Archives juin 2019

L’arme à la main

Kabul, Afghanistan, 2004. C’était une journée très chaude ce ma

Kabul, Afghanistan, 2004. C’était une journée très chaude ce matin-là. Je devais partir pour effectuer une patrouille à pied avec tout mon équipement sur mon corps comme d’habitude.

Mais cette fois‑ci, c’était différent, car j’étais avec une nouvelle section d’infanterie pour la première fois. J’étais très content, car je pouvais partir à l’aventure et développer des liens avec de nouveaux frères d’armes.

Ces frères d’armes représentaient tout pour moi. Ils étaient comme ma famille. J’étais à l’autre bout du monde et ce qui était le plus important pour moi, c’était eux.

J’étais fier de faire partie de leur équipe et de patrouiller à leur côté pour la toute première fois.

Après plusieurs kilomètres de marche, nous étions de plus en plus dans la profondeur de la ville de Kabul. On marchait en double rang et chacun surveillait son arc de tir. J’étais le premier en avant du rang gauche.

Soudainement, j’ai aperçu au loin un enfant qui courait à travers la foule avec une arme dans les mains en avant de moi.

La panique m’a envahi.

Je me suis dit : « Est-ce que j’en parle aux autres? Pourquoi il faut que cela arrive à moi? Si je ne fais rien, mes frères d’armes vont peut-être mourir… »

En quelques secondes, beaucoup de questions me sont venues en tête.

Ces secondes ont semblé être des minutes très longues.

Après quelques secondes, j’ai averti mes frères d’armes à travers mon casque d’écoute. J’observais l’enfant courir à travers la foule avec son arme. Je me disais que s’il venait vers nous avec son arme, je n’aurais pas le choix de tirer. J’avais plein de pensées qui me traversaient l’esprit et j’étais perturbé.

Dois‑je mettre en jeu la vie de mes frères d’armes ou celle de l’enfant? Je ne savais plus quoi faire. Non, la vie des frères d’armes est primordiale. J’observais et j’essayais de distinguer si c’était un jouet ou une arme, sachant fort bien que les enfants n’ont pas de jouets, car ils ont de la misère à avoir des souliers.

Ouf! Finalement, j’ai réussi à découvrir que c’était un jouet.

Que serait-il arrivé si j’avais mentionné à un de mes collègues d’ouvrir le feu parce que l’enfant était armé?

J’aurais ordonné de tuer un enfant qui n’était même pas armé?

Que serait-il arrivé si un de mes collègues avait perdu la vie par ma négligence? Dans ce contexte, tout aurait pu se produire. Cet enfant aurait pu être la distraction idéale pour nous tous.

Cette vision, je la vois tous les jours. Tous les jours, elle m’envahit. Même qu’il n’y a pas très longtemps, j’entrais dans une épicerie et une fois arrivé dans le rayon des fruits et légumes, une image de ce vécu s’est superposée à l’image réelle. J’avais un flashback solide et réel de ce que j’avais vécu.

Normalement, mes flashbacks passent tellement vite que je ne peux pas les voir. C’est la supposition de ma psychologue. Et pour moi, cela est logique, car mon TSPT est sévère et mon stress est très intense. Je suis tellement stressé que j’ai de la misère à voir ce qui se passe. Par contre des fois, des images peuvent se superposer une par-dessus l’autre très clairement. C’est comme si je suis à Saint-Jean-sur-Richelieu et que soudainement, je me retrouve à Kabul en Afghanistan.

Pas évident je vous le dis, mais je dois vivre avec cela tous les jours.

Ces transpositions d’images, j’essaie de les éviter du mieux que je peux. Par exemple, quand je conduis, je vais emprunter des chemins moins achalandés. J’essaie toujours de trouver une solution pour diminuer mon stress.

Chaque jour est un combat.

Chaque instant est une victoire pour moi!

Et vous, qu’auriez-vous fait devant un enfant armé?

Carl Audet

Quand vieillir tourne au cauchemar…

J’ai déjà écrit un texte intitulé <a href="http://www.mafamill

J’ai déjà écrit un texte intitulé Papi a les idées qui se mélangent dans sa tête. J’y ai décrit mes premières visites dans un centre spécialisé pour la démence sénile, où je suis allée visiter mon précieux grand-père plusieurs fois.

