Archives avril 2017

Doit-on apprendre à aimer à nos enfants?

Les médias relatent des histoires toutes aussi horribles les unes q

Les médias relatent des histoires toutes aussi horribles les unes que les autres. Comme si les horreurs conjugales faisaient partie intégrante du quotidien des derniers temps. À la suite de ces drames, je lis dans les médias à propos de la question de l’enseignement de l’amour aux enfants et des façons d’aimer et de bien aimer (à lire : le très bon éditorial de Patrick Lagacé dans La Presse+). Même le gouvernement se pose la question d’un plan d’action sur les violences conjugales, comme s’il s’agissait d’une épidémie. Est-ce qu’il a fallu encore plus de victimes pour qu’on s’interroge?

En tant que parents, doit-on apprendre à nos enfants à AIMER? Ils connaissent l’amour à travers nos yeux, ceux de leurs grands-parents, leurs amis, mais comment décrit-on l’amour avec un grand A? Ce sentiment puissant, qui nous prend aux tripes, qui peut être difficile à gérer, à comprendre, à maîtriser… Les enfants voient les signes d’amour : des baisers, des caresses à travers les adultes, les films, les histoires. Mais jamais on n’explique le sentiment, invisible, intangible et pourtant essentiel à toute vie humaine. Ils voient aussi des gens qui disent s’aimer, mais qui se disputent. Vos enfants ont été témoins de vos querelles de couple; comment leur dire que l’amour, c’est aussi d’affronter ses différences, d’assumer ses choix et de faire des erreurs?

Non, l’amour ce n’est pas toujours rose, toujours beau. Aimer, c’est respecter l’autre et c’est souvent difficile. C’est parfois renoncer à soi-même, à son propre bonheur, pour le bonheur de l’autre. Boucar Diouf parle de l’égo. Oui, c’est l’égo qui tue l’amour. Ne pas vouloir perdre la face, ne pas vouloir être blessé, vouloir avoir le dernier mot. Comme si l’amour se jouait sur un champ de bataille à coups de mots blessants, de crises de jalousie, de coups bas, de textos enragés ou pire encore, de poings levés, d’actes irréversibles.

Vous souvenez-vous de votre premier amour? De votre première peine d’amour, comme si le ciel venait de vous tomber sur la tête? Vous vous en êtes remis, car le temps fait bien les choses. Mais comment un enfant, un adolescent peut-il comprendre ce qui se passe en lui si on ne lui en a jamais parlé? Il est temps de démystifier ce sentiment ambivalent. Oui, ambivalent. J’ai toujours pensé que la détresse et l’amour étaient si proches. La personne aimée est souvent mise sur un piédestal, mais inévitablement, elle nous déçoit, elle tombe de son palais doré qu’on lui a créé. Alors, le sol s’effondre sous nos pieds. C’est le chaos. Aimer une personne, c’est accepter de la laisser partir, accepter ses défauts, accepter qu’elle ne nous appartient pas. L’amour, c’est lâcher prise.

Il est temps d’apprendre à nos enfants à AIMER. Aimer est la plus belle chose au monde, c’est un cadeau merveilleux, une aventure à deux formidable. L’amour, c’est la vie!

Gabie Demers

Mon côlon ô combien irritable

Une des affaires désagréables qui m’arrive fréquemment est d’avoir l’air d’être huit moi

Une des affaires désagréables qui m’arrive fréquemment est d’avoir l’air d’être huit mois enceinte. Déjà que je n’suis pas bâtie sur un frame de chat, je n’ai nullement besoin de simuler cacher un ballon sous mes chandails. Ce problème, il s’appelle le syndrome du côlon irritable (SCI).

Je ne suis pas médecin, mais sous prétexte que j’en souffre depuis presque 10 ans, que mon père en a souffert presque toute sa vie et que je soupçonne que le côlon de ma trois ans soit la raison de ses cacas mous, je t’en passe un papier que je sais de quoi je parle ! En gros, le SCI est un trouble médical qui affecte la partie inférieure du tube digestif, sois l’intestin grêle et le gros intestin.

Parce que j’ai des troubles gastriques, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai interrompu mes journées de travail, où j’ai annulé ma présence à un événement et où j’ai préféré me blottir dans mon lit avec mon pad de chaleur au lieu d’aller jouer au parc avec mes enfants. De ce fait, avril étant le mois de la sensibilisation au syndrome du côlon irritable, il va sans dire que j’ai sauté sur l’occasion quand on m’a approché pour tester les probiotiques Align® et écrire sur mon expérience. Vous savez ben’trop combien j’aime parler des sujets qui font grimacer les gens ! 💩

Là, je m’apprête à vous parler de caca pis c’pas sexy, je le sais. On joue à un jeu : imagine ton acteur ou ton actrice fétiche, celui ou celle qui te fait vibrer en d’dans, qui te donne chaud. Pardonne-moi, mais je vais casser ta belle image mentale de votre balade main dans la main sur la plage, en te disant ben frette de même que ta personne fétiche, elle fait caca. Des fois, elle fait caca mou et d’autres fois, elle est constipée. Tout le monde fait caca. Fak, on en revient, OK ?! Ainsi, les symptômes du SCI peuvent se traduire comme suit :

  • Des douleurs et des crampes au ventre, qui disparaissent souvent avec l’évacuation de gaz ou de selles.
  • De la constipation ou de la diarrhée, parfois en alternance.
  • Des ballonnements et des flatulences (les pets pis moi, on ne fait qu’un).
  • Une « activité intestinale » bruyante (borborygmes).
  • Un besoin parfois urgent d’aller à la selle.
  • Une sensation d’évacuation incomplète des selles.
  • Du mucus dans les selles.

