Archives avril 2018

Je me présente, je m’appelle YORK…

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Dès leur plus jeune âge, mes filles ont rencontré mon ami YORK.

 

YORK est un personnage que j’ai inventé de toute pièce. Il vient de New York, une autre planète d’un système galactique voisin du nôtre et porte une casquette de Ed Hardy, un maillot de basket des Knicks de New York, des shorts de basketball Nike et une paire de lunettes à gros cadre noir avec des verres fumés.

 

Pour être honnête, j’ai un esprit très créatif et mon enfant intérieur s’extériorise souvent. J’ai décidé de créer ce personnage pour une simple et unique raison : amuser mes filles. La folie qui m’habite a pris son envol lorsque j’avais quatre ou cinq ans. J’aime créer des histoires mirobolantes avec mes petites voitures Match-Box ou mes figurines G.I. Joe comme bien des enfants qui ont grandi dans les années 80-90 et qui ont eu la chance d’avoir ce genre de jouets. Plus tard, cette folie prend place grâce à l’écriture et à la guidance d’une professeure de français hors du commun au secondaire, Marlice.

 

Marlice m’a permis d’aimer les mots et d’écrire des histoires rocambolesques puisqu’elle avait vu un certain talent en moi. Souvent, ce qui nous permet d’être créatif lorsque l’on est amoureux des mots, passe par la réflexion, l’imagination et ensuite l’écriture.

 

Je vous parlais un peu plus haut de YORK puisqu’il a fait partie de mes moments de jeune parent. Au fil des visites de YORK auprès de mes filles, je me suis rendu compte que lorsque je me déguisais ainsi, mes filles me confiaient de véritables secrets, de véritables craintes, des questions et des inquiétudes, etc. Je me sentais tellement ému et privilégié de ces moments que je ne pouvais résister à m’habiller ainsi le plus souvent que je le pouvais. YORK venait nous rendre visite uniquement le soir. Le jour, il devait s’occuper de sa famille et le trajet lui prenait beaucoup de temps pour se rendre à notre maison. Il venait de loin. La planète New York était à quelques heures-lumières de la Terre. 😉

 

Imaginez le scénario et la routine d’avant dodo… Aller border mes filles, leur raconter une histoire, les border, les embrasser, retourner dans ma chambre, dans le garde-robe, dans la boîte spéciale, cachée bien haut à l’abri des petites exploratrices à la recherche de trésors (elles ont grandi avec Dora…), me changer avec l’habillement de YORK, apparaître dans la chambre de mes filles à nouveau lorsque mon épouse y était à son tour.

 

À ce moment, j’y étais en tant que YORK, pour leur raconter une histoire sur ma journée et ma planète, ma famille, mon véhicule spatial sur le toit de la maison et sur ma fameuse paire de lunettes au cadre noir. Ces lunettes ont inspiré plusieurs scénarios dans la tête de mes filles. Ces lunettes étaient soudées à mon crâne, métaphoriquement parlant bien sûr. Je leur expliquais que si j’enlevais mes lunettes, mes yeux allaient sortir comme des ressorts. Elles voulaient toujours que je les enlève. Vous aurez deviné pourquoi. Malgré que je changeais d’habillement et de voix et que j’avais ces superbes lunettes, un doute flottait dans leur tête.

 

« Maman, YORK là, il ressemble à Papa, hein Maman ? »

 

Ce que j’ai trouvé formidable lors de ces moments, c’est que mon épouse s’est prêtée au jeu. Je la voyais sourire en coin et elle était fière de voir son mari jouer la comédie pour le bonheur de ses filles. Je trouvais aussi vraiment spécial et étrange à la fois que mes filles fussent tellement hypnotisées par les histoires de YORK, qu’elles en oubliaient que Papa n’était pas dans leur chambre avec elles. YORK prenait place.

 

YORK a bercé mes enfants pendant leur petite enfance. Quelques fois encore, lorsque le sujet est opportun, mes filles me disent : « Papa, on le sait que c’était toi YORK, mais on s’ennuie de ses histoires ».

 

En écrivant ces mots, l’émotion monte et je me rappelle ces beaux moments. Mes filles étaient ébahies par ses histoires, par sa présence, par le fait qu’il ne rentrait ni ne sortait par la porte, mais bien par un passage magique.

 

Ce personnage est toujours dans mon cœur, mais mes filles sont maintenant plus grandes. La magie serait différente, mais je dois me réinventer de plus en plus pour les surprendre, pour retrouver ce regard qui m’inspirait chaque fois lorsqu’elles avaient les yeux brillants envers YORK.

 

Cela peut paraître étrange, mais YORK a vraiment été un acteur, un guide, un enseignant et un membre à part entière de notre famille. Il nous a permis de voir plusieurs inquiétudes, peurs, craintes, mais aussi une imagination, de l’amitié et une grande ouverture de nos enfants, pas à pas, envers un être inconnu au départ. Grâce à lui, nous avons pu s’occuper de tous ces maux que nos filles pouvaient avoir. Je suis vraiment fier de lui. Merci YORK.

 

Je crois qu’avoir joué ce rôle m’a permis de réaliser que les valeurs que nous tentons de léguer à nos enfants, mon épouse et moi, ont sans aucun doute fait, font et feront encore leur chemin auprès d’elles.

 

Karl Wilky

 

Maman, webentrepreneure et gestionnaire d’organes !

Je suis entrepreneure depuis plusieurs années, mais depuis quelques

Je suis entrepreneure depuis plusieurs années, mais depuis quelques années, je suis dans le domaine de l’entrepreneuriat Web.

Ce que cela veut dire : je travaille de la maison (en fait de partout où je suis, voilà pourquoi j’ai fait ce choix) et je gagne ma vie grâce à Internet. Je suis dans le domaine du coaching.

Pour la majorité d’entre nous, les réseaux sociaux, c’est un truc gratuit que l’on utilise pour notre propre divertissement.

Mais pour nous, entrepreneurs Web, les réseaux sociaux ainsi qu’Internet en général, c’est notre bureau, notre outil de travail.

Ce que je fais chaque jour ? Je m’occupe de mes clients avec cœur, je négocie des partenariats, je crée de nouveaux concepts chaque semaine, je gère mes réseaux sociaux, je réponds à mes messages et courriels, etc.

Ce que je fais ne diffère pas vraiment de ce qu’un chef d’entreprise qui a un commerce doit faire, sauf que pour moi, ce que mes clients achètent est virtuel !

Par contre, jamais je n’aurais pu imaginer que les Internet m’en feraient voir de toutes les couleurs : que ce soit ma quête interminable pour trouver comment dompter l’algorithme Facebook, un commentaire de haine (mes cheveux sont laids pis moi avec, selon une personne) sous ma vidéo gratuite dans laquelle j’offre la meilleure stratégie pour arrêter de vivre dans la comparaison ou la gestion des messages d’hommes me demandant de les marier, ou même les centaines de photos d’organes mâles qui apparaissent dans ma boîte de réception de courriels ou de réseaux sociaux. La naïve en moi n’avait jamais pensé que toutes ces choses existaient.

Surtout que, comme j’avais envie d’impliquer mes enfants, je leur avais demandé de répondre aux courriels… Je peux te dire que je leur ai maintenant assigné une autre tâche qui n’implique plus de parfaire leurs connaissances en anatomie masculine !

Je n’échangerais pas ma profession pour tout l’or du monde.

Mon travail me permet de choisir mon horaire, d’être présente pour mes enfants, de pouvoir gérer mon temps de la façon la plus optimale pour moi.

Est-ce que je travaille moins ?

Demande à n’importe quel entrepreneur, on travaille fort !

Je ne calcule pas les heures de la même façon qu’un salarié habituel.

Quand tu me croises un lundi après-midi en train de prendre un café avec quelqu’un, je suis en fait en session de coaching.

Quand tu vois les photos sur les réseaux sociaux où je suis avec plein de gens inspirants, je suis en réseautage et je me fais des relations véritables.

Quand tu me vois à l’école de mes enfants en train de faire du bénévolat, ce que tu ne vois pas, c’est que lorsque j’arrive à la maison, je suis de nouveau à fond dans mon travail.

Que je me lève aux petites heures du matin, c’est pour avancer mon travail afin d’être le plus disponible pour mes filles.

Tu vois mes filles qui ne sont pas allées au service de garde et qui reviennent à la maison après l’école.

Derrière la porte, il y a deux magnifiques enfants qui ont développé une autonomie extraordinaire, car maman est assise à l’ordinateur en train de travailler.

C’est cette vie que j’ai choisie pour ma famille et moi.

Eh bien, il se peut que cette vie soit incompréhensible pour certains, mais pour nous, elle est parfaite !

Quel est selon toi un travail de rêve ?

Si tu veux en savoir plus sur moi, je t’invite à venir faire un tour dans mon monde lumineux juste ici : http://www.martinewilky.ca/

 En plus, j’offre trois livres numériques gratuits si tu t’inscris à mon infolettre !

Martine Wilky

Sortir du rang

Quand mes enfants jouent avec leurs amis qui fréquentent une école

Quand mes enfants jouent avec leurs amis qui fréquentent une école publique, une école privée ou une école alternative… qu’est-ce que je vois ? Je vois un groupe d’enfants heureux devant un monde qui leur appartient.

Quand je rêve de mon fils, à vingt ans, qui rencontre une nouvelle personne… qu’est-ce que j’imagine ? Qu’elle le trouve drôle, brillant, gentil… un peu original, peut-être, et ouvert (c’est un genre de prince charmant, OK ? Dans un fantasme, la perfection existe !) Bref, je suis convaincue que cette création de mon esprit ne se doute même pas que ma progéniture a fait l’école à la maison. Premièrement, il ne se présentera sûrement pas en disant « Salut ! Savais‑tu que j’ai fait l’école à la maison ? » (À moins qu’il ne l’ait VRAIMENT pas côté drague !) et deuxièmement, ce ne sera pas écrit dans son front non plus.

Alors serait-il possible de dédramatiser notre choix éducatif juste un ti‑peu?

Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants. (Déclaration universelle des droits de l’homme)

Oui, bien sûr, choisir d’apprendre en famille, plutôt qu’à l’école, a son importance et ses conséquences. Comme TOUS nos choix parentaux. Mais il n’y a rien qui indique qu’on devrait juger ce choix plus sévèrement qu’un autre. Et surtout, aucune raison valable de bafouer la liberté des parents qui s’engagent sur ce chemin.

Je les connais les scénarios catastrophes qui vous font douter: endoctrinement, isolement, pauvre qualité d’enseignement… Mais je sais aussi que plus d’une cinquantaine d’études se sont penchées sur les apprentissages en famille et que, dans l’ensemble,  elles ne confirment pas vos craintes sur le développement socioaffectif des enfants, leur performance académique ou leur intégration sociale à l’âge adulte (voir L’école à la maison au Québec: un projet familial, social et démocratique de Christine Brabant). De simples peurs ne sont pas une raison suffisante pour nous brimer.

