Archives juin 2019

Le sentiment de culpabilité d’une maman malade

Ce soir, maman a le cœur gros, elle ressent un sentiment de culpabi

Ce soir, maman a le cœur gros, elle ressent un sentiment de culpabilité intense. Maman a mal et cette douleur fait en sorte qu’elle ne peut s’occuper de toi comme elle le désirerait.

Cette douleur qu’elle ressent qui va du dos et qui s’étend jusqu’à la main l’empêche de te prendre dans ses bras. Elle aimerait tant pouvoir te réconforter quand tu pleures, te prendre dans ton lit la nuit pour te donner ta bouteille et te bercer. Mais cette douleur est tellement vive qu’elle ne peut le faire. Il y a aussi le risque d’aggraver cette blessure qui pour le moment est inconnue.

Les médicaments ne font que diminuer de très peu le mal qu’elle ressent et ils l’endorment profondément la nuit pour lui donner une pause de cette douleur pendant quelques heures. Ton papa prend la relève jour après jour et en se levant nuit après nuit pour répondre à tes besoins de petit gamin.

Le temps passe et la douleur est encore bien présente. Mais maman ne peut s’empêcher de te soulever pour te mettre dans le bain ou t’asseoir dans ta chaise haute. Elle sait que ce n’est pas bon, la douleur le lui rappelle après. Mais son cœur de maman ne peut tolérer ce sentiment de culpabilité qui la ronge. Elle veut donner une pause à papa qui se réveille dix fois par nuit. Alors elle se dit que la douleur s’atténuera avec les médicaments.

Maman a mal, mais son cÅ“ur devient plus léger, car elle a pu combler quelques-uns de tes besoins de petit gamin. Et le sentiment de culpabilité diminue au même rythme que la douleur augmente… Pourquoi sommes-nous faits ainsi? Avons-nous besoin de nous sentir coupables de tout pour rien? Suis-je la seule à me sentir coupable de ne pas donner mon 100 % à mes enfants quand je suis malade?

La maman incognito

Le deuil de fin d’année

À l’heure où les chapeaux des finissants valsent dans le ciel de

À l’heure où les chapeaux des finissants valsent dans le ciel de juin, regardez bien au fond du terrain de récréation ou dans le coin des classes. Vous pourriez être surpris d’y voir un enfant pleurer.

Cet enfant est endeuillé. Endeuillé de son année d’écolier. Endeuillé des personnes rencontrées, profs, directrices et copains. Endeuillé de la routine qui le sécurisait. Peut‑être même endeuillé de la fierté et des défis que les matières scolaires lui apportaient. Probablement inquiet devant l’inconnu d’une nouvelle année qui l’attend au détour des vacances d’été. Il venait à peine de s’habituer…

Mes filles sont souvent parties et déménagées, ont souvent changé de garderie, d’école et de quartier. Peut-être est-ce pour ça que leur moral se fait ramasser par une grosse vague de fond émotive dès que le décompte de fin d’année commence? 20 jours d’école… 19… 18… Chaque matin, l’enthousiasme du reste de la classe leur rappelle qu’elles sont différentes. Elles, elles ont de la peine que ça se termine. Elles, elles ont juste hâte que maman annonce le lancement officiel de la saison du magasinage d’effets scolaires. Si je ne les retenais pas, elles feraient le pied de grue tout l’été à l’arrêt d’autobus, pour ne pas le manquer.

Mes garçons ont vécu plus de stabilité géographique, ils sont déménagés moins souvent, n’ont jamais changé d’école. Pourtant, l’école est un repaire sécurisant, un lieu rempli des plaisirs d’apprendre et de jouer. Donc quand la page du mois de juin apparaît sur le mur, leur caractère change. Ils deviennent plus irritables, la fatigue embarque, l’écœurantite aigüe des mille et une répétitions les attaque, la chaleur suffocante (ah non, ça, c’était l’année dernière)… Si je pouvais leur faire finir l’année plus tôt, leur éviter cette torture du dernier mois, je le ferais! Mais leur deuil commencerait seulement plus tôt, et durerait trois mois au lieu de deux.

Cet enfant qui pleure dans le coin de la classe ou dans le fond du terrain, c’est le mien, c’est la mienne. Je les écoute, je les comprends, je les rassure (la plupart des amis seront encore là en septembre, on les reverra pendant l’été ; le prof de l’an prochain sera aussi cool que celui de cette année ; l’été sera palpitant!). Nous célébrons ce qui mérite d’être célébré (la fin des évaluations, le dernier lundi d’école, le dernier réveil à 6 h 45, le dernier lunch à faire). Nous soulignons tous les efforts faits pendant l’année, et nous rappelons que ces efforts doivent encore toffer la run quelques jours pour finir l’année sur une bonne note. Nous passons plus de temps dehors pour faire passer le motton et rappeler que l’été, c’est comme dans Passe-Partout : l’été, c’est fait pour jouer! Mais au bout du compte, le 21 juin, des larmes couleront sur leurs joues et dans leur cœur.

À tous les parents dont les enfants vivent un deuil à chaque fin d’année scolaire, je compatis. Ça tord le cœur de voir nos poussins si désespérés et incompris alors que tous les autres jubilent.