Cette année, mes visites ont commencé à s’espacer… Je pourrais me justifier en disant que j’étais trop prise avec un déménagement, ou que mes trois enfants prennent tout mon temps, ou que j’ai travaillé beaucoup d’heures… mais je ne tomberai pas dans ces justifications vides de sens. Je serai honnête avec vous, comme je l’ai toujours été. La vraie raison qui m’a poussée à espacer mes visites, c’est tout simplement que je n’ai plus la force de le voir se ternir à chaque fois.

La semaine dernière, j’ai profité d’un après-midi avec ma mère pour aller le visiter avec elle. Dans la voiture, elle a tenté de me prévenir que son état s’était vraiment détérioré dans les dernières semaines… Elle a tenté de me prévenir du choc que ça allait me causer. Mais moi, orgueilleuse comme mille, je me suis prétendue plus forte que ça. J’ai fait la sourde oreille…

Après avoir passé par les portes verrouillées, entré le code pour avoir accès à l’étage et traversé le couloir gardé par le vigile de sécurité, j’étais encore en zone connue. Ces accès sécurisés servent à garantir la surveillance des personnes âgées qui sont agitées, perdues et qui tentent de se sauver pour retrouver un chez-soi qui n’existe hélas plus depuis longtemps. Je comprends tout ça.

Arrivées dans le salon principal, ma mère me pointe la file de chaises berçantes alignées devant un téléviseur. Elle me signale que mon grand-père est assis dans la dernière chaise, tout au fond. J’ai beau me rapprocher, m’avancer et le scruter, ce vieil homme devant moi m’est totalement inconnu… Sans aucune exagération, je peux jurer que sans l’insistance de ma mère, je ne l’aurais jamais reconnu. Ça me fait du mal de l’avouer. Il a perdu beaucoup trop de kilos et son squelette est bien apparent. Ses cernes noirs sont tellement prononcés qu’on ne perçoit plus aucune lumière dans son regard…

En s’approchant, ma mère sursaute en voyant son visage, et ses yeux se remplissent de larmes. Elle n’arrive pas à contenir son émotion et c’est en m’approchant que je comprends pourquoi… Le visage de mon grand-père est déformé par une cicatrice qui le traverse d’un bout à l’autre. Une dizaine de points de rapprochements tentent de la refermer. Ma mère ne gère pas son émotion, et moi, je ne sais plus où me mettre.

On tente tant bien que mal de savoir ce qui s’est passé. On se dirige vers les quatre préposées de l’étage, qui sont assises à une table en train de jouer aux cartes. Aucun signe de compassion. Une femme passe devant nous et on remarque tout de suite à son badge qu’il s’agit de l’infirmière. Ma mère lui demande simplement ce qui s’est passé, en pointant le visage de son père. L’infirmière nous répond sèchement qu’elle n’a pas que ça à faire et qu’elle a déjà laissé un message sur le répondeur de la personne de référence au dossier. Aucune compassion.

Mon grand-père ne cesse de se taper sur les hanches. Moi, je ne comprends pas pourquoi il répète ce geste. Puis, en m’approchant pour le rassurer, je constate qu’il est attaché à l’aide d’un ceinturon à la chaise berçante. Je constate du même coup que toutes les personnes âgées sont attachées dans leurs chaises. Les préposées, quant à elle, continuent leur partie de cartes.

Je le détache pour l’amener marcher un peu, en ignorant le fait que son pantalon est imbibé d’urine. L’une des préposées nous lance qu’il était trop agité aujourd’hui. Pas le choix de l’attacher.

Une autre préposée se lève et commence à distribuer des collations. Elle perd patience et crie sur mon grand-père qui a tenté d’agripper une collation dans le chariot, sans demander la permission. Elle crie sur lui, le doigt en l’air, comme une vieille femme gronderait son chien. Aucune compassion. Je me sens moi-même intimidée par l’agressivité de son ton, contrairement à ses collègues qui restent bien assises et semblent trouver cette scène tout à fait normale.

Je suis choquée, outrée, insultée pour lui. Pour eux tous. Mais j’ai une boule d’émotion qui m’empêche de dire quoi que ce soit… Ma mère n’a pas su contenir ses larmes depuis le début de la visite et tente simplement de le distraire de son mieux. Il insiste pour garder la collation qu’il a réussi à subtiliser et la préposée le menace de le rattacher s’il n’écoute pas ce qu’elle dit. Elle se tourne vers nous et nous explique qu’il est vraiment trop agité aujourd’hui, comme pour justifier son propre comportement.

