Archives août 2017

Les voir partir

Ce soir, je les

Ce soir, je les ai vus partir pour la première fois avec leur papa. Avec mon très-nouvellement-ex-conjoint. Je savais qu’ils allaient partir pour la fin de semaine. C’était prévu. Je devais même les accompagner. Mais les choses ont changé. Je n’ai plus le cœur à la fête depuis que je suis séparée.

Ce n’est pas la première fois que nos enfants quittent pour quelques jours. Même comme couple, ça arrivait qu’un des deux parents se gâtait en amenant toute la marmaille et en laissant un temps de « congé » à l’autre. Ça arrivait qu’un des deux parents partait pour une semaine, deux semaines, seul. Pour le travail ou pour des vacances. On avait prévu cette promenade loin de la maison pour la fin de semaine. Mais moi, je n’avais pas prévu la montée d’émotions.

« Maman, tu ne viens pas avec nous? »

La séparation est tellement récente qu’on habite encore ensemble et que l’annonce « officielle » n’a pas encore été faite. On n’a pas besoin de précipiter le déménagement, on n’est pas en situation de crise. Pas de violence, pas d’abus d’alcool ou de drogues, pas d’infidélité. Pas de chicanes incessantes, pas de paroles blessantes, pas de claquage de porte. Des silences, oui. Des « sourires par en bas », comme diraient les enfants. Des tristesses, quelques obstinations sur les rôles de chacun, la division des tâches, les priorités. Des discussions sur ce qu’on veut de la vie, sur ce qu’on est et ce qu’on veut être. Ensemble ou séparés.

« Maman, est-ce que ça se peut que vous vous sépariez? »

Ils ne sont pas fous, nos enfants. Ils voient bien que papa dort dans une autre chambre. Ils voient bien qu’une distance physique sert de bouclier aux câlins habituels. Ils sentent bien que les choses ont changé. Nous, on veut faire ça « comme des grands », ou plutôt comme des enfants : sans plan mal intentionné, sans agenda caché, sans misérabilisme. On ne marche plus dans la même direction depuis longtemps. On a essayé fort, peut-être même trop longtemps, peut-être pas de la bonne façon. Mais on a le même désir de protéger le bonheur de nos enfants dans tout ça. Dans ces décisions de grands qui affectent aussi les petits. Alors on prendra notre temps pour bien faire les choses et pour faire les bons choix.

Une décision cérébrale. Une décision réfléchie. Pesée. Pesante aussi, quand vient le temps de dire au revoir aux enfants. Comme si nos enfants me disaient : « Tu vois maman, c’est ça maintenant, notre vie. On dit “au revoir” et on se quitte. » Avoir le motton, c’est ça que ça fait. C’est ouvrir la porte de la maison pour serrer mes enfants dans mes bras avant leur départ et être celle qui reste en arrière, celle qui comptera les dodos jusqu’au retour. C’est ne pas être capable de répondre comme il faut à leurs questions parce que je ne veux pas éclater en larmes.

Éviter le drame. Me donner le droit de pleurer. Je savais que ça allait arriver, je pensais que j’aurais au moins le temps de voir la voiture du papa tourner le coin avant de m’effondrer. Mais le motton d’émotions s’est pointé quelques secondes plus tôt, quand je ne l’attendais pas. Boule de sanglots dans la gorge, attendant le OK pour se laisser aller, désir de se cacher, de se rouler en boule dans un garde-robe avec une grosse doudou et un chocolat chaud, les larmes qui montent, qui roulent, le goût de crier, de courir pour rattraper mes bébés. 

Les « au revoir » ont été plus rapides que d’habitude. Je m’y habituerai. Les prochaines fois, on saura plus où on s’en va avec notre famille qui vient de basculer dans l’autre 50 % de la population québécoise : celle des couples séparés. Le temps soigne bien des blessures à l’âme, paraît-il…

 

Eva Staire

Ma vie en Facebook

En cette période intense de partages de moments heureux de vacanciers sur les réseaux sociaux, je

En cette période intense de partages de moments heureux de vacanciers sur les réseaux sociaux, je discutais avec une amie et nous nous sommes posé la question : d’où vient ce besoin de partager tant de moments de notre vie, de notre quotidien, en fait?

Je n’y échappe pas. Il m’arrive souvent de me laisser emporter😉

Certains diront (j’en fais partie) que les photos de nos petits font le bonheur de nos parents et amis de qui la distance nous sépare…

Cependant, je vais te confier un secret : ton p’tit loup assis dans le gazon, photographié sous cinq angles différents, c’est too much.

Il n’y a pas si longtemps, on ménageait nos 12 poses ou mieux, nos 24 poses. Nos clichés prenaient soudainement tant de valeur.

Feuilleter un album photo : activité en voie d’extinction… pour la majorité des familles, du moins. Moi la première, je tarde à faire imprimer mes précieux souvenirs.

Pour vous faire sourire, je vous fais entrer dans mon quotidien, le temps de quelques photos… Tous ces moments font partie de la catégorie : « On s’en sacre un peu. »

 

« Ma fille me bricole une maison avec une boîte de papier collant (et deux rouleaux).

#cestsimerveilleuxdesenfantscréatifs »

 

« Une planche à légumes toute propre!

#savoirapprécierlespetiteschoses »

 

« Quel bonheur de plier une brassée fraîchement séchée à l’air extérieur!

#vivemacordeàlinge »

« Mon eau est presque bouillante.

#mercilavie »

 

« Consoler ma fille hypersensible.

#momentmagique

#siprèsdesesémotions. »

 

 

 

 

 

 

Karine Lamarche

Le choix du chef : cuisse ou poitrine?

Tu veux un garç

Tu veux un garçon ou une fille?

