Le nourrir
L’ado a toujours faim. Il n’est jamais rassasié! Il faut absolument lui donner à manger! Je vous assure qu’avec l’estomac plein, il sera vraiment de meilleure humeur. Prévoyez avoir toujours à disposition du gruau, des pâtes ou du riz. Un truc qui colle bien dans le ventre!

Avec un peu de chance, il aura même de l’énergie!

2- L’écouter
L’ado argumente tout le temps. Et surtout : il a raison! Et il trouve que vous êtes la personne la plus ignorante du monde… Objectif : Garder le dialogue ouvert avec un être fermé!!! Waou! Tout un défi, n’est-ce pas ? Alors, inspirez, expirez, et laissez donc croire à cet enfant qu’il a raison! Après tout, c’est peut-être vrai ? Écoutez ses arguments et acceptez de vous remettre en question.

Vous allez gagner une grosse dose d’admiration!

3- Lâcher prise
L’ado fait tout le temps des trucs vides de sens… C’est facile quand ça arrive aux enfants des autres, mais on dirait que lorsque c’est le mien (celui qui est sorti de mon ventre, mon ptit bébé que j’aime tant)… je ne suis capable de rien! Ce n’est pas mon cerveau qui réagit, se sont mes entrailles! Pourtant, je vous assure que si vous voulez survivre… il faut lâcher prise!

 

Comment ?

  • Allez prendre l’air! Mes chiens n’ont jamais autant marché que depuis que j’ai trois ados à la maison! 
  • Sortez! Allez au cinéma, au théâtre, allez voir des concerts (criez comme une folle, sautez, dansez!), allez souper avec vos amis… Bref, l’ado n’a pas le monopole des sorties, vous l’avez aussi! Vivez votre vie!
  • Décompresser! Buvez un bon verre de vin ou une ptite frette, allez fumer une cigarette, mettez la musique à fond et dansez dans le salon!

Tous les moyens sont bons pour vous aider à lâcher prise : c’est vital!

4- Bannir sa chambre
L’ado a toujours une chambre en bordel! Toujours! Ça pue et il y a du stock partout. Parfois tu ne sais pas comment il fait pour traverser la pièce sans se blesser. Son bureau n’est plus un endroit où il fait ses devoirs, submergé par le linge, les emballages et les bébelles… Les livres et les cahiers sont dans le lit accompagnés de boites de biscuits et de résidus de chocolats… Quand j’ouvre cette porte, l’odeur nauséabonde, c’est mon enfant qui sent ça??!, me lève le cœur et le chaos me donne envie de pousser un hurlement sans fin! Alors… Je n’ouvre plus la porte! C’est SA chambre. Qu’il se débrouille. Qu’il fasse son ménage, lave son linge, range ses trucs… Je ne veux plus voir ça.

Et s’il vient pleurer qu’il n’a plus rien à se mettre… je le retourne dans la pièce bannie!

5- Couper le wifi
Un ado collabore peu. Parfois, nous n’avons pas le choix que d’utiliser les grands moyens. Sans crier, sans se fâcher, sans négocier. Je coupe le wifi à 22h tous les soirs. Je coupe le wifi quand il me manque de respect, m’envoie promener ou qu’il est insolent. Je coupe le wifi si ses notes baissent à l’école.

Je remets le wifi quand sa chambre est ENFIN ramassée, quand le repas est prêt, quand je reviens de la job, quand l’épicerie est rangée, quand les chiens sont nourris…

C’est incroyable le nombre de choses que mon ado est capable de faire pour avoir accès au net! Alors pourquoi s’en priver?!

 

J’espère que vous vous en sortez avec vos ados, je sais à quel point c’est parfois difficile au quotidien. On se sent souvent démunis. Mais dîtes-vous qu’il vous reste seulement quelques années à vivre avec ce drôle de phénomène qui finira par prendre son envol et vous manquer… Me manquer ? Vraiment ?? Vous croyez ???

 

Lâchez pas chers parents !!!

Ma fille est partie

Ma fille est partie de la maison. De ma maison. À 14 ans. J’ai ar

Ma fille est partie de la maison. De ma maison. À 14 ans. J’ai arrêté de respirer à ce moment-là.

 

Nous avions une belle relation. Ma fille est intelligente, sociable, belle et bourrée de talents. L’adolescence nous avait frappées de plein fouet deux ans auparavant. Ça allait. Nous étions capables de trouver des zones de confort dans toutes ces turbulences émanant d’elle ou de moi. Pas facile, la relation mère-fille par moments. Mais ça, c’est un autre sujet.

Et puis est arrivé ce qui arriva. J’avais quitté son père quelques mois auparavant, après 14 ans de vie commune. Je crois qu’elle m’en a voulu. Qu’elle m’en veut probablement encore. On n’en a jamais parlé ouvertement. Il y a des sujets sensibles, plus difficiles à aborder sans que les larmes n’arrivent. On a préféré ne pas pleurer ensemble.

Elle était déjà au secondaire depuis un an. Elle s’est faite de nouveaux amis, était à la recherche de plaisirs et a commencé à consommer. Dégringolade des notes scolaires, humeur en dent de scie et bris de communication. Je lui faisais part de mes inquiétudes et de mes préoccupations adéquatement (ou pas, je dois l’avouer). Je ne tolérais pas qu’elle fume la cigarette ou du cannabis dans sa chambre. Je l’ai avertie à quelques reprises la menaçant d’enlever la poignée de porte de sa chambre si je retrouvais à nouveau des mégots dans ses tiroirs.