J’ai intitulé ce texte-ci « Quand vieillir tourne au cauchemar ». Parce que selon moi, si une personne est négligée, attachée, menacée, affamée et blessée, c’est bien ce que c’est : un cauchemar. On ne traiterait jamais un chien comme ça. Jamais.

Le lendemain, le CHSLD appelait pour annoncer que dorénavant, mon grand-père serait attaché en tout temps, pour sa propre sécurité. Et comme il souffre d’une maladie qui cause la détérioration de ses capacités mentales, il n’aura jamais droit à une aide médicale à mourir.

Il vivra dans ce cauchemar, attaché, en attendant sa propre mort, sans aucune possibilité de mettre fin à tout cela. Sans aucun contrôle sur sa maladie, ni sur sa vie, ni sur sa mort. Et nous, on doit le regarder mourir, attaché à un lit, en espérant qu’un virus l’emporte rapidement. Parce que si une simple grippe pouvait abréger ses souffrances, je serais prête à le contaminer moi-même. Ce n’est pas une belle vie. Ce n’est pas une belle mort. La prochaine fois que je le verrai, il sera endormi et paisible dans son cercueil. Et avec tout mon amour, je me donne le droit d’espérer que ça arrive plus tôt que tard.

Joanie Fournier

 

Flusher son ex de Facebook

Je te flush de mon Facebook.

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Je te flush de mon Facebook.

Je te flush parce que je haïs ça te voir heureux. Pas que tu ne le mérites pas. Au contraire, je te souhaite sincèrement le meilleur. J’aimerais juste ça ne pas en connaître tous les détails.

Tu es mon premier vrai amour. Le premier avec qui je m’imaginais finir mes jours. J’écoutais « I wanna grow old with you » d’Adam Sandler, et j’étais certaine qu’on allait finir ensemble à se bercer durant nos vieux jours.

C’est moi qui t’ai laissé. Ça fait déjà plusieurs années de ça. Je pense encore que c’est ce qui était le mieux pour nous deux. Vraiment. C’est juste que j’aimerais ça savoir que des fois, tu penses à moi toi aussi. J’aimerais ça savoir que j’ai été spéciale et que même si on est marié et qu’on a des enfants chacun de notre bord, tu repenses à nous de temps en temps et que tu souris en coin. À la place, tout ce que je vois, c’est que tu t’amuses comme jamais dans une vie qui paraît enviable.

Je te flush parce que ça m’a fait de la peine à chaque fois que j’ai su que tu étais de retour en ville, mais que tu ne m’as pas appelée. C’est con : j’irais dans ta ville, je ne t’appellerais pas moi non plus. Et puis, je ne sais pas vraiment qu’est-ce que ça donnerait de se revoir.

Je te flush de mon Facebook parce que de toute façon, tu n’y vas même plus sur ton compte. Ça fait que je suis là, à écrire ton nom dans le moteur de recherche, puis à retomber sur les mêmes messages de bonne fête qui datent de plusieurs mois auxquels tu n’as même pas donné suite.

Je te flush parce que c’est tellement pas normal de pouvoir suivre la vie de son ex comme ça. D’avoir accès à tout ce qu’il vit de beau et d’extraordinaire en occultant tout défaut.

Je te flush parce que moi aussi, je suis heureuse et que j’ai envie de tourner la page une fois pour toutes. C’est comme si je sais que tu n’es pas le bon gars pour moi et je sais que je suis épanouie dans ma vie actuelle, mais que j’aurais juste envie que tu me confirmes que c’était vraiment spécial nous deux et que même si ça nous tuait à petit feu, ça reste une belle rencontre marquante dans ta vie.

J’aurais le goût de savoir que toi aussi, ça te fait un pincement au cœur de voir mon bonheur étalé sur les réseaux sociaux.

Ça se peut tu que notre âme sœur ne soit pas faite pour être notre amoureux?

Eva Staire

Femme en devenir

Belle adolescente, femme en devenir…

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Belle adolescente, femme en devenir…

Ces derniers temps, plusieurs discussions concernant les réseaux sociaux m’ont interpellée. On parle entre autres de l’impact qu’ils ont sur les adolescents et ce débat‑là, chaque fois, me ramène à toi.