Ça n’sonne pas cool, hein ?!

En règle générale, j’suis en bonne santé. Je ne fume pas, je n’ai pas touché une goutte d’alcool depuis 14 mois et je ne prends aucune drogue. Cependant, ma flore intestinale pis moi, nous ne sommes pas ben ben amies. Je dois souligner que je l’ai négligée un peu depuis les dernières années, donc je la comprends de me faire souffrir une fois de temps en temps (lire ici quotidiennement !). Une belle flore intestinale gentille et saine peut facilement être affectée par les rebondissements de la vie : un régime alimentaire, des changements de routine, un voyage ou notre cher compagnon des temps modernes, EL’STRESS.

Il y a quelques mois à peine, j’étais au boulot et j’avais du sang et du mucus dans mes selles en plus d’un terrible mal de ventre. Mes collègues m’ont supplié d’aller à l’urgence et en arrivant là-bas, j’ai hurlé ma vie quand le doc s’est mis à me tâter la bedaine. Conséquemment, on m’a envoyé faire une échographie et une radiographie. Lorsque les résultats sont sortis, on m’a amenée devant l’écran blanc où étaient étalées les photos de mes entrailles… et où une vingtaine de médecins et d’infirmières étaient plantés, sans mots. Le gastroentérologue s’est mis à m’expliquer DEVANT TOUT LE MONDE qu’il n’avait jamais vu un intestin aussi bloqué que l’mien. Genre, j’aurais pu me noyer dans mon caca. No wonder que mon côlon est irrité !

Lorsque la honte et le cirque ont quitté la pièce, le doc m’a expliqué que je devais manger plus de fibres, faire attention à mon alimentation en général, réduire le stress, faire de l’exercice et prendre des probiotiques. Finalement, j’suis repartie à la maison avec un p’tit papier aide-mémoire, où c’était écrit en pattes de mouche de médecin « Align® ». Ça m’avait grandement aidé pendant les semaines qui ont suivies.

Si je peux vous recommander une deuxième affaire, ce serait d’aller consulter votre médecin. Il vaut mieux prévenir et savoir ce qui se passe dans notre corps, puisqu’on en a rien qu’un après tout. Pour ma part, ce billet m’a aussi rappelé que je devais prendre rendez-vous pour une nouvelle coloscopie. Ça, ce n’est pas le plus beau film que vous verrez dans votre vie (genre, se voir l’intérieur de l’intestin sur une mini-TV en noir et blanc datant des années ’50, le tout sous sédation), mais ce sera le plus important.

En tant que mère de deux enfants, entrepreneure névrosée, épouse dévouée, amie absente, mais aimante, j’n’ai carrément pas le temps de vivre une minute de plus avec les soucis gastriques qui me suivent depuis trop longtemps. À partir de là là, maintenant, je recommence à faire attention à moi. À être douce avec moi-même et à donner à mon corps, tout l’amour qu’il mérite.

Aujourd’hui, j’écris peut-être ce billet en tant que messagère rémunérée de Probiotique Align®, mais je vous assure que si je ne croyais pas en ce produit, je ne serais pas ici pour vous en parler #expérimentéeduprobiotique

J’vous laisse, ça sonne à la porte. C’est probablement ma caisse de produits qui arrive !! Je vous reviens dans un mois pour vous raconter mon expérience. Pis toi ma belle Flore, attache-toi serrée parce que tu t’apprêtes à rencontrer la bactérie probiotique la plus magnifique qui soit : la Bifidobacterium longum de sous-espèce infantis 35624, unique à Align®.

Prout. S’cusez-là.

Les parents ont toujours tort (jusqu’à ce qu’ils aient raison)

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Maman, j’ai décidé de prendre soin de moi. Je bois plus d’eau, je bouge plus, je mange mieux. Je veux être en santé et bien dans ma peau.

─ Super! Et qu’est-ce qui t’a décidé?

─ Dans les cours à l’école, les profs nous ont parlé de l’importance d’avoir une bonne hygiène de vie et d’avoir de bonnes habitudes alimentaires.

─ Et en quoi c’est différent de ce que tes parents essaient de t’enseigner depuis treize ans?

─ Ben… euh… ça ne vient pas de vous autres, faque c’est comme plus vrai?

 

Au moins, ma fille a l’honnêteté d’admettre le non-sens de cette maladie qui attaque tous les enfants, peu importe leur âge : la vérité est toujours plus difficile à accepter quand elle vient des parents. Bah, je me dis que l’important, c’est que ma fille mette finalement en pratique les habitudes qu’on essaie de lui inculquer depuis sa naissance. Le plus beau, c’est qu’elle dort mieux maintenant (combien de fois lui ai-je dit qu’en bougeant plus et en s’hydratant suffisamment, elle se donnerait des chances de vaincre son insomnie chronique?), qu’elle est d’humeur plus stable, qu’elle trouve l’énergie qu’elle cherchait pour faire progresser ses projets. Du renforcement positif naturel.

 

Quand les enfants étaient plus jeunes, il m’arrivait de cuisiner avec ma mère pour congeler des repas faits d’avance. Si je disais aux enfants que j’avais préparé le pâté au poulet, c’était bof. Ils levaient le nez sur le repas, voulaient manger autre chose. Mais si je disais que c’était grand-maman qui l’avait fait, ah! Ben! Là! Ça devenait le meilleur pâté au poulet du monde! Ils ont fini par comprendre que maman ne mettait pas de poison dans les repas et je mérite maintenant le titre de meilleure cuisinière du monde, mais ça a pris du temps! Tout est question de perception…

 

─ Maman, ce livre-là est vraiment le meilleur de la Terre! J’aurais tellement aimé le découvrir plus tôt!