À tous les enseignants qui voient, dans le coin de leur classe ou au fond du terrain de récréation, un jeune qui pleure ou qui retient ses larmes, n’hésitez pas à prendre un moment spécial avec lui pour le réconforter et pour donner une place à sa peine. Il mérite de savoir qu’il n’est pas un extraterrestre. Et prenez cette expérience comme un compliment : s’il s’endeuille de sa classe et de vous, c’est qu’il s’est beaucoup attaché, c’est que vous avez réussi à créer un lien puissant. C’est qu’il vous aime, tout simplement.

Nathalie Courcy

 

TON animal, MA responsabilité?

Il faut que tu saches…

Le chi

Il faut que tu saches…

Le chien ou le chat que tu abandonnes au gré du vent dans nos champs finit par aboutir chez nous. On a une bien belle ferme et je le sais que ça te semble tout indiqué d’ouvrir ta portière et de le sacrer dehors comme si vous n’aviez jamais eu d’histoire.

Mais il faut que tu saches…

Alors que tu retournes à ta vie tranquille, débarrassé de la petite bête que tu ne méritais pas, sa vie à elle est tout sauf paisible. Ta petite bête, dégriffée, parce qu’il ne fallait surtout pas grafigner tes beaux divans, n’a plus aucune ressource pour se nourrir, se défendre et survivre. Stérilisée? Ça, c’était trop cher, les divans étaient plus importants que sa santé. Heureusement, grâce à toi, elle peut encore se reproduire. On te remercie pour ça (sarcasme condescendant, j’assume)!

Alors, ta petite bête arrive à notre porte dans un état lamentable, enceinte, amochée par la vie, ou par toi, c’est selon. Sans broncher, on offre un toit, de la nourriture et des câlins en attendant de retrouver les maîtres. Pff, retrouver les maîtres… chose qui n’est jamais arrivée. Malgré nos appels aux organismes, les « spotted », les annonces, on finit par réaliser que dans le fond, la petite boule de poils a été abandonnée. Tout ce temps investi pour retrouver quelqu’un qui ne veut pas l’être. Sais-tu que j’ai autre chose à faire?

Oh oui, il va de soi qu’on s’attache à cette petite bête, ici. Elle est tombée sur une bonne maison, où des amoureux des animaux habitent.

Tu voudrais que ce soit ça, la fin, hein? Un beau petit happy ending digne des plus grands films. Ben non, laisse-moi continuer, parce que je n’ai pas fini de vider mon sac.

Ton animal, ton bébé, celui que tu voulais tant parce qu’il était cute, va aller explorer. Non, il n’est pas possible de prendre 19 chats, 8 chatons, 2 chiens dans la maison. Donc il explore un terrain immense qu’il ne connaît pas. Tout ce qu’il a connu depuis qu’il est bébé, c’est TON terrain de maison ou encore les murs de TON appartement. Il ne connaît pas nos limites et les dangers qui règnent autour, puisque nous ne sommes pas à TA maison.

Pis là tu sais ce qui se passe? Un beau matin, j’entends le pleur, le cri strident de la p’tite bête qui vient de se faire frapper sur LA route sur laquelle tu l’as abandonnée. Parce qu’on va se le dire mon ami, tu n’as pas choisi la moins passante.

C’est moi qui dois sortir de ma maison en courant, le cœur à l’envers, les larmes aux yeux, parce que c’est le pleur le plus crève-cœur qu’on puisse entendre. Quand la mort n’est pas instantanée, c’est vers moi qu’elle revient en panique et en souffrance. C’est moi qui dois travailler à moitié cette journée‑là, parce que je dois lui trouver de l’aide. C’est moi qui dois vivre ce moment‑là, trop de fois. Pis tu sais quoi? C’est moi qui dois la regarder dans les yeux, la flatter et lui dire que tout ira bien, même si je sais que ce n’est pas vrai.

Toi, tu n’as sans doute pas eu l’audace de la regarder dans les yeux, ta petite boule de poils, avant de l’abandonner, parce qu’au fond, tu t’en foutais que ça aille ou non. Moi j’ose le faire, même si ça me fend l’âme, parce que je veux qu’elle sache combien je suis désolée, combien elle a été importante et précieuse. Mais surtout, combien je suis désolée de la bêtise humaine.

C’est tout, je voulais juste que tu saches.

 

Marilyne Lepage

Les racines du mal

C’est la première fleur que j’ai offerte à une femme...

<

C’est la première fleur que j’ai offerte à une femme…

À ma mère, comme beaucoup d’enfants de trois ou quatre ans. De tout mon cœur. Fasciné par ce jaune presque fluorescent. Un petit soleil sur tige. La sève blanche, collante. Surpris parfois d’une fourmi qui en surgissait. Convaincu d’un doux parfum. J’étais aussi impressionné que ma mère réussisse à en faire du « vin ».

Là, quand je ferme les yeux — le soir avant de m’endormir — je ne vois qu’eux. Comme si l’image de la plante était imprégnée dans ma rétine. Verte, en étoile, avec ses bourgeons. La conséquence d’un geste répétitif. Qu’on sait pourtant inutile.