À cette question, je ne réponds pas comme la majorité des gens : un bébé en santé. Parce que c’est évident que je veux un bébé en santé! J’ai jamais entendu personne dire « Ah! Non, pour moi la santé, c’est secondaire, tant que c’est une fille, j’me fous du reste… »

 

Alors, je réponds avec humour que faire un bébé, c’est comme commander du poulet. Pour ma part, c’est un choix du chef et non à la carte. Peu importe qui est votre chef, ça reste que ce n’est pas le client qui décide quand on passe cette précieuse commande. On recevra soit une cuisse, soit une poitrine de poulet. Et quand on commande un choix du chef, on ne peut pas se plaindre de ce qu’il y a dans notre assiette après. Par contre, j’avoue que j’aurais été perplexe un certain temps de recevoir un duo cuisse et poitrine (ou deux cuisses ou deux poitrines) pour une seule commande. Je me serais dit sur le coup que ce n’était pas ce que j’avais commandé et qu’il y en a trop pour une seule femme. 

 

J’ai des amis qui attendent leur commande depuis plusieurs années et qui restent sur leur faim. Certains décident de commander à la carte. D’autres se retrouvent avec une livraison surprise. Pour avoir commandé quatre fois au restaurant de poulet et avoir eu deux boîtes sur quatre qui étaient finalement vides, j’ai compris qu’il y’a des gens chanceux qui ne le savent pas, et surtout que je suis chanceuse de ce que j’ai. J’ai eu la chance d’avoir deux repas, qui se sont avérés être deux belles cuisses de poulet. 

 

Donc, la prochaine fois que quelqu’un vous souhaite un sexe de bébé en particulier ou qu’il vous demande votre préférence, répondez que vous commandez un choix du chef et non à la carte!

 

Bon appétit! 😉

Krystal Cameron 

Le bouquet de fleurs suspect

Le soir de la St-Jean-Baptiste, mes garçons brandissaient fièremen

Le soir de la St-Jean-Baptiste, mes garçons brandissaient fièrement leur drapeau du Québec à un spectacle de Kevin Parent en Outaouais (ha! Nostalgie quand tu nous tiens!) Le samedi suivant, c’est en Italie que nous célébrions la fête du Canada avec nos compatriotes expatriés à Naples. Je croyais vivre un choc culturel ce soir-là alors que mon 9 ans me souriait, les bajoues remplies de mozzarella confectionnée avec du lait de bufflonne (une spécialité de la région) et qu’un crooner italien nous servait sa version up tempo d’O sole mio. Mais évidemment, un plus grand dépaysement m’attendait encore…

Une semaine plus tard jour pour jour, me voilà qui traverse les vignes qui nous séparent de nos voisins, serrant contre moi un coquet bouquet de fleurs que je compte offrir à nos hôtes. La famille qui nous louera une maison pour les trois prochaines années nous a invités à les rejoindre chez le « nonno » (le grand-père) des petites filles. Nos villas sont regroupées au sommet d’une montagne qu’on appelle Monte di Procida. Le paysage est celui de la côte amalfitaine, une paroi escarpée qui plonge dans la mer. Perchés ainsi, nous sommes aux premières loges pour admirer le petit village italien se couvrir lentement d’un voile rosé de coucher de soleil.

Honnêtement, je me sens comme dans un film. Un instant d’émerveillement, gracieuseté d’un réalisateur qui serait dissimulé derrière les oliviers argentés. Mon chum et moi, on se regarde et on se comprend. Tous les deux, on vient d’ajouter mentalement ce moment à la liste de nos plus beaux souvenirs.

Une vingtaine de personnes (frères et sœurs, cousins et cousines, bons amis…) sont regroupées autour de trois longues tables de bois placées bout à bout. Sur chaque table trônent les bouteilles du vin produit par la famille. Nous sommes déjà invités aux vendanges. Quelques lampes suspendues à la pergola nous baignent d’une douce lumière et nous permettent d’apprécier la lune et les étoiles qui apparaissent une à une dans le ciel. Rapidement, nous nous retrouvons entourés d’enfants, attirés par le papier et les crayons de couleur que j’ai apportés. En pointant des éléments de leurs dessins, j’apprends avec plaisir quelques nouveaux mots d’italien : cane, occhi, rosa… L’atmosphère est chaude et détendue jusqu’à ce que les enfants aperçoivent une souris et qu’on sermonne le chat de ne pas accomplir son travail avec diligence. L’atmosphère reste chaude, mais plus fébrile. L’énorme four à pain multiplie les pizzas, toutes plus savoureuses les unes que les autres. Et les moules. Mmmmm! Les moules fraîchement pêchées, cuites dans leur jus épicé… Je me promets de rester plus près du cuisinier la prochaine fois pour découvrir comment préparer des moules aussi savoureuses.

J’espère qu’il y aura une prochaine fois et en même temps, j’apprécie profondément cet instant envoûtant. Je déborde de reconnaissance envers cette famille qui n’avait aucune obligation envers nous. Nous aurions pu vivre trois ans ici, sans jamais être invités à la table d’une famille italienne. Quelle chance nous avons!

Et question de bien graver cette soirée dans leur mémoire à eux aussi, mon moment digne d’un film se transforme tout à coup en comédie au moment du départ. Je n’ai pas encore mis le doigt précisément sur mon faux pas culturel… Est-ce qu’il arrive aux Italiens d’offrir des fleurs aux gens qui les reçoivent à souper? Est-ce le fait que j’ai remis mon bouquet de fleurs à l’homme de la maison au lieu de la femme? Je ne sais pas encore. Mais vers 11 heures, alors qu’on remercie et qu’on dit au revoir, quelqu’un se met à courir derrière moi en criant « Elizabeth, tu oublies tes fleurs! » Le bouquet que j’avais offert à notre hôte à l’arrivée avait été précieusement mis de côté et on voulait maintenant me le remettre. J’ai donc dû me lancer dans une curieuse performance de mime pour essayer de dissiper la confusion entourant le mystérieux bouquet de fleurs. Les rires qui accompagnaient notre sortie m’en disent long sur mes talents de mime…

Elizabeth Gobeil Tremblay

 

Prêts, pas prêts : à vos listes scolaires !

Avouez que juste par mon titre, vous venez de ressentir des sueurs d

Avouez que juste par mon titre, vous venez de ressentir des sueurs dans le dos et un sentiment de légèreté dans votre porte-monnaie ! La rentrée scolaire !

STOP ! me direz-vous. Pour plusieurs, les vacances ont commencé il y a quelques jours seulement… Je sais, pardon, je suis aussi choquée !

Je suis allée au populaire Walmart la fin de semaine passée et quel choc ! Les effets scolaires y sont déjà ! Comme chaque année en juillet, me direz-vous. Oui, mais comme chaque année, ça me donne quand même un choc. On ne s’habitue donc jamais aux sorties d’articles de saison en magasins ?

En même temps, je ne dis pas qu’il est trop tôt, je dis que ça passe trop vite ! Je suis de ceux qui rêvent tout l’hiver à l’arrivée de l’été et aujourd’hui, j’ai réalisé qu’il y a exactement un mois, j’arrivais au Nouveau-Brunswick, en vacances… ENFIN !

IL Y A UN MOIS ! DÉJÀ !

Quelques jours après notre retour de notre périple dans la belle Acadie, trois belles enveloppes brunes se sont pointées. JOIE, les grands passent aux niveaux suivants, fièrement, et le petit dernier va commencer sa maternelle. (AIE !)

L’habituelle lettre de bienvenue, le calendrier, la liste des frais scolaires et la liste de fournitures à se procurer. (Double-AIE !)

Malgré tout, nous sommes chanceux, car nous avons une école qui n’exagère pas. Bien au contraire. Les frais de surveillance des dîners sont nettement inférieurs à ceux de bien d’autres écoles. L’équipe scolaire s’efforce chaque année de trouver les meilleures alternatives pour alléger les frais imposés aux parents.

Ce qui me perturbe, hormis le nom obscur de certains articles parfois, c’est leur quantité. Que ce soit les bâtons de colle, la multitude de feuilles protectrices avec trous, les gommes à effacer et les éternels (mais jamais suffisamment nombreux) crayons HB, on s’entend qu’après plusieurs années de « maman-école », j’ai constaté comme plusieurs que les nombres demandés ne sont pas toujours la réelle nécessité.

Ceci dit, je comprends qu’il vaut mieux demander plus que pas assez en début d’année pour être certain que ça durera jusqu’en juin prochain. Là où j’ai un problème, c’est lorsque mon enfant n’utilise PAS certains articles et que ceux-ci ne reviennent jamais à la maison.

Encore une fois, en général, nous avons été chanceux, car nous n’avons pas eu à faire face à l’exagération que je décris. Mais je connais d’autres établissements où cela a été le cas.

Bref, je n’ai pas fait mes achats la fin de semaine passée. Je ne voulais PAS voir les effets scolaires. Égoïstement, je voulais comme l’autruche me mettre la tête dans le sable encore quelques semaines, en oubliant les heures que je passerai bientôt la tête dans les étiquettes pour l’identification obligatoire du matériel pour mes trois têtes blondes. (En fait, un seul est blond, mais c’était pour l’expression !)

Puis, il y aura les lunchs. Toutes les interdictions dont j’entends parler dans plusieurs établissements me donnent le tournis ! MAIS COMMENT FAITES-VOUS ? Ici, coup de chance, encore : seules les arachides et les sucreries sont proscrites. Ceci dit, il me semble que dans le grand Montréal, les interdits seront amoindris cette année ?

Qu’en pensez-vous ? Pour ma part, je trouve positif le fait que le retrait de certaines restrictions forcera plusieurs familles à être mieux sensibilisés aux allergies. Je pense qu’il est mieux de sensibiliser les jeunes (et moins jeunes) aux allergies et intolérances en les côtoyant, plutôt qu’en les retirant de la circulation. Je sais que cela est un débat en soi. Mais c’est mon humble avis.

Mieux vaut connaître l’importance que ça prend dans la vie des gens touchés, plutôt que de croire que cela n’existe pas. Savoir quoi faire, quoi ne pas faire. Mais surtout comment gérer en public les précautions à prendre.

Enfin, la rentrée approche bien trop vite à mon goût ! La moitié des vacances d’été est passée. Essayons de profiter des semaines à venir.

Je nous souhaite donc bien du beau temps, du soleil et de la chaleur. Un plein de joie et de liberté bien mérité. La fin arrivera bien assez (trop) vite. Profitons-en.

Mais, par curiosité, qui parmi vous a déjà acheté les fournitures scolaires ?

P.S. Ah oui, j’oubliais… il paraît que dans certains endroits, les décorations d’Halloween sont déjà disponibles…

Simplement, Ghislaine

 

Ta deuxième vie débuta un 1er juillet

À toi qui rêves de liberté. Qui aspires à te propulser dans le v

À toi qui rêves de liberté. Qui aspires à te propulser dans le vaste monde des adultes à la vitesse grand V. Toi qui crois en toi et en ta vie.

Nous y voici. À ce grand jour dont tu trépignais tellement d’envie et où nous nous questionnions à savoir si nous avions failli à notre tâche à un certain moment donné… Si nous avions omis de t’inculquer des choses qui te seront importantes pour affronter seule les aléas de la vie, de TA propre vie.

Le jour où la fille de mon conjoint nous a annoncé qu’elle avait déniché LE coin de paradis pour aller compléter ses études, j’ai versé des larmes. Une fois de plus. Comme quatorze ans auparavant lors de son entrée en maternelle. Ma voix s’est éteinte au bout du fil et je marmonnais sans cesse des « Je suis contente pour toi ! Tu sembles si heureuse ! ». Mes balbutiements m’empêchaient en fait de sombrer dans les questions existentielles.

Elle a grandi. Je sais qu’elle a su lire à travers ma voix éteinte toutes mes inquiétudes. Mais elle n’a pas l’expérience de pouvoir les comprendre. Puis, à son arrivée à la maison, elle nous a déroulé sous le nez son billet pour sa liberté… Ce bail avec ces milles signatures et initiales, ses annexes et alinéas. Plus les pages tournaient, plus notre cœur battait la chamade… Et si nous avions omis de lui enseigner quelques choses d’ultra important !?

Puis, pendant les semaines qui nous séparaient du jour J, on s’était fait des plans afin de lui permettre de vivre ses nouvelles responsabilités. De petites suggestions ici et là qui, dites autrefois, n’auraient pas eu le même impact. Lui permettre de devenir l’adulte qu’elle voulait devenir avant son grand départ. On acceptait un tant soit peu qu’elle en soit rendue là… et que c’est grâce à nous tous qui avions gravité autour d’elle qu’elle s’y était si bien rendue.

Le contexte de son départ ne se fait pas dans la cohue ou dans la discorde, mais plutôt dans son affirmation de jeune adulte qui clame haut et fort : « Faites-moi confiance ! »

Depuis qu’elle a l’âge de marcher que son papa et sa maman choisissent ce qui est le mieux pour elle. Lors de leur séparation, leurs choix ont toujours été faits dans l’intérêt de leur enfant. Qu’elle obtienne les meilleures chances afin de se développer et de vivre de belles occasions.

Un peu à la manière de la maman canne, nous lui permettons de déployer vigoureusement ses ailes en tentant de garder pour nous-mêmes nos inquiétudes afin de ne pas les lui transmettre. L’important réside dans le fait qu’elle sache que peu importe ce qui va se passer, nous serons là pour l’accompagner. Il y a toutefois une large marge entre « la sauver de toutes les situations qu’elle rencontrera en faisant tout et en payant tout à sa place », et l’accompagner dans la quête de ses responsabilités.

Le rôle de parent consiste en gros à s’assurer d’offrir à l’enfant un brin d’estime de soi, à lui permettre d’acquérir l’autonomie et le sens des responsabilités nécessaires une fois rendu à l’âge adulte. À cela s’ajoute l’équilibre émotionnel et un niveau de développement social, tout en assurant les besoins de base. C’est tout un contrat ! Le bail d’une vie qui nous appartient jusqu’au jour où nos enfants veulent s’émanciper, se libérer de nous, de notre autorité.

Mais il n’y a rien de plus beau que de voir un enfant déployer ses ailes et foncer tête première dans sa plus belle aventure : devenir responsable. Chaque réussite lui appartient à part entière. À chaque embûche rencontrée, nous serons là pour la soutenir et l’épauler. Mais nous ne ferons rien à sa place.

Lorsque ce jour est arrivé, je me suis sentie comme la première fois où je l’avais laissée seule dans l’immense cour de récréation avec pour seule référence sa nouvelle enseignante rencontrée cinq grosses minutes auparavant. Seule avec son immense sac à dos pour la protéger de tout, de tous et pour s’y lover. Elle tenait fermement les bretelles de son sac comme elle avait tenu ma main lorsque nous avions franchi la clôture d’accès à la cour quelques minutes avant. Mes yeux remplis de larmes et le cœur en miettes, mais remplis de fierté, je la laissais plantée là, en l’observant au loin.

Puis, la même émotion de séparation m’est revenue deux autres fois, à trois ans d’intervalles. J’ai toujours eu le même cœur serré et les mêmes yeux dans l’eau. J’ai pleuré de la voir si grande, pleuré d’être incertaine de mes tâches de maman que j’avais accomplies, pleuré pour tout et pour rien. Chacune des larmes laissaient couler une émotion différente. Mais les retours étaient tellement agréables. Tellement remplis de joies. Je passais du vide en moi et je me sentais à nouveau remplie par cette présence.

La semaine dernière, nous étions tous là pour déménager sa petite vie emballée dans des boîtes de carton. Nous étions tous là, pour souligner cette étape. J’ai eu du mal, une fois de plus, à la laisser plantée là, seule… au cas où elle aurait encore besoin de nous. Mais son amoureux était là. Ses colocataires seront là. Et nous resterons là, à l’attendre pour qu’elle nous raconte sa vie. Sa vie où nous resterons, quelque part.

Et cette étape se répètera. Deux fois encore où je revivrai la même sensation de vide en moi. Où il y aura les mêmes incertitudes, les mêmes inquiétudes. Mais aussi la même immense satisfaction du devoir accompli. Et les retrouvailles de toute ma famille qui se réunira le plus souvent possible autour de la table pour que chacun me raconte sa vie. Des retrouvailles qui me feront oublier ces étapes d’affranchissement.

Bonne chance ! La vie te sera belle !

Et si… si jamais il y a des si… sache que notre porte te sera toujours ouverte.

Mylène Groleau

Je n’aurais jamais assez d’une vie

La vie est courte. Ma tête bouille de rêves et de projets. J’ai

La vie est courte. Ma tête bouille de rêves et de projets. J’ai 37 ans et j’ai l’expression « j’aurais donc dû » beaucoup trop souvent dans la bouche. Ça me laisse un goût amer, comme quelque chose d’inachevé… Le fameux un jour…

Je suis une Montréalaise de naissance. J’avais tout à ma portée. Les écoles, les gros cinémas, les arts, les restaurants et surtout la diversité. Alors pourquoi je ressens ce vide? Je n’ai jamais vraiment voyagé, je n’ai jamais demeuré loin de la maison familiale et surtout, je n’ai pas exploré ce que le monde avait à m’offrir. Je suis restée dans mon confort, car l’anxiété me paralysait. Tout d’un coup que je me trompe? Si je quitte tout et que je n’aime pas? Si Si et Si.

Le grand regret de ma vie

J’ai souvent rêvé de partir sur un coup de tête. Tu décides d’un endroit, tu fais ta valise et puis bye bye la famillia, je suis partie. Au lieu de ça, je suis restée prise dans mes bottes. Je voulais aller apprendre l’anglais en Colombie-Britannique, j’aurais voulu être femme au pair à Los Angeles ou juste étudier au Cégep de Jonquière (je sais, c’est moins exotique, mais pour moi, c’était déjà le bout du monde), mais la peur a pris toute la place. Je ne dois pas vivre dans le regret, car je suis ce que je suis, mais c’est plus fort que moi. Une partie de moi le souhaite encore.

Même côté carrière, je m’y suis perdue

Pendant douze ans, j’ai travaillé dans le milieu culturel. J’ai adoré faire de la coordination et de la production de spectacles et d’albums. J’y étais foncièrement heureuse. Par contre, je désirais une famille. Je ne voulais pas me sentir déchirée entre ma passion et mon enfant. Alors, j’ai pris la décision de faire passer ma famille en premier. Aujourd’hui, ma passion me manque. Le thrill du métier résonne souvent dans mon cœur à chaque spectacle que je vois. Ai-je fait le bon choix? Je crois sincèrement que oui. Mais je me sens quand même incomplète.

Avoir une famille change les perspectives

Maintenant, j’ai une famille. Je ne peux plus partir comme je l’aurais donc souhaité. Ma fille est malade et nous ne pouvons pas nous éloigner trop longtemps de l’hôpital. Par contre, certaines pensées resurgissent. Je m’imagine souvent avoir ma petite maison sur le bord de l’eau dans Charlevoix ou vivre dans la magnifique ville de Québec. Je sens en moi une urgence de changement, d’être déracinée. Qu’est-ce qui me retient? La peur de ne plus voir ma famille aussi régulièrement? La peur de m’ennuyer de la ville? La peur de la solitude? La foutue peur!

Mais qu’est-ce qui m’en empêche réellement

La seule chose qui me bloque, c’est moi. Je pense beaucoup trop. L’inconnu peut être très effrayant, mais aussi très valorisant et ressourçant! Je ne veux pas vieillir avec le sentiment de n’avoir rien tenté. Je veux montrer à mon enfant que peu importe ton rêve, tu as le droit d’y croire. Que l’aventure, c’est un pas vers la liberté. Je veux vivre ce dont moi, j’ai envie! Je souhaite ardemment me souvenir de ma vie, le sourire en coin, car je serais fière de ce que j’ai enfin pu accomplir.

Alexandra Loiselle-Goulet

Vivre avec un jeune adulte de 19 ans

Vivre avec un jeune adulte de 19 ans, ça m’épuise ! On dirait

Vivre avec un jeune adulte de 19 ans, ça m’épuise ! On dirait que toutes les valeurs qu’on a transmises à notre fils de dix-neuf ans se cachent très loin au fond de lui. On dirait qu’il n’y a que lui qui sait tout, qui connaît tout. Il rouspète à chacune des règles de la maison. Plus rien ne lui convient. Ce qu’il a toujours respecté a pris le bord ! Je suis gossante, fatigante…

Je ne comprends rien ! Selon ses dires, je n’ai jamais eu son âge, je n’ai jamais rien fait, je n’ai jamais eu de vie…

Il n’appelle plus pour nous dire qu’il ne viendra pas souper ou coucher. Si j’ose lui demander où il s’en va? Avec qui ? S’il pense venir coucher ? Si ça va bien ? S’il est en forme ? Je le gosse !

Sa chambre n’a jamais été aussi bordélique et il s’en fout. Moi pas ! Il me demande parfois d’aller l’aider à trouver un vêtement, qu’il a bien sûr cherché, mais sans résultats. Quand j’arrive, je le trouve tout de suite ! Bizarre ! Quand ses vêtements sont dans les tiroirs, il ne semble pas les retrouver. S’il ne les voit pas, c’est sûrement moi qui ne me suis pas mêlée de mes affaires.

Il pense que les tasses de café et les assiettes vont se rendre toutes seules sur le comptoir de la cuisine.

S’il prend quelque chose dans les armoires de cuisine, les portes restent ouvertes et les contenants restent sur le comptoir ou sur la table.

J’ai fait l’achat de cintres pour qu’il puisse suspendre ses vêtements. J’ai installé un rangement pour ses tonnes de souliers, même un vestiaire pour le rangement de tout son kit de soldat.

Ses vêtements traînent quand même sur les chaises de cuisine ou sur la table. Je retrouve parfois des bas dans le salon, devant la porte de la salle de lavage ou cachés derrière la porte de la salle de bain.

Il a toujours faim. Mais il n’est que très rarement présent lors des repas. Soit il dort soit il est parti avec ses chums. Mais lorsqu’il revient à quatre heures du matin, grrrrr ! Il mange les restants du souper ou le lunch que sa sœur s’est préparé pour son dîner du lendemain. Ou il se fait du macaroni au fromage. Je le sais, car lorsque je me lève, je peux savoir tout ce qu’il a fait ! Car tout est en bordel dans la cuisine.

Et il répète toujours qu’il n’y a rien à manger dans la maison.

Lorsqu’il prend sa douche, il laisse sa bouteille de shampoing dans le fond du bain, sa serviette dans le lavabo et ses bobettes par terre dans la salle de bain.

J’ai beau répéter, lui demander de se ramasser, de remettre les choses à leur place, de penser qu’il n’est pas tout seul, que nous sommes cinq en tout à vivre sous le même toit. J’aimerais tellement qu’il le fasse de lui-même. Ça viendra sûrement un jour !

Je dois lui rappeler que je ne suis pas la bonne de la maison. Au bout de quelques répètes, il va le faire en me disant que je capote pour rien. Pis que je tripe pas mal trop sur le ménage.

Parfois, je fais du chantage ! Ramasse-toi si tu veux conduire mon auto ! Ça fonctionne bien !

Il est beaucoup trop occupé à jouer au deck-hockey, à jouer au hockey sur glace, à s’entraîner, à sortir avec ses chums, à jouer au basket, à faire son jogging, à dormir pis à travailler. Ce n’est pas facile, la vie d’un jeune adulte.

Pis j’en ai deux autres de dix-sept ans qui le suivent de près. Ma fille est très autonome et responsable pour son âge, tandis que mon autre fils ressemble énormément au plus vieux. En réalité, je réalise à l’instant que les hommes de la maison sont pareils.

Et tant qu’à réfléchir, en écrivant ces mots pour me défouler un peu, je me suis rendu compte que moi aussi, je trouvais que ma mère était fatigante à cet âge-là. Je la trouvais gossante, moi aussi.

Je voulais être libre, autonome, je voulais prendre des décisions par moi-même, je voulais être indépendante et vivre ma vie comme je le souhaitais. Je voulais devenir une adulte. Je ne voulais plus être obligée de suivre les règles de mes parents.

C’est de cette façon que j’ai appris ! En m’objectant aux règles, en critiquant, en me faisant ma propre idée, en m’éloignant de mes parents, en voulant essayer de façon autonome à faire les choses. Je ne voulais plus qu’on me dise : tu dois faire ceci ou tu dois faire cela. Fais ceci, fais cela ! Apitchoum !

En fait, mon fils est têtu, comme sa mère dirait son père ! Il veut essayer par lui-même, il veut être libre, autonome et ne plus être sous les jupes de sa mère. Il doit se distancier de ses parents pour trouver sa propre identité. Pour devenir adulte, il doit passer par le rejet de l’autorité de ses parents. C’est comme ça que ça marche ! Françoise Dolto l’a dit !

Aujourd’hui, il me dit : « Je ne te parle plus, car tout ce que tu as à me dire, c’est de me ramasser. Tu ne me dis rien d’autre que ça ! »

Sur le coup, j’ai voulu à mon tour rouspéter, mais je me suis éloignée. Il n’avait pas tort !

Je dois arrêter de toujours lui dire de se ramasser. De faire attention lorsqu’il sort dans les bars, de mettre de la crème solaire lorsqu’il va en bateau. D’être prudent lorsqu’il part avec des amis en voiture, de ne pas boire trop de bières, de… C’est l’inquiétude qui me fait réagir ! Pourtant, je sais que c’est désagréable, je suis passée par là, moi aussi.

Nous devons trouver une nouvelle façon de cohabiter. Je dois surtout arrêter de trop le materner. Je veux trop ! Je n’ai pas le mode d’emploi pour mon adulte en devenir et ça me fait peur ! Peur de briser notre relation.

Mais il doit faire ses propres expériences, ses propres choix. Même si cela m’inquiète et me fait peur. Je ne peux rien y faire ! Nous lui avons transmis de belles valeurs, nous lui avons donné une bonne éducation.

Je crois qu’il a tout ce qu’il faut pour devenir un ADULTE. Faut juste que j’accepte qu’il a grandi, vieilli et que malgré tout, il sera toujours mon fils, mon bébé, ma p’tite face de pouet.

Si tu as la chance de lire ce texte, sache que je t’aime beaucoup et que je suis fière de toi !

Line Ferraro

Bravo mes champions!

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Alors qu’on voit les médias sociaux garnis des exploits sportifs de nos progénitures, on voit moins souvent les parents s’extasier devant les réussites intellectuelles de leurs cocos. Et pourtant, ces succès méritent tout autant d’être célébrés.

Mes enfants ne sont pas sportifs. La preuve : ça m’a pris treize ans avant de réussir à convaincre mes deux filles de faire plus que dix mètres de vélo avec moi. Ce soir, c’était mon cadeau : dix kilomètres entre filles, le sourire aux lèvres malgré les fessiers endoloris et la débarque dans le tas de rosiers au bas d’une côte. C’était un beau moment de complicité, zéro compétition.

Mes garçons aiment l’idée du sport, ils capotent chaque fois qu’on les inscrit à une nouvelle activité. Mais dès que l’activité perd de sa nouveauté et réclame un peu de persévérance, on doit presque les traîner de force pour finir la session. Soccer, karaté, baseball, natation… Au moins, on se dit que nos enfants ont la chance d’essayer des sports et d’en apprendre les rudiments, et aussi que ça nous fait bouger en famille.

Mais on s’entend, à moins de changer complètement de centres d’intérêt et de style de vie, nos enfants ne sont pas prédestinés à devenir les prochaines sœurs Dufour-Lapointe. Impossible de leur en vouloir ou même d’être surpris : les parents (c’est nous, ça!) ne sont pas méga sportifs non plus. Quand j’ai connu mon conjoint, il faisait des triathlons, mais cette vie appartient à un passé révolu. Pour moi, le cours de relaxation au cégep, c’était une option sport trrrrès pertinente… Nous avons la volonté d’être plus actifs et de nous tenir en forme; par périodes on y arrive, mais ça demeure un effort qui n’a rien de naturel. Les pommettes ne sont pas tombées loin du pommetier…

Chez nous, il n’y a pas de médaille de première place en gymnastique ni de trophée du meilleur esprit d’équipe au hockey. Il faut parfois à nos enfants deux ou même trois reprises pour réussir un niveau dans un sport. Les cours d’éducation physique sont pénibles et sources de moqueries auprès de leurs camarades de classe. Le syndrome de l’élève qui est choisi en dernier quand vient le temps de former les équipes. Et le cercle vicieux est enclenché.

Mais chez nous, il y a tout de même des médailles, des méritas et des fiertés. À trois ans, Tiloup remportait sa première médaille dans un tournoi d’échecs. À six ans, il vient de remporter un tournoi de cartes Pokemon. Contre plein de joueurs adolescents, dont certains iront au championnat du monde la semaine prochaine. Il ne sait pas lire, alors il a appris toutes ses cartes par cœur : les noms, les points de vie, les attaques, les faiblesses… Il a appris à compter parce qu’il voulait jouer aux Pokemon : 220 points de vie, – 40 points multipliés par 3, – la faiblesse de 50 points parce qu’il y a une carte spéciale, ça fait 50 points. Calcul mental.

Ma plus vieille a reçu le méritas en art parmi toutes les élèves de première secondaire de son école. Elle s’apprête à publier une nouvelle dans un recueil collectif. Elle dessine incroyablement bien et travaille incroyablement fort pour parfaire son art. Ma Cocotte, elle, a une mémoire phénoménale et nous explique fréquemment la science qui sous-tend l’existence. Sans se tromper. Ce qui fait que son petit frère de quatre ans connaît le tableau périodique et le cycle de reproduction de tous les mammifères. (Ok, pas tant que ça pour le petit dernier, mais ça s’en vient!)

Est-ce que je suis fière et impressionnée? Oui, tout à fait. Est-ce que je crie leurs prouesses sur tous les toits? Sur certains, oui, auprès des personnes les plus proches. Mais publiquement? Non. Peut-être par souci de ne pas faire suer les autres avec ça, mais je pense que c’est surtout par crainte de me faire juger pour « vantardise parentale ». « On sait ben, tes enfants sont brillants… » C’est vrai, ils sont intelligents. Même les neuropsychologues qui les ont évalués en douance sont d’accord, tests à l’appui. Donc je n’hallucine pas, je m’exagère pas si je dis qu’ils sont brillants. Mais je n’ose pas publiquement.

« On sait ben, c’est facile pour eux d’apprendre à lire et d’avoir des bonnes notes à l’école… » Hum, pas tant, non! C’est souvent frustrant, parce qu’ils doivent rentrer dans un moule qui ne leur correspond pas. Un peu comme un athlète talentueux et travaillant s’oriente vers des sports où il pourra développer ses habiletés et atteindre de nouveaux sommets, les enfants doués intellectuellement vont souvent chercher des activités parascolaires qui leur donneront un espace pour s’épanouir et développer leur potentiel. Et il ne faut pas oublier que le talent est une chose, la réussite vient avec beaucoup de travail, d’échecs et de persévérance, peu importe le domaine.

Si je ne sors pas mes tambours et mes trompettes à chaque victoire, c’est peut-être une question de personnalité, aussi. Pas sûre que je serais le genre à publier le pointage de chaque tournoi de soccer remporté ou la photo de chaque médaille (mais je n’ai rien contre ceux qui le font!) Chose certaine, quand les « exploits » ou les réussites de nos enfants relèvent du domaine plus intellectuel, personnel ou comportemental, on est moins expressif. On garde ça en famille et entre amis. On garde ça pour ceux qui comprennent qu’on est fiers, comme n’importe quel autre parent qui voit son enfant se dépasser et réussir.

 

Nathalie Courcy

 

 

Ton bonheur

Ton bonheur

Toi mon amie, tu as

Ton bonheur

Toi mon amie, tu as été en couple un bon bout de temps. Vous vous êtes aimés, mais pas toujours simplement. Vous avez ensemble fait la plus belle chose qui soit : un bébé merveilleux. Mais au fil du temps, il t’a dénigrée et à la place du coup de foudre, tu as essuyé des volées verbales de colères.

Tu as essayé mon amie, encore et encore. Tu lui as intérieurement trouvé des excuses, pour expliquer ses éclats. Tu as même à certains moments cru qu’il en avait pleinement le droit car LUI, il avait raison.

Mais ton grand cœur souffrait de cette violence psychologique que tu subissais. Tu ne pensais pas que ça en était. Mais oui mon amie, tu étais violentée par celui qui disait t’aimer.

Tu as bien pleuré, sans jamais vraiment l’afficher. Te bornant à sourire pour masquer que tu étais en réalité en train de souffrir. Tu prenais soin de votre enfant, t’attachant à lui. Croyant que ce qui était mieux pour ce petit être était d’avoir ses deux parents réunis. Tu croyais qu’être mal accompagné était mieux qu’être seule.

Puis, tu as compris. Tu as réalisé que ça ne pouvait pas continuer. Que cette famille n’en était pas une. Que ses agissements vous brimaient et te brisaient. Sont arrivés bien des sentiments, et surtout la peur. La peur que ton enfant subisse aussi ses tempêtes un jour. Après tout, il disait t’aimer et t’en châtiait. Pourquoi s’empêcherait-il un jour d’en faire autant avec un, son enfant ?

ÇA SUFFISAIT !

Tu as discuté, encore et encore. Tu as reculé puis avancé. Finalement, tu as fini par définitivement le quitter. Nonobstant ses cris, ses menaces et ses colères, tu as en toi tous regrets fait taire. Soulagement, malgré les incertitudes. Encore des discussions sur qui fera quoi et de quelle façon. Mais tu as tenu bon.

Aujourd’hui, mon amie, tu as surmonté le départ, le retour à une certaine solitude. Tu t’es reconstruite petit à petit. Puis, tu l’as rencontré : LUI.

Lui, il te fait sourire, il te trouve belle, talentueuse et il est FIER de toi.

Lui, il t’encourage à te surpasser, te suit même à coup de foulées.

Lui, il apprend à t’aimer avec tes fantômes en te laissant ce sentiment de légèreté.

Lui, il n’est pas compliqué.

Il ne crie pas, ne menace pas, ne rabaisse pas… Il t’aime, tout simplement.

Il t’arrive encore de te demander pourquoi.

Pourquoi la vie te l’a offert comme cela, pourquoi autant de bons sentiments…

Mon amie, ton bonheur est important. C’est aussi simple que cela !

Mon amie, ton cœur si grand n’en mérite pas moins, crois-moi !

Bien que l’autre, celui d’avant, cherche parfois à t’atteindre, tu sais maintenant que sa hargne contre toi ne peut plus déteindre. Tu es FORTE.

TU ES BELLE

TU ES TALENTUEUSE

TU ES POUR CE NOUVEL AMOUREUX : CE QU’IL Y A DE MIEUX.

Ton bonheur fait plaisir à voir.

Ton bonheur, regarde-le dans un miroir.

Car tu vas l’y voir !

Tu verras dans ses grands yeux charbonneux une joie qui n’y était pas avant.

Tu verras dans ce sourire un peu hésitant une spontanéité de toute beauté.

Tu pourras même percevoir dans les grains mêmes de ta peau une lumière captée, gratifiant ta beauté.

Ton bonheur mon amie est palpable sur les images que je vois. Ton sourire plus épanoui que je ne l’ai jamais vu. Je suis HEUREUSE que tu le sois. Tu le mérites, crois-moi !

Vis mon amie !

Pleinement, chaque instant t’est dû. Le passé n’est plus.

Tu as tant de projets dont tu m’as parlé avec passion. Fonce : tu as tant à réaliser ! Je crois en toi, je sais que tu réussiras.

Regarde aussi ce petit être qui s’épanouit depuis que tu es partie loin des cris.

À tes côtés, marchant fièrement, main dans la main, regards complices.

Vous êtes sur cette liste où le bonheur vous sied si bien !

Sois heureuse mon amie, ne t’en fais pas, la vie s’est dit : c’est maintenant pour toi.

Simplement Ghislaine.

 

Trouve-toi donc belle, fille!

Entre filles As-tu déjà passé une soirée entre

Entre filles
As-tu déjà passé une soirée entre filles SANS entendre parler du poids d’une d’entre elles? Sérieux, ça fait trop longtemps que cela ne m’est pas arrivé. Je sens toujours le besoin d’une d’entre nous de justifier sa perte ou sa prise de poids (surtout sa prise de poids!) « Non, mais Yolande, j’ai tellement pris de poids depuis que je prends mes médicaments! Réjeanne, as-tu vu mes fesses? Je rentre à peine dans une chaise de plage maintenant. » Et je pourrais mettre des exemples comme ça jusqu’à temps que tu t’écœures… Les filles, on est comme ça.

Le culte du corps est bien réel
Depuis un bout, on le sait, les magazines, la télévision, le cinéma, Instagram et Facebook louangent des corps sveltes et en santé. Quand je parcours mon timeline, je ne vois que des coachs en santé physique, des adeptes de nourriture saine et des probeautés. Je me sens coupable de boire mon verre de vin du vindredi en regardant mon cell ou la télé. Dès que je mange des chips, j’ai toujours une larme à l’œil en me disant : « Bon Alex, c’est tes dernières… faut que tu arrêtes ça, dit-leur au revoir! » Mais pourquoi tout ce mal-être en lien avec mon corps?

J’entends donc je suis
Je viens d’une famille où le poids est important. Quand tu en prends, on te le dit. Pas par méchanceté, mais pour te le faire réaliser et te remettre dans le droit chemin. C’est si important d’être beau. Alors, la pression commence. Je fais des régimes trop sévères pour perdre rapidement et ensuite, au yable, on mange! Depuis ma jeunesse que je joue au yoyo avec mes grandeurs de pantalons. Quand je suis mince, je me sens si valorisée et si confiante. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement? Notre époque met les minces sur la sellette. Et l’acceptation de moi dans tout ça?

Je sens le courant changer
Récemment, j’ai remarqué un nouveau courant. Aimons-nous tels que nous sommes. C’est rafraîchissant, enfin! Que tu aies une bedaine avec des vergetures, que tu viennes d’accoucher, que tu sois taille plus, on s’en fout! L’important, c’est d’être bien avec soi même. Par contre, pour être honnête, je n’arrive pas à suivre la vague. Je suis dans la phase : tous mes vêtements me donnent l’impression d’être un rôti de porc avec ses cordes, alors je me sens moche. Je sais que je me prive de bon temps. Je sais que je me concentre sur les mauvaises choses, mais c’est plus fort que moi.

Femme recherche son amour -propre
Je prends de la médication pour me calmer les nerfs. Ça fonctionne… mais je prends du poids comme je respire (crois-moi, depuis que je les prends, je respire en TA!) Les vacances sont arrivées et je dois mettre mon maillot de bain. Horreur! J’ai l’air d’une baleine échouée sur le bord de la mer (bon, je passe quand même inaperçue, car je suis dans le bas Saint-Laurent, mais tu saisis…) Mais je prends tout mon courage et je le fais pour ma fille. Par contre, je suis mal… Pourquoi je me gâche la vie à ce point? C’est dans mon ADN, je pense!

Pour toutes celles qui s’aiment comme elles sont
Je vous admire. Je vous jalouse même un peu. J’aimerais aimer mon corps malgré les aléas de la vie. Pour le moment, c’est difficile. Une personne que j’aime m’a dit dernièrement : « Aime ton corps, il représente ton histoire. Les traces de ton vécu. » Elle a bien raison. Je garde cette phrase précieusement gravée dans ma mémoire. Un jour, dans un avenir rapproché, je serai prête. Et watch out, de l’amour pour moi, j’en aurai à la tonne!

Alexandra Loiselle-Goulet