Je sais. La peur, le jugement… c’est instinctif. C’est un peu comme ça qu’on a assuré la survie de l’espèce, non ? La maman singe qui s’approchait un peu trop de l’eau se faisait sûrement rapidement ramener à l’ordre par sa bande hurlante parce qu’un prédateur pourrait s’y cacher… Et la femme préhistorique qui ne gardait pas son bébé assez près d’elle la nuit subissait certainement les grognements désapprobateurs des autres femelles du clan… C’est naturel de réfléchir et de prendre position. Sauf qu’on ne prend pas tous la même position… Ça aussi c’est humain, et ça aussi, ça a contribué à notre évolution. L’être qui a osé sortir du rang.

Faire preuve d’ouverture, on dirait que c’est plus facile lorsqu’il est question d’une orientation sexuelle, d’un handicap physique ou d’une couleur de peau. Lorsqu’il est question de différence parentale, la marginalité passe moins bien. Probablement parce que ces différences résultent d’un choix. La couleur de ma peau ne remet aucunement en question la vôtre. Par contre, un choix comme Mener de front vie familiale et carrière professionnelle ? Ou la mettre de côté ? Ça titille. Parce que nous voulons le meilleur pour nos enfants. Et si nous n’avons pas pris la même décision, alors qui a raison ?

Pourtant, nous sommes capables de gérer nos insécurités et de respecter le fait qu’il n’existe pas de moule unique qui fera le bonheur de toutes les familles. Il est possible de se soutenir sur nos routes parallèles… Offrir l’amour. Je peux avoir allaité et regarder une mère donner le biberon avec tendresse… Je peux admirer votre marmaille nombreuse et apprécier mes deux enfants… Je peux rêver d’une maison à la campagne et chérir ma vie urbaine… J’y crois. C’est ce que je vis.

Mes enfants ne fréquentent pas d’école et je n’ai pas de compte à rendre à ce sujet. Ils ont une vie riche à faire pâlir d’envie, mais je ne suis pas obligée de le prouver. Tout indique que je leur ouvre les portes d’un avenir prometteur… Alors pourquoi assumer le pire de moi et me laisser le fardeau de la preuve ?

Est-ce qu’un père qui demande la garde de sa fille devrait avoir à démontrer qu’il la traite respectueusement parce qu’il pourrait en abuser ? Est-ce qu’une mère végétarienne devrait avoir à fournir un plan de repas parce que le menu de son adolescent pourrait manquer de protéines ? Est-ce qu’un parent qui sort de l’hôpital avec son poupon devrait accepter qu’on le surveille par caméra parce qu’il pourrait secouer son bébé ?

Non. Et je suis dans le même bateau. J’ai autant envie de justifier en détail l’éducation que j’offre à mes enfants que vous auriez envie de fournir au gouvernement une compilation du temps que vos petits chérubins passent devant leurs écrans. C’est-à-dire : aucune envie. Comme tout le monde, j’ai d’autres choses de mieux à faire dans la vie que de remplir de la paperasse pour prouver que je ne suis pas un parent négligent.

J’admire la démarche actuelle du ministre de l’Éducation qui nous débarrassera enfin d’un pénible flou légal. J’appuie sa nouvelle loi qui permettra d’identifier les jeunes Québécois qui ne fréquentent pas d’établissement scolaire. Je comprends également sa décision de sélectionner certains critères généraux flexibles qui permettront d’établir si ces mêmes enfants reçoivent une éducation à domicile ou non. Nous sommes sur la voie d’un changement historique pour l’école à la maison et je suis fière d’être un parent-éducateur du Québec !

Elizabeth Gobeil Tremblay

T’es tellement chanceuse, toi !

Si vous voulez me faire friser les oreilles, osez me dire : « Tâ€

Si vous voulez me faire friser les oreilles, osez me dire : « T’es tellement chanceuse, toi ! » À force de bouillir intérieurement, ça crée de l’humidité et ça fait friser mes organes auditifs.

  • T’es chanceuse, toi ! Tu es une lève-tôt !

Ok, j’ai un métabolisme, ou une génétique, ou l’habitude de me lever aux aurores. Mais je connais plusieurs personnes que ça ferait sacrer. C’est mon choix d’en faire quelque chose de positif. Plus de colleux avec les enfants, plus de temps pour paresser au lit, plus de tâches accomplies avant le réveil général de la maisonnée. Mais tout ça, ce n’est pas de la chance : ce sont des choix.

  • T’es chanceuse, toi ! Tu as quatre enfants ! Tous en santé !

C’est une façon de voir. J’aurais pu piger le mauvais numéro dans le sac de gènes. Oui, il y a une portion de hasard. Un gène défectueux se pointe le nez et c’est foutu ! Mais au jour le jour, je fais tout pour que mes enfants préservent leur santé. Ce n’est pas la chance qui place des légumes dans mon panier d’épicerie et qui amène mes enfants chez le médecin.

La santé que vous voyez, elle est physique. Pas de morve, pas de handicaps, pas de cellules cancéreuses. Mais il y a aussi une santé qui se passe entre les oreilles, qui est moins visible mais tout aussi importante. Et ça aussi, ça se travaille ! Quand vous dites à quelqu’un qu’il est donc chanceux, gardez à l’esprit que vous voyez seulement une partie de la réalité. Vous ne voyez ni tous les efforts derrière ce que vous appelez « chance » ni tout ce qui ne paraît pas et qui se trouve peut-être du côté sombre de la chance.

Et pour être honnête, si j’ai quatre enfants, ça n’a rien à voir avec la chance. Si on s’était fiés à la nature, on ne serait jamais devenus parents. On a dû prendre des décisions conscientes et y investir temps, énergie et pas mal d’argent, pas juste faire des parties de jambes en l’air ! Alors pour la chance, on repassera.

  • T’es chanceuse, toi. Tu as beaucoup voyagé !