Tu es née fille, femme en devenir. Tu ne le sais peut-être pas encore, mais tu vas marcher dans les traces de grandes dames, des femmes qui ont changé à jamais notre histoire. Le chemin parcouru est immense, et pourtant, nous sommes loin d’être à destination.

Ce qui me préoccupe, ce sont les conditions dans lesquelles tu vas devenir femme. Les réseaux sociaux font maintenant partie intégrante de notre quotidien, c’est un fait. Bien que les médias sociaux soient distrayants, les études et les statistiques commencent à parler et le portrait n’est pas joli. Pour avoir marché dans tes traces, je sais que l’adolescence est une période difficile et complexe, alors je m’inquiète réellement pour toi.

Comme j’aimerais te rassurer et te dire qu’on passe toutes par là, qu’on s’en sort toutes indemnes, mais ce n’est pas le cas. C’est malheureusement une roue qui tourne puisque beaucoup d’entre nous sont tombées à un moment ou l’autre de notre adolescence. La pression sur les femmes a toujours été grande à différents niveaux. Semblerait que les réseaux sociaux sont rendus un fardeau silencieux sur tes épaules et que les troubles alimentaires, la dépression, l’anxiété, les problèmes d’estime et une liste infiniment plus longue en sont quelques impacts. Comme je suis l’une des tiennes, j’ai envie de te dire…

Nous sommes toutes différentes et cela va de même pour nos besoins et nos valeurs. Tu vas te remettre en doute, te questionner, te laisser influencer au cours de ta vie d’adolescente et c’est normal. Cela dit, souviens‑toi toujours que la route qu’emprunte ta consœur n’est pas nécessairement tienne. Il pourrait t’arriver de dévier de ton chemin pour suivre celui d’une autre. Même s’il te semble plus intéressant pendant un moment, être à côté de ton chemin, sans te soucier de ton confort, pourrait t’user et te blesser.

Il n’y a pas qu’un modèle à idéaliser, même si on peut croire le contraire. Les réseaux sociaux mettent de l’avant quelques modèles de femmes plus populaires. Ne fais juste pas l’erreur de croire que ça se limite à ça. Tu n’es pas obligée de devenir l’une d’elles pour être inspirante, sauf si tel est ton désir. Inspire et va toucher les gens de la seule façon qui compte : la tienne. Du fond du cœur, je te souhaite de toujours avoir conscience de ta beauté, de ta valeur et de l’importance que tu as.

Le monde virtuel, c’est bien souvent de la poudre aux yeux et il faut s’en méfier. Toi, tu es bien réelle et tu dois t’écouter. Le nombre de likes ne détermine pas combien tu es jolie ou intéressante, et le nombre de followers ne détermine pas ton importance ni les gens qui t’aiment vraiment.

Alors s’il te plaît, ne laisse pas ce monde t’enlever ton étincelle.

Marilyne Lepage

 

Enfin l’été!

Après un long et dur hiver, finalement la chaleur de l’été s’

Après un long et dur hiver, finalement la chaleur de l’été s’installe tranquillement. Le soleil se lève plus tôt et se couche plus tard.

Les enfants ont plus de plaisir à jouer dehors, ce qui a un effet bénéfique pour moi. Je peux cuisiner en toute tranquillité. Ou bien je peux faire d’autres tâches en attendant que ma femme arrive de travailler. Moins de bruits pour mes oreilles et c’est mieux pour ma blessure. Pas de chicanes dans la maison. Je suis seul avec Théra, ma chienne d’assistance.

Oui, je vous jure que cet hiver a été très difficile pour moi. J’ai eu beau mettre dehors le mauvais chum dans le salon. Vous savez celui dont je vous ai parlé dans mon premier article… je devais me battre souvent, car j’avais plusieurs problèmes à gérer en même temps.

Les militaires effectuent beaucoup d’entraînement physique au cours d’une carrière, ce qui contribue à l’usure prématurée des articulations de leur corps. On m’avait déjà expliqué à la base de Valcartier qu’au lieu d’avoir mon problème de genoux à 65 ans, je l’avais développé à 30 ans. Donc on parle d’une usure prématurée de 30 à 35 ans dans mon cas et pour plusieurs comme moi qui ont connu l’ère de la course avec des bottes de combat avec semelle dure et équipement lourd à porter. Aujourd’hui, nos soldats ont un meilleur équipement, mais il reste encore place à l’amélioration.