Je le fais pour mes voisins.

Il y a de ces conventions de banlieue. Obligatoires. On ne passe pas la tondeuse sur l’heure des repas. Tout comme on fait traiter son terrain ou on enlève ses pissenlits. On tente de garder l’harmonie. Un monde idéal, qui n’existe jamais complètement. Vous savez, ce voisin qui, lui, ne fait qu’à sa tête.

Chaque année, un par un, je tente d’être un bon voisin. Malgré le manque de temps. Surtout, alors que je sais très bien que ce sera à refaire. Plusieurs fois. Trop de fois, pour un été aussi bref. Allez michel, Don Quichotte-toi de nouveau. Encore et encore. Une plante qui pousserait très bien après une explosion nucléaire. Sa résistance est, de loin, supérieure à la mienne.

Puis, je prends l’auto…

Sur ma route, quelques maisons plus loin, un terrain baigné totalement de ce jaune. Comme celui de l’école, à quelques rues. Dans le sens du vent. Je fais alors l’impossible pour me convaincre de ne pas être ce voisin. Que, sous les pieds nus, c’est beaucoup mieux sans. Bien que ni mes enfants, ni moi, nous ne marchons jamais pieds nus dans la cour. Certain que cette volonté du gazon digne d’un terrain de golf, ce n’est que du paraître. Que je devrais plutôt en faire de la salade… ou du vin. Je suis déjà si peu motivé. Chaque année, de moins en moins.

Je vous laisse, il y en a quelques-uns qui se sont manifestés depuis hier…

michel

 

Finis, les suivis!

Pendant des années, mes enfants ont eu des rendez-vous trrrrrrrès

Pendant des années, mes enfants ont eu des rendez-vous trrrrrrrès régulièrement. De toutes sortes. Et quand ce n’étaient pas des rendez-vous, c’étaient des appels de l’école pour que j’aille les chercher pour X-Y-Z raisons. C’était presque un emploi à temps plein.

Chaque année, le décompte des congés restants créait du stress. Chaque semaine, je devais quitter le bureau en catastrophe à cause d’une urgence. « Bye boss, je t’explique par texto! ». Juste aller à la salle de bain était devenu stressant, parce que je savais que le téléphone risquait de sonner pendant les deux minutes d’absence. Ma voisine de bureau était habituée : si elle entendait sonner, elle regardait qui appelait et si c’était l’école ou le CLSC, elle me textait pour que je revienne rapidement des toilettes. Dépêche-toi, fais pipi, ça presse!

Rentrer des congés d’une ou deux heures, le temps des rendez-vous, faisait partie de ma définition de tâche. Méchante perte de temps! Pars en courant, va chercher l’enfant à l’école, va au rendez-vous, ramène l’enfant à l’école, retourne au bureau clencher une heure de travail, sinon, tu vas dépasser le nombre d’heures auxquelles tu as droit dans ton année. Étourdissant, épuisant. Pas évident, se concentrer, quand on travaille en constante interruption. Tu as beau être une championne de la contorsion temporelle, mais ça tire du jus.

Mon calendrier familial ressemblait à celui des parents de joueurs de hockey, sauf que les pratiques et les tournois étaient remplacés par des rendez-vous. Et quand il n’y avait pas de rendez-vous, j’en profitais pour appeler pour prendre des rendez-vous, ou pour chercher de l’information pour aider mes enfants. Le cerveau constamment à ON, l’appréhension tout le temps dans le piton.

Et là, dans la dernière année, les rendez-vous se sont espacés. Des dossiers ont été fermés parce que la situation s’était stabilisée, le besoin n’était plus là. On a retiré des médicaments devenus inutiles (t’sais, quand la pharmacienne connaît ton numéro de téléphone par cœur…). On a finalement repris le dessus! Le travail acharné a fini par payer et on est rendus une famille autonome, qui vole de ses propres ailes.

J’ai encore le réflexe de rouler des yeux quand le téléphone sonne pendant le jour, convaincue qu’il y a un problème à l’école, une crise, une panique, une tête dans le bol de toilette. Mais non, c’est un collègue qui appelle, tout simplement. Ou le dentiste, pour confirmer le rendez-vous de suivi annuel, comme il le fait avec toutes les familles normales.

Je m’habitue tranquillement à cette normalité. Je me remets tranquillement de l’épuisement parental. Je retrouve ma concentration. Je soigne mes appréhensions. Je constate la baisse d’anxiété, le sommeil qui s’améliore, le plaisir qui augmente. J’apprends à avoir confiance que la stabilité persistera. Toute une reprogrammation du cerveau, ça, je vous jure!

Mais le plus beau, ce sont mes enfants. Eux aussi ont maintenant le temps de prendre du recul. Ils ne sont plus constamment sortis de l’école pour un rendez-vous ou une urgence. Ils n’ont plus à expliquer leur cas à un autre spécialiste. Ils ne sont plus toujours en train de marcher sur le bord d’une falaise à se demander de quel bord ils vont pencher. Ils prennent conscience de notre vécu des dernières années et du fait que la tête de cochon (d’autres appellent ça de l’amour inconditionnel) de leur mère les a aidés sauvés. Ils remercient ceux qui les ont soutenus, ceux qui ne les ont jamais abandonnés. Ceux qui ont fait la différence.

« Merci, maman, de toujours avoir été là pour nous. Nous aussi, on sera toujours là pour toi. » : N’est-ce pas la plus belle parole guérisseuse de la terre?

 

Nathalie Courcy

Mes démons sont-ils toujours là?

Je vous avais parlé de <a href="http://www.mafamillemonchaos.ca/on-

Je vous avais parlé de mes démons de la nuit dans un mes articles. Je ne fais plus de cauchemars la nuit avec ma médication.

Enfin, après quatorze ans à vivre des cauchemars, je me disais que finalement, je pouvais tourner la page.

Le matin, lorsque je me lève pour m’occuper des enfants et les accompagner à l’arrêt d’autobus, je retourne me coucher un petit peu.

Mais attention! Au lieu de retourner dans mon lit, je vais dans le sous-sol. Pourquoi? Il fait noir et je me sens en sécurité comme dans un bunker. C’est mon endroit sécuritaire à moi. C’est là que je peux me rendormir plus facilement.

Des fois, j’ai des flashbacks importants en m’endormant et je sursaute. Donc ça me prend un peu plus de temps. Mais c’est beaucoup mieux que si j’étais dans ma chambre avec la lumière du jour.

Je me suis rendu compte que souvent, je me réveillais tout en sueur, mais sans savoir pourquoi. Je n’avais aucun sentiment que j’avais rêvé à quoi que ce soit. Cela m’arrivait aussi avant quand je dormais dans mon lit et que je n’avais pas mon appareil pour l’apnée du sommeil. Maintenant, je peux vous mentionner ce petit détail, mais attendez bien de voir ce qui s’en vient.

Il n’y a pas très longtemps, après avoir reconduit les enfants à l’arrêt d’autobus, je retournais à la maison pour faire une petite sieste dans mon bunker, comme d’habitude. J’avais réglé l’alarme sur mon téléphone cellulaire car j’avais rendez-vous avec un ami.

Puis je me suis mis à rêver. J’étais en uniforme militaire et j’accompagnais un supérieur dans un bâtiment inconnu. Soudainement, une alarme s’était mise à sonner de façon très intense et, comme vous le savez, le bruit m’affecte beaucoup. J’ai dû mentionner à mon supérieur que je devais sortir parce que je ne me sentais pas bien. Je n’en pouvais plus d’entendre ce bruit intense qui m’envahissait. Il m’avait fait signe que c’était correct et que je pouvais quitter quelques instants.

Donc je me suis dirigé vers une porte, vers une autre porte. Je traversais des salles pleines de gens (ce que je n’aime pas du tout). Puis un moment donné, je voyais des fenêtres et j’empruntais d’autres portes pour enfin me diriger vers l’extérieur du bâtiment inconnu.

Mais chaque fois que j’arrivais dans une nouvelle pièce, je ne pouvais pas sortir du bâtiment. Ma respiration était de plus en plus rapide. Mon rythme cardiaque plus élevé. J’avais de la misère à respirer. Un son fort sortait de ma bouche tellement j’étais en crise ; l’air avait de la misère à passer. Mon champ de vision était rétréci. J’avais de plus en plus de misère à me concentrer pour trouver une porte de sortie.

Soudainement, je me suis réveillé pour me rendre compte que l’alarme était celle de mon cellulaire et non celle du bâtiment. J’étais complètement en sueur. Donc c’est là que j’ai découvert que quand je me réveille tout en sueur et que je ne me rappelle rien, c’était un cauchemar. J’en ai parlé à ma psychologue et je ne suis pas le premier à qui ça arrive. Certains d’entre nous qui souffrons du TSPT font des cauchemars et ne le savent pas. Mais je peux vous dire qu’il m’arrive de me réveiller en sueur de mes siestes au moins trois fois par semaine. Depuis que j’utilise l’appareil pour l’apnée du sommeil pendant mes siestes, les sueurs sont moins fréquentes et moins intenses.

Maintenant, j’essaie de faire toutes mes siestes lorsque requises dans mon lit avec mon appareil. Même si je me sens moins en sécurité, j’ai besoin de respirer pendant mes cauchemars sinon, je risque de mourir. Mes cauchemars sont tellement intenses que même ma respiration en dépend.

Maintenant, je sais pourquoi je me réveillais en sueur pendant toutes ces années sans savoir pourquoi. La majorité du temps, je ne me souviens pas de mes cauchemars.

Carl Audet

 

Une journée d’adoption, histoire à deux voix

<img class="alignnone size-medium wp-image-15939" src="http://www.mafamillemonchaos.ca/wp-content/up

 

 

Histoire à deux voix : Maman et fiston (11 ans) écrivent sur un même sujet. Le texte de fiston est en italique. Mention spéciale à petit frère (8 ans) pour sa contribution.