J’ai économisé mon argent, j’ai mis les voyages dans le haut de ma liste de priorités, j’ai sacrifié d’autres options, j’ai embrassé mon choix avec tout ce qu’il comporte, que ce soit positif (les magnifiques couchers de soleil, les musées, les rencontres, les gelatos italiennes, la chaleur au mois de janvier…) ou négatif (les vaccins, la tourista, le décalage horaire, les araignées grosses comme des autobus…) Si vous tenez à appeler ça de la chance, admettez au moins que je fais ma chance. Et que vous pouvez faire la vôtre.

  • Wow ! T’es chanceuse, toi ! Tu es née le 7 du 7, 77 ! Ton chiffre chanceux, ça doit être le 7, hein ?

Si on considère qu’à l’âge de sept ans, j’enterrais mon père et mon cousin préféré et que je voyais ma grand-mère se diriger vers la mort… Je ne suis pas prête à appeler ça un chiffre chanceux.

Même quand vous me souhaitez « bonne chance », ça fait popper des points d’interrogation dans mon cerveau. Si je suis sur le bord d’accoucher, je n’ai pas besoin de chance, j’ai besoin d’assez de temps pour me rendre à l’hôpital ou à la maison des naissances, de bons soins, d’un conjoint présent, et de personnes compétentes qui prendront soin de mon bébé avec nous. Si je change d’emploi, ce n’est pas de la chance que je veux, c’est une équipe de feu, des défis à ma mesure, du temps pour m’adapter à la nouvelle situation. Et si je ne les ai pas, ce sera aussi mon choix de modifier les paramètres.

Avec l’idée de la chance vient l’idée de la malchance. Et la malchance, ça se change. On peut changer les énergies, faire des choix différents, se questionner sur soi et sur ses relations. Je suis une ardente défenseure du principe selon lequel on ne devrait pas se surprendre qu’une situation ne change pas si on ne fait rien de différent.

Vous voulez être plus chanceux ? Arrangez-vous pour que le beau et le bon trouvent votre chemin. Ou plantez-vous sur le chemin des bonnes personnes et des belles situations. On ne peut pas remporter un tirage si on ne met pas notre nom dans le chapeau. On ne peut pas remporter un tournoi si on ne s’entraîne pas et si on ne s’inscrit pas. Et on ne peut pas faire tourner la chance en notre faveur si on passe notre temps à envier la chance des autres.

Nathalie Courcy

Vieillir ensemble !

L’autre jour, mon chum m’a dit qu’il se sentait vieillir. Étr

L’autre jour, mon chum m’a dit qu’il se sentait vieillir. Étrange sensation qui parcourt notre corps. Car, oui c’est vrai, on vieillit, les années passent et ne se ressemblent pas ! Ses yeux commencent à se fatiguer, ses petites rides sont de plus en plus apparentes, dès qu’on se couche un peu tard, on met une semaine à s’en remettre, et mes cheveux blancs me trahissent ! Oui, c’est ça de vieillir, c’est voir tous ces petits changements qui marquent notre quotidien un peu plus chaque jour. Nos corps changent, nos idéaux évoluent, nos passions se transforment, mais notre amour se bonifie avec le temps, comme un bon vin !

Je suis toujours touchée quand je vois de « vieux couples » dans la rue. Parce que oui, ça existe encore, ce n’est pas une espèce en voie d’extinction. Parce que oui, l’amour n’a pas forcément de date de péremption, ce n’est pas un bien consommable et puis jetable. Alors, je lui dis au creux de l’oreille que je veux être comme ça dans trente ans ! Quand je m’imagine en vieille bonne femme, je ne peux pas m’imaginer sans lui. Toujours amoureuse, toujours complices, parce que vieillir à deux, c’est traverser le temps main dans la main. Une citation dit que vieillir ensemble, ce n’est pas compter les années, mais c’est faire en sorte que les années comptent ! Vieillir à ses côtés, c’est pour moi la plus grande aventure, le plus beau voyage que je peux faire. Il me fait voir tous les paysages possibles. Avec lui, il y a des jours où je monte le Kilimandjaro des émotions, parfois il est ma tornade, mon coup de vent pour me ramener à la réalité, il est ma montagne, mon phare dans la nuit ; des fois, je me sens perdue pour mieux le retrouver… Chaque jour, je me rends compte qu’il est la parfaite personne imparfaite pour moi !

Vieillir ensemble, c’est avancer dans ce voyage extraordinaire de notre vie, être surpris, parfois déçus, de rire, de pleurer à deux. C’est voir grandir nos enfants, les accompagner vers leur indépendance, c’est construire quelque chose. Vieillir ne me fait pas peur, car je vieillis à ses côtés. Je me dis que je ne suis pas seule, qu’il est là ! J’ai envie de dire fuck aux rides, aux cheveux blancs, aux seins qui tombent, à la mémoire qui flanche, au cholestérol, à l’humeur grognonne… parce que vieillir avec lui, c’est dépasser tout ça et aller encore plus loin !

Gabie Demers

 

Pourquoi on a viré la télé ?!

Il faut se le dire, j’adore écouter la télévision.

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Il faut se le dire, j’adore écouter la télévision.

Ce sentiment d’évasion où je navigue d’une série à l’autre est vraiment un truc que j’aime.

Pouvoir me coller contre chéri mari ou mes filles pendant quelques heures chaque soir est un bonheur.

Par contre, je sais que quand je suis devant la télé, je n’accomplis rien.

Je viens de passer mon dimanche entier à regarder une série et, bien que j’ai eu un super moment, je n’ai qu’une seule envie…

Annuler la télévision !

Oui oui, je n’en veux plus !

Je trouve que mon cerveau, mon énergie et ma motivation disparaissent à l’instant où la télévision s’allume.

Je deviens léthargique au maximum, une vraie zombie.

Ma famille se sent comme cela aussi et même si cela nous fait vibrer dans la peur du manque, on va le faire quand même.

Alors on va se libérer de ce qui nous rend comme des zombies !

Notre famille a déjà passé plus de deux années sans télévision, donc on va survivre.

On a Netflix pour les journées de pluie ou pour des moments que l’on va s’offrir sporadiquement.

Mais on s’engage vers une autre façon de vivre qui sera bénéfique à chacun d’entre nous.

Ce qui nous a emmenés dans cette réflexion familiale est que, quand un d’entre nous passe beaucoup de temps devant un écran, les autres sont inspirés à faire pareil… surtout si c’est un parent.

De plus, le nombre d’échanges que l’on a ensemble diminue.

On devient accro et il nous arrive même de manger au salon pour écouter plus de télévision.

Quand on se regarde et qu’on fait notre travail intérieur, la question qui remonte entre moi et chéri est : est-ce vraiment ce que l’on veut léguer à nos enfants ?

La réponse est NON.

Il n’y a pas de mal selon moi à être devant la télévision ou d’autres écrans par moment et par loisir, mais il faut être raisonnable (ce qui est difficile pour nous, honnêtement).

La Société canadienne de pédiatrie suggère un temps d’écran très limité :

Avant deux ans : pas d’exposition ou seulement pour des communications parentales (Skype, FaceTime), ou s’il y a exposition, des émissions de grande qualité avec présence parentale.

De deux à cinq ans : pas plus d’une heure par jour, idéalement avec présence parentale.

De cinq à onze ans (tout écran confondu) : deux heures par jour.

Bien sûr, ce sont des suggestions et c’est à nous, parents, de faire des choix alignés avec nos valeurs.

Chez nous, on est des consommateurs d’écran : je suis Web Entrepreneure, mon mari fait de l’édition vidéo, grande fille est à l’âge d’avoir son propre cellulaire et mini est dans une classe iPad.

Nous sommes conscients que nous passons déjà beaucoup de temps devant nos écrans chaque jour, donc voilà ce qui justifie notre choix.

Nous sommes à l’aise avec notre décision même si, pour notre entourage, nous sommes des êtres bizarres qui ne savent pas vraiment ce qui se passe aux nouvelles. On s’assume pleinement.

Et vous, êtes-vous trop devant votre télévision (écran) selon vous ?

Martine Wilky

Suivre son instinct de parent lorsque l’on croit que tout bascule

Cette histoire, je l’ai vécue. Je n’en garde, toutefois, aucun

Cette histoire, je l’ai vécue. Je n’en garde, toutefois, aucun souvenir. Aucun souvenir dans ma tête. Seule une cicatrice fait foi de son passage sur mon corps.

J’ai reçu le sacrement des malades. Celui que l’on donne lorsque l’on ignore si la personne devant nous va parvenir à passer au travers d’une grave situation. J’ai reçu ce sacrement, celui qui donne la force et le courage de supporter l’épreuve. Celui qui m’a soutenue pour poursuivre ma vie et guider les chirurgiens qui ignoraient ce qui se tramait sous leurs doigts, dans mon tout petit corps de nourrisson.

Cinq semaines auparavant, je suis née, un matin de début de printemps. Quelques jours avant le long congé de Pâques. Un matin ensoleillé de l’an 1974. Deuxième dans le rang de la fratrie, j’étais attendue par mon papa, ma maman et mon grand frère. J’avais tardé à me pointer le bout du nez. Profitant du confort utérin que ma maman m’avait offert.

Les premiers jours, j’étais un bon bébé. Une bonne toute petite. Je suivais ma courbe de croissance à la lettre. Puis… la dégringolade à la vitesse grand V. V pour vomissements. V pour veiller un bébé et finir par le nourrir à la cuillère. Et finalement, V pour visites répétitives.

Mon mal s’était installé tout doucement. Petits rejets de lait. Toujours affamée, mais de moins en moins capable de garder en moi ce que ma mère m’offrait pour me nourrir. Puis des vomissements en jets. Propulsés sans aucun effort de mon petit être qui désirait pourtant boire. Plus les jours avançaient, moins j’avais de force pour combattre ce qui m’empêchait de boire.

Malgré ces instances répétitives chez les médecins, ma mère retournait toujours bredouille à la maison, avec moi comme petit poupon sous le bras. Les intolérances et les erreurs métaboliques avaient été soulevées. Les vomissements auraient pu être d’origine infectieuse ou d’ordre neurologique… Rien de précis, rien de concluant. Les médecins ne trouvant rien retournaient ma mère en la sommant de me nourrir de façon plus régulière, de ne pas se plier à mes « caprices », de changer de sorte de lait… et cela a été de mal en pis. Plus je buvais, plus je vomissais. Plus je vomissais, plus je me déshydratais. Plus je m’enfonçais et plus ma mère était à bout de ressources, plus le sentiment d’abandon s’emparait de nous deux.

Retour à la case départ… Ma mère accompagnée de ma marraine m’a amenée à l’hôpital où j’avais vu le jour. Les médecins, pour calmer la peur de ma mère, lui ont proposé de me prendre en observation et de me refaire une alimentation. J’étais totalement déshydratée et ma mère épuisée. Il ne fallut que peu de temps aux médecins pour constater qu’il y avait quelque chose qui clochait. Ma mère avait eu raison de s’inquiéter et tellement bien fait de m’y amener. J’ai donc été transférée en urgence à l’Hôpital Ste-Justine. L’endroit même où j’ai reçu le sacrement des malades me donnant du coup les forces nécessaires pour passer devant ce qui arrivait.

Mais qu’est-ce qui arrivait? Tous l’ignoraient. On devait m’ouvrir pour voir le problème. Ne sachant ce qui les attendait, les médecins ont procédé à ma libération. Mon pylore* était fermé. Ne permettant pas aux aliments de passer. D’où les vomissements explosifs.

À cette époque, la fréquence de cette malformation chez les garçons, premiers de familles étaient, était mieux connue (trois à quatre fois plus chez les garçons que chez les filles). J’étais une fille, seconde de famille. Je déjouais en quelque sorte les diagnostics de l’époque.

Le lendemain de l’intervention, ma mère a retrouvé un bébé bien joufflu. Cachant du coup les inquiétudes, l’amaigrissement, la malformation. Je suis revenue à la maison et la vie a repris son cours normal. J’ai eu une chance incroyable. Le temps qui avait passé entre les débuts des symptômes et le moment de l’intervention me laissait le moins de chances possible. J’étais à moins de vingt-quatre heures de trépasser. Trop déshydratée.

Maintenant, je mords dans la vie. J’ai toujours mené une vie normale. La seule trace, je la vois sur mon ventre, près de celle qui signifie que j’ai donné la vie par césarienne. Deux petites cicatrices qui symbolisent que la vie se côtoie sur mon bedon.

Votre nouveau-né de quelques petites semaines vous manifeste des inquiétudes de l’ordre de vomissements qui surviennent après chaque repas avec un délai plus ou moins long? Ils sont faits facilement, brusquement, en jets? Ils sont abondants, parfois plus importants que la quantité d’aliments ingérés? S’ensuivent une déshydratation et une constipation synonymes de la sous-alimentation? Malgré la perte de poids et les vomissements, le nourrisson reste affamé et vorace? Il importe de consulter. Nous ne sommes plus en 1974; les ressources sont devenues innombrables en matière de santé. L’intervention est somme toute facile et la récupération totale.

Mille mercis à toi, maman, d’avoir écouté ton instinct et d’avoir poursuivi ta quête pour me garder. Je sais que ces moments ont dû être fort inquiétants. Merci pour tout.

Mylène Groleau

*Le pylore fait partie du système digestif. Ce muscle a pour fonction de faire passer les aliments digérés par l’estomac vers le duodénum. Dans le cas présent, il y avait rétrécissement du sphincter empêchant les aliments de passer.

Est-ce qu’on peut être gentil ?

Je viens de revenir chez moi. Après cinq heures à l’aéroport dâ

Je viens de revenir chez moi. Après cinq heures à l’aéroport d’Ottawa. Sans avoir pris d’avion. En cette belle journée d’avril remplie de vents et de pluie verglaçante, les vols ont été retardés et annulés les uns après les autres. Avant même de partir de la maison, j’avais dû appeler la compagnie aérienne pour qu’un agent me trouve une place dans un autre avion. L’agent a été efficace, rapide, sympathique. Merci, monsieur ! Je peux m’imaginer qu’autour de vous, il y avait probablement des dizaines d’agents stressés, tannés de se faire engueuler au téléphone par des clients frustrés. Votre calme m’a impressionnée.

Quand le taxi est arrivé, le vol avait été retardé à 19 h 43. Le conducteur était nerveux. On s’est rendus en un morceau, à l’heure prévue. Merci, monsieur, d’avoir été compétent et prudent. Mes enfants aussi vous en remercient.

Pendant le trajet, le vol a été retardé deux fois. 22 h, arrivée prévue à 23 h. Pas si pire. L’atelier que j’animerai cette semaine commence à 8 h demain matin. J’ai le temps. Je me croise les doigts.

La file d’attente devant les kiosques de dépôt de bagages est loooooonnnngue ! Les gens ont le cellulaire scotché sur l’oreille, le ton est cassant. J’entends les commentaires. Est‑ce que quelqu’un est vraiment étonné que l’horaire des vols soit sans queue ni tête avec cette température ? C’était littéralement écrit dans le ciel.

– Bonjour madame. Grosse journée agréable, hein ? Faut pas lâcher.

– Oh ! Merci pour votre sourire, ça fait du bien de rencontrer une cliente qui ne nous en veut pas pour les retards !

– Ce n’est pas le fun pour personne, mais on n’en rajoutera pas ! On est tous dans le même bateau (à défaut d’être dans un avion). Même quand j’ai appelé pour changer mon vol, j’ai eu la ligne rapidement et l’agent était super efficace.

– Oh ! Merci, j’avais l’impression que tout le monde était fâché.

– Quand bien même on le serait contre Dame Nature, ça n’aide personne si on se venge sur vous ! Je vous souhaite de dormir en paix ce soir, vous faites un bon travail.

(J’ai cru entendre sa mâchoire tomber par terre. Poc.)

J’ai eu le temps de passer la sécurité. De m’asseoir au resto. De commander un drink cool. Tant qu’à avoir quelques heures à tuer, aussi bien en profiter ! Du menu, il ne reste que le quart des options. La journée a été longue pour tout le monde à l’aéroport.

– Je prendrai donc un burger au bacon, pas de bacon. Merci.

Est-ce que j’aurais préféré avoir le poulet thaï à la noix de coco ? Oui. J’aurais pu quitter le resto sans manger, bouder, faire des gros yeux fâchés au serveur. Mais ça n’aurait pas mis dans mon assiette du poulet thaï à la noix de coco. J’aurais juste mangé du boudin, comme disait ma mère quand j’étais petite.

Première bouchée de mon burger au bacon pas de bacon : mon vol est annulé. Mon cellulaire est mort, je ne peux pas appeler la compagnie aérienne pour changer mon vol. Avale le burger, cale le drink, paye. Go jusqu’à la porte prévue pour le départ de mon vol.

La foule de clients pas contents est attroupée autour de l’agente qui n’a pas encore de réponses à fournir. Elle aussi, doit attendre. Et elle aussi s’impatiente. Tout le monde est debout devant elle, tape du pied, grogne sans discrétion. Pensez-vous que ça aide ? Pensez-vous que ça améliore la situation ? Ben non !

On nous a redirigés vers un autre étage, vers le centre d’appels de la compagnie aérienne, vers le carrousel à bagages, vers les taxis. Retour à la case départ, c’est-à-dire à la maison. Au moins, je ne dormirai pas (à moitié) entre un mur en béton et un poteau en métal. Je vais dormir au chaud, en sécurité. Je suis convaincue que si la compagnie aérienne avait pu, elle aurait fait décoller l’avion. La sécurité prime. Tout comme la gentillesse.

Je le sais que ce n’est pas tout le temps facile de rester gentil quand on est frustré, impatient, quand nos plans ont été barouettés d’un bord et de l’autre. Mais je vous le jure, c’est encore plus pénible de rester emprisonné dans sa frustration, d’être borné au point de ne pas voir que l’humain devant nous, qu’il soit agent de bord, passager ou douanier, n’a pas décidé de nous faire suer. Lui aussi préférerait que sa routine soit simple et efficace.

Même chose avec les profs contre qui on se venge du système scolaire, les infirmières qu’on enterre sous nos plaintes contre les décisions politiques, nos parents à qui on reproche la mentalité de leur époque qui a guidé leurs choix parentaux. Et si on essayait, dans ces situations incontrôlables, de rester gentil ? Si on essayait de se mettre à la place de la personne devant nous et de voir le problème à travers ses yeux ? Si on se rappelait que cette personne a un cœur, une fatigue, une frustration, et pourtant, un sourire pour nous accueillir et nous aider ?

Soyons gentils. Ça ne règlera pas le problème, mais ça évitera d’envenimer la situation. Tout le monde dormira plus en paix.

P.S. Au moment où j’écris ces lignes, l’électricité vient de me lâcher. Et au lieu de sacrer contre la compagnie d’électricité, je remercie mon ordinateur d’avoir une pile chargée. Si ce n’était pas de ça, j’aurais perdu mon texte. Et mon temps !

Nathalie Courcy

 

Les privilèges d’adultes

L’enfance apporte son lot de joies et, à en croire les terrib

L’enfance apporte son lot de joies et, à en croire les terribles two, son lot de frustrations également. Nous, parents, veillons à ce que notre progéniture se développe adéquatement, mange sainement, joue dehors, fasse du sport, apprenne à gérer ses émotions, reçoive les meilleurs soins. On donne aussi l’exemple, etc. Le tout à la sueur de notre front, parce qu’on ne se le cachera pas, ce n’est pas de tout repos tout ça ! (Je n’ai même pas abordé les tâches ménagères, les devoirs, la vie de couple et ce qui nous reste de vie sociale.) Alors, je crois que nous méritons des privilèges d’adultes.

Oui monsieur ! Oui madame ! Mais qu’est‑ce qu’un privilège d’adulte ? C’est toutes les petites choses que nos enfants doivent faire ou ne pas faire, et pour lesquelles nous pouvons réclamer, avec notre valeureux titre d’adulte, le droit de faire totalement et de façon assumée le contraire. Vous me voyez venir, là, n’est‑ce pas ?

– Maman, pourquoi toi tu ne mets pas ta tuque ?

– Papa, c’est pas juste ! Pourquoi tu manges des chips avant de te coucher ?

– Maman, tu as dit un gros mot !

– Papa, pourquoi toi, tu as le droit de monter debout sur une chaise ?

– Maman, pourquoi tu te couches tard, toi ?

PRIVILÈGES D’ADULTES !

Je sais, il faut donner l’exemple aussi et ne pas trop embarquer dans le « fais ce que je dis mais pas ce que je fais ». Mais utilisé stratégiquement avec parcimonie, le privilège d’adultes nous donne une solide réplique et nous rappelle qu’on le mérite ! Après tout, on l’a déjà faite notre enfance, nous…

Terminé, la culpabilité !

Krystal Cameron

Les enfants, les consignes et leur rythme

Avez-vous remarqué comment les enfants n’ont pas le même rythme

Avez-vous remarqué comment les enfants n’ont pas le même rythme que les adultes ? Que dis‑je… C’est SÛR que vous avez remarqué comment vos petits cocos n’ont pas la même notion du temps que vous. Quand vous n’avez plus une once d’énergie, ils courent partout comme des fusées. À l’inverse, quand vous avez une réunion ultra importante en avant‑midi, c’est bien évidemment le matin qu’ils seront les plus lents ever. Votre plus grand prend cinq minutes avant d’enfiler sa première botte, alors que pour votre plus petit, cela fait huit fois que vous répétez : « Allez, lâche le bout de papier par terre, viens mettre ta tuque, c’est le temps de partir ! »

Des fois, c’est vrai, les enfants pourraient faire un peu plus d’efforts pour collaborer. Souvent par contre, le parent ne réalise pas suffisamment comment la vie se passe à travers les yeux d’un enfant. Lorsqu’on est haut comme trois pommes, la vie n’est pas une question d’horaires, de trafic ou de tâches à accomplir dans la journée. Et plus ils sont jeunes, moins ils ont conscience de ce qui peut tracasser son parent lorsque celui‑ci pense à sa journée à venir. Les enfants n’ont pas cette conception du temps, et c’est tant mieux !

C’est parce qu’ils ne l’ont pas qu’ils sont aussi émerveillés par les petites choses de la vie (le fameux bout de papier !) et qu’ils se concentrent sur l’ici et maintenant. Alors que nous, les adultes, avons davantage tendance à planifier et à garder en tête un agenda de ministre. Les parents stressent en pensant qu’ils vont arriver en retard, qu’ils auront à vivre de la honte auprès de leurs collègues et qu’ils devront se justifier à leurs patrons. Les parents sont conscients, eux, que s’ils arrivent plus tard, ils auront l’impression de courir après leur temps toute la journée, qu’ils devront probablement finir plus tard… et donc arriver plus tard à la garderie, repartir avec des enfants fatigués et vivre une soirée moche parce que tout le monde est épuisé.

Dans ces moments de chaos, rappelez‑vous qu’une famille est constituée autant des enfants que des parents. Ainsi, vous désirez certes que vos enfants s’ajustent à votre rythme, mais peut-être devriez-vous également considérer le leur. Par exemple, lorsque vous donnez une consigne à votre enfant, êtes-vous trop exigeant quant à la rapidité d’exécution qu’il devrait avoir ? Certains parents souhaiteraient que cela se fasse sans jamais avoir à répéter ou que la tâche soit effectuée dans la seconde qui suit. C’est bien évidemment impossible. Ce n’est pas dans la nature de l’enfant, parce que lui se demande plutôt comment finir sa construction de blocs. Et pour lui, ÇA c’est important. Même qu’en réalité, ça l’est vraiment pour ses apprentissages ! Bref, soyez conscient de vos attentes.

Vous demandez à votre enfant de ranger sa peluche une première fois. Il ne le fait pas. Pourquoi ne pas compter jusqu’à « X » dans votre tête avant de la répéter ? Vous pourriez être surpris de voir qu’en ayant un délai, votre enfant répond à votre consigne, mais que d’habitude, vous ne lui auriez pas laissé le temps de passer à l’action ! À d’autres moments, vous pourriez vous demander : « Est-ce que c’est si pressant ? » Peut-être réaliserez-vous qu’en intégrant davantage le rythme de votre enfant, vous redécouvrirez certains aspects de votre vie. Parce que les enfants aussi ont beaucoup à nous apprendre.

Lory Zephyr

 

Les 1001 « Aïe ! » d’une mère

Eh qu’on se le fait dire avant de devenir mère que porter un enfa

Eh qu’on se le fait dire avant de devenir mère que porter un enfant donne des courbatures, qu’accoucher est supposément la pire douleur du monde, qu’allaiter peut donner des gerçures et des crevasses, que tralali et que tralala…

On nous prépare beaucoup aux mille et une petites et grandes douleurs du DEVENIR mère, mais pas tant à celles du ÊTRE mère. Mais je vous le dis tout de suite, je n’ai pas envie d’avoir ce soir un esprit de synthèse en dressant un portrait général de la Mère-Martyre. N’y allons pas pour les grandes constatations mélancoliques : lançons-nous plutôt dans les détails bidonnants, car vaut mieux en rire qu’en pleurer !

C’est donc les rotules en feu à force d’être à genoux par terre à ramasser des morceaux de papier bricolés que je vous écris cette petite liste de mes douleurs, courbatures et inconforts physiques que j’attribue ENTIÈREMENT à la maternité ! Puisque comme l’a dit ma sage‑femme, l’honorable Karine : la maternité, ça t’magane un corps !

J’ai mal, ô, tellement mal à/aux :

  • Cuisses, à force d’avoir des enfants assis dessus non pas sans avoir mené une chaude lutte pour désigner l’identité du chanceux qui aura cet honneur.
  • Côtes, qui s’affaissent à force de m’endormir en allaitant sur le côté la nuit.
  • L’abdomen, parce que ça vient à faire mal se pencher par-dessus le lit du bébé pour l’endormir en lui flattant tête, épaules, genoux, orteils, genoux, orteils, genoux, orteils, yeux, nez, bouche, oreilles…
  • Épaules, après des mois à faire du portage de façon probablement inadéquate, parce que je peux être botcheuse quand il est question d’ergonomie.
  • Mamelons, que mon bébé en train de percer ses dents empoigne, férocement parfois, de ses gencives acérées.
  • Coudes… Puisque mon bébé de dix mois ne fait toujours pas ses nuits, je me relève souvent en utilisant cette partie visiblement vulnérable de mon corps comme point d’appui, la condamnant à ratatiner de sécheresse sous l’effet de cette friction incessante.
  • La face. À force de côtoyer de grands bébés qui ont pour passe‑temps favoris le tirage de joues, le griffage de nez, le pinçage de paupières, l’arrachage de lunettes… Fut une époque, la peau de mon visage ressemblait à la douce pelure d’une pêche…
  • Lobes d’oreilles, parce que parfois, j’ai des idées folles comme, t’sais, de vouloir être coquette l’espace d’un instant en portant des boucles d’oreilles…
  • Au cuir chevelu, car je suis la fausse cliente préférée des petites coiffeuses en herbe de ma maison !
  • Yeux, aveuglés par les paillettes, brillants, diamants, arcs-en-ciel éclectiques, rose bonbon et nanane qui tapissent mon quotidien.
  • Oreilles, qui saignent parfois de les entendre crier de joie, de peine, de rage, de désespoir, d’excitation, alouette !
  • Tête, ibid. !
  • Pieds, parce qu’il y a une loi non écrite qui interdit aux mères au foyer de s’asseoir. JAMAIS. Pis aussi, parce que j’ai le tour de piler sur un Playmobil itinérant le soir avant d’aller me coucher, en allant donner à mes enfants un tendre bisou des plus… amoureux…

Je pourrais poursuivre cette métaphore filée de la douleur et conclure cet article en ajoutant que les voir grandir me fait mal au cœur et à l’âme, mais je crois que cette conclusion est implicite et prévisible.

Je vais donc juste terminer ce texte sur une note simple, pour ne pas dire simplette, mais bien sentie, à l’intention directe de mes enfants.

Aïe aïe aïe, mausus que j’vous aime !

Véronique Foisy