Archives octobre 2018

La p’tite tape dans le dos

Peu importe ton métier, les encouragements, ils sont toujours bienv

Peu importe ton métier, les encouragements, ils sont toujours bienvenus.

Dans un monde où tout va si vite, tout le temps, que quelqu’un reconnaisse ton dévouement, ça ne s’achète pas.

Les bons mots, la p’tite tape dans le dos, ça donne le goût de continuer.

Il peut s’agir d’un geste de bonté, d’un collègue qui t’offre son soutien, d’une main posée sur ton épaule.

Quel que soit ton métier, tu es humain.

Quand la vie va trop vite, quand tu te sens dépassé, tu peux si vite te mettre à croire que tu n’es pas au bon endroit, que tu n’as peut-être pas fait le bon choix.

La p’tite tape dans le dos, elle peut pourtant déplacer des montagnes…

La p’tite tape dans le dos, c’est un merci, c’est un service rendu, c’est l’empathie.

La p’tite tape dans le dos, elle peut faire la différence.

Faisons la différence.

Eva Staire

 

Fais-le pour toi!

Depuis quelques années, j’aime bien faire du jogging, mais cette

Depuis quelques années, j’aime bien faire du jogging, mais cette année, j’ai décidé de relever le défi de m’inscrire à une course de cinq kilomètres. C’était ma première, mais certainement pas ma dernière! C’est donc en ce frisquet premier dimanche d’octobre que j’ai réussi à battre mon temps de plus de quatre minutes!

Je le fais pour moi. Égoïstement pour moi, parce que ce petit trente-cinq minutes me fait un bien fou.

Oui, je le fais pour être en forme et en santé, mais en plus de faire du bien à mon corps, ça fait du bien à ma tête! Ça me permet de mettre de côté les petits soucis de notre quotidien bien (tellement trop) rempli.

En tant que maman, on s’oublie parfois, souvent. On fait passer les besoins de nos petits amours avant les nôtres. Après quelques années de routine bien établie avec nos enfants, trouver une activité seulement pour soi est essentiel. Pour moi, c’est la course.

Je suis fière d’avoir participé à cette course et d’entendre ma fille de quatre ans me dire « Bravo maman pour ta course, je vais aller te voir encore si tu en fais une autre! » est la plus belle des récompenses! Je veux que mes filles aient envie de faire de l’activité physique, mais surtout qu’elles aient du plaisir en le faisant.

Si tu as envie de commencer la course, fais‑le! Commence par un kilomètre, puis deux. Fais des intervalles. Tu ne courras pas un marathon dès ta première saison, mais tu amélioreras certainement ton temps. Et surtout, fais‑le pour toi!

Julie Lampron Desaulniers

 

Les papis et les mamies

Je veux vous raconter aujourd’hui une histoire pleine de compassio

Je veux vous raconter aujourd’hui une histoire pleine de compassion, d’amour et de générosité. J’ai eu une garderie en milieu familial pendant sept ans. J’ai eu la chance d’accompagner des familles fabuleuses et des enfants merveilleux dans leur enfance. Où nous vivions, il y avait une maison de personnes âgées au coin de la rue. C’était à quatre maisons exactement de chez nous. La première fois que l’idée m’est venue, j’ai appelé à la résidence pour leur demander si on pouvait venir visiter des personnes âgées, les enfants et moi. On m’a répondu que plusieurs d’entre elles n’avaient jamais de visite et que ce serait vraiment apprécié. Je ne savais pas encore dans quel contrat on s’engageait.

J’ai parlé avec les enfants de la garderie de la visite que nous allions faire. Je leur ai dit qu’il existait une maison où des papis et des mamies vivaient et où ils aimeraient vraiment recevoir notre visite. Les enfants étaient enchantés. En plus, ils adoraient leurs propres papis et mamies, donc ça en ferait plus à aimer! Ils ont fait des dessins colorés et des cartes remplies de cœurs. J’ai donc habillé les enfants, pris leurs dessins et nous sommes partis.

À notre arrivée, nous avons rencontré des femmes passionnées, douces et chaleureuses. Tout le monde était vraiment ravi qu’on soit là. Je ne savais pas encore dans quel contrat on s’engageait.