J’ai enlevé la poignée de porte. Au retour de la fin de semaine chez son père, elle n’y a vu que du feu et surtout, une intrusion, mon intrusion, dans sa grotte secrète qu’était devenue sa chambre. Elle a pris un sac de poubelles, y a mis quelques vêtements et elle est partie. Elle n’est jamais revenue chez moi.

Comment a-t-elle vécu tout cela? Je ne sais pas. Ce n’est de toute façon pas important ici. Moi, j’ai pleuré ma vie, ma fille, la mère que j’étais. J’ai tout remis en question; de ma vie d’avant jusqu’à aujourd’hui. J’ai cherché des réponses; j’en ai peu trouvées. Tout y est passé : les remords, la culpabilité, la rationalisation, la colère, la tristesse, le déni. Toutes ces émotions pêle-mêle qui font partie du processus du deuil. Je n’ai pas fait le deuil de ma fille. Je ne le ferai jamais. Je fais toutefois le deuil de notre relation d’avant. Je la voulais petite, ma fille. Je me suis toujours investie auprès d’elle, je l’ai encadrée, probablement trop surprotégée. Trop de cadres, trop de contraintes et la déception et les inquiétudes qu’elle voyait dans mes yeux. C’en était probablement assez pour elle.

Les semaines et les mois ont passé. Elle habite à temps plein chez son père. Elle est revenue vers moi doucement par des textos et quelques brèves rencontres. Tout est encore fragile; elle et moi le savons. Mais nous nous aimons. Elle va bien aujourd’hui. Elle est heureuse chez son père, a fait quelques changements d’amis et les notes scolaires sont au beau fixe.

 

Au moment d’écrire ces lignes; mes yeux se mouillent. J’ai une peine infinie. Toutefois; je respecte qu’elle ait fait ses choix, qu’elle ait eu besoin de se dissocier et de prendre une distance avec sa mère. Sa mère qui est moi. Je me console en me disant que ce n’est que pour mieux revenir.

J’ai tué le lutin de Noël – Texte: Stéphanie Nesteruk

Il y a trois ans, j’ai embarqué « full-pin » dans la folie de

Il y a trois ans, j’ai embarqué « full-pin » dans la folie des lutins. J’étais emballée à l’idée de me plier au jeu, de mettre un peu de magie dans la maison et de commencer une nouvelle tradition familiale. J’ai fait partie de ces nombreux parents, légèrement intenses et beaucoup trop influençables qui ont  fait tout en leur pouvoir pour mettre la main sur un lutin malgré la pénurie, quitte à payer le gros prix! Lorsqu’on a finalement reçu la bébelle tant convoitée par la poste, j’ai eu l’impression d’avoir accompli l’impossible: j’étais la meilleure maman EVER!

J’ai d’abord eu un fun fou à imaginer des tours. Je ne compte plus les heures passées sur Pinterest et Facebook pour m’inspirer. C’était avec une fierté quasi malsaine que j’ai pollué les réseaux sociaux pendant vingt-cinq jours avec des photos de mes niaiseries, de plus en plus recherchées. Cette année-là, la saga des lutins m’aura coûté un tube de dentifrice, deux rouleaux de scotch tape,  des rouleaux de papier de toilette, un ananas, trois clémentines, un sac de guimauves, un tube de rouge à lèvres, alouette!

Quand le Noël suivant s’est pointé le nez, je commençais déjà à redouter l’arrivée de la bête. Le lutin était devenu une job à temps plein. Ma créativité ne fournissait plus (t’sais, à moment donné, t’as fait le tour!) et la pression se faisait sentir : les “mon lutin est meilleur que le tien!” retentissaient dans la cour d’école. Je redoutais quotidiennement le moment où je devrais créer une nouvelle mise en scène et ça, c’est quand je ne me réveillais pas en panique à 2h du matin parce que j’avais complètement oublié!  Le 24 décembre, ce fut un soulagement de scrapper un dernier rouge à lèvres pour la bonne cause et d’écrire “au revoir les petits coquins!” sur le miroir de la salle de bain.

Cette semaine, alors que je croyais ce cauchemar derrière nous, mes enfants m’ont demandé s’ils devaient renouveler leur permis de chasse aux lutins, si Filou (leur lutin) allait revenir et tenez-vous bien, s’il emmenait  des amis avec lui : Nnnnnoooonnnn! J’ai passé à deux doigts de péter la balloune de mes enfants et de tuer la magie de Noël : “Les lutins là, ça n’existe pas! Vous n’avez pas compris quand vous les avez vus par dizaines au magasin à 16.99$? Pis tant qu’à y être, le Père Noël, la Fée des Dents pis le Lapin de Pâques non plus n’existent pas!” Voilà!

J’ai pris une grande respiration, j’ai regardé mon chum d’un air défait et j’ai haussé les épaules parce que, bien franchement, il est fort possible que Filou le lutin passe le temps des fêtes au fond d’un gros bac Rubbermaid dans le fond du placard. C’est probable que le Père Noël ait dû slaquer du personnel ou qu’en années de lutins, Filou ait atteint l’âge de la retraite. Peut-être que je refilerai tout simplement la responsabilité au grand frère qui a démasqué la supercherie depuis quelque temps déjà. Peut-être aussi que ma culpabilité prendra le dessus, que je succomberai aux regards piteux de ma progéniture et que Filou viendra faire son tour. Qui sait?

Stéphanie Nesteruk