En janvier 2018, j’ai commencé à offrir une marche hebdomadaire aux chiens du refuge San Francesco (près de Naples, en Italie) avec mon mari et nos enfants. Pour plusieurs raisons, nous ne pouvions pas avoir de chien en Italie et, bien honnêtement, je me questionnais à ce moment‑là sur ma capacité à être une bonne maîtresse, alors c’était mieux comme ça.

Parmi les 300 chiens du refuge se trouvait Rufus. Rufus, c’est un chien facile. C’est le chien qui m’a réconciliée avec ma crainte de ne pas avoir le tour. Il n’a pas besoin que je sois parfaite, juste que je lui offre mon cœur et des soins. Alors, j’ai aussi voulu lui offrir une maison. Avant de quitter pour le Canada, nous avons fait toutes les démarches nécessaires pour pouvoir le ramener avec nous. Et c’est mon fils qui a trouvé les mots les plus justes pour raconter cette journée riche en émotions.

Avant de partir, j’ai fait une pancarte pour remercier le refuge. Je voulais leur montrer à quel point c’était important pour moi. Je ne parle pas italien et j’avais peur de dire n’importe quoi. Alors j’ai écrit : Grazie per avere salvato la vita di Rufus. Ci prenderemo cura di lui con molto amore. (Traduction : Merci d’avoir sauvé la vie de Rufus. Nous prendrons soin de lui avec beaucoup d’amour.) J’ai dessiné un cœur aux couleurs de l’Italie (vert, blanc et rouge) avec un Rufus à l’intérieur.

Quand on est arrivés, j’étais un peu triste parce que c’était la dernière fois qu’on allait au refuge. Mais j’étais content parce qu’on ramenait une partie du refuge avec nous. L’odeur était comme d’habitude : crottes de chien et croquettes mouillées. Il faisait soleil et très chaud. Quand on a ouvert la porte en métal vert rouillée, au moins 100 des 300 chiens du refuge se sont mis à aboyer. Les gens qui ont vu ma pancarte prenaient des photos.

J’avais vraiment hâte de voir Rufus, mais mon petit frère avait l’air encore plus excité. Il débordait d’énergie comme un singe qui se réveille le matin. Alors qu’il est habituellement très calme au refuge, il semblait tout à coup hors de contrôle. Il courait partout, il sautait sur les murets, il ramassait des objets et les lançait, il demandait toujours : « On y va? On y va? On y va? ». Il a fallu être patient parce que les adultes avaient beaucoup de choses à régler. On s’est même demandé si on allait vraiment finir par aller chercher Rufus.

Quand on est arrivés devant sa cage, la queue de Rufus bougeait tellement vite qu’on ne la voyait pas. Il brillait au soleil comme une étoile dans la nuit. Rufus est blanc avec de grosses taches beiges. On l’appelle notre petit « Labgel » parce qu’il ressemble à un labrador blond croisé avec un Beagle. J’étais tellement content que je pleurais de joie. Quand papa lui a mis son nouveau collier noir, j’ai trouvé qu’il lui allait à merveille. Rufus avait l’air vraiment content, comme s’il comprenait ce qui se passait. O.K. je l’avoue, quand mes parents avaient commencé à parler de le ramener au Canada, je lui avais déjà expliqué : « Si tu continues à bien faire ça, on va t’adopter. ».

 

On s’est mis en route vers la porte, mais Fulvio (celui qui a trouvé Rufus sur l’autoroute) nous a arrêtés. Il a avancé sa grosse main devant papa. J’avais peur que Fulvio soit fâché que l’on parte avec Rufus. Mais quand j’ai vu son grand sourire fendu jusqu’aux oreilles et ses yeux brillants, j’ai compris qu’il était vraiment reconnaissant qu’on l’adopte. Il voulait serrer encore la main de papa et le remercier, mais il parle seulement italien. Ils se sont donc parlé avec leurs yeux et leurs mains. Il a demandé à Chiara, qui parle italien et anglais, de nous dire qu’il voulait nous inviter à manger une pizza pour nous exprimer toute sa gratitude.

 

Quand on est arrivés à l’auto, papa a ouvert la porte du coffre et Rufus a sauté dedans comme si c’était le paradis des chiens. Presque tous les bénévoles du refuge entouraient l’auto et nous regardaient partir en souriant. Ils prenaient des photos comme si nous étions des stars. Papa a fait démarrer le moteur. Dans l’auto, un grand silence est tombé, juste interrompu par le bruit de Rufus qui essayait de passer par-dessus le dossier du banc pour nous rejoindre à l’arrière mon frère et moi. Nous ressentions un mélange de joie et de tristesse. Nous avions quand même le cœur gros de quitter le Rifugio San Francesco où nous allions tous les samedis depuis un an et demi.

Rufus, c’est notre Cadeau du Ciel, le plus beau souvenir qu’on pouvait ramener d’Italie. Je croyais qu’il fallait avoir une petite bouille de chiot pour me faire craquer, mais Rufus m’a montré que je pouvais m’attacher à un chien plus vieux. Je l’appelle « Mon petit monsieur » et je profite maintenant tous les jours de sa bonne nature. Il ne reste plus, maintenant, qu’à lui faire découvrir notre hiver québécois!