On s’est placés en petit train, les enfants en file indienne, et nous sommes entrés dans le premier corridor. Une dame est sortie de sa chambre en entendant le pas des enfants. Elle était souriante. Elle m’a dit : « Ho! Qu’il est mignon! », en pointant l’un des enfants. Je l’ai remerciée. Elle m’a demandé comment il s’appelait. Puis, elle m’a demandé si c’était un garçon ou une fille. Et elle l’a regardé, attendrie. Elle m’a redit : « Ho! Qu’il est mignon! », en pointant le même enfant que la première fois. Je l’ai remerciée à nouveau. Elle m’a redemandé comment il s’appelait. Puis, elle m’a redemandé si c’était un garçon ou une fille. Elle l’a regardé, attendrie à nouveau.

J’ai compris à cet instant que la dame souffrait de la maladie d’Alzheimer. La préposée qui nous accompagnait a vu ma surprise. Elle m’a alors expliqué que le centre dans lequel nous étions accueillait exclusivement cette clientèle… Ce détail m’avait échappé. On a alors continué, les enfants et moi, à saluer les mamies et les papis à tour de rôle. Les enfants ont donné leurs dessins. Les papis et les mamies ont donné des câlins. J’ai compris dans quel contrat on s’engageait alors.

Nous sommes arrivés devant une porte fermée. La préposée nous a dit qu’il s’agissait d’un monsieur aigri et agressif. Il ne recevait aucune visite, jamais. Elle nous a dit qu’on pouvait passer à une autre porte. Mais les enfants ont insisté pour offrir leurs dessins, à tout le monde, à ce papi-là aussi. Sinon, c’était pas juste. Quand la porte de sa chambre s’est ouverte, nous sommes tombés face à face avec le papi aigri. Puis, il a vu les enfants. Il s’est agenouillé et a pris le plus jeune dans ses bras. J’ai compris dans quel contrat on s’engageait alors.

Nous sommes retournés les visiter, dès que l’occasion se présentait. Les personnes âgées de ce centre ne se souviendront pas de nos visites. Mais les enfants, eux, s’en souviendront toujours. Ils se souviendront des papis et des mamies, des dessins et des câlins. Et moi, je me souviendrai toujours de cet amour dans l’air. Des regards perdus dans la brume, qui renaissent quelques secondes pour le câlin d’un enfant.

Chères mamans, prenez de votre temps et amenez vos enfants les visiter. Vos grands-parents, bien sûr, mais aussi ceux des autres. Ceux qui ont été oubliés ou qui ont oublié qui devait les visiter…

Joanie Fournier

 

Deux heures pour moi

On a déménagé cet été. On a fait des boîtes pendant des mois.

On a déménagé cet été. On a fait des boîtes pendant des mois. Tous les soirs, tous les congés. En arrivant dans la nouvelle maison, il fallait faire plusieurs travaux. Puis redéfaire des boîtes. Puis préparer la rentrée scolaire. Bref, ça fait trois mois que nous sommes dans notre nouvelle maison, et on commence tout juste à s’y poser réellement.

Lundi arrive, je regarde mon agenda. Je prévois les rendez-vous, prépare les réunions et fais ma traditionnelle to-do list pour la semaine. Et je remarque quelque chose de vraiment inhabituel. Vendredi après-midi. Il n’y a rien à mon horaire. Je vérifie et contrevérifie. C’est bien vrai. De 13 h à 15 h, je n’ai rien de prévu. Rien.

Pour plusieurs d’entre vous, c’est peut-être une chose habituelle. Mais pour moi, c’est juste l’équivalent de la veille de Noël. Faut le prendre quand ça passe, pis j’ai le goût de me gâter. Je réalise que ça fait plusieurs mois que je n’ai pas eu une petite minute pour moi. Je ne suis pas le genre de personne qui s’arrête facilement, disons‑le. Mais là, j’ai deux heures à moi, juste à moi.

Pis ça m’excite! Je pense à tout ce que j’aimerais faire… Je m’emporte à rêver à toutes les petites activités qui me rendaient heureuse, avant ma vie de maman. Qu’est-ce que je pourrais bien faire de tout ce temps? Aller magasiner? Monter à cheval? Prendre un bon bain moussant? Aller dîner avec une amie? Faire une vraie sieste? Les possibilités sont infinies. J’te jure, je suis tellement excitée qu’on dirait que je vais monter le Kilimandjaro. T’sais, quand c’est rendu que deux petites heures pour moi représentent une épopée risquée!

Vendredi arrive. Midi sonne. Je pense encore à ce que je vais faire. Et je pense à tout ce que je ne ferai pas. Pas de vaisselle. Pas de visite ni de bénévolat. Pas de ménage. Surtout, pas de pliage de linge. Pas de correction d’examens. Non, madame. Et surtout, pas de culpabilité.

J’ai pris mes deux petites heures pour moi, et on est allées faire un tour ensemble. Je suis allée manger dans un restaurant que j’adore, et que je ne me permets pas souvent. Je suis allée m’acheter deux paires de bottes. Pas une, deux. C’est la première fois que je m’achète quelque chose pour moi depuis environ cinq ans. J’te jure, je porte encore mes bobettes de maternité. Honte à moi…

Et là, j’entends déjà plusieurs mamans qui seront outrées de ces quelques lignes et qui prôneront le temps pour soi. Mais honnêtement, un p’tit après-midi une ou deux fois par année, j’ai juste pas besoin de plus que ça. Je ne pars pas en voyage dans le Sud, sans mes enfants. Je préfère voir leurs yeux s’émerveiller chaque fois qu’on va à l’aquarium. Je ne vais pas au gym. Je préfère aller courir avec les enfants au parc. Je préfère nettement une soirée de film collée avec mes enfants qu’une soirée où je dois endurer des talons hauts. Je suis peut-être mal faite, mais j’adore ma vie de maman. Et non, je n’ai pas besoin de m’en évader.

À 15 h pile, j’étais debout devant l’école de mes enfants quand la cloche a sonné. Parce que j’aurais pu prolonger mon séjour de congé, mais que j’avais trop hâte de les retrouver. Ma grande fille a vu mes nouvelles bottes dans l’auto. Je vous le jure, elle m’a dit : « Wow! Elles sont trop belles tes nouvelles bottes, maman! T’as bien fait de te faire plaisir! » Et son sourire m’a fait encore plus plaisir que ma nouvelle paire de bottes elle‑même.

Je pense que c’est aussi ça, la vie de maman. C’est rêver d’avoir une minute pour soi, pour ensuite passer cette minute à penser à nos enfants. Parce que dans dix ou quinze ans, les enfants auront quitté la maison. Je pourrai m’acheter toutes les bottes que je veux et prendre tous les après-midis pour moi. Mais je ne pourrai jamais revenir en arrière. Si je ne profite pas de mes enfants maintenant, il sera trop tard. Je ne veux rien manquer de leur enfance. Et je veux que mon amour et ma présence marquent leurs souvenirs. Parce que plus tard, ils ne se rappelleront pas mes nouvelles bottes. Mais ils se rappelleront leur maman qui les attendait devant l’école quand la cloche sonnait.

Joanie Fournier

 

Jamais tu ne t’arrêtes

Avec toi, ça bouge.

Avec toi, ça bouge.

Ça bouge tout le temps.

Jamais tu ne t’arrêtes!

Tu ne tiens pas en place. Tu montes, tu descends, tu grimpes, tu sautilles, tu cours, tu virevoltes, tu repars, tu reviens, tu gosses avec crayon, tu tapotes avec tes doigts sur la table, tu te penches sur ta chaise, tu tombes, tu te relèves, tu grouilles… tout le temps.

Jamais tu ne t’arrêtes!

Quand le soir s’installe, j’espère un peu de calme… Quand tu dors, tout est si paisible. Un peu de sérénité. Juste entendre ton souffle régulier, rassurant…

Sauf que chaque soir, je sais que la trêve sera courte… Je pense alors fort, fort fort : «Je t’en supplie, dors… s’il te plaît, qu’il dorme toute la nuit…»

Mais ça ne marche jamais… Je t’entends dès le premier gémissement… Tu te réveilles… souvent… tout le temps…

Jamais tu ne t’arrêtes!

Et moi? Je ne dors plus depuis que tu es dans ma vie…

Avec toi, ça brasse!

Je manque de patience, mon bébé! Je manque de sommeil, j’ai de la misère à encaisser les journées… Tu te colles, tu me fais ce joli sourire avec tes petites boucles blondes qui font fondre mon cœur… et tu repars de plus belle…

Quand tu n’es pas là… c’est vide, trop vide. Tu remplis tellement l’espace, tu engloutis mon temps… Mon cœur est froid quand tu es loin de moi.

Oh non, jamais tu ne t’arrêtes… alors, continue de bouger, mon enfant… Explore, teste, marche, cours, saute, avance! Bouge! Tu es la vie… parfois trop plein de vie… pour un corps fatigué de maman…

Mais ne t’arrête jamais, mon enfant…

 

Gwendoline Duchaine

 

Culpabilité, quand tu nous tiens!

Rassurez-moi : je ne suis pas seule à être atteinte du syndrome d

Rassurez-moi : je ne suis pas seule à être atteinte du syndrome de la culpabilité maternelle? Que la maman qui n’a jamais vécu ce sentiment amer coincé dans la gorge me lance la première pierre!

J’ai l’impression qu’en devenant mère, mon sentiment de culpabilité s’est exacerbé. On dirait que la maternité vient forcément avec un gros voyage de culpabilité bien enveloppé dans la valise d’accouchement. Et paf! Ça nous saute au visage. Ça nous colle à la peau, comme une mauvaise odeur; ça nous suit partout et empoisonne notre vie. Pourquoi, pourquoi?

Premièrement, parce que la société me renvoie l’image de la mère parfaite (et de l’enfant parfait, dodu et souriant). C’est un véritable malaise ou une quête, on nous vend des tonnes de livres sur l’éducation, le bien‑être… C’est louable de vouloir s’améliorer, d’apprendre, mais tout cela reste de la théorie. On oublie que derrière ces bonnes intentions, il y a nos propres réactions, nos comportements; il y a notre vécu, notre implication, nos sentiments.

Deuxièmement, parce que je me mets tellement la pression! Je veux ce qu’il y a de mieux, de meilleur pour mes enfants. On veut tous le meilleur, mais le meilleur de quoi? Peu importe ce que je fais, je m’autoculpabilise sans cesse. Si je les laisse pleurer, je suis cruelle; si je vais les voir trop rapidement, je suis trop protectrice. Entre bienveillance et punition, où est le juste milieu? Je leur donne trop de sucre, pas assez d’exercices, trop de temps devant les écrans ou à l’inverse, je ne leur laisse pas assez d’indépendance, pas assez de temps libre… C’est comme si je n’étais jamais assez bonne, assez bien. Une petite voix intérieure me souffle que je ne suis pas UNE BONNE MÈRE. Que je pourrais faire encore plus, toujours plus.

Et troisièmement, je suis coupable si je pense à moi. C’est comme si mon moi tout entier leur était dévoué. Je les ai voulus alors maintenant, j’assume. Je me sens coupable de rentrer tard le vendredi soir, d’avoir raté l’histoire, d’avoir privilégié une amie, de m’être acheté un nouveau chandail au lieu de leur offrir une nouvelle paire de chaussures… J’exagère, mais à peine, il y a toujours ce petit sentiment qui surgit, qui plane pour nous rappeler notre condition de mère; pour faire passer les enfants avant tout…

La culpabilité de ne pas être à la hauteur, voilà le problème. Mais qu’est‑ce que ça veut dire, être une bonne mère? Personne n’est parfait, et je le sais très bien. Pourquoi ne pas simplement l’accepter et l’appliquer dans mon quotidien? Oui, en tant que mère, j’ai le droit à mes erreurs. Mais ces erreurs impliquent forcément le futur de mes enfants et c’est pour ça que j’angoisse, que je culpabilise. Et si je commettais une erreur qui amputait à jamais leur avenir?

Mais, est‑ce que mes enfants ont vraiment besoin d’une mère parfaite? Je pense qu’ils ne s’en rendraient même pas compte. Est‑ce que je veux vraiment qu’ils croient que je suis une super parfaite et extra dévouée maman? Non, une mère, ça a le droit de péter sa coche, de brailler pour un rien, de filer un sac de bonbons juste pour faire cesser les caprices, ça punit, pis ça fait des câlins. Oui, une mère, c’est contradictoire, c’est ambivalent et ça fait surtout de son mieux.

Il n’y a pas de manuel d’instructions, de guide d’utilisation. On y va au pif, en tâtant et en essayant. Et peu importe ce que je fais ou ce que je ferai, dans vingt ans, après leurs séances chez le psy, mes filles me reprocheront sûrement mille et une choses. Alors je culpabiliserai encore, jusqu’à mon lit de mort.

Gabie Demers

Les Baby-boomers sont expirés.

Je cherchais une façon polie d’exprimer mon opinion sur ces chers

Je cherchais une façon polie d’exprimer mon opinion sur ces chers Baby-boomers… mais finalement, je vais vous dire exactement ce que j’en pense, sans aucune censure. Cette génération‑là a condamné l’humanité. Ils étaient trop nombreux à ne penser qu’à eux et à leur instant présent. Ils ont fait des choix faciles et inconsciemment, ils ont condamné nos descendants à voir la fin de ce monde. Mes mots sont durs? Oui. Mais ils sont vrais.

Les plus récentes études prouvent que le tort causé à notre planète est maintenant irréversible. Au mieux, si tout le monde changeait ses habitudes, on gagnerait quelques années de plus… Et là, tout le monde panique. Et moi, je ne comprends pas cette surprise. Les scientifiques ont simplement confirmé ce qu’ils prévoyaient depuis des décennies. Al Gore en a fait des conférences depuis plus de dix ans. Les Cowboys fringants le chantent aussi depuis plus de dix ans. Dan Brown l’a écrit aussi il y a longtemps. Nos chanteurs, nos écrivains, nos philosophes et nos scientifiques le crient à grands poumons depuis des années : la Terre se meurt.

Et puis, il y a les Baby-boomers qui continuent de pousser, égoïstement. Ils prônent le pouvoir et l’importance de l’argent. Imprimer plus d’argent et en posséder plus aussi. Ils se foutent en fait des changements climatiques. Eux, ils ont eu une maudite belle vie! Ils ont profité des avancées technologiques, sans égard à leurs conséquences. Ils ont exploité chaque parcelle de ce que cette terre avait à leur offrir.

Et nous? Et bien nous, on va devoir se battre contre des politiciens qui s’en foutent et contre une société pourrie jusqu’à l’os. Tellement de jeunes rêvent simplement. Une terre, un grand jardin, quelques bêtes, le retour aux sources. Mais ils nous laissent des terres contaminées, des ruisseaux pollués et un air irrespirable. Nos enfants mettront au monde, dans quelques années, leurs propres enfants. Et ceux‑ci verront la fin. La fin de l’humanité. La fin dans la famine, la sécheresse et la misère.

Et encore là, les grosses personnes importantes, derrière leur cravate et leurs liasses de billets, elles s’en foutent. Parce qu’elles, elles auront profité de la vie. Mais elles auront aussi profité de la terre, de nos ressources et de notre avenir. Les Baby-boomers accusent aussi les plus jeunes de ne pas s’occuper d’eux et de les abandonner dans leurs vieux jours. Mais la vérité, c’est que ce sont eux qui nous ont abandonnés il y a longtemps déjà. Je vais être cruelle dans mes mots… mais les Baby-boomers sont expirés. Leur date de péremption a sonné et on doit s’organiser avec les restes pourris qu’ils nous laissent.

Si chaque humain s’arrête aujourd’hui, change ses habitudes et revoit son petit monde, peut‑être qu’il serait encore temps… Réduire ses déchets, boycotter le plastique, réparer au lieu d’acheter, composter, faire pousser, marcher plus et conduire moins… Peut‑être qu’en changeant nos petites vies, on pourra redonner encore quelques années à nos petits‑enfants… Peut‑être. Peut‑être aussi qu’on devrait se remettre la tête bien au chaud dans le sable. Voyager, acheter de nouveaux vêtements, conduire une grosse voiture, avoir plein d’argent et ne pas penser aux conséquences… Après tout, c’est le modèle que nos aînés nous laissent, non?

Alors, comment on fait pour réveiller la population qui s’est fait endormir à grands coups de rêves et de crédit? Comment on fait pour sortir la tête d’une autruche du sable? La planète, elle, elle a compris. Elle va chauffer le sable à un point tel que plus personne ne pourra s’y cacher… Le wake-up call sonne. Maintenant, qui l’entend?

Joanie Fournier

 

La chassoparentalité

Depuis maintenant cinq jours, j’essaie tant bien que mal de garde

Depuis maintenant cinq jours, j’essaie tant bien que mal de garder le fort à la maison. La période de la chasse est ouverte et plusieurs comme moi sont en mode chassoparentale.

Je me sens comme une poule à qui on vient tout juste de couper la tête. Je cours d’un bord et de l’autre, sans trop être efficace et surtout pour rien. Car à la fin de la semaine, je finirai à plat ventre sur le plancher ou roulée en boule sous ma table, en espérant que mes filles n’arrivent pas à me trouver.

Je me suis transformée à la vitesse de l’éclair en une compagnie de taxi. Il y a les pratiques de foot du plus vieux presque tous les soirs de la semaine. Sinon, ben il travaille et n’a pas de permis de conduire, alors devinez qui doit le reconduire?

Les filles font de la gymnastique, évidemment toutes des soirs différents et qui rentrent en conflit avec les pratiques de foot et la job de l’ado.

Je me tape les devoirs et leçons de mes deux plus grandes (alléluia! La plus jeune est à la maternelle). Faire les devoirs avec une TDAH/TOP, c’est d’une facilité déconcertante… je me bats chaque soir. Une lutte sans merci entre elle et moi. Bien sûr, elle a un exposé à faire cette semaine‑là.

Je ne sais pas qui veut tester les capacités parentales des femmes chassoparentales, mais je soupçonne vraiment que c’est celui qui a inventé les périodes de chasse.

Pendant ce temps, le chasseur se la coule douce avec de grosses décisions à prendre. Je dors ou pas cet après-midi? Quel call j’utilise, le buck, la femelle? De lourdes décisions qui pourraient changer le sens de rotation de la Terre.

Tout ce travail pour peut-être rapporter un orignal mort à la maison. L’orgueil gonflé à bloc. Moi homme, moi rapporter viande à la maison.

Je n’ai pourtant aucune envie de répondre en me promenant gaiement dans les champs avec mon petit panier et en ramassant des petits fruits.

Non, je suis plutôt cette poule guillotinée, qui court pour répondre aux besoins de chacun de ses poussins en s’assurant que tout le monde mange, soit propre et que tous arrivent à temps (ok, peut-être un peu en retard) à chacune de leurs activités.

Je lève mon chapeau bien haut à toutes les mères monoparentales qui vivent chacune des semaines de l’année à dealer avec la routine familiale seule.

Moi, je ne sais même pas si je terminerai cette semaine vivante…

Mélanie Paradis

 

12 juillet 2016

<span style="margin: 0px; color: #212529; font-family: '&quot',s

Aujourd’hui,

Mon tout petit bébé de neuf mois a failli mourir. Ben oui c’est cru, mais c’est ça. Il a succionné une fraise et elle est passée tout droit pour aller bloquer sa trachée. Plus d’air, plus un son, pas un pleur ni un soupir, rien. Il s’en allait…

Son visage était blême pour ensuite se colorer de bleu. Les petits yeux clos et tous les cris autour : « IL EST EN TRAIN DE MOURIR! »

Quand ça arrive, ton corps ne t’appartient plus, et ton esprit fuit.

Tu te mets en mode survie.

Appel au 911, ton amie qui fait les manœuvres pour dégager les voies respiratoires de ton bébé, sortir cette fraise qui est en train de lui arracher tranquillement sa toute petite vie de neuf mois.

Massage sous les côtes,

Tape dans le dos, tête en bas…

Doigt dans la gorge…

Pour en finir avec un bouche-à-bouche sur son tout petit corps inerte…

J’étais là, face à mon bébé bleu qui ne se battait pas… qui s’était doucement assoupi comme s’il faisait son dodo du matin qu’il n’avait pas fait encore.

Et je priais, priais qui voulait bien entendre mes mots… Papa, dieu, grand-maman…

Ne prenez pas mon bébé, pas là, par cette magnifique journée d’été où nous sommes tous heureux.

Vous ne pouvez pas.

S’il a besoin de moi, pour le protéger, le guider. L’aimer…

Il n’a juste pas idée comment moi, j’ai besoin de lui. Il est ma vie.

Et il est là… sur le sol… comme une poupée de chiffon.

Moi au téléphone avec les urgences à vivre un moment qui ne se peut pas. À vivre une histoire qui, d’habitude, n’arrive qu’aux autres; mais là, c’est moi qui la vis, c’est mon bébé qui est là, en train…

… d’y laisser sa peau.

Les cris des enfants qui étaient en état de choc de voir leur « frère, cousin, bébé ami » qui ne revenait plus…

« Maman, je veux pas qu’il meure ».

Pendant ces longues secondes en lien avec cette téléphoniste qui tentait au mieux de ses connaissances de me calmer et de me rassurer, j’ai entendu ma mère crier : « Il est ok, Lisa, il est ok! »

…………………….

Cet instant-là où je l’ai entendu gazouiller. Car il n’a pas pleuré, il n’a pas crié, il a juste rien fait.

Il nous regardait, épuisé, vidé. Et son regard était fuyant.

Il était apeuré.

Mais il respirait. L’air entrait et sortait de ses poumons.

Mon bébé n’était pas mort, il vivait.

Je ne peux que remercier le Ciel de ne pas l’avoir gardé pour lui… et aussi mon amie qui avait son cours de RCR frais en mémoire et qui a fait tout ce qu’il était possible de faire à un bébé qui est étouffé.

La vie me l’a laissé.

Parce qu’on le sait, elle en arrache, des bébés à des familles.

Ça aurait pu mal finir… mais

moi, mon 12 juillet 2016 s’est bien fini.

La ligne est tellement mince entre la vie et la mort. Tu as ce tout petit bébé qui rit fort et se traîne partout… quand soudainement, plus un mot, plus un bruit, rien.

Il s’endort pour, peut-être, ne plus se réveiller.

Soit cette fraise ressortait, soit mon bébé mourait à ce moment précis.

Par cette magnifique journée d’été où tout le monde était heureux et où personne ne se doutait que nous allions être confrontés à une pareille épreuve.

 

Lisa-Marie St-Pierre

 

Comment tu fais, toi, parent?

Si je te pose la question, c’est parce j’ai tant de difficulté

Si je te pose la question, c’est parce j’ai tant de difficulté à faire face…

Mon ado est partie. Ma fille s’est envolée. Dix-sept ans.

Si jeune, mais si mature. Elle a pris sa vie en main, elle avance, elle m’épate, elle m’inquiète.

Comment tu fais, toi, parent? Pour ne pas arrêter de respirer quand ton enfant disparaît dans le métro de cette ville trop grande et pleine d’inconnus…

Comment tu fais pour dormir quand il oublie de répondre à ton texto le soir? Tu imagines des centaines de scénarios horribles, tu t’accroches à l’espoir pour ne pas appeler les secours, le cœur en panique…

Comment tu fais pour ne pas fondre en larmes en entrant dans sa chambre vide? Les semaines passent, mais tu ne t’habitues pas à cette absence… ce vide…

Comment tu fais pour ne pas mourir d’inquiétude quand tu vois qu’il rushe autant au cégep, qu’il dort trop peu car il travaille dans un resto le soir, qu’il manque de temps pour ses devoirs, qu’il ne mange presque plus, qu’il subit du stress permanent et que tu te sens si impuissant… si loin…

Comment tu fais, toi, parent, pour pas virer fou quand ton enfant ne vit plus avec toi?

Quand tu ne sais pas où il est, où il dort, ce qu’il fait, avec qui il vit, avec quelles personnes il évolue, s’il a de la nourriture dans son réfrigérateur, s’il a barré sa porte, s’il a pensé à prendre son traitement, s’il s’est perdu, s’il va bien…

Tu n’as plus ce regard bienveillant, cet accompagnement quotidien auprès de ton enfant. Il n’est plus sous ton toit. Il est sans filet… Tu te sens sans filet… Ce sentiment te terrifie…

Cet enfant qui était en toi, cet enfant si petit, que tu as vu grandir, manger, marcher, courir, grimper, sauter, tomber, apprendre, avancer… s’est envolé…

Toi, tu trembles à chacun de ses battements d’ailes, tu vois tant d’obstacles dans son ciel si bleu. Tu te sens abandonné.

Comment tu fais toi, parent? Pour te rassurer, avoir confiance dans cette nouvelle vie et lâcher prise?

Comment tu fais pour l’aimer sans l’apeurer?

Comment tu fais pour ne pas brailler chaque fois que tu le laisses seul dans sa nouvelle vie, que ta vue s’embrouille sur le chemin du retour, et que tu retrouves ta maison trop vide?

Dis-moi, comment tu fais toi, parent, quand ton enfant s’en va?

Gwendoline Duchaine

 

12 raisons pour lesquelles j’admire mes enfants

Les enfants, je trouve ça merveilleux (les miens en particulier par

Les enfants, je trouve ça merveilleux (les miens en particulier parce que je suis zéro objective). Dans le sens où ils forcent l’émerveillement. Ils m’émeuvent. Pourquoi, donc?!

1-      Ils disent « Je t’aime » à tour de bras. En toute sincérité. Pas juste sur un lit de mort parce que rendu là, t’sais… il faut bien. Pas de gêne, pas d’obligation. Pas de conditions.

2-      Quand je leur demande ce qu’ils veulent pour souper, ils s’exclament « D’la salade! » Ou mangent du thon pour déjeuner. Et s’offrent souvent même pour cuisiner. La version ado fait même la vaisselle!

3-      Ils utilisent des mots cool comme « interdépendance », « gender fluid », « métaphorique » et « cortex cérébral », comme ça, tout naturellement.

4-      Ils ont un sens de l’humour qui me fait craquer. Les rois et les reines du calembour. Et rient de mes jokes plates de quarantenaire. La compassion, t’sais…

5-      Ils sont des argumentateurs hors pair. Je prendrais parfois une pause, mais ils iront loin. Ils changeront le monde. Ils changent le mien chaque jour. S’ils rencontrent Trump un jour, il va passer au cash.

6-      Leur hypersensibilité est autant un défi qu’un tremplin. Leur p’tit surnom d’amour, c’est Empathie. Ils peuvent éclater en sanglots à l’idée qu’une bouteille de plastique s’est retrouvée à la poubelle et non à la récup. Ou éclater de joie parce que la rentrée scolaire approche.

7-      Ils font la différence entre la déception, la tristesse, l’insatisfaction, l’ennui. Ce n’est pas tout le temps exprimé en toute clarté, mais ils connaissent ces émotions. Moi dans mon temps, il n’y avait que les cinq émotions de Sens dessus dessous… Pas de nuance, pas de demi-teintes.

8-      Ils arrivent dans un parc et en trois secondes et quart, ils ont déjà cinq nouveaux amis. Facile de même. Ils pourraient donner des cours de fidélité à bien des adultes.

9-      Ils sont allumés. Ils sont curieux. Ils veulent comprendre. Ils en comprennent pas mal plus que nous à leur âge. Et oui, ils savent que Wikipédia ne dit pas toujours la vérité. Dans la même conversation, ils peuvent parler de façon intelligente (ou pas) de VIH, de licornes, de société démocratique et de caca de moufette.

10-  Ils prennent soin des autres. Et d’eux-mêmes. Ils sont aussi capables de demander un massage que d’en offrir un.

11-  Ils rêvent. Dans le moment présent et pour le futur. Ils choisissent de croire aux licornes même s’ils savent que ça n’existe pas. Et ils se donnent le droit de croire en eux.

12-  Ils sont eux-mêmes, même quand c’est un défi. Même quand c’est marginal.

 

Nathalie Courcy