Je me rappelle, quand je courais avec mon équipement à la base de Petawawa. J’avais presque l’impression d’avoir des sabots de bois sous les pieds. Tout l’équipement sur mon corps était lourd et non ajusté à la forme de mon dos. Mon casque d’acier voulait se promener même ajusté. Nous avions de l’équipement de très mauvaise qualité. Sans parler des 13 et 16 km de marche forcée qu’on devait effectuer à l’intérieur de 24 heures. Deux paires de bas et de la vaseline pour diminuer les ampoules et le tour était joué chaque année. Ce n’était pas de la marche, c’était de la course, car c’était une compétition entre unités! Et pour bien représenter l’unité, on avait des pratiques afin de bien performer.

Voilà une des raisons parmi tant d’autres pour lesquelles nous, les militaires, sommes blessés et que notre corps s’est usé prématurément. On s’est donné à fond pour être toujours en forme afin d’être prêt pour défendre et servir notre pays. Aujourd’hui, j’en paie le prix grandement comme beaucoup d’autres.

Chez moi, je n’ai pas de baromètre car je n’en ai aucun besoin. Je le sais quand il va pleuvoir le lendemain. J’ai mal, j’ai de la misère à fonctionner et parfois même à monter les escaliers. Les baromètres, j’en ai deux qui sont installés dans mes genoux depuis le début de ma trentaine.

Dernièrement, je suis allé à un rendez-vous à l’hôpital des vétérans. J’étais dans l’auto et ça se passait bien. Quand est venu le moment de sortir de l’auto, c’était plus difficile. J’ai commencé à marcher et puis, après quelques pas dans le stationnement, je me suis mis à boiter. Dehors, il faisait froid et il pleuvait. C’était humide et dur pour mes genoux et mes pieds. Dès que je suis entré dans l’hôpital, c’était beaucoup mieux. La chaleur me faisait du bien. Je pouvais mieux marcher avec Théra.

Le froid et l’humidité m’affectent beaucoup. Cela me cause beaucoup de douleur, ce qui affecte mon moral. Donc je dois gérer des douleurs physiques dans plusieurs parties de mon corps en plus de mon trouble de stress post-traumatique. Je vous l’avoue, ce n’est pas évident. Le mauvais chum dans le salon a tendance à revenir et je dois le laisser en dehors de ma maison.

Cela va aussi beaucoup jouer sur mon humeur et je dois me contrôler. Ce n’est pas à ma famille d’endurer mes sautes d’humeur. Ils en ont assez payé le prix. Je dois faire de gros efforts.

Beaucoup de militaires ont à composer tous les jours avec des douleurs physiques. Ces douleurs physiques jouent grandement sur leur tempérament. Parfois, c’est difficile pour la famille, car l’humeur en mange une claque. Imaginez, quand le TSPT vient s’ajouter à tout cela…

Je tenais à vous parler de la problématique des douleurs physiques que les militaires peuvent vivre afin que les conjoints, conjointes, amis et amies puissent mieux comprendre les sautes d’humeur et d’autres problèmes que cela peut engendrer. Beaucoup d’entre nous sont jeunes, mais nous avons un corps usé à l’intérieur. Une autre blessure invisible, mais qui a beaucoup de conséquences sur notre quotidien. Ainsi vous pourrez mieux nous comprendre et peut‑être même nous aider.

Carl Audet

 

Ces mots…

Chers parents, il n’existe pas de plus grande reconnaissance pour

Chers parents, il n’existe pas de plus grande reconnaissance pour un enseignant que vos mots.

Ces mots qui expriment votre gratitude.

Ces mots si doux qui nous rappellent que nos efforts auprès de votre trésor n’ont pas été vains.

Ces mots qui nous confirment que nous sommes là où nous devons être.

Ces mots qui parfois, nous révèlent des choses qu’on ignorait, qui nous apprennent que sans le savoir, on a pu faire la différence pour votre enfant, le temps d’une année scolaire.

Ces mots, nous les conservons précieusement ; les miens sont cachés au fond d’un tiroir. Il m’arrive de les relire quand j’ai le cœur gros, quand je doute… C’est mon coffre aux trésors.

Chers parents, merci pour ces mots qui témoignent de votre reconnaissance. Merci d’être nos complices au quotidien et de faire cheminer, avec nous, