Archives avril 2017

Mon premier weekend de filles

Parce qu’il y a une première fois à tout, il aura fallu que j’

Parce qu’il y a une première fois à tout, il aura fallu que j’atteigne quarante ans avant de vivre une escapade entre copines.

Parce que la maman en moi ne se l’autorisait pas.

Parce que je me disais que ce temps que j’allais prendre pour moi toute seule, je le passais loin de mon homme, loin de mes filles. Le fameux bouton de la culpabilité.

J’ai finalement compris.

J’ai compris que cette escapade, elle me recentre. J’ai compris qu’elle me permet de retrouver mon équilibre. Du coup, j’ai le sentiment de faire un cadeau à ma famille puisque je rentre à la maison ressourcée et épanouie.

Jusqu’à ce weekend, j’ignorais que j’allais avoir la piqûre; trois jours entre amies, dans un chalet luxueux, en nature, à ME dorloter… Juste wow!

Manger beaucoup, manger bien.

Cuisiner dans la rigolade, sans trop réfléchir.

Chanter (fort), danser (mal), faire des folies (plus que d’habitude).

S’autoriser à faire un petit roupillon, à lire.

Se faire des confidences, s’écouter… Constater qu’on vit toutes nos chagrins, nos épreuves, nos déceptions.

Partager nos bonheurs. Réaliser la chance qu’on a.

Faire une séance de yoga, en toute modestie. Compléter la détente par un sauna et une douche froide.

Et comme si ce n’était pas suffisant, se retrouver dans le spa avec un cocktail qui annoncera le début d’une soirée qui, comme la précédente, sera mémorable.

Ne pas se prendre au sérieux, mettre son cœur d’enfant au premier plan et s’attendre à tout! Se laisser aller…

Mon premier weekend de filles s’achève et j’ai déjà réservé ma place pour l’an prochain.

J’ai consolidé des amitiés, fait des rencontres inoubliables. J’ai surtout retrouvé la femme que j’étais et je rentre chez moi le cœur léger, prête à prendre soin de mes filles et de mon homme.

J’ai compris qu’avant de prendre soin des autres, je dois d’abord prendre soin de MOI.

Namasté

Karine Lamarche

 

Vos enfants aiment-ils les policiers?

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De nombreuses fois dans ma carrière de policier, j’ai vu ou entendu des parents dire des commentaires très douteux à leurs enfants à propos des policiers. J’ose espérer que la plupart de ces parents ne comprenaient pas l’importance de ce qu’ils disaient des policiers aux yeux de leurs enfants. Je suis loin de détenir la vérité et je n’ai aucun diplôme en éducation quelconque, mais je tenais quand même à vous parler de ce sujet en vous donnant quelques exemples.

Comme parents, nous savons tous qu’aux yeux de nos enfants, nous sommes des exemples et détenons la vérité. Nous pouvons leur faire croire n’importe quoi quand ils ont deux ou trois ans, ce qui est magnifique quand c’est le temps de leur raconter des histoires. Nous pouvons les émerveiller avec un rien et c’est aussi à nous de leur apprendre le bien et le mal, connaissance qui leur sera essentielle tout au long de leur vie. Voilà dans mon article où ça se gâte : l’apprentissage du bien et du mal. 

Il m’est arrivé de donner une contravention à un parent trop pressé le matin qui passait sur un STOP ou qui roulait un peu trop vite dans une zone scolaire. J’ai entendu à quelques reprises des adultes dire à leurs enfants devant moi : « Tu vois comment ils sont méchants les policiers? » ou encore me dire devant eux : « Gang de chiens sales, vous êtes là pour écœurer les honnêtes citoyens au lieu de les aider! »

J’ai aussi eu des demandes d’adultes qui voulaient discipliner leurs enfants à ne pas se détacher dans la voiture : « Pouvez-vous dire à mon enfant que s’ils se détachent pendant qu’on roule, vous pouvez l’emmener en prison? » ou encore « Vous allez le chicaner. »  J’ai aussi eu le droit à un « Si tu te détaches et que la police attrape papa, papa va aller en prison et tu resteras tout seul. »

J’ai même eu droit, lors de visite communautaire dans les parcs pour enfants, à des « Tiens les cochons, vous cherchez des tickets à donner? », tout cela devant les enfants qui glissaient et se balançaient, mais qui écoutaient également. Moi qui ne voulais qu’aller parler aux enfants et leur montrer la voiture de police.

Bref, des exemples comme ceux-là, la plupart des policiers que vous connaissez ou que vous pouvez rencontrer vous diront qu’ils en ont vécu.

Je me souviens également d’un dossier d’enfant disparu. Je tentais de rassurer la mère en lui disant qu’on inondait le secteur de véhicule patrouille et que son fils verrait tôt ou tard une voiture de police et qu’il irait leur dire qu’il est perdu. La maman tout à l’envers me dit qu’il n’ira jamais voir une voiture de police, car il a peur des policiers. Devinez pourquoi cet enfant avait peur des policiers!

Chers parents, vous êtes-vous déjà posé la question de l’image des policiers qu’ont vos enfants? Les enfants qui entendent des commentaires comme ceux cités plus haut à propos des policiers se font une image négative de la police. Ces enfants ne penseront jamais à contacter les policiers ou à aller rencontrer un policier s’ils sont en danger ou s’ils ont peur de quelque chose. NON, car vous avez décidé de créer cette image (volontairement ou, je le souhaite, involontairement).

Personnellement, je crois que généralement, les enfants sont fascinés par les policiers. À la base, ils les aiment. Je pense qu’ils doivent apprendre que nous sommes là pour les aider et qu’en cas de besoin, nous sommes les premières personnes qu’ils doivent aller voir et à qui ils peuvent faire confiance. J’adore quand les parents arrêtent voir l’auto-patrouille afin d’expliquer à leurs enfants ce qu’est un policier. Sachez que les patrouilleurs se feront un plaisir d’allumer les gyrophares et de leur faire entendre la sirène. J’aime quand les enfants voient une voiture de police passer et envoient la main aux policiers. Je pense que les parents de ces enfants vont gagner à long terme sur le comportement de leurs enfants.

Il y a des adolescents qui détestent les policiers sans aucune raison. Simplement parce que c’est la police et que les policiers sont les ennemis. Il y a également des adolescents qui adorent nous parler et nous remercient pour notre travail. Quel genre d’adolescents voulez-vous que vos enfants deviennent? C’est le temps d’y penser pendant qu’ils sont tout petits. Je ne pense pas que les simples commentaires négatifs des parents devant leurs jeunes enfants décident du genre d’adolescents qu’ils deviendront, mais pourquoi ne pas mettre les chances de notre côté? Loin de moi l’idée de vous dire comment élever vos enfants, mais je tenais quand même à sensibiliser certains d’entre vous qui n’auraient peut-être pas pensé aux conséquences de ces commentaires gratuits et inutiles.

Qu’en pensez-vous? Et vous, collègues, en avez-vous des histoires comme celle-là? 

 

Yan Bissonnette

Les vertus du miel : soins peau et cheveux

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Le miel est aliment délicieux, mais saviez-vous que c’est aussi un purifiant, un anti-inflammatoire, un hydratant, un nettoyant et un régénérateur cellulaire?
Voici donc quelques recettes pour utiliser le miel sur la peau et les cheveux.

Visage
Le miel a des propriétés anti-âge et antioxydantes, il protège des rayons ultraviolets et facilite la régénération de notre peau : elle devient sèche et souple.

Masque :
Mélangez une cuillère à thé de miel pur avec une cuillère à table d’huile d’olive et un jaune d’œuf.
Laissez agir douze à vingt minutes, puis rincer à l’eau chaude.

Anti points noirs :
Mélangez deux cuillères à table de miel avec le jus d’un demi-citron biologique. Laissez agir quinze minutes, puis rincez.

Anti acné :
Le miel est un antiseptique naturel et doux pour les peaux acnéiques.
Appliquez le miel directement sur les boutons et laissez agir trente minutes. Rincez à l’eau tiède.

En cataplasme pour une peau douce et hydratée :
Appliquez une couche de miel sur votre visage pendant trente, puis rincez à l’eau tiède.

Cheveux
Les enzymes sucrées du miel assainissent les cheveux et les rendent plus brillants.
Le peroxyde d’hydrogène naturellement présent dans le miel est un éclaircissant.

Masque cheveux :
Mélangez trois cuillères à table de miel avec deux cuillères à table d’eau.
Laissez agir une heure, puis faire deux shampoings et bien rincer les cheveux.

Coups de soleil
Mélangez un tiers de miel et deux tiers d’aloe vera. Vous obtiendrez un baume hydratant et anti-inflammatoire.

Exfoliant
Mélangez une cuillère à table de miel avec une cuillère à table de sucre en poudre. Laissez agir vingt minutes, puis rincez à l’eau tiède. Votre peau sera divinement douce et hydratée.

Baume à lèvres
Au bain-marie, faites chauffer une cuillère à thé de cire d’abeille et une cuillère à table d’huile d’amande douce. Laissez tiédir, puis hors du feu, ajoutez une cuillère à thé de miel avec deux gouttes d’huile essentielle de camomille.
Pour des lèvres gourmandes!

N’hésitez pas à commenter et à partager si vous avez d’autres recettes à base de miel!
Prenez bien soin de vous!

 Gwendoline Duchaine

Ding! Dong! C’est le voisin!

Le printemps cogne à notre porte. Et avec lui, tous les voisins du

Le printemps cogne à notre porte. Et avec lui, tous les voisins du quartier!

Avec mes filles heureuses d’être contentes avec elles-mêmes, j’ai peu connu les joies des amis de quartier. À l’occasion, un coup de téléphone : « Maman, Ariane demande si je peux aller dormir chez elle… Pleaaaaaaaaaaaase! » Même encouragées par des parents bienveillants (et qui auraient aimé que les jouets restent rangés plus que deux minutes et quart), nos filles résistaient à l’appel de la petite voisine à vélo qui cherche une copine. « Maman, je suis trop gênée » ou encore « C’est même pas mon amie! » Mais rarement un toc-toc-toc imprévu.

Avec mes gars, c’est une tout autre histoire. Ils sont populaires. Ils sont des leaders. Même parmi les plus grands, ils se taillent une place : « Salut tout le monde! Je m’en viens jouer avec vous autres! Est-ce que je peux être le gardien de but? Mon petit frère va faire du vélo proche de nous, ok? »

Alors quand le beau temps se pointe le bout du gazon, on plonge dans un tout nouvel univers.

Jeudi matin, 6 h 47. Je me lève. D’habitude, à cette heure, j’ai déjà reçu une quinzaine de câlins de petits bonhommes heureux. Mais là, je les cherche. Pas de bottes dans l’entrée. Pas de manteau sur le crochet. Un pantalon de pyjama laissé à l’abandon. Du deuxième étage, je ne les vois nulle part. Je m’habille en quatrième vitesse, direction : la cour des voisins. Ah! Ben! Des vélos que je connais… et des petits gars que je connais… J’ai eu le goût de les ramener à la maison par le fond de culotte. J’ai plutôt opté pour un rappel à l’ordre ferme (« Awèye à’ maison! » et une explication brève et convaincante sur l’importance de m’avertir avant de quitter notre terrain. Je n’avais jamais eu besoin de formuler cette règle avec les filles, donc pour mes gars, cette règle n’allait pas de soi.

Vendredi soir, 18 h 45. J’ai reporté ma séance de yoga à ce soir. Me voilà en position chien tête en bas, fesses dans les airs, au milieu du salon. Et qui arrive face à face avec mon popotin? Les petits voisins! Je jure que la seconde avant, toute la marmaille du quartier s’amusait dehors. Pas dans ma maison! « Qu’est-ce qu’elle fait, ta mère? » « Ah, son yoga… » (bruit de criquet embarrassé…)

Vendredi soir, 19 h 37. Je prépare le bain. Je m’apprête à me mettre en pyjama. J’ai eu une seconde de lucidité au moment où j’ai touché la poignée de ma porte de chambre. Une intuition qui me disait de passer ma robe de chambre avant de passer dans le corridor. Ouf! Parce qu’un des petits voisins passait justement par là. « S’cuse, la chambre des parents est hors zone pour vous. Et là, c’est le temps de retourner chez vous, d’accord? »

Samedi matin, 7 h 52. Je suis en pleine séance de ménage. Mais ledit ménage est loin d’être complété (il est quand même juste 7 h 52!). Tas de poussière au milieu du corridor en attente du porte-poussière. Couette parapluie sur le top de la tête. Tuyau de balayeuse qui serpente d’une pièce à l’autre. Ça ne sonne pas, ces petites bébittes-là! Non! Ça fait le code du système d’alarme! Et ça entre! Comme dans un moulin! Ok, là, on va mettre une chose au clair, parce que clairement, mes enfants ont oublié de vous passer le message (trop occupés qu’ils étaient à partager le code secret) : ça va me faire plaisir de vous accueillir chez moi si, et seulement si, vous sonnez et que je vous dis d’entrer. Vous êtes chanceux parce que je suis matinale, mais attendez-vous à ce que ça change quand l’homme de la maison sera de retour. Parce que lui, il y tient, à ses heures de sommeil!

« Désolés… On ne recommencera pas ». Bon. Une chose de réglée. Jusqu’à ce même samedi, 13 h 10. J’avais amené ma gang se bourrer dans le popcorn au cinéma [ben oui, je suis indigne de même!], alors les petits voisins, ils étaient en sevrage avancé. Deux longues heures sans leurs nouveaux meilleurs amis fusionnels (et j’ai nommé mes fils)…

Ding! Dong! « Allo! On vient jouer chez vous! »

Pendant une seconde, j’ai été fière d’eux. Ils avaient respecté notre entente.

« Attendez donc un ti-peu, vous deux! C’est parce que mes garçons sont en train de jouer dehors… et vous, vous pensez que vous allez venir jouer dans notre maison pendant ce temps‑là? » C’est bon, à l’occasion, de leur mettre leurs contradictions en pleine face.

Ils sont repartis. Et ils sont revenus. Et repartis, et revenus, et ressortis. Parfois avec une barquette de fruits de plus dans l’estomac, parfois en transportant la moitié des jouets de leur maison sur notre terrain. Mais toujours en faisant tellement plaisir à mes deux garçons. Et à moi par le fait même! Quand mes gars sont avec eux, j’ai le temps d’écrire! Et de finir de passer la balayeuse…

Nathalie Courcy

Quand papa gronde…

« Monsieur, monsieur voyons, ce n’est qu’un enfant! »

« Monsieur, monsieur voyons, ce n’est qu’un enfant! »

La phrase! Celle qui a tellement surpris mon homme qu’il n’a pas su quoi répliquer. J’étais enceinte de notre troisième enfant. À la limite, on se dit que si ça avait été notre premier… Mais non, le troisième. Nous sommes à l’accueil de l’hôpital, le jour E pour échographie est enfin arrivé! Je ne suis pas là à ce moment précis où la dame de la réception se « permet » ce commentaire à mon époux qui rappelle à l’ordre notre aîné qui s’excite.

(Entre nous, heureusement pour cette dame que j’étais absente, car je l’avoue humblement, j’aurais eu à répliquer pour un temps!)

Une autre fois, nous sommes au restaurant avec nos jeunes enfants, moment de famille. Petite sortie gastronomique à petit prix! Petite puce joue de ses doigts avec sa nourriture. Papa intervient, sans extravagance, juste une remise à l’ordre. Regard réprobateur de la mère de la table d’à côté. Papa se lève et part à la salle d’eau laver les mains de notre petite princesse. La maman d’à côté en profite pour me dire devant mon aîné : « Franchement, tu devrais dire à ton chum que ta fille (TA) a bien le droit de manger avec ses doigts! »

Respire, 1-2… ah zut!

« Désolée, NOTRE fille sait très bien manger et NOUS attendons d’elle qu’elle le fasse aussi bien au restaurant qu’à la maison. JE suis d’accord avec mon “chum”, SON papa! Ne vous en déplaise! »

Le nombre d’anecdotes du genre que je pourrais vous raconter est légion. Vous devez en avoir encore plus à raconter, vous, les papas qui me lisez!

Je suis mariée, j’ai trois merveilleux enfants (aussi merveilleux que le sont les vôtres à vos yeux!) Je suis une maman à la maison, très présente dans les activités et dans la vie scolaire de mes enfants. De NOS enfants.

Je me questionne sur le rôle que la société croit qu’ont les pères d’aujourd’hui. Mon époux, le père de nos enfants, m’a plusieurs fois partagé ses impressions sur le sujet. Un homme qui laisse son enfant faire ce qu’il veut est un mauvais père, libertaire, qui ne sait pas gérer sa marmaille.

Un père qui affirme sa paternité en intervenant en public si son enfant n’agit pas adéquatement est AUSSI un mauvais père, un belliqueux personnage qui brime l’enfance de sa progéniture!

Par contre, une mère qui réprimande ses petits sévèrement a droit à des demi-sourires, des regards et des hochements de tête entendus et compréhensifs

S’IL VOUS PLAIT!

Combien de fois entendons-nous des commentaires, comme quoi les parents ne savent plus « gérer » leurs enfants, ne leur apprennent pas à être civilisés, polis et bien élevés? Combien de fois suis-je intervenue sans réaction négative de la part des gens, alors que parallèlement mon époux lui, aurait le visage transpercé d’une multitude de trous suite à tous ces poignants regards réprobateurs et accusateurs pour les mêmes actions?

À la base, un PARENT qui intervient « adéquatement » ne se mérite AUCUNEMENT un commentaire, un regard, un soupir ou un pincement des lèvres de la part des témoins de son acte. Intervention rappelant discipline et apprentissage des limites de SES enfants, et ce en fonction de SES propres valeurs qu’il veut leur transmettre.

Quand papa gronde, c’est comme « maman ». J’interviendrais devant un bras levé sur un enfant, que ce soit une mère ou un père. Mais lorsqu’un PARENT enseigne une leçon de vie, la rappelle ou insiste pour qu’elle soit respectée par son enfant, PERSONNE n’a à redire.

PERSONNE

Je l’ai déjà maintes fois dit dans d’autres textes : un enfant, ça se fait à DEUX.

Quand papa gronde, respectons-le autant que si c’était maman!

Tout simplement, Ghislaine.

Une excursion dans une classe du primaire

Depuis quelques semaines, on parle beaucoup d’éducation dans les

Depuis quelques semaines, on parle beaucoup d’éducation dans les médias. Des coupes par-ci, des investissements par-là, des cris du cœur. Des spécialistes partagent leurs points de vue, leurs émotions, leurs dénonciations. Mais surtout, des non-spécialistes critiquent beaucoup les milieux, les enseignants, les élèves. Ce n’est pas facile avec tout ce brouhaha de comprendre ce qui se passe.

Je suis enseignante au primaire. C’est ma première année, j’ai eu mon premier contrat. Et j’écoute ce qui se passe. Et ça me fâche. Vraiment. Je ne pense pas être la mieux placée pour dire ce qui doit être fait dans nos écoles québécoises. Je peux toutefois vous partager ce que je connais. Du genre nos difficultés. Je ne vous parlerai pas de salaire. Je ne vous parlerai pas du temps supplémentaire fait par tous les enseignants. Je ne vous parlerai pas de nos « vacances ». Je vous parlerai simplement de ce qui se passe dans les classes. De 8 h 30 à 15 h 30.

La cloche sonne. Je prends mes présences. Il me manque un élève. Je le note absent. La secrétaire m’appelle deux minutes plus tard.

– Oui, Stéphanie ? Ton élève n’est pas absent. Il était en crise dans la cour d’école. La technicienne en éducation spécialisée l’a pris en charge.

Bon, beau début de journée. L’élève revient quinze minutes plus tard. On le sent fragile.

En groupe, on corrige le devoir que les élèves avaient à faire. La moitié de la classe l’a fait. C’était un travail important. Donc on ne le corrige pas. Les élèves qui ne l’ont pas fait viendront en récupération pour le faire.