Elizabeth Gobeil Tremblay,

Emerick (11 ans)

et Alexandre (petit frère)

Crédit photo: L. Photography

Je te choisirais encore

En cette fête des Pères, tu auras sans doute une tonne de pissenli

En cette fête des Pères, tu auras sans doute une tonne de pissenlits et de dessins que tu feras trôner fièrement sur la table de cuisine. Entre ça, les cris d’enfants et le chaos quotidien, j’ai le sentiment que je passerais à côté de l’essentiel si je ne prenais pas le temps de te dire…

De te dire que, la première fois que je t’ai vu les tenir, si petits, dans tes bras si forts, j’ai ressenti un énorme soulagement. Ta façon de les regarder, de nous regarder, m’aura apporté un sentiment de paix intérieure parce que j’ai su à cet instant précis qu’on pourrait toujours compter sur toi. Il y aura eu une multitude d’événements et d’épreuves depuis, et chaque fois, tu as largement dépassé les attentes.

Dans ta façon de m’aimer et de me traiter au quotidien, tu les influences. Ils observent, ils enregistrent et ils vont s’inspirer de toi, et cela va les influencer dans leur façon de traiter les femmes. Grâce à ton modèle, ils deviennent les hommes de demain, et je pense que ça va être ben beau. Tel un scout, tu es toujours là! Malgré le quotidien, la routine et la charge de travail, ils peuvent compter sur toi en tout temps et ils le savent. La vérité, c’est que parfois, tu m’écœures un peu, juste un peu. Dans leurs yeux de petits garçons, Captain America peut aller se rhabiller à côté de toi. J’sais pas hein, si à côté de moi, Wonder Woman… laisse faire!

Je ne veux pas qu’ils vivent avec la pression d’atteindre la perfection dans leur vie. Ça les rendrait si malheureux de tenter d’atteindre l’inaccessible. Toi, tu es parfaitement imparfait (tu pensais toujours ben pas que j’allais passer tes défauts sous le radar?). À travers tes erreurs et tes excuses, tu leur enseignes que ce n’est pas d’être parfait qui est important, mais d’être vrai.

Ils deviennent hommes dans un monde stéréotypé et quelques fois arriéré et toi, tu les laisses devenir qui ils sont sans leur imposer de cadres débiles. Même si on souhaiterait que ce soit une normalité, ce n’en est pas une, alors ça te rend encore plus beau à mes yeux. J’ai bon espoir qu’ils s’imprègnent de toi et d’autres hommes en ton genre afin qu’ils propagent ce modèle dans les générations d’hommes à venir.

Sache que si un jour, il n’y a plus de nous deux, j’aurai tout de même choisi pour eux un papa d’exception. Je t’ai choisi pour plusieurs raisons et celle-ci est la plus importante. Si je devais retourner dans le passé et tout recommencer, je veux que tu saches que je te choisirais encore. Merci de les faire rire, de les inspirer, de les aider, de leur enseigner, de les encadrer, mais surtout merci pour cette belle aventure. Ce n’est pas toujours facile, mais avec toi à nos côtés, tout va tellement mieux.

Merci d’être là, pis t’es beau à voir.

P.S. Ah, pis mon amour, les gars et moi, on veut vraiment un chien.

P.P.S. Réjouis-toi pas trop vite avec le « si un jour il n’y a plus de nous deux », ce n’est pas dans les projets.

_____

Quand un enfant décide de dire « papa » à un homme, cela est bien plus fort que tout lien de sang. Alors aux papas, beaux-papas, grands-papas : bonne fête des Pères, vous êtes si importants pour eux!

 

Marilyne Lepage

J’aime mon voisin

Oui, j’aime mon voisin! Et j’adore ma voisine. Mon autre voisinâ

Oui, j’aime mon voisin! Et j’adore ma voisine. Mon autre voisin… et ma deuxième voisine! Celle d’en face… et celui du bout de la rue. Changez de côté… mais pas de partenaire!

Oubliez tout de suite l’idée d’une histoire croustillante! C’est au sens sacré du terme amour que je fais référence. Pas au sens romantique. Juste qu’au lieu de se juger, on a décidé de s’aimer. C’est tout. Une touche d’humanité dans le quotidien effréné. Quelqu’un pour te saluer et te demander simplement : « Comment ça va? ». Quelqu’un pour te donner un coup de main, quand la vie te fait un croche-pied.

Mon cœur a trouvé sa maison, dès que j’ai mis les pieds dans le village. C’est ainsi qu’on surnomme notre rue. Une petite oasis dans une grande ville.

Mes voisins, je les aime tellement, que je les appelle encore mes voisins. Même si j’ai traversé l’océan. Même si j’ai quitté pour un autre continent. Voisins un jour, voisins toujours! Surtout après une tempête de neige, quand tout le monde sort gratter. Et que celui qui a une souffleuse, fait preuve de générosité.

Savoir qu’on retournerait en Outaouais, après notre aventure en Europe, ce n’était pas suffisant. Nous voulions retrouver notre rue. Y accrocher des petits bouts de racines. Nous avons donc décidé de louer notre nid douillet. Notre maison nous attendrait. Et aujourd’hui, nous entreprenons le chemin du retour. En sachant bien que nous avons beaucoup changé en deux ans. Et en se demandant : comment notre petit îlot, lui, a-t-il bien pu évoluer?

