Archives février 2017

Lettre d’un vieux couple qui fait encore l’amour

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Quand on lit des articles sur la sexualité des nouveaux parents, on voit tout de suite que c’est loin d’être évident et simple pour tous… Baisse de libido, absence de vie sexuelle, manque d’intimé… Ce n’est pas pour rien que les non-parents croient dur comme fer que les parents ne baisent plus…

Mon problème, c’est que ça ne colle pas à ma réalité. Beau problème, me direz-vous. Ce n’est pas faux! C’est donc pourquoi je baisse tous les tabous sur la réalité d’un couple épanoui qui fait l’amour encore comme des adolescents… Et tant mieux si, enfin, vous vous y reconnaissez. Et tant mieux si ça peut en aider plusieurs! (Maman : c’est à ce moment-là que tu arrêtes de lire. Sérieux.)

Je m’assume à 100 %. Nous sommes un vieux couple, un vrai. Ça fait treize ans qu’on se réveille aux côtés de l’autre, tous les matins. Nous avons trois enfants, de six ans et moins. Et on fait l’amour. Souvent. Chaque fois qu’on le peut. Et j’en suis fière. C’est dit.

Premièrement, chez nous, il y a certains principes. Des règles simples apprises à nos enfants depuis la nuit des temps. Ces règles semblent banales, mais sans elles, nous n’aurions assurément pas cette fabuleuse complicité de couple. Ce cadre est le premier ingrédient clé.

1— « Tu restes dans ton lit. C’est l’heure de dormir. JE vais venir te le dire quand tu pourras te lever. » Résultat : Aucune chance de se faire surprendre! Aucune possibilité de se lever à toute heure de la nuit ou encore de décider que le matin commence à 4 h. Pensez-y… C’est valable pour la nuit et pour les siestes… Faque… Ben on fait l’amour quand on veut entre 19 h 30 et 7 h et entre 13 h et 15 h. Du temps juste pour nous tous les jours.

2— Quand une porte est fermée, ça veut dire que la personne derrière cette porte veut de l’IN-TI-MI-TÉ. Ça vaut pour la salle de bain, la douche et la chambre à coucher! Enseigner l’intimité à vos enfants, c’est leur inculquer le respect de l’autre et ça signifie que vous renouvelez votre propre intimité du même coup. Tentant, non? (Des serrures aux portes, c’est aussi un investissement à long terme sur votre qualité de vie sexuelle…)

3— « Papa et maman s’aiment. Papa et maman font l’amour. Vous avez été faits et vous êtes nés dans l’amour. » C’est dit ouvertement ici. Résultat : Pourquoi avoir peur que les enfants nous entendent? Fait-on quelque chose de mal? NON! Alors on ne retient pas nos ébats. On veut que nos enfants vivent une sexualité saine, empreinte de respect et remplie d’amour. Le principe parle de lui-même.

Si vous avez envie de retrouver une intimité avec votre partenaire de vie, c’est à vous de faire en sorte que ça fonctionne. Il n’est jamais trop tard pour instaurer ces règles à la maison.

Ensuite, dans la recette d’une vie sexuelle active, ça prend un gallon de complicité. Tout le temps. On doit la voir dans chaque clin d’œil bavard, dans chaque sourire sous-entendu, dans chaque coup de main attentionné… Mon mari, c’est un ami, un partenaire, un coéquipier… On s’entraide, on s’épaule, on s’écoute. Être à l’écoute de son partenaire a beaucoup d’avantages… dans tous les sens du terme. On ne se tient pas pour acquis, on se reconquiert un peu chaque jour. Cliché, mais vrai.

Sexuellement, on s’entend à merveille. Sérieusement. Il jouit. Je jouis. Nous jouissons. On prend tout le temps qu’il faut, pas de presse, pas de stress. Juste de l’amour, des caresses et du plaisir. On fait l’amour aussi souvent qu’à l’adolescence, mais on le fait mieux. C’est l’avantage d’être un vieux couple! Honnêtement, même quand rien ne va plus entre nous, il nous reste toujours le sexe. Y’en a pour qui c’est la première chose qui tombe. Nous, ça nous a permis de tenir dans les bouts plus difficiles. Parce que quand ton partenaire prend le temps de te faire jouir, tu te dis que tout n’est pas perdu. Et quand tu lui tapes sur les nerfs au quotidien, mais que tu places son plaisir dans tes priorités, ben t’es déjà pardonnée. Faque y’en a qui pensent qu’on garde un homme par l’estomac. Moi je dis que ça se passe plus bas.

Ça fait longtemps que tu n’as pas fait l’amour. Tu te demandes par où commencer… Je vais te donner un conseil : fais l’amour. Prends le temps. Pour recommencer à faire l’amour, il faut… faire l’amour! Le reste va suivre naturellement… Ne faites pas garder les enfants pour une nuit d’amour par année. Ramenez le sexe dans vos maisons. Tous les jours.

Et aux non-parents qui pensent encore que les parents n’ont pas de vie sexuelle… Aux célibataires qui pensent qu’un one-night, c’est du bon sexe… Je vous promets que vous n’avez encore rien compris. Avoir un partenaire qu’on aime, dont on prend soin et qui sait nous faire jouir au bon moment, ÇA, c’est du bon sexe. Et ça ne se crée pas en un seul soir! Être capable de jouir en même temps que son amoureux, arriver à regarder l’autre dans les yeux et vivre l’extase en même temps que lui, c’est le ciment d’un couple. Le nôtre.

Sur ce, je viens de recevoir un clin d’œil bien bavard de mon homme. Et je cours le rejoindre.

 

De l’Amour avec un grand A

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Aujourd’hui, c’est une fête spéciale, une fête où l’amour est en vedette. Tu sais que je t’aime tous les jours, mais aujourd’hui, j’ai envie de profiter de l’occasion pour le dire à tout le monde. Je veux montrer aux gens qu’une belle histoire d’amour n’existe pas que dans le film Les pages de notre amour. Alors voilà pour toi, mon beau Vivy, de l’amour à profusion.

 

Pour commencer, je tiens à te dire que tu es un homme merveilleux. Un homme que j’ai gagné à connaître avec les années. Un homme avec tant de gentillesse, douceur, humour et tendresse. Tu sais, c’est si apaisant de me retrouver dans tes bras. Quand je sens l’angoisse de la vie monter en moi, je n’ai qu’à me coller sur toi pour me sentir rassurée. Je sais, parfois, c’est difficile à croire que je suis parfaitement heureuse avec toi. Surtout quand je chiale sur à peu près tout. Mais sache que ces jours-là, généralement, je ne m’endure pas moi-même.

 

Tu es apparu dans ma vie comme un cadeau du ciel. Je ne croyais pas au coup de foudre, mais je n’ai pas eu le choix après m’être fait jeter au sol par ton sourire si magnifique. Encore aujourd’hui, il sait me charmer. J’ai toujours cru que les papillons n’étaient que pour les « débuts », mais non! Même après six ans et demi, je le vis encore. Il y a plusieurs Monarques dans mon petit bedon. J’ai encore des frissons quand je t’aperçois. Je suis encore en admiration devant toi. Je te vois toujours dans ma soupe, quand tu n’es pas là. J’aime encore rêver de toi telle une petite fille qui rêve de son prince charmant. Seulement, moi je suis chanceuse, je l’ai, ce « fameux » prince. Je n’ai plus à le chercher. Il est ici, tous les soirs, à mes côtés.

 

J’ai eu peur que l’épreuve « être parents » nous tue à petit feu. Mais heureusement, nous sommes toujours ensemble, plus forts que jamais. J’ai tellement d’admiration pour toi quand je te vois assis par terre avec Félix. Parfois, tu ne le sais pas, mais je te regarde jouer et parler avec lui et je ne peux m’empêcher de te trouver si extraordinaire. Nous sommes si chanceux de t’avoir.

 

Tu as réussi à me faire voir une facette de l’amour que je n’avais jamais aperçue. Tu as réussi à me refaire croire à l’amour pour toujours. Tu as réussi à me libérer de mes craintes. Mais surtout, tu as réussi à me faire t’aimer avec un grand A.

 

 

Je t’aime mon bel amour!

 

Karine Larouche

Pour démystifier le Pole Fitness

Il y a plusieurs années, dans une émission de télé, une dame pra

Il y a plusieurs années, dans une émission de télé, une dame pratiquait un sport qui m’était totalement inconnu, mais qui a piqué ma curiosité. À cette époque, j’avais essayé de trouver dans les environs un endroit où essayer ce sport, mais en vain. Il y a deux ans, un humoriste a essayé ce sport dans une émission de défi. Pendant que je regardais le reportage, je suis allée sur le net pour découvrir qu’il y avait un studio à quelques minutes de chez moi. Le lendemain matin, j’ai contacté ce studio et je me suis inscrite à une classe d’essai. Ce fut le coup de foudre.

Ça fait maintenant presque deux ans que je pratique ce merveilleux sport qu’est le Pole Fitness. Pour plusieurs personnes, pole ou poteau rime avec danseuse ou bar de danseuses. Laissez-moi vous dire qu’on est à des années-lumière de faire de simples tours autour d’une barre verticale. Ce sport est très physique et peut aussi être très cardio.

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Le studio où je pratique est très loin du monde des bars et de la danse poteau. Nous ne pratiquons pas avec des talons hauts, mais bien pieds nus. Nous pratiquons des figures sur les barres et laissez-moi vous dire qu’il n’y a rien d’évident dans ça! Il n’est pas rare que nous sortions de nos pratiques avec des ecchymoses et des éraflures. La pole fait appel à la force physique, mais aussi au mental puisque pendant que tu pratiques une figure, si ton esprit divague sur autre chose, tu peux tomber ou glisser et te blesser sérieusement. Pour une mono comme moi, disons que c’est l’heure de la semaine où je ne pense qu’à moi. Fini les soucis, les problèmes et le tracas. Une heure de mise en forme intense. Une heure avec d’autres femmes qui, elles aussi, veulent décrocher de leur petite routine et du train-train quotidien.

Depuis la vingtaine que je fréquente des gyms et centres de mise en forme. Depuis la vingtaine que je cherche l’activité complète qui me permettrait de m’épanouir tout en développant ma musculature et mon endurance. Je suis une femme très active. Je cours en moyenne une vingtaine de kilomètres par semaine, mais rien ne me fait plus de bien que mon heure de pole au studio. Oui, j’en ai une à la maison, mais pratiquer avec d’autres femmes qui peuvent t’aider, c’est beaucoup mieux. Quand on pratique seule, le fait d’enchaîner les mouvements développe aussi le cardio. Malgré mon endurance incroyable, après vingt minutes intenses dans mon sous-sol, je suis à bout de souffle.

Alors, pour toutes les personnes qui pensent que le pole fitness est de la danse poteau, je vous mets au défi d’essayer ce sport une seule fois. À la limite, prenez deux minutes et allez voir sur YouTube. Vous verrez que c’est tout un sport!

Pour celles qui se demandent où je pratique ce sport, c’est au Vertical Gym 2, Montée des Bouleaux à Saint-Constant. www.vertical-gym.com. Merci à ma super prof Cindy Savage.

Annie Corriveau

Peine d’amour

Métro Strasbourg Saint-Denis, en juin. Il fait chaud. L’air est l

Métro Strasbourg Saint-Denis, en juin. Il fait chaud. L’air est lourd et ça pue. Mon énorme sac à dos m’écrase les épaules et les gens me bousculent, irrités que je reste plantée là. Trois minutes auparavant, tu étais ici, avec moi. Pendant une heure, tu m’as cassé les oreilles avec tout ce que je devais faire et ne pas faire pendant mon voyage. Je te regardais, souriante et un peu exaspérée. Tu avais l’air content, mais inquiet pour moi.

« Ah! Pis en arrivant au port, il va y avoir plein de gens qui vont t’offrir des chambres d’hôtel, fais pas ton épaisse, là. Paye pas plus que quinze dollars pour une nuit. Dors avec ton passeport. Pis sors de Plaka avant 19 h. Mêlée comme t’es, tu seras pas arrivée à l’auberge avant 21 h anyway. Oublie pas de… » « C’est correct, là, j’pense que t’as fait le tour. Je vais manquer mon vol si ça continue. » On s’est embrassés et tu es parti. Après quelques pas, tu t’es retourné et tu m’as souri.

Plantée dans l’escalier qui descendait vers le métro, j’ai eu un grand vertige. Ta silhouette s’est mêlée à celle des passants et je t’ai perdu de vue. On ne s’est plus jamais revus. Tu es mort dans un accident d’auto. Mort au même endroit où tu m’avais dit d’être prudente sur la route. Des fois, quand tu me manques pis que j’ai trop de peine, je te trouve cave de pas avoir suivi ton propre conseil. Conseil de marde pis frère de marde, que j’me répète dans ma tête.

Je rêve souvent à toi. C’est toujours la même chose. Je suis dans l’escalier du métro et je te regarde t’éloigner. Je crie ton nom, mais tu ne te retournes pas. Plus tu avances, plus j’ai de la misère à respirer. « ARRÊTE ! Reviens! Reste! Une minute… juste une minute. » Je me réveille en pleurant. C’est toujours la même fin. Tu me manques tellement.

Enfants, on s’est chicanés, obstinés, battus pis tellement tapés sur les nerfs. J’étais la petite sœur gossante, toi le frère pas très patient. Je me souviens des claques que tu m’as ramassées, des fois où tu t’es fait chicaner à cause de moi. Je me souviens des jeux niaiseux qu’on inventait, des fous rires qu’on avait. Il y a des fois où j’en avais mal au ventre tellement je riais. Le soir, quand tu étais triste ou anxieux et que tu n’arrivais pas à dormir, tu venais dans ma chambre. Tu t’assoyais par terre à côté de mon lit et tu m’écoutais te raconter des histoires. Tu souriais. Je me souviens de toi qui m’attendais à l’aéroport la première fois que je suis allée à Paris. Tu portais un béret noir et tu t’étais cousu une baguette de pain en dessous du bras pour me faire rire. Les gens te regardaient bizarrement. En te voyant, j’ai éclaté de rire. Et après, j’ai pleuré tellement je m’étais ennuyée. « T’es conne !» que t’as lancé, visiblement ému toi aussi. Tu étais ma maison, mes racines, ma pas-vraiment-douce moitié.

Vingt ans plus tard, je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi les gens comme toi viennent avec une date d’échéance. J’ai l’impression qu’au fond de vous, vous le savez et c’est pour ça que vous êtes différents des autres. Je suis reconnaissante d’avoir eu la chance de grandir avec un frère comme toi à mes côtés. Tu étais quelqu’un d’extraordinaire. Si intelligent. Si sensible. Si doué.

Si je pouvais revenir en arrière, je te dirais plus souvent que je t’aime et je te dirais de ne pas y aller. Sur cette île-là, dans cette auto-là, avec cette fille-là. Si je pouvais te parler aujourd’hui, je te parlerais de ma fille, je te dirais qu’elle te ressemble, qu’elle a ta sensibilité et qu’elle aime les avocats, comme toi. Je te dirais aussi que tu me manques beaucoup. Dans une autre vie, j’espère qu’on va se retrouver et se reconnaître. C’est la seule chose qui me console. Tu es ma plus grande peine d’amour. Tu es mon vide qui ne s’est jamais comblé.

Liza Harkiolakis

 

La dangereuse aventure de la vie

Ah, le sentiment de sécurité! Nos sociétés modernes vouent un vÃ

Ah, le sentiment de sécurité! Nos sociétés modernes vouent un véritable culte au sentiment de sécurité. Nous aimons contrôler, planifier, prévoir, anticiper. Cela nous rassure. Nous accordons une importance primordiale au fait d’établir une routine stable pour notre enfant. Tout doit filer droit. C’est sécurisant pour le parent et pour l’enfant.

Et lorsqu’un grain de sable vient enrayer la machine, nous nous sentons perdus. Dépassés par les événements. Alors nous paniquons. Notre monde s’écroule. Notre illusion de contrôle s’évanouit. Notre vie s’est transformée en un gros tas de marde. Nous sommes victimes du mauvais sort. C’est « la faute à pas de chance » ou à un « mauvais karma ». Et pourtant, c’est dans ces moments de chaos que nous donnons le plus de sens à notre vie et que nous définissons qui nous sommes…

Alors pourquoi prônons-nous autant le principe de précaution?

Pourquoi martelons-nous sans cesse à nos enfants, dans les premières années de leurs apprentissages, qu’il faut être prudent ? On ne sait jamais ce qui peut arriver?! Mais que peut-il arriver? Personne ne le sait vraiment. Et quand on ne sait pas, on adopte, par défaut, le principe de précaution. Après tout, il vaut mieux être prudent.

La prudence prime sur le courage. Voilà ce que nous enseignons à nos enfants, chaque fois que nous leur répétons « Faites attention », « Soyez prudents », à chacun de leurs pas, à chacune de leurs explorations, à chacune de leurs nouvelles expériences. Mais à travers l’histoire de l’humanité, a-t-on déjà franchi des sommets, découvert des continents, donné naissance à des inventions révolutionnaires avec des expressions comme « Fais attention. Tu vas y arriver! »? Je ne crois pas qu’on puisse avancer dans la vie par excès de prudence… Attention! Je ne dis pas que la sécurité et la prudence doivent être négligées, et qu’il faut laisser nos enfants faire n’importe quoi tout le temps. Je dis juste qu’il serait bon de reconsidérer les priorités que nous fixons à nos principes.

Je m’explique. Si l’on fait de la prudence la réponse, par défaut, à tout problème, est-ce que nous n’entravons pas le développement de vie de nos enfants? Ne devrions-nous pas, plus souvent, les encourager à oser, essayer, tester leurs limites, apprivoiser leurs peurs, plutôt que de les alimenter par une attitude trop protectrice?

Je vous l’accorde : la routine est plus confortable et nous épargne bien des angoisses, à nous, simples parents. Continuer à faire ce que l’on a toujours fait, ne pas déroger du « comment faire » que l’on nous impose, nous ménager d’essayer autrement ou différemment, nous épargner des risques inutiles, prendre des décisions raisonnables, refouler notre instinct, etc.  Tout ça dans le but de protéger notre zone de confort. Celle que l’on s’est bâtie depuis notre tendre enfance, avec l’aide de nos parents, pour mieux survivre aux événements de la vie. Mais n’est-il pas ironique d’essayer de préserver notre peur de sortir de notre routine et de nos habitudes, parce que l’on nous a toujours enseigné à être prudents, mais jamais à être à l’aise dans le changement? Et puis, la vie, par nature, ne va-t-elle pas suivre son cours, que l’on soit confortable ou non avec les situations qu’elle nous présente?

Alors, pourquoi entretenir une routine trop bien établie et des habitudes de vie qui, à la longue, mettent en péril notre capacité d’adaptation et nos aptitudes à gérer les aléas de la vie?

Plus nous défendons la zone de confort de nos enfants, plus nous mettons en danger sa sécurité face à l’imprévisibilité de la vie. Pourquoi leur faire prendre un tel risque, alors?

Notre rôle de parents est de les préparer à la vie. Pas de les en prémunir.

Alors, enseignons-leur que la vie est un perpétuel changement, qu’elle est faite d’inattendus. Et que tout ce qui nous arrive n’est pas la « faute à pas de chance », un « mauvais karma » ou un alignement imparfait des planètes dans notre signe. Que nous ne sommes pas les victimes d’une conspiration des forces de la nature. Que finalement, tout ça fait partie de la vie. Que les imprévus soient bons ou mauvais, c’est dans la nature de la vie d’être fortuite et déstabilisante. Expliquons-leur que tout ce qui nous arrive, c’est seulement la vie, et ce que nous en faisons…

La meilleure façon d’apprendre à gérer l’imprévisible n’est-elle pas de s’habituer à y être confronté? Plus on prend l’habitude de faire face à des situations inopinées, plus on développe notre capacité à s’adapter, et plus, on est confortable de le faire.

Alors par prudence, encourageons nos enfants à prendre des risques dans la vie. Ne sait-on jamais, à force, ils pourraient trouver le courage de vivre leur vie…

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez www.laviecontinuemalgretout.com

Vanessa Boisset

À vous, mes grands

Mes chers enfants, le temps passe si vite depuis que je suis une mam

Mes chers enfants, le temps passe si vite depuis que je suis une maman. Bientôt, vous passerez au travers de certaines épreuves et de certaines expériences. Je sais bien que ça s’en vient. J’en suis bien consciente, car j’ai été jeune moi aussi. Le moment viendra où vous connaîtrez votre première peine d’amour. Vous vous ferez offrir votre premier joint, votre premier verre… Je serai toujours présente à chaque étape pour vous. Mais je veux vous dire avant tout que…

Je ferai de mon mieux pour accepter la personne avec qui vous serez. Je sais que vous devrez connaître du monde qui vous brisera le cœur. Cela vous permettra de savoir ce que vous recherchez de l’être aimé. Votre père et moi, nous en avons connu des peines d’amour avant de nous trouver. Ces moments difficiles ont fait que nous sommes ensemble aujourd’hui. Le plus important sera que vous vous respectiez. Ne faites rien pour faire plaisir, faites les choses parce que vous voulez les faire et respectez les autres dans leurs décisions aussi.

Il y aura peut-être des expériences qui seront bien plaisantes, mais pensez seulement à vous arrêter pour voir si ce que vous faites est bien. Prenez le temps de penser s’il peut y avoir des conséquences à tout ça. Vous prendrez des verres et vous essaierez de fumer du pot. Peut-être que vous n’aimerez pas, peut-être au contraire que vous vous sentirez mieux. Faites juste attention de ne pas partir en peur et de ne pas dépendre de tout ça. J’espère même que vous ne vous cacherez pas. J’aime mieux que ça se fasse dans ma cour que je ne sais où. Cela permettra qu’on puisse en parler bien ouvertement.

Apprenez à vous aimer tels que vous êtes. Nous sommes tous beaux à notre manière. Être tout en muscle avec un teint tout bronzé ou avoir de gros seins et n’avoir aucun bourrelet : ce n’est tellement pas ça qui détermine la beauté d’une personne! Essayer de comprendre ça le plus tôt possible. Il y en aura toujours qui seront soit jaloux ou juste méchants. Des personnes qui essaieront de vous blesser. Dites-vous seulement que vous valez mieux qu’eux et que vous, vous ne vous sentez pas obligés de rabaisser les autres pour vous remonter.

Pour finir, permettez-vous de rêver, ça vous aidera à vous dépasser dans la vie. Et n’oubliez pas que les embûches qui seront au travers de votre route ne seront en rien des échecs. Au contraire, chaque moment difficile de notre vie sert à nous apprendre quelque chose et à nous faire grandir encore. On apprend de nos erreurs, donc vous devrez en faire et chaque fois, je serai là, prête à vous aider.

Mireille Coutu Lessard

Ma pire gaffe ou « La fois où j’ai reculé la nouvelle voiture de mon homme dans le fossé »

Splendide journée d’hiver, mon chum magasine une nouvelle voiture

Splendide journée d’hiver, mon chum magasine une nouvelle voiture. Trouve sa nouvelle voiture. Achète la nouvelle voiture.

C’est vendredi, on se dit qu’on va en profiter pour souligner ce nouvel achat en soupant chez des amis.

Ce soir-là, je feele tout croche. Le genre de soirée où tu as le sentiment qu’un microbe t’a sauté dessus parce que ta fatigue l’a emporté, faisant de toi une proie facile.

Bref, j’ai mal à la tête, peu d’énergie, mal partout, MAIS j’adore mes amis et je m’ennuie, alors pas question de me désister.

De plus, nous célébrons LE nouvel achat de mon chum : son « char » .

On soupe, on rigole. Je déclare forfait plus tôt qu’à mon habitude. Puisque je suis totalement sobre, il est évident que je conduis pour le retour (je mentionne que j’habite à cinq minutes en voiture, c’est tellement niaiseux quand j’y repense).

On se dit au revoir, on s’embrasse, on pacte les petits. Je m’assois pour la toute première fois côté conducteur dans ce superbe véhicule.

MISE EN SITUATION :

J’habite un petit village en plein cœur des montagnes. La plupart des entrées de cour sont escarpées, courbées, entourées de fossés, bref, rien pour m’aider, d’accord?

Nous sommes en hiver, TOUT est blanc (ce qui veut dire que les fossés aussi). Je recule (MOI, je me stationne toujours de façon à sortir de face et j’en remercie mon père. L’histoire veut que ce soit mon chum qui ait stationné ladite voiture NEUVE).

Je recule.

Je tourne un peu le volant pour suivre la courbe.

Je tourne TROP.

J’accroche le banc de neige.

Je glisse.

Je sacre le camp dans le fossé rempli de neige molle.

Le char (rendu là, je ne me préoccupe plus du langage) ben accoté dans le trou, pu capable d’ouvrir les portes du côté droit.

Les filles crient, mon chum capote. Le « Kessé tu fais là? » arrive assez vite.

La. Honte.

Je vous l’ai-tu dit que je feelais pas? Même pas capable d’aider mon chum. Pas capable de sortir les filles du CHAR.

Je braille toutes les larmes de mon corps (pleurer ne suffit plus). Je rentre chez mes amis, je m’étends sur le divan, pu de son, pu d’images…

Mon ami aussi feelait moyen. C’est mon amiE qui est allée aider mon chum! La corde, les planches, tirer, pousser, name it.

La. Honte.

Christian et moi (verte) dans le salon, mon chum et mon amie Steph dans la tempête, tentant de dégager le CHAR neuf du trou.

My god. Je ne la remercierai jamais assez! Ils ont réussi, mais moi, cette soirée, je m’en souviendrai longtemps… 😳

Ah oui, le char? Il n’avait aucune égratignure ! 😉

J’ai fait ça « like a boss ! » 😁

Quelle est votre pire gaffe?

(En passant, celle-ci n’est pas ma pire. Je ne suis juste pas encore prête mentalement à parler des autres 😂😂😂)

 

Mon tigre

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Il se déchaîne sans prévenir, sort d’un coup, sans aucun contrôle, et saccage tout. Il prend les rênes, utilise mon corps, ma voix, mes gestes… de façon si violente. Il attend sagement sans bruit et sans prévenir : il explose. Il fait du mal à ceux que j’aime, il est destructeur. Il fait partie de moi. Il est en moi. Il est moi.

J’essaie de le dompter, vainement. J’essaie de l’épuiser, vainement. Il est tellement en colère. Incontrôlable.

Et d’une certaine façon, il est aussi mon moteur, mon énergie, ma passion, celui qui m’aide à me surpasser, à atteindre des sommets, à faire des exploits que je ne me soupçonnais pas être capable de faire.

Je l’appelle mon tigre. J’en ai besoin, mais il me déchire. Il a toujours été là. Aussi loin que je me souvienne, il était là. Il surgissait comme ça, sautait au visage des autres, les agressait, m’enlevant le peu d’estime de moi que je m’efforçais d’avoir.
J’ai même essayé de le détruire, de me détruire… mais il est trop puissant et il ne m’a pas laissée faire. Il a une rage de vie incroyable, bien plus forte que les maux que je lui infligeais.

Quand la vie a poussé en moi, il s’est un peu tassé, mais il était toujours là, aux aguets, prêt à surgir n’importe quand.

Il n’a pas de pitié : il détruit. J’essaie de le calmer, de l’amadouer, de le fatiguer, mais il reste tellement sauvage !

J’ai même essayé de l’accepter, de le regarder en face, de le remercier. Mais il est traître et n’a aucune reconnaissance.

Il fait peur. Jusqu’où est-il capable d’aller? Qu’est-il capable de faire? Dois-je avoir recours à la médecine pour l’endormir pour toujours, au risque de perdre une partie de moi? Avant que les dégâts soient irréparables… L’amour et le pardon sont-ils plus forts que lui? Avons-nous tous une bête féroce en nous qui nous surprend? Est-ce cela qui fait de nous des meurtriers, des agresseurs, des violeurs? Est-ce dans la nature humaine d’avoir du fauve en soi?

Mon tigre est bien là, j’ai beau essayer de l’oublier, il refait surface et ravage tout sur son passage. Je me montre calme et forte, mais en dedans, c’est tumultueux.

Est-ce pour cela que l’humain tombe dans la drogue ou l’alcool? Pour essayer de geler son tigre? Quelles sont mes options pour le contrôler, l’utiliser sans le laisser déborder ni prendre le contrôle? La sagesse de l’âge finira-t-elle par m’apporter ces réponses?

Chaque jour, il sommeille en moi… Il me fait terriblement peur, mais je ne peux m’empêcher de l’aimer. Chaque jour, je le défoule ; il en a besoin, sinon il surgit. Chaque jour, il me donne l’énergie de me surpasser. Je réalise que de plus en plus souvent, je suis capable de le laisser sortir quand je le décide, et sûrement qu’à ce moment-là, les gens autour pensent que je suis folle. Nous le sommes tous, non? Je lui donne un peu de liberté, et je le renferme en moi. Chaque soir, je le remercie de ne pas être sorti sans mon accord. Il sommeille… Il est mon essence et ma flamme. Je l’attise en essayant qu’il ne brûle pas. Chaque soir, je prie pour qu’il ne s’enflamme pas…

Si vous regardez mes yeux, de tout près, regardez bien… Vous verrez cette lumière intense qui s’embrase en moi. Il est là, puissant, fort et fier.

 

Je ne te reconnais plus!

Depuis quelque temps, je ne te reconnais plus! Depuis un mois, mon T

Depuis quelque temps, je ne te reconnais plus! Depuis un mois, mon Tiloup d’amour, tu t’es transformé en loup-garou dévoreur d’énergie et créateur de conflits. J’ai l’impression d’avoir égaré mon petit garçon si poli, si serviable et si affectueux et d’avoir obtenu en échange une boule d’agressivité enrobée de piquants empoisonnés. Toi qui as toujours été si zen, si « Roger-bon-temps », si « go with the flow », tu réagis maintenant à chaque minuscule changement comme si c’était la fin de ton monde. Toi dont les compliments sincères auraient redonné goût à la vie à un mourant suicidaire, tu es devenu une machine à méchancetés et à mauvais mots.

Avant ta métamorphose, tu m’offrais de laver les fenêtres et tu pouvais passer deux heures à épousseter la maison par plaisir. Maintenant, tu me jettes tes jouets par la tête quand je te demande de les ranger, en me criant qu’ils sont dégueulasses. Tu partageais avec moi des séances quotidiennes de mandalas; quand tu devais choisir entre deux sortes de céréales, tu te plaçais en position de méditation, tu fermais tes yeux et tu respirais jusqu’à ce que tu aies pris ta décision. Tu étais le champion de la complicité avec ton frère et tes sœurs. Peux-tu me dire comment un petit bonhomme de six ans peut lancer à sa mère que ses dessins ressemblent à des vomis qui puent? Choisir entre deux sortes de céréales devient impossible parce que « toutes les céréales goûtent la pourriture et le caca ». Tout le monde te tape sur les nerfs et on reçoit un seau d’insultes dès qu’on ose te parler. J’ai peur que les autres souffrent autant que moi de ta délinquance.

Avant, que je quitte la maison pour une journée de travail ou pour mettre les poubelles au chemin, j’avais droit à une séance de câlins et de « Tu es ma meilleure maman que j’aime jusqu’au bout de l’univers ». Maintenant, tu as deux options : « Bye, Stupidos » ou le silence radio accompagné d’une face de bouette. J’ai beau faire mon possible pour comprendre les besoins que tu exprimes par tes « maux-dits » et tes non-dits, j’ai beau renforcer tes comportements positifs et t’entourer de tendresse, j’ai droit à ton attitude d’ado rebelle frustré au quotidien.

Quand je te demande ce que je pourrais faire pour t’aider à mieux gérer ton volcan d’émotions, tu me réponds que tu as besoin de gestes d’amour. J’aimerais tellement qu’un câlin doux et une heure passée à te bercer soient des solutions efficaces. Comme avant. Mais quand tu dérapes, tu me fais ravaler mes « Veux-tu un câlin? » et mes bras tendus à grands coups de « Je vais te tuer ». J’essaie de ne pas prendre ces cris de façon personnelle, de les prendre comme des paroles inacceptables qui dépassent ta pensée. Mais à la longue, tes mots et poings m’atteignent et me poussent dans les derniers retranchements de ma patience.

« Tu es une mère extraordinaire, n’en doute jamais! »; « Ne te culpabilise pas, il réagit aux circonstances… »; « Il s’ennuie de son papa. Tout va rentrer dans l’ordre dès que son papa sera de retour. C’est une mauvaise passe, c’est tout. » Mes amis, je vous entends, je vous lis, je vous remercie. Habituellement, je me dis les mêmes encouragements. Mais maintenant, c’est trop. Maintenant, ça me rappelle trop ce que j’ai vécu pendant des années avec mon aînée. Maintenant, je doute de moi, de ce que je peux offrir à mes enfants, du fait que je suis la bonne maman pour eux. Je me sens inadéquate et je me sens même coupable de ce sentiment. Et si ce n’était pas qu’une passe?

Maintenant, je pleure le soir jusqu’à avoir les lèvres déshydratées. Des symptômes de peine d’amour d’ado qui a perdu son âme sœur. Je suis épuisée comme si je n’avais ni dormi ni mangé depuis des mois. Je fais un marathon que je n’ai pas choisi de faire, et je suis de moins en moins convaincue de voir le fil d’arrivée.

Tes insultes usent mon cÅ“ur de maman. Une laine d’acier trempée dans le vinaigre qui repasse sans arrêt sur mon cÅ“ur jusqu’à le faire saigner ou jusqu’à le rendre lisse et incapable de réagir. Tes menaces ruinent mon énergie vitale. Elles lui font faire un tour dans le tordeur et en essorent jusqu’au dernier sourire possible. Exit, l’espoir.

Ma tête pense aux options pour t’aider, mon Tiloup d’amour. Plus d’exercices physiques, rencontres de psy, art-thérapie, traitement de reiki, cours de karaté, petit tour chez ton médecin. J’ai même pensé demander à un policier de t’expliquer que les menaces de mort sont illégales, parce que moi, tu ne me crois pas. Dans mes fantasmes, je m’imagine m’enfuir dans une grotte lointaine (ou dans un spa caché sur une île déserte) le temps que ça passe. Mais je sais bien que tu as besoin de moi pour traverser cette période de souffrance intérieure. Je suis là, mais je ne suis pas à mon meilleur. Moi aussi, j’ai besoin de toi pour traverser cette tornade.

Nathalie Courcy

Quand un vendredi après-midi devient une thérapie

Il faut mettre les choses au clair, nous aimons tous nos enfants MAI

Il faut mettre les choses au clair, nous aimons tous nos enfants MAIS….

Oui, il existe un mais. Quand tu deviens maman, ton temps seul avec toi-même peut ressembler davantage au désert du Sahara qu’aux chutes Niagara. Les puristes vont dire : « Voyons, prendre du temps pour soi est nécessaire, tu dois le faire, tu as le droit d’avoir ta vie et ta propre identité. » Justement, la gestionnaire de PME familiale trop parfaite, moi je ne gère pas de l’équilibre, je gère du déséquilibre. Prendre du temps pour moi, oui je le fais, mais on dirait que c’est plutôt la spontanéité qui se fait plus rare avec les années.

Avant, c’est-à-dire quand j’avais juste moi et ma petite personne à m’occuper, je pouvais partir sur un flip de même un dimanche après-midi et faire une virée des boutiques. Maintenant, soyons franches, il faut que tu le planifies ou encore que tu amènes un ou tes enfants avec toi.

Je vais être honnête, je vais souvent magasiner avec ma fille. Parfois, quand elle est dans une bonne journée, je vous le dis : c’est une excellente styliste et elle m’a souvent sortie de ma zone de confort pour acheter des vêtements plus uniques. Cependant, des fois, tu as besoin d’être seule avec toi-même et tes pensées.

Dernièrement, il m’est arrivé d’avoir un vendredi après-midi toute seule avec mes pensées. Un de ces trop rares moments de spontanéité. Comme le monsieur dormait après avoir travaillé toute la nuit et que l’héritière était à son travail, c’est-à-dire l’école (c’est mon argument secret quand j’entends le matin : « Je ne veux pas aller à l’école! »), j’avais trois heures pour moi dans un centre commercial!

Je me suis stationnée où je veux et sans avoir à dire « Attention aux autos en sortant ». Je suis entrée d’un pas décidé et je me suis dirigée vers la foire alimentaire. Là, pas d’arches d’or ou de « Non, moi je ne veux pas ça ». Juste mon choix, mon cabaret et ma tranquillité.

Je n’avais pas un gros budget pour cette virée, mais je voulais juste prendre le temps de prendre le temps et de regarder ce qui me tentait. J’avais eu une semaine plus difficile avec un manque de motivation au travail et une baisse d’énergie, je voulais juste prendre soin de moi. Après avoir mangé à mon rythme, j’ai fait le tour des boutiques qui me tentaient et j’ai fait quelques achats, mais j’ai aussi pris le temps de juste regarder.

Je suis passée devant des boutiques pour enfant, mais non, je n’ai rien acheté. Et pour être certaine de ne pas le faire, je ne suis même pas entrée. Je pense que cette habileté se développe avec le temps!

Ensuite, je suis allée chercher ma fille à l’école. Elle a vu les sacs dans la valise, des sacs qu’elle ne reconnaissait pas. Elle m’a demandé : « Il n’y a rien pour moi? » Non ma chérie, seulement des choses pour maman. Oui, elle était un peu triste, mais vous savez quoi? Elle s’en est remise assez rapidement. Après tout, c’était vendredi pizza!

Et la fin de semaine a commencé dans le calme et la douceur. J’avais pris le temps de déposer bagages et de me ressourcer. Mon énergie était vraiment meilleure pour gérer ma PME familiale. Je m’étais fait une petite thérapie du vendredi pm sous le signe de la spontanéité. Je regarde cela et je me dis que plus je vieillis comme mère et meilleure je suis. Ah! Oui, c’est la sagesse et l’expérience.

Je vous souhaite à toutes de vivre une petite thérapie un vendredi après-midi!

Evelyne Blanchette

Dans mon temps: les commentaires envers les nouveaux parents

« Dans mon temps, ça prenait pas autant d’affaires pour avoir des enfants! » « Mes en

« Dans mon temps, ça prenait pas autant d’affaires pour avoir des enfants! »

« Mes enfants ont dormi sur le ventre dès leur plus jeune âge et ils ne sont pas morts! »

« Dans mon temps, j’en donnais du miel à mes bébés et il n’est jamais rien arrivé! »

« Dans mon temps, le Mieux-Vivre n’était pas aussi épais! »

Et j’en passe. C’est sans parler des commentaires sur les types de poussettes, les positions d’accouchement autres que sur le dos, les porte-bébés, le co-dodo (ou pas), les showers mixtes et TOUS les sujets touchant la parentalité.

Je me retiens chaque fois que j’entends un commentaire du genre pour ne pas répondre quelque chose comme : « Eh ben… veux-tu une médaille? »

C’est comme si certaines personnes vivaient comme un jugement tous les choix un peu différents des leurs.

La science et les connaissances dans divers domaines évoluent. Les spécialistes effectuent des recherches poussées et en viennent à ajuster ou même à corriger certaines informations. Il me semble que c’est fabuleux!

Non, personne ne t’en veut d’avoir mis tes enfants dans des bains tièdes, voir froids pour faire baisser leur fièvre. On le sait très bien que tu suivais les conseils du médecin, que tu faisais de ton mieux, que ton cœur se serrait à les voir trembler, congelés. ET qu’ils ne sont pas morts. Mais on (excluant totalement la personne qui écrit) a compris que l’effet recherché était en fait de très courte durée parce que le corps grelotte pour remonter sa température quand il a froid, ce qui mène totalement au contraire de l’objectif. C’est un exemple parmi tant d’autres.

Sauf que, si je suis ta (non-) logique, je devrais faire geler mon enfant dans le bain quand il se sent déjà très mal, alors que je sais que ça ne fonctionne pas, seulement parce que c’est ce que tu faisais dans ton temps?

Je devrais aussi avoir mal au dos à porter mon bébé dans un porte-bébé de mauvaise qualité, pas du tout ergonomique, parce que c’est tout ce que tu avais et, par le fait même, nous priver, mon bébé et moi, des avancées technologiques rendant cette pratique plus sécuritaire, plus confortable et meilleure pour notre corps? Je suis bien ta logique là?

Ah! Et quand je parle de mon retour au travail difficile parce que je m’ennuie de mon fils et que j’apprivoise notre nouveau chaos, me répondre avec un petit air supérieur que toi, tu n’en avais pas de congé de maternité… Ça n’apporte RIEN de constructif et ça ne fait pas que je m’ennuie moins de mon bébé. Au contraire, j’éprouve énormément de compassion pour toi juste à imaginer le sentiment que tu as dû vivre en retournant travailler si tôt… tout en ayant un peu le goût de t’envoyer promener!

Ce sont des commentaires entendus de la part d’étrangers ou de vagues connaissances, ou que des mamans que je côtoie se font dire par des proches. Même si ça ne me touche pas directement, ça me fâche! C’est un stress et du négativisme dont les nouveaux parents n’ont pas besoin.

Je me considère super chanceuse. Mon entourage ne correspond pas du tout au phénomène décrit plus haut. Ma mère respecte nos choix, me conseille avec amour et ne m’en tient pas rigueur si je choisis une autre avenue que celle qu’elle m’a proposée. Elle continue de m’écouter, de prendre des nouvelles et de s’intéresser à nous. Quand on relève les différences d’époques, c’est plutôt pour s’étonner, s’intéresser et trouver formidables ces différences et ces améliorations. Cependant, quand je pense aux nouveaux parents n’ayant pas un réseau d’entraide très fort et qui reçoivent ces commentaires, je trouve ça triste qu’ils soient rabaissés plutôt qu’encouragés.

Il me semble que je souhaite le meilleur pour mes enfants et que je vais me réjouir s’ils ont de meilleurs outils que ceux que j’ai eus pour affronter la vie. Il me semble qu’on devrait trouver ça merveilleux que le monde de la parentalité ait évolué, que les papas soient plus impliqués, qu’il y ait du matériel plus adapté!

Soyez positifs, réjouissez-vous pour les autres au lieu de chercher des critiques où il n’y en a pas. Vous vous sentirez mieux, promis!

 

 

Jessica Archambault