─ Euh… c’est pas le livre dont je t’ai parlé l’année dernière? Et tu m’avais dit que ça avait l’air poche.

─ Ouin… mais là, c’est ma meilleure amie qui me l’a conseillé, c’est pas pareil!

─ En effet, c’est pas pareil. Ça change complètement l’histoire et la façon dont le livre est écrit.

─ C’est pas ce que je veux dire… Tu comprends, là…

Ben oui, je comprends. Je comprends que quand ça vient de maman ou de papa, c’est moins crédible. C’est confrontant. C’est automatiquement poche. Tandis que tu n’as pas à défier l’autorité de ton amie pour couper le cordon avec ta mère et affirmer ton identité.

 

À la longue, à force de laisser mes enfants libres de leurs choix et de leurs découvertes « autonomes », j’entends leur discours changer :

─ Maman, j’aimerais vraiment que tu me conseilles pour le livre que j’écris. J’aurais besoin de ton œil critique, parce que je sais que tu vas me dire la vérité.

Ou encore :

─ Maman, quand tu me dis qu’une amie a une influence positive sur moi, je te crois. Je le sais que tu me dis ça pour me faire du bien et parce que tu me connais.

Voilà! Les parents n’ont pas de raisons de mentir à leurs enfants (sauf quand il est question de fée des dents ou de père Noël) ni de les orienter vers des choix qui leur feraient du mal. Ça se peut qu’ils se trompent, mais ce n’est pas intentionnel. Ça se peut qu’ils disent le contraire de ce que leurs enfants pensent ou désirent, mais ce n’est pas pour les faire suer. Ça se peut qu’ils leur conseillent des façons de faire qui les dérangent, mais ça vaut souvent la peine de les écouter. Comme ça vaut la peine de parfois faire à sa tête pour expérimenter la vie par soi‑même.

Et nous, ben, on continuera à dire à nos enfants ce qu’on pense et ce qu’on ressent. On continuera à les guider vers ce qui est bien et bon pour eux, et à accepter qu’ils prennent leurs propres décisions. On les aime assez pour ça!

 

Nathalie Courcy

Être l’idole de quelqu’un

Ça y est, c’est fait : je suis l’idole de quelqu’un! Oui, ou

Ça y est, c’est fait : je suis l’idole de quelqu’un! Oui, oui! Ce soir, en révisant l’examen d’écriture de mon fils, j’ai découvert que j’étais son idole… Sujet d’écriture pour la 2e étape de sa deuxième année du primaire : Décris-moi ton idole. Un petit velours et une petite tape sur l’épaule pour me rappeler que j’ai probablement fait un bon boulot de maman depuis sa naissance.

Mais être l’idole de son enfant, ça veut dire quoi au juste, Zach? Je suis fière de toi et d’être ton enfant, m’a-t-il dit. On passe beaucoup de temps ensemble et j’aime faire la cuisine avec toi. Hey boy… Moi qui avais l’impression de ne pas avoir assez de temps à lui accorder… Toujours occupée avec le travail, le ménage, le lavage et les transports pour les autres enfants de la famille. Ça m’a permis de constater que le temps accordé à mes enfants n’a pas besoin d’être long pour être significatif pour eux. Ce sont les petites activités de la vie quotidienne où on implique les enfants qui les marquent de façon significative, et ce, au fils de années.

Alors, attention chers parents : si vous voulez devenir « l’idole » de vos enfants, plusieurs options d’activités s’offrent à vous! Cinéma popcorn et piquenique au salon, jeux d’eau avec arrosoir et ballounes d’eau à l’extérieur, jouer aux cartes sur le grand lit de papa et maman (surtout au jeu du trou de cul), bataille de neige et guerre de forts, cabanes avec divans et couvertures, guerre de coussins, jouer à Just dance sur la Wii… Bon, j’avoue que la plupart du temps, je sirote mon café pendant que les enfants s’amusent. Malheureusement, ça ne dure pas très longtemps… La chicane est au rendez-vous chaque fois… ou presque. Ça prend toujours une éternité pour choisir un film, il y en a toujours un qui arrose l’autre dans le visage avec l’arrosoir ou qui défait le fort de neige du plus petit, sans oublier que tout le monde veut sa grande chambre dans la cabane en couverture et que le perdant au jeu de cartes ne veut jamais être le « trou de cul »… Oui, chez nous le jeu du « trou de cul » est devenu le must des jeux de cartes… un peu trop même! Alors, l’idole de Zach finit souvent par se fâcher et siroter son café froid après être intervenue à mille reprises dans leurs nombreuses chicanes.

La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que malgré les chicanes, les enfants sont toujours heureux de passer du temps entre eux et de suggérer de nouvelles activités. Alors, sincèrement, l’objectif n’est pas de devenir l’idole de nos enfants, mais plutôt un modèle de parents impliqués dans leurs activités. Les possibilités d’activités sont infinies et tout le monde y met sa touche personnelle selon l’âge et le nombre d’enfants dans la maisonnée.

 

Amélie Roy

Pain aux bananes sans lactose

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J’ai découvert dans les dernières semaines que ma fille a de la misère à digérer le lactose. Elle n’est pas intolérante au lactose, mais depuis que je minimise la quantité de lait dans son alimentation, son ventre va beaucoup mieux. Par conséquent, j’ai décidé de commencer à faire quelques recettes sans lactose.