À la deuxième période, l’orthopédagogue vient me voir. Elle m’annonce qu’elle ne pourra plus prendre trois élèves avec elle, car du temps d’orthopédagogie a été coupé et qu’ils doivent se concentrer sur les élèves en grandes difficultés. En plus, elle travaille aussi dans une autre école, alors elle doit maximiser son temps.

Au retour de la récréation, l’élève en crise du matin revient de nouveau en crise. Il frappe un élève. J’appelle la T. E.S. Aucune réponse. Je vois une chaise qui se fait lancer dans la classe. Un élève pleure. Je ne sais pas quoi faire. J’empêche les élèves d’entrer dans la classe pour leur sécurité. Ma collègue d’en face me propose d’aller trouver la T.E.S. dans l’école. Elle arrive cinq minutes plus tard avec la directrice. Cette dernière amène l’élève à son bureau.

C’est le temps de la période de bibliothèque. Cinq élèves me montrent que le livre qu’ils ont choisi est brisé. Je les mets de côté en voyant leur visage triste de ne pas pouvoir le lire. On a assez de livres, semble-t-il.

La récupération du midi. Je laisse les élèves travailler sous ma supervision. Je constate que plusieurs n’ont absolument rien compris de ce qu’ils devaient faire. Même si le travail a été expliqué pendant vingt minutes la veille et que j’ai demandé aux élèves de me dire s’ils ne comprenaient pas. Je leur enseigne de nouveau la matière. Moi qui pensais avoir un dîner tranquille.

Au retour du dîner, c’est l’évaluation d’écriture. Pendant que les élèves sont en détente, je prépare tout. J’allume les cinq ordinateurs pour mes élèves dyslexiques et dysphasiques afin qu’ils puissent utiliser le logiciel nécessaire. Je sépare les documents de travail. Je n’ai que quinze élèves qui feront la tâche en entier. Deux auront droit à du temps supplémentaire, une mesure d’adaptation choisie en plan d’intervention. Les trois autres voient leur tâche réduite. Au lieu de 150 mots, c’est 75 mots. Ils sont évalués dans un niveau inférieur dans le bulletin. C’est une modification choisie pour le plan d’intervention aussi. Je devrai aussi corriger différemment. Par exemple, si dans leur niveau, ils n’apprennent pas le verbe avoir au passé composé, je ne peux pas leur mettre une erreur. Je dois bien connaître ma progression des apprentissages pour évaluer convenablement.

À la dernière période, ce sont les ateliers. Chaque élève a un atelier à faire chaque jour. Quatre élèves en français, quatre élèves en mathématiques, quatre élèves en univers social. Avec les quatre autres, je fais du soutien personnalisé. On revient avec ce qui été vu précédemment, on fait des entrevues de lecture, des tests. Pendant ce temps, j’ai des dizaines d’élèves qui lèvent la main pour se faire corriger, pour une question ou simplement pour me dire qu’ils m’aiment ou me trouvent belle.

« Simplement pour me dire qu’ils m’aiment ou me trouvent belle. » Pas simplement. Plutôt heureusement. Parce que c’est ça ma paie. Malgré cette journée difficile (qui est isolée, il faut se le dire, ce n’est pas comme ça TOUS LES JOURS), je trouve quand même la force de leur sourire, de leur dire qu’ils sont bons, qu’ils sont capables, qu’ils sont des champions. Parce que ce n’est pas facile pour eux non plus tout cela. Malgré tout, je ne me verrais pas faire un autre métier. Je débute dans la profession, je n’ai pas vécu le plus difficile encore. Toutefois, je les aime d’un amour infini mes élèves, même s’ils me créent parfois de grands questionnements. Ma devise en enseignement : Un élève à la fois.

On constate à travers mon texte qu’il manque d’aide et de soutien dans les classes pour des raisons totalement hors de mon contrôle. Donc avant de critiquer les enseignants et leurs élèves, je vous invite à passer une journée dans une classe, primaire ou secondaire. Vous verrez que ce n’est vraiment pas ce que le gouvernement a comme vision d’une classe.

Stéphanie Parent

Une histoire de cancer et d’implants mammaires

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Lorsque j’étais âgée de vingt ans, ma mère a eu le cancer du sein. Je peux encore me rappeler le moment où elle me l’a annoncé ; elle pleurait à chaudes larmes et certains mots m’ont littéralement marquée : « J’ai le cancer du sein et je n’ai jamais eu de seins… »

Bien sûr, la grosseur n’a aucun rapport, mais je crois qu’elle avait toujours eu un complexe vis-à-vis ses seins et BOUM ! La vie avait décidé de viser cette partie exacte de son corps. Ce qui je crois, l’a blessée encore plus.

Alors moi, du haut de mes vingt ans, je tentais d’accepter cette nouvelle réalité. Ma grand-mère du côté paternel avait eu le cancer et voilà que c’était au tour de ma mère. Moi qui n’étais pourtant pas complexée par mes seins, une fois tous les traitements de ma mère terminés, j’ai décidé de me payer des prothèses mammaires. Je me disais : avant d’avoir le cancer du sein et bien au moins, j’aurai eu des seins !

Donc, je fête mes vingt-et-un ans en signant un prêt à la banque pour « rénovation » (j’avais un petit condo et dans le temps, nous ne pouvions pas emprunter pour la chirurgie plastique). Ma mère ne comprenait pas ce choix. Elle n’a jamais vraiment su qu’indirectement, c’est elle qui m’avait poussée à faire ce choix.

À ce jour, je peux vous dire que je n’ai jamais été spécialement fière de mes seins. Je n’ai jamais mis de décolleté à outrance simplement pour montrer que j’ai des seins. Ils sont bien là, mais je ne les remarque pas, exactement comme avant la chirurgie. Je dois spécifier qu’après trois enfants allaités, ils paraissent vraiment naturels ! Ironie du sort, c’est le seul endroit sur mon corps où j’ai des vergetures. Mais cette partie de mon corps ne m’a jamais réellement préoccupée.

Ce qui me dérange dix ans plus tard, c’est que je dois aller faire faire un entretien si je peux m’exprimer ainsi. Les sacs d’eau saline seront à changer et maintenant, avec mes merveilleux enfants, c’est la dernière chose au monde sur laquelle je veux investir. Parce que mon corps, je n’en ai que faire. Avec cet argent, je pourrais faire un voyage mémorable avec ma progéniture ou bien refaire ma cuisine qui tombe en ruine.

Mais je dois prendre soin de moi pour ma progéniture. Et si cela veut dire que je dois réinvestir dans mes implants pour garder la santé et bien malheureusement, je le ferai. Mais je repousse sans cesse le fameux rendez-vous médical qui me dira si je dois repasser sous le bistouri ou non.

Est-ce que je regrette mes prothèses ? Oui et non à la fois. Je regrette de devoir débourser un tel montant sur moi quand ma famille aurait pu en profiter. Mais d’un autre côté, je ne regrette pas parce que je suis bien dans ma peau. Peut-être n’aurais-je pas eu cette belle confiance en moi sans mes implants. Peut-être aurais-je été complexée. Qui sait ?

Sans oublier que maintenant, j’ai une charmante petite fille. Je suis censée lui dire quoi lorsqu’elle sera complexée ? « Tu es belle comme tu es. » « La beauté est dans la différence. » Je crois en toutes ces choses, vraiment. Et pourtant, je ne peux même pas prêcher par l’exemple sur ce point.

Bref, j’enseignerai à ma fille que peu importent ses choix, il faut simplement avoir confiance en soi. Et surtout ne pas vivre avec des regrets, simplement.

 

Eva Staire

 

Quand supermaman accroche sa cape

Je suis fatiguée ces temps-ci. Changement de saison ? Peut-être

Je suis fatiguée ces temps-ci. Changement de saison ? Peut-être bien ! Tout ce que je sais, c’est que mon niveau d’énergie est bas, très bas. Les nuits ne sont plus assez longues. Les matins viennent beaucoup trop vite. Les fins de semaine sont une bénédiction. Je traîne de la patte.

Je voudrais pouvoir prendre un bain chaud, une coupe de vin et un bon livre m’accompagnant. Un bain sans interruption. T’sais celui où personne ne vient te rejoindre ou quand tu finis à quatre dans le bain sans trop savoir comment c’est arrivé. Ou quand personne ne vient faire son numéro deux, question d’embaumer ton moment de paix.

J’ai envie de ranger ma cape d’infirmière. Ne plus avoir à gérer le Tylenol de celle qui fait de la fièvre, l’antibio de celle qui a un streptocoque ou les pompes de la dernière qui bronchospasme à tout vent. J’ai pas envie de sortir le thermomètre aux quinze minutes parce qu’il y en a toujours une qui est bouillante au toucher.

J’ai envie de ranger ma cape de ménagère. Ne plus avoir à faire le ménage. À ramasser tout ce qui traîne dans la maison. J’ai envie d’oublier les paniers de vêtements sales qui débordent ou ceux de vêtements propres qui attendent depuis trop longtemps que je les plie et les range.

J’ai envie de ranger ma cape de cuisinière. Ne plus avoir à prévoir les repas de la semaine, pour finalement me rendre compte le moment venu que j’ai pas du tout le goût de manger ça. J’ai pas envie de consulter tous les sites de recettes possibles pour trouver de nouvelles idées et me rendre compte qu’il me manque toujours un ingrédient et qu’il faudrait que je passe à l’épicerie.

J’ai envie de ranger ma cape de secrétaire qui gère l’emploi du temps de tout le monde. Qui appelle pour les rendez-vous chez le docteur, l’optométriste, chez le chiro, à l’école, etc. Celle qui doit ensuite remanier son horaire pour honorer chacun de ces rendez-vous.

Je suis cette supermaman qui a juste besoin d’un petit moment à elle. Un pur moment de solitude, que certains qualifieraient d’égoïste (« Tu as voulu des enfants ben c’est ça… ») Me louer une chambre d’hôtel just for me. Toute seule une fin de semaine complète à prendre soin de moi, juste de moi.

Une fin de semaine pour accrocher toutes mes capes pour ne devenir que moi.

Et revenir à la maison et me rendre compte à quel point tout le monde m’a manqué…

Mélanie Paradis

Les rôles…

Je lisais des échanges « entre femmes » qui parlaient des rel

Je lisais des échanges « entre femmes » qui parlaient des relations « belle-mère et bru » et « belle-mère et gendre »… Ouf! Y’en a qui ne l’ont pas facile! Sans oublier certains beaux-pères qui ne donnent pas leur place!

Nous élevons nos enfants au mieux de nos capacités, pour en faire les adultes de demain. Responsables, aimants, compréhensifs, humains, performants… Bref, on veut qu’ils soient heureux. Nous les avons choyés, bouchonnés, soignés et encore bien des choses. Les premiers amours, nous les avons vus naître, avons essuyé les larmes des premières peines et déceptions. Avons encouragé les efforts, félicité les réussites. Nous avons aussi beaucoup grondé, établi nos limites et sommes sévèrement intervenus à d’autres moments.

Mais, sérieusement, sauf si la personne maltraite d’une façon ou d’une autre notre progéniture et nos petits-enfants, à QUEL MOMENT avons-nous le droit de nous imposer dans leur vie et de nous immiscer contre le ou la conjointe que notre enfant a choisi(e)?

Où est-il écrit que nous avons le droit de veto pour leur faire des remarques, leur imposer nos visions sur leur façon d’élever LEURS enfants?

Rappelez-vous, belles-mamans, beaux-papas… COMMENT RÉAGISSIEZ-VOUS lorsque VOUS étiez la bru et le gendre?

Autres temps, autres mœurs… évidemment. Il y a d’une génération à l’autre des changements que les plus âgés, parfois, peinent à envisager.

Pour ne donner que quelques exemples :

De nos jours, nous attachons EN TOUT TEMPS les enfants dans la voiture (même si c’est « juste pour un coin de rue »).

Ils portent TOUJOURS leur casque de vélo (même si nous, on a survécu).

Ils ne mangent PAS de viande hachée crue lorsque nous préparons les galettes (même si je me rappelle combien c’était bon avec du sel!)

Le bain glacé pour faire descendre la fièvre est à proscrire (oui, les soins médicaux aussi ont changé, évolué).

Les commentaires sur l’autre, cette personne qui partage la vie de votre enfant, ne sont pas adéquats en général, pas nécessaires et surtout… à moins que votre enfant vous pose la question : pas de vos affaires!

PAR CONTRE, il y a beaucoup de choses que vos enfants, leur amoureux ou leur amoureuse et vos petits-enfants aimeront toujours venant de votre part :

Les câlins, les rappels d’anecdotes heureuses, votre présence dans l’amour et l’ouverture.

Les beaux-parents, vous l’avez fait votre « travail »; aujourd’hui, il faut profiter, observer et admirer celui-ci. Vous avez eu de beaux enfants qui se bâtissent à leur tour, leur vie. Vous en faites partie, mais avec les limites que votre rôle définit avec eux.

D’une famille à l’autre, les attentes sont différentes. Parlez-en entre vous. Acceptez les décisions des nouveaux parents.

RESPECTEZ leurs limites et règles.

NON, donner du chocolat à petit-homme de cinq ans alors que les parents refusent, ce n’est PAS respectueux.

NON, contredire les parents sur leur décision n’est PAS respectueux, SURTOUT si vous le faites devant les enfants… NON!

Mais vous savez quoi? À vous les couples, les parents qui croient que vos parents vous sont redevables et doivent vous seconder en tout, pour tout… CECI NON PLUS n’est pas un acquis.

Les grands-parents NE SONT PAS vos gardiens, vos gens à tout faire, votre banque.

Le principal, je crois dans toute cette histoire, c’est le respect. Nous avons le droit d’avoir moins d’affinités avec certaines personnes… mais entre nous… nos enfants, nous les aimons tellement. Pourquoi ne pas leur faire confiance dans leur choix? Bien entendu qu’ils peuvent se tromper, mais s’ils sont bien, s’ils évoluent positivement… s’ils sont HEUREUX… en quoi quiconque a le droit d’aller y ajouter son grain de sel? (… sauf si celui-ci est demandé… ça, c’est une autre histoire. De plus, j’ajoute que la fratrie aussi entre dans certaines affirmations… les tantes, les oncles… ne sont toujours pas les parents!)

La clé est et restera toujours : LE RESPECT ET L’AMOUR.

Simplement, Ghislaine

Quand la maladie frappe à l’autre bout du monde

C’est un samedi de printemps, il y a quatre ans. Le

C’est un samedi de printemps, il y a quatre ans. Le ciel gris nous envoie des flocons de neige, comme pour nous rappeler que ce jour est différent. C’est le jour où j’ai pris la décision la plus folle et la plus impulsive de ma vie, la décision la plus sage, la plus humaine, la meilleure des décisions.

Ce jour-là, mon amoureux me laisse devant l’aéroport de Montréal, seule, face à… l’enfer, la peur, la maladie. Mes mains tremblent, les larmes coulent, le cœur me débat. Je viens de laisser mes trois enfants, je viens de planter ma vie là. Je vole au secours de ma maman. Le reste ne compte pas. Comme une automate, je passe la douane, l’embarquement, on contrôle mes papiers. Les passagers me regardent bizarrement : qui est cette jeune femme, seule avec un petit sac, les yeux rouges, complètement déconnectée? Quand l’avion quitte le tarmac et que je vois mon chez-moi s’éloigner, le déchirement entre quitter les miens et rejoindre les miens, quand l’avion monte au-dessus de la neige et des nuages : le soleil éclaire mon âme. Il avait raison mon chéri, je suis capable, je vais affronter ça… Parce que c’est là… C’est maintenant… Je n’ai pas le choix.

Deux jours plus tôt, tel un cataclysme, le diagnostic de leucémie aiguë myéloblastique a tout anéanti autour de moi. Mes repères s’effondraient. La nouvelle m’a été apportée par mon frère. Il m’a dit : « LAM ». Il savait qu’il n’avait pas besoin de me donner plus de détails, il savait que je savais. Pendant deux jours, j’ai pleuré, tout ce qu’il était possible de pleurer. Je ne voulais ni voir ni parler à personne, j’étais pendue au téléphone, avec maman, avec papa. Je leur disais que j’étais là, mais… Je n’étais pas là… J’étais loin… Je les voyais s’effondrer et je ne pouvais rien faire… Je n’avais même pas envie de hurler, rien ne sortait de moi à part des larmes.
Je voyais la maladie, je voyais la souffrance, je voyais la mort, je cherchais l’espoir, je le cherchais dans les mots de ma maman, mais… tout était trop grand, trop fort, trop difficile.

La leucémie venait de me foutre par terre.

Je regardais mes enfants… Que leur dire?

Deux jours d’errance, pas de sommeil, une espèce de survie, l’impression de ne pas être à ma place. C’est mon mari qui m’a donné le feu vert, c’est lui qui m’a poussée à sauter dans un avion. Nous savons que tout est si fragile, nous savons qu’il faut savourer chaque seconde. J’avais l’impression que jamais je n’aurais la force de vivre cela. Mais je savais que je devais y aller, je le savais.

J’ai donc pris un vol le plus rapidement possible vers la France, mon pays, là où sont les miens. Une heure plus tard, je suis en route vers l’aéroport… À peine le temps d’essayer de rassurer ma fille effondrée, à peine le temps de faire un câlin à mes deux gars, j’ai l’impression d’abandonner mes enfants, je laisse tout en plan. Je pars rejoindre mes parents.

Ce jour-là, en traversant l’océan au secours de ma maman, je lui ai donné la force de se battre. Quand la maladie frappe de l’autre côté de l’océan, tout est si terrifiant. Mais ensemble, on est plus fort. L’amour est une arme puissante.

Après des mois de combat, ma maman est maintenant en rémission. Il faut s’accrocher à l’espoir et se dire que dans la vie, rien n’est impossible. Il faut y croire…

Gwendoline Duchaine

Ma mère est une force de la nature…

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Ma mère est devenue veuve lorsque j’avais un an et demi. Elle se retrouvait avec deux bébés, seule à nous élever. Malgré sa peine incroyablement profonde, elle a réussi à nous déménager près de sa famille et à prendre soin de nous.

 

Je n’ai pas grandi avec un père, mais je n’ai jamais manqué d’amour. Je me suis toujours sentie aimée. Nous n’avions pas de richesses; d’ailleurs de ce côté, ma mère sait faire des miracles. Je ne me suis jamais non plus sentie moins bien nantie que mes amis. Elle a toujours tout fait pour nous. Elle a été mon père et ma mère. C’est une femme qui représente très bien, parfois trop, le don de soi. Elle est d’une générosité incroyable. Elle est la personne qui écoute le mieux sur cette planète. Sans te juger, sans arrêter de t’aimer.

 

Elle a survécu à la mort de son mari et plus tard, à celle de son fils. J’ose à peine imaginer ce que cela peut être pour une mère de perdre son enfant. Lorsque ton enfant choisit de mettre fin à ses jours, alors là, comment passer au travers? La douleur me tenaille juste à y penser. Mais encore là, elle s’est relevée et a continué. On a vécu des deuils très différents. Je lui en ai fait voir de toutes les couleurs à cette époque. Mais jamais elle ne s’est effondrée.

 

Ma mère, c’est aussi une Superwoman. Elle n’a pas attendu après un homme pour s’établir. Elle va chercher ce dont elle a besoin. Elle est tendrement appelée « la BM » par son gendre. Elle est Madame Bricole, elle répare tout ce qu’elle peut. Elle cuisine le meilleur bœuf aux légumes de la terre. Elle a cousu plus qu’à son tour. Elle entretient son terrain et sa maison elle-même. Il n’y a rien à son épreuve!

 

Ma mère est la meilleure accompagnatrice de l’humain que je connaisse. Si tu ne vas pas, elle est la meilleure à qui parler. Si tu es malade, c’est la meilleure infirmière que je connaisse. Si tu as besoin d’aide, elle est toujours présente. Elle a aussi accompagné dans la mort tellement de gens qu’elle a aimés. Mais malgré sa propre souffrance, elle affiche présente. Elle est l’Amour même.

 

Ma mère est une femme toute petite, toute mince, tellement douce et qui semble toute fragile. Ne vous laissez pas tromper, car en fait ma mère est… une force de la nature!