Il y a un peu de magie sur cette rue et évidemment, elle vient des gens qui y vivent. Ce sont de magnifiques personnes qui réservent une place d’honneur à la famille et s’entraident au lieu de se comparer. Je n’avais jamais ressenti un tel sentiment d’appartenance à une communauté. Comment ces belles paroles s’expriment dans la réalité? Je sais que ça fait de beaux mots : famille, entraide, communauté… Mais ça mange quoi en hiver?

Ça se nourrit de soupers de filles, où on rit et on pleure ensemble.

Ça se nourrit de fins de semaine de camping « interdites aux mamans » : sept gars, quatorze enfants.

Ça se nourrit d’un voisin qui cherche sa fille, et d’une gang qui se lance en battue pour la retrouver. Surtout qui le soutient en lui racontant que ça nous est tous déjà arrivé. Sans jamais insinuer qu’il aurait dû mieux la surveiller.

C’est des enfants qui jouent dans la rue : au hockey, au basket, à la corde à danser…

Des petits vélos abandonnés dans une entrée, et un groupe d’amis en train de s’amuser.

C’est des parents qui sont présents à l’extérieur. Qui distribuent des popsicles, par un bel après-midi d’été.

Une voisine qui accueillera tes enfants à leur sortie de l’autobus, quand une réunion t’aura retardé…

Tu peux être ce voisin toi aussi! Créer ton village si ce n’est pas déjà fait. Oui, j’ai des voisins en or, mais tout a débuté par une simple fête entre voisins. La 13e édition québécoise de cette fête du mieux-vivre ensemble approche à grands pas (fetedesvoisins.qc.ca). Pourquoi ne pas en organiser une sur ta rue le 8 juin prochain? Parce que lorsqu’on a goûté à une rue vivante, on ne veut plus s’en passer.

Elizabeth Gobeil Tremblay

Protéger ses enfants (attention aux perturbateurs endocriniens!)

Je ne suis pas baba-cool-grano-hippi, non, je me soucie seu

Je ne suis pas baba-cool-grano-hippi, non, je me soucie seulement du bien-être de la nature et surtout de mes enfants. Ma démarche écologique zéro déchet et slow cosmétique m’a amenée à me questionner sur les aliments qui nous entourent, sur la nourriture ou les produits que nous appliquons sur notre corps. J’ai eu une véritable prise de conscience : nous ne connaissons pas les produits qui font partie de notre quotidien et qui, pourtant, peuvent être extrêmement nocifs.

Connaissez-vous les perturbateurs endocriniens? Les enfants sont les premiers exposés, dans leur quotidien et même intra utéro. Peut-on éviter les perturbateurs endocriniens? Voilà une bonne question et pourtant si importante si on se soucie à la fois de notre santé et de l’environnement. Même si la réglementation tarde à mettre en place des actions concrètes, chacun de nous, en tant que consommateurs, peut limiter ses contacts avec certains perturbateurs endocriniens.

Premièrement, il est important de savoir ce qu’est un perturbateur endocrinien. C’est une molécule chimique qui altère le système hormonal (dérèglement hormonal, infertilité, diabète, obésité, hyperactivité, développement cognitif et j’en passe). Les perturbateurs sont malheureusement partout, mais vraiment partout, sous forme de métaux, pesticides, isolants, plastiques, cosmétiques. Mais avec des gestes simples, nous pouvons en limiter les effets.

Côté alimentation, voici les règles à suivre : privilégiez les produits frais et bio, sinon, lavez bien vos fruits et légumes ou épluchez-les. Les pesticides sont bourrés de perturbateurs endocriniens. Les tomates et les concombres sont les légumes les plus perturbateurs, alors attention! Évitez les aliments emballés dans du plastique ou du métal ; préférez les emballages en verre ou en carton, qui sont aussi recyclables.

En ce qui concerne les cosmétiques, faites aussi très attention. Apprenez à lire les étiquettes et traquez les ingrédients nocifs. Gardez les vernis, les parfums et les laques pour les occasions spéciales ; privilégiez plutôt les produits naturels au quotidien (huiles végétales, huiles essentielles*, savon artisanal, etc.). Pourquoi ne pas faire vous-même vos crèmes de beauté? Vous contrôlez ainsi tous les ingrédients! Sinon, pour vous aider, vous pouvez utiliser l’application Clean Beauty, qui scrute pour vous les ingrédients d’un produit.

Concernant les vêtements, lavez toujours vos vêtements neufs : ils peuvent contenir des produits qui seront directement en contact avec votre peau. Vous pouvez aussi éviter les couleurs foncées (teintures) et les matières prétraitées, et surtout, privilégiez les fibres naturelles, comme le lin et le coton bio. Pourquoi ne pas acheter usagé? Vous aurez moins de risques d’avoir une grande concentration de perturbateurs sur les vêtements!