 

Pain aux bananes sans lactose

 

Ingrédients :

  • 1 tasse de farine tout usage
  • 1 tasse de farine de blé entier
  • 1/3 de tasse de cassonade
  • 1 c. à thé de bicarbonate de soude
  • 1 c. à thé de cannelle
  • 1 pincée de gingembre moulu
  • 3 bananes mûres
  • 1/2 tasse de compote de pommes
  • 1 c. à thé de vanille
  • 2 œufs
  • 1/4 de tasse d’huile végétale

 

Préparation :

Mettre le four à 350 °F.

Dans un bol, mélanger tous les ingrédients secs.

Dans un autre bol, écraser les bananes et introduire la compote de pommes, la vanille, les œufs et l’huile.

Ajouter les ingrédients secs au mélange humide et bien mélanger.

Verser le mélange dans un moule à pain.

Cuire au four environ 65 minutes ou jusqu’à ce qu’un cure-dent inséré dans le milieu du pain en ressorte propre.

 

Pour une version « maman se lâche lousse », on ajoute des pépites de chocolat au mélange. Quand le pain est cuit, on beurre notre tranche d’une bonne couche de beurre d’arachide. C’est vraiment bon! Je m’aventure même à dire que ça goûte un peu les Reese’s…

 

*Vous avez une envie soudaine de manger un pain aux bananes, mais vous n’avez pas de bananes mûres? Vous n’avez qu’à mettre vos bananes dans le congélateur pour une ou deux heures et elles seront parfaites.

 

Valérie Legault

 

Quand Radulov me remplace…

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19 h! Voilà, c’est la fin. Mon chum est assis sur le bord du divan, bière à la main. Il écoute Ginette chanter l’hymne national, la main sur le cœur.

 

Et là, plus rien ne compte. Son audition devient sélective. Il ne répond qu’au son de la TV qui diffuse le match. Il commente le match, il grogne et crie lorsque finalement le Canadien finit par trouver le fond du filet (NOOOONNN! Je parle comme le commentateur du match!) Je finis par lui rappeler que les joueurs ne l’entendent pas lorsqu’il leur crie des encouragements. Il m’envoie valser (j’ai choisi un joli mot, car ce n’est pas celui-là qu’il a utilisé).

 

La TV est devenue sa meilleure amie. Il oublie qu’il est père. L’heure du dodo est là. Il embrasse les enfants machinalement et rapidement. Il ne doit rien manquer. Je fulmine intérieurement. Je me tape la routine du dodo toute seule. Je ne lui demande pas de m’aider, il expédierait le tout sans trop de ménagement.

 

Les filles sont enfin couchées. La dernière fait des siennes. Elle a envie de pipi. Je la recouche. Il y a des bruits dans sa chambre. Je la rassure et la recouche. Elle a soif… Je regarde papa. Soit il ne l’a vraiment pas entendue (même si la voisine est venue chez nous pour lui donner de l’eau), soit son audition est vraiment sélective (je place mon vote ici).

 

J’essaie de lire. J’en peux pu de l’entendre. Il devrait prendre la place de Marc Bergevin, au nombre d’échanges qu’il effectue pendant le match. Je relis la même page depuis dix minutes. Dérangée à coup de : Check chérie le crisse de beau but! » « Ostie check ça! Il aurait dû être puni! » CHECK CHECK CHECK.

 

Je m’en fous. J’aime pas le hockey. J’aime le football moi. Tellement un plus beau sport.

 

Je décide d’aller me coucher. Je ferme la porte pour atténuer la voix de l’homme. J’étouffe, je suis pas capable de dormir la porte fermée.

 

Lâche pas, ma belle… La troisième achève. Je prie pour qu’il n’y ait pas de prolongation.

 

C’est fini. L’homme vient me rejoindre. Il chuchote « Dors-tu? » C’est une blague ou quoi! NON! JE DORS PAS. Le Canadien a gagné. Je m’en fous toujours.

 

Bon, je vais avoir la paix demain soir…

 

« Chérie, vas-tu écouter le match des Pingouins avec moi demain soir? »

 

Ostie que j’ai hâte d’être en juillet.

 

Mélanie Paradis

 

 

 

Il était une fois, une princesse nommée Daphné…

Il était une fois, une princesse nommée Daphné. Fragile et jolie,

Il était une fois, une princesse nommée Daphné. Fragile et jolie, elle cherchait le prince charmant qui viendrait la délivrer. Il a surgi, grand et fort, pour la secourir et la protéger. Il l’aimait profondément, sa princesse. Si bien qu’un jour, il lui a enlevé la vie.

Daphné

Ce texte n’est pas un témoignage personnel. Il est simplement inspiré du drame survenu à Saint-Hilaire il y a quelques semaines. Le père de cette jeune fille et sa conjointe étant des connaissances de mon entourage, cette tragédie m’a particulièrement touchée.

Même si je les connais très peu, je peux me faire une bonne idée de leur chagrin et de leur vie qui s’est fracassée en miettes, le 22 mars. J’ai aussi une pensée et surtout, une bouffée d’amour pour le frère et la sœur de Daphné. Comment explique-t-on une telle calamité à des enfants?

Comme j’ai suivi l’affaire avec attention, je suis tombée sur le magnifique article de Patrick Lagacé dans La Presse (voir le lien ci-dessous). Ce dernier se demande si on parle suffisamment d’amour avec nos enfants. Ma réponse à cette question est non.

On présente souvent l’amour à nos enfants comme un conte de fées. On n’a qu’à penser à Blanche Neige et les sept nains ou à La belle et la bête. De jolies robes et des personnages attachants viennent embellir le tout. Présenter l’amour aux enfants de façon féérique est une bonne chose et bien sûr, lorsque l’amour en est à ses premiers balbutiements, il est léger et grisant.

Cependant, il faudrait écrire une suite. Ce second tome s’adresserait sans doute plus aux adolescents et adolescentes en quête d’amour. On expliquerait alors que l’amour est fait de petites et de grandes concessions, qu’il s’use sur les bancs du quotidien et qu’il se perd dans les horaires trop chargés.

Dans la vie de tous les jours, Elsa et Anna perdent un peu de leur magie et Aladdin devient un peu moins romantique. Il faut soigner et cajoler l’amour pour le faire durer. Il ne faut surtout pas le tenir pour acquis.

Il faudrait ajouter un troisième tome, dans lequel on expliquerait aux jeunes et moins jeunes que si l’amour peut vous transporter au septième ciel, il peut aussi vous blesser jusqu’au tréfonds de l’âme quand il meurt. Il peut vous donner des ailes à sa naissance, mais vous broyer les tripes lorsqu’il s’éteint. On a alors le sentiment de mourir avec cet amour et de n’être plus rien.

Blessée, la Princesse au Bois dormant peut vite devenir fragile et vulnérable, ou encore se transformer en méchante Cruella. Quant au prince charmant, il peut se changer en tout petit crapaud ou muer en dangereux dragon.

Finalement, il serait primordial que cette série de contes se termine en insistant sur ces propos : les peines d’amour finissent par guérir, et laisser partir quelqu’un qu’on aime est un geste d’amour en soi. Tout comme l’indique Patrick Lagacé dans son article, il faut du temps et rien d’autre.

Les jeunes doivent savoir que même si on a l’impression de mourir lorsque l’amour nous quitte, on en sortira plus fort. Une fois la douleur apaisée, on revit, et ceci, sans avoir besoin du baiser glorieux d’un Shrek.

Pour ce qui est de princesse Daphné, aucun prince charmant ne viendra la réveiller… malheureusement. Toutefois, du haut de son ciel, elle veillera sans doute sur un tas de fillettes pour que leur conte de fées se termine par :

Elles vécurent heureuses et eurent… beaucoup d’enfants droits au respect et à la dignité.

Pour l’amour de vos enfants et de toutes celles qui, comme Daphné, ont perdu la vie au nom de l’amour; PARLEZ-LEUR D’AMOUR!

En terminant, je souhaite mes condoléances les plus sincères, mille condoléances et tout autre sentiment de paix et d’amour aux proches de Daphné Boudreault.

Isabelle Lord

Voici le lien pour lire le texte de Patrick Lagacé dans La Presse

http://plus.lapresse.ca/screens/2dde3bcc-0151-4dbd-acb8-dd6ba3f35785%7C_0.html

 

40 ans et tous mes souhaits!

Dans quelques mois, je toucherai à la quarantaine. C’est juste un

Dans quelques mois, je toucherai à la quarantaine. C’est juste un chiffre, mais pour moi, c’est une occasion de célébrer. Je ne suis pas du genre à attendre d’avoir la bénédiction de je ne sais pas qui pour célébrer la vie et le temps qui passe.

Quand mon mari a eu trente-quatre ans, je voulais le fêter. Lui qui ne trippe pas à l’idée d’être le centre de l’attention, m’a dit « Ben là, c’est juste trente-quatre ans, c’est même pas un multiple de cinq! » Ma réponse a été convaincante : « Mon père est mort à trente-trois ans. À partir d’aujourd’hui, nos enfants ont un papa plus vieux que mon père ne l’a jamais été. » Touché. On a célébré.

Quand il a eu quarante ans, il était tout aussi intimidé d’être placé sous les spotlights. Devant ses protestations, ses parents lui ont dit : « Tes quarante ans, ce n’est pas juste pour toi qu’on les fête. C’est aussi pour nous qui sommes devenus parents pour la première fois il y a quarante ans. Laisse-nous donc la chance de te dire qu’on t’aime! »

Souvent, Ze fête mémorable (ou non, selon le nombre de bouteilles calées), c’est pour les dix‑huit ans. Le droit de voter, de sortir dans les bars légalement, l’indépendance… Moi, cette journée‑là, je l’ai passée dans le Parc de la Mauricie en canot-camping avec une gang du cégep. Mais vraiment, j’ai été déçue. Je m’étais imaginé que je serais fêtée. Mais non. À mon retour à la maison, j’ai bien reçu quelques cadeaux, des cartes, mais rien de différent des autres années. Maintenant, quand j’ai le goût de célébrer, je m’arrange pour que ça arrive.

J’ai déjà commencé à faire ma liste de ce que je veux pour mes quarante ans. Bien sûr, je veux être entourée d’amis et de ma famille pour ma journée de fête. Je veux me sentir précieuse pour des gens qui sont précieux pour moi. Je veux une journée spéciale-sans-chicanes. Avec un déjeuner au lit. Et beaucoup de câlins. Et de la bonne musique. Pour le reste, carte blanche.

Mais mes quarante ans dureront toute une année, pas juste une journée. Changer de décennie, c’est un bon boost qui me motive à me gâter, à ne pas attendre. Attendre quoi? Que ce ne soit plus le temps? Qu’il soit trop tard? D’avoir des regrets? De ne plus être capable?

J’ai établi une liste qui a la qualité d’être extensible selon mes envies :

–          Ma liste à moi : Première étape : je veux passer du temps avec mon moi-même et avec mon mari pour faire la liste des dix souhaits qui nous habitent le plus profondément. Un genre de reset de priorités pour repartir (ou continuer) sur des bases solides. Pas besoin d’attendre d’être invitée à l’émission de Christine Michaud pour le faire!

–          Publier mon recueil de nouvelles : En 2016, j’ai publié mon premier livre pour la jeunesse: Zoé douée. La moitié d’un recueil de nouvelles patiente dans l’ordinateur, l’autre moitié traîne dans ma tête et dans mes cahiers de notes. D’ici mes quarante-et-un ans, je tiendrai mon recueil de nouvelles dans mes mains.

–          Rencontrer Sylvie Lussier et Pierre Poirier : Ben oui. Je n’ai pas la fibre groupie très développée, mais eux, je les admire depuis l’émission Quatre et demi. J’ai le goût de créer et d’écrire comme eux, avec le sourire aux lèvres et la passion au cœur.

–          Faire une retraite de ressourcement et de création : J’ai besoin de temps pour moi, et j’ai besoin de temps pour créer. Pas juste une heure par jour ou par semaine, là. Un véritable arrêt, une bulle dans le temps.

–          Voyager pour le plaisir : Je voyage au Canada pour mon travail et j’ai déjà enseigné en France. Mais j’ai perdu l’habitude des voyages pour le fun, que ce soit en famille, en couple ou avec mon nombril et mon ombre. J’ai bon espoir qu’une fois le prochain point atteint, nous pourrons recommencer à explorer le monde. Déjà, il y a Vancouver et Los Angeles à mon agenda.

–          Constater que nos enfants gèrent mieux leurs émotions fortes : Nous avons donné au monde quatre enfants merveilleux, hypersensibles, hyper intelligents et hyper-tout. Qui sont têtus en prime. Leurs conflits et leurs sautes d’humeur, c’est ce qui me gruge le plus d’énergie et je préférerais mettre mon énergie ailleurs, genre à jouer avec eux,  plutôt qu’à jouer à la psychoéducatrice.

–          Rencontrer un médium : À quelques reprises, j’ai rencontré des médiums pour jaser avec mes morts. Je leur fais un clin d’œil quand je reçois un traitement de reiki. Je suis due pour leur piquer une vraie jasette, pour voir la vie d’un autre œil.

–          Faire une formation en massage et mon cours de premiers soins en santé mentale : Cette année, comme j’étais seule avec les enfants, j’ai mis un « wo » à toutes les formations. Mais ceux qui me connaissent savent que Nathalie rime avec formation continue. J’ai besoin d’apprendre, de découvrir, de me dépasser. Tant qu’à faire des massages à toute la famille, j’aimerais mieux les faire comme du monde!

–          Me remettre au kayak : En tant que cancer bien assumé, j’ai besoin d’eau pour me sentir en sécurité. J’ai l’intention de faire mon cours de navigation à voile dans les prochaines années, mais en attendant, je me remettrais bien au kayak! Ça tombe bien, la rivière des Outaouais ne coule pas très loin de chez moi.

–          En direct de l’univers : En m’inspirant de l’émission, j’ai demandé à mon conjoint et à ma plus vieille de collaborer avec moi pour faire une liste musicale de plein de tounes marquantes. Ça va de « Mon p’tit porte-clé » qui me rappelle le Burkina Faso à « Let it be » qui jouait pendant mon premier accouchement (et comme ça s’est étendu sur quatorze heures, je l’ai entendue en boucle !) Ça jouera pendant mon party de fête, et j’aimerais utiliser des extraits pour faire un montage photos qui me replongera dans mes souvenirs.

C’est ma liste à moi, une liste bien personnalisée, une liste à laquelle je tiens. Il n’y a rien de mieux que de mettre par écrit ses souhaits et de les partager pour les lancer dans le cosmos et les voir se réaliser. Avec quelques bons coups de pouce de notre part.

Quels sont vos rêves, petits et grands, pour les prochains mois? Pas besoin d’attendre d’avoir vingt, quarante ou quatre-vingts ans pour rêver et s’arranger pour que ça arrive!

Nathalie Courcy

J’ai blessé mon enfant!

C’est l’été, on est au magasin d’artisanat. On a eu l’idé

C’est l’été, on est au magasin d’artisanat. On a eu l’idée de faire de beaux bracelets! Moi qui souhaite que mes filles finissent par oublier cette chaleur accablante, je scrute tous les petits articles qui pourraient leur faire plaisir. Nous payons et sortons de la boutique. La pluie se met à tomber de façon torrentielle. Je mêle la pluie au plaisir : « Courons jusqu’à la voiture. La première arrivée gagne! » J’ai bien l’intention d’arriver la première. Pas pour gagner, mais pour ne pas que mes cheveux frisent (ben oui, je suis fier-pet!) Je suis bien la première, mais je prends mon temps pour refermer ma portière. Grande-fille et mini-fille ne sont pas loin derrière. J’entends une portière se fermer. Je ferme donc la mienne également (ouf, je n’ai pas gagné!). J’entends mini-fille avec une voix complètement en panique crier « MAMAN, MAMAN…. MAMANNNNNN! » Je tourne mon regard vers la gauche de ma portière et je vois…… ses doigts coincés dans ma portière!!!!!!

J’ai coincé la main de ma fille dans la portière……..

Je perds complètement le contrôle de moi-même. Je saute hors de la voiture (mes cheveux ne me dérangent plus du tout) et je prends ma fille dans mes bras. Je pleure, je hurle, j’hyperventile. Je viens de blesser mon enfant. Sa petite main toute douce est rouge et couverte des plis de ma *&? % $! de porte de voiture. Je réalise que je suis à exactement deux minutes de l’hôpital. On fonce vers l’urgence. Je m’en veux tellement. Ma cocotte qui me dit : « Maman, arrête de pleurer, j’ai pas mal! » Je n’en crois rien. Je suis certaine que je lui ai bousillé la main. Grande-fille s’occupe bien de sa sœur en arrière. Elle aura été mon pilier tout au long de cette journée. Son calme et l’empathie qui la définissent si bien auront été un baume sur mon cœur. On arrive à la salle de triage, on avance vers l’infirmière et je dois lui dire…

Je dois lui dire que j’ai blessé mon enfant. Mon égo ne fait plus partie de moi. Tout ce que je souhaite, c’est que ma fille soit prise en charge. Ma fille répète qu’elle n’a pas mal. L’infirmière la manipule et encore, elle ne souffre pas. L’hypothèse de l’adrénaline qui fait qu’elle n’a pas de douleur est soulevée, mais il faut absolument voir le médecin. L’attente commence…

Après deux heures d’attente, mes filles sont à bout. Leur journée bijoux est loin de ce qu’elles espéraient. Je réussis à appeler chéri mari pour lui annoncer que pour garder mes cheveux lisses, j’ai fermé la portière sur la main de sa fille. Il a eu les bons mots pour moi. Pour me réconforter, il est le chef! Je vais à la salle de bain et je vois ma tête, on repassera pour les cheveux lisses. Mes vêtements étant passés à l’orage, ma tête de boule noire blonde, mon mascara qui me sert presque de rouge à lèvres tellement j’ai pleuré. J’ai une mine épouvantable. Mais, j’ai blessé ma fille…

Notre attente durera cinq heures. C’est probablement le temps qu’il me fallait pour moralement me reconstruire. Le nom de mini-fille est prononcé. Le médecin nous accueille et la première chose qu’il dit en me voyant est : « Vous savez madame, j’ai moi‑même coincé la main de mon fils dans la portière de ma caravan. Ce sont des choses qui arrivent, il ne faut pas s’en vouloir pour cela. C’est un accident. »

Ma fille n’avait absolument rien, niet, nada. Il paraît que ma voiture possède de très bons rubber. Je ne la croyais pas lorsqu’elle disait que tout allait bien. J’étais bien trop occupée à me faire le pire procès inimaginable. Rien du tout, tout était intact. Je me suis blessée encore plus qu’elle n’a pu souffrir. J’ai constaté que j’avais été ma pire ennemie du jour. Que j’ai la tendance à être d’une dureté envers moi extrême. Je me suis aimée profondément quelques instants. Nous sommes reparties très tard de l’urgence avec, cette fois-ci, un sourire sur mes lèvres…

Martine Wilky

 

Famille, je t’agrandis, oui ou non?

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Je regarde le linge de bébé qui est tout bien rangé dans les bacs, j’ai la larme à l’œil. Ma tête et mon cœur se livrent toute une bataille ces jours-ci. Une veut revivre les beaux moments de l’étape « nourrisson » et l’autre me rappelle comment c’est difficile. Il y a un mois, j’ai dit à mon chum que je voulais un troisième bébé. Puis là, je recule, j’ai peur et je doute sans arrêt.

 

Je ne sais pas ce qui fera en sorte que ma décision sera claire. Peut-être ne la sera-t-elle jamais. Aurai-je toujours un pincement au cœur à voir de petits bébés? Est-ce que c’est l’ennui du temps qui a passé trop vite qui fait surface ou est-ce vraiment un désir? Est-ce qu’en tant que maman, un jour, on sait que c’est vraiment fini ou il y aura toujours ce souhait d’enfanter à nouveau?

 

Je pense souvent que notre famille est bien comme ça. J’ai deux garçons merveilleux et en santé. Ils sont heureux et je le suis aussi. Je sais que si un troisième petit humain se joint à nous, il aura sa place. Nous nous tasserions dans notre petit confort pour l’accueillir. Nous partagerions notre chaise, nos jouets, mais surtout notre amour. Par contre, quand j’y réfléchis, je pense aux sacrifices que nous devrions faire. Des sacrifices personnels, des rêves qui seront mis sur pause, mais également des sacrifices pour la famille. Ai-je envie de les faire?

 

Je devrais à nouveau m’adapter au fait de travailler et de courir pour que tout soit en ordre avec les enfants. Il y a des jours où je suis déjà si essoufflée, ma tête est tout juste sortie de l’eau. Qu’adviendra‑t‑il si j’ajoute un enfant de plus à l’équation? Est-ce que je croulerai sans pouvoir remonter à la surface ou si encore une fois, je trouverai la bouée qui m’aidera à m’en sortir? De plus, ma patience peut déjà s’enfuir loin, je sais qu’un troisième ne la convaincra pas de rester plus souvent à la maison. Je serais une maman encore plus fatiguée.

 

Les moments de tranquillité se feraient encore plus rares. Aurais-je encore du temps avec moi-même ou en amoureux? J’ai peur que notre vie de couple ne soit plus, qu’elle ne devienne qu’une vie de parents. Qu’en sera-t-il du temps de qualité avec chacun de mes petits minous? Présentement, je peux me permettre d’en avoir avec eux, seul à seul, malgré que parfois, je néglige déjà le plus grand. Puisqu’il est autonome, je le laisse plus souvent « s’arranger » pendant que je gère le terrible two. Après quelque temps, je découvre que lui aussi a besoin qu’on s’occupe de lui, à parts égales. Je n’ose pas imaginer si en plus, je dois partager mon attention avec un mini coco.

 

Mon grand va chez son papa une semaine sur deux, alors je me dis que Félix s’emmerdera peut-être pendant ces semaines-là. Et si Jacob s’éloigne de son petit frère, car il le trouve trop « jeune »? S’ils perdaient leur complicité du moment? Je verrais peut-être, à ce moment, la souffrance dans les yeux de mon cadet. Je me sentirais une fois de plus coupable.

 

Ma logique pense également à l’aspect financier. C’est bien beau l’amour, mais je n’ai plus envie de retourner dans un creux monétaire. Je désire que mes enfants puissent manger à leur faim. Dans mes projets les plus fous, je veux faire découvrir le monde à mes trésors. Leur montrer que la vie ne s’arrête pas ici. Mais à trois, ce rêve reculera, peut-être même devra-t-il s’effacer. Pour un temps, je devrai également changer ma berline pour une minivan, les coûts s’élèveront. Je sais que ce sont des détails, mais quand l’angoisse des finances fait partie de ton quotidien pendant longtemps, tu n’as plus envie de t’y enfoncer à nouveau.

 

Je vais être honnête, j’ai si peur de regretter mon choix de ne plus avoir de bébé. Par contre, je sais que je ne regretterai jamais le fait d’ajouter un membre à notre famille. Je l’aimerai d’amour. Mais, probablement qu’il m’arrivera de vouloir m’évader dans mes rêves que j’aurai laissés de côté. M’imaginer qui je serais si nous en étions restés là. Ces soirs-là la nostalgie me frappera de plein fouet.

 

Si nous arrêtons la machine maintenant, qu’adviendra-t-il si mon chum réalise qu’un seul enfant pour lui, ce n’est pas assez? Si je me réveille un beau jour en me disant que j’ai raté ma chance d’en avoir à nouveau? Le temps aura avancé et j’aurai vieilli. Il sera trop tard.

 

Je ne sais pas qui gagnera cette bataille, je ne sais pas quels arguments auront raison de moi, mais j’ai bien hâte que la tempête se calme dans ma tête.

 

Karine Larouche

 

 

 

 

 

 

 

Je suis une mère sauvage

Non, je n’ai pas été élevée par un ours au beau milieu de la j

Non, je n’ai pas été élevée par un ours au beau milieu de la jungle. Je n’aime simplement pas les grands évènements ni les grands rassemblements. J’angoisse juste à l’idée d’y penser. Je suis bien entourée des miens, c’est-à-dire de mon conjoint et mes enfants.

La plupart du temps, lorsque je suis dans une foule, je me sens extrêmement seule. Que ce soit des connaissances ou bien de parfaits inconnus, je n’ai aucun sentiment d’appartenance. J’observe les gens interagir et bien souvent, tel un film, le temps s’arrête. Le monde m’apparaît au ralenti. Les gens sourient, s’embrassent ou ont de grandes discussions sérieuses et moi, je suis là… mais qu’est-ce que je fais là? Pourquoi suis-je sortie de mon cher cocon douillet? Je n’ai rien à faire ici, moi…

Est-ce le syndrome de l’imposteur? Sûrement, d’une certaine façon. Quoique j’aie lu à ce sujet et je ne m’identifie pas vraiment à la description. Mais toujours le même sentiment, ce détachement total vis-à-vis des autres.

Divers évènements au courant de ma vie m’ont transformée ainsi. Mais jamais je ne me serais doutée que le fait d’avoir des enfants est, en quelque sorte, une obligation à être plus sociable. Que ce soit au hockey, à l’école ou entre mères. Je dois socialiser pour le bien de mes enfants. Et sans même le savoir, mes enfants m’aident à être moins sauvage. Les gens me perçoivent parfois comme une bitch ou une personne hautaine, mais je ne suis rien de cela. Je n’ai simplement aucun intérêt à faire de nouvelles rencontres.

Je n’ai aucun problème à m’exprimer en écrivant ou même en peignant, puisque je suis seule. Mais lorsqu’il faut que je socialise, ouf! Soit je m’exprime tout croche, soit je n’ai aucune affinité avec les personnes présentes, soit mon cœur bat la chamade et je rêve alors de prendre mes jambes à mon cou afin de retourner chez moi! Bref, la plupart du temps, je finis par avoir l’air simplement étrange.

Je ne veux en aucun cas cultiver ce sentiment chez mes enfants. Je les pousse à avoir plusieurs amis, à s’en faire constamment de nouveaux, mais je leur répète par contre de rester eux-mêmes. Nous voyageons, nous avons un horaire d’activités chargé. En aucun cas, je ne pénaliserais mes enfants à cause de mes inconforts.

J’aperçois parfois en mon aîné une petite lueur sauvage le traverser. Contrairement à son frère ou à sa sœur, je peux voir que c’est en lui. Se faire des amis est plus complexe, il se fait rarement inviter aux anniversaires, il ne cherche pas à impressionner qui que ce soit. C’est un grand observateur, il regarde et juge la situation avant de se lancer. Est-il malheureux pour autant? Non, pas du tout. Si mon fils est épanoui, alors tout va bien.

J’écris sur ce sujet parce que je sais que plusieurs sont comme moi. Juste une fête de famille, un mariage ou un simple dîner avec plusieurs personnes et voilà que plusieurs jours avant l’évènement, l’angoisse se fait sentir. Vous trouvez mille et une raisons pour ne pas y aller.

Et bien, sachez que quelqu’un est là, tout comme vous, avec cette angoisse malsaine. Vous n’êtes pas seuls dans votre solitude. Mais oui, parfois il faut se forcer et faire acte de présence. Alors, affichons notre plus beau «  faux sourire » et rentrons au plus vite à la maison.

Geneviève Dutrisac