Choisissez bien les matières de votre intérieur (décoration ou jouets), évitez le PVC qui contient du phtalate, préférez les matières plus nobles comme le bois, les fibres naturelles, le métal. Attention aussi aux retardateurs de flammes.

Pour l’entretien de l’intérieur de votre demeure, utilisez des produits naturels tels que le vinaigre blanc, les huiles essentielles, le bicarbonate de soude ou le savon noir. Aérez régulièrement votre domicile pour éviter l’accumulation de poussières et surtout, évitez les parfums d’ambiance.

Récapitulatif des gestes à poser pour limiter votre contact avec des perturbateurs endocriniens :

  • Achetez le plus possible des aliments bio et peu emballés.
  • Utilisez des produits esthétiques plus simples, hydrolat, huile végétale…
  • Lavez toujours vos vêtements neufs et évitez les vêtements prétraités.
  • Aérez régulièrement votre demeure et utilisez des produits d’entretien plus sains.
  • Le bois, les fibres naturelles, le métal sont bien meilleurs!

*Attention avec les enfants et les femmes enceintes

Gabie Demers

 

Vivre avec une maladie invisible

Dernièrement, lorsque j’effectuais mes courses, une dame a démar

Dernièrement, lorsque j’effectuais mes courses, une dame a démarré une conversation en me posant des questions sur mon chien d’assistance. En découvrant le fait que j’étais un vétéran, elle a été toute surprise, car elle aussi est vétérane. Elle ne savait pas qu’il existait un soutien comme cela pour nous qui sommes atteints du trouble de stress post-traumatique (TSPT).

C’est alors qu’elle m’a demandé quel était mon métier. Sans aucune gêne, je lui ai répondu que j’étais un commis ayant fait trois missions, dont une en Afghanistan. Puis elle m’a mentionné qu’elle avait effectué un métier de support elle aussi pendant vingt ans. Mais elle ne pouvait pas s’empêcher de me dire qu’il y avait des gens qui profitaient du système, etc. Pour finir, elle m’a dit qu’elle était contente pour moi que Théra, ma chienne, me fasse du bien. Je voyais bien avec toutes ses questions qu’elle essayait de peut-être porter un jugement dans sa tête. Son non-verbal me parlait aussi.

J’aurais voulu lui dire à cette dame que le TSPT ne s’attaque pas seulement aux militaires qui font partie des armes de combat. Non plus seulement à ceux qui vivent des situations de combat ou qui sautent sur des mines. Qu’il n’est pas essentiel non plus d’être un militaire pour être atteint de cette blessure. Des policiers, des ambulanciers et monsieur et madame tout le monde peuvent être atteints de cette blessure invisible. J’aurais même pu lui dire qu’elle pourrait vivre un événement traumatisant un jour et être atteinte de cette blessure.

Je n’ai pas voulu commencer à lui expliquer. Pourquoi? Car toutes les semaines, je devrais le faire plusieurs fois du fait que les gens me questionnent. Je dois vous avouer que ça devient épuisant pour moi de toujours répéter la même chose. Mais je vois bien que ce sujet est tabou et que les gens ne sont pas informés. De plus, ceux qui en souffrent la plupart du temps souffrent dans l’ombre en se renfermant sur eux‑mêmes en ayant peur des préjugés. Croyez-moi, je sais que beaucoup souffrent dans l’ombre… Mais moi, je n’ai pas peur d’être jugé. J’ai tellement souffert que je dis aux gens ce qu’est ma blessure quand ils me posent la question.

Nous sommes tellement nombreux à vivre avec une blessure ou une maladie invisible que vous n’avez aucune idée de l’ampleur. Pensez-y un instant. Les gens qui vivent une dépression. Juste là, on vient d’atteindre beaucoup de gens. On va passer aussi toutes les maladies mentales, car là aussi, beaucoup de personnes en sont atteintes, encore plus que vous pensez. La colite ulcéreuse et la maladie de Crohn qui sont toutes les deux des maladies incurables et qui prennent beaucoup d’ampleur au Québec.

Voulez-vous que je vous nomme toutes les blessures et maladies invisibles? Non, oubliez cela, cher public. Ce que je peux vous dire par contre, c’est que beaucoup de gens autour de vous en souffrent et vous ne le savez pas. Beaucoup d’entre eux doivent même faire face à des préjugés et ils n’ont pas la force que je possède. Ils n’ont plus de force pour se défendre, car ils se sentent détruits à l’intérieur par le fardeau de la maladie qu’ils ont à supporter. Beaucoup se forcent à vous faire un sourire pour vous cacher ce qu’ils vivent.

J’ai une proposition à vous faire. Au lieu de leur poser des questions pour qu’ils se sentent inconfortables, pourquoi ne pas leur offrir de l’aide sans être trop indiscret? Je suis certain que donner au suivant pourrait faire la différence. J’ai un ami qui m’a proposé de joindre un groupe l’hiver passé. Cela m’a donné un souffle de vie. Chaque mardi soir, je reviens chez moi de ma rencontre et je suis heureux.

Soyez à l’écoute, créatif et je suis certain que vous trouverez une solution qui changera la vie de quelqu’un que vous appréciez.

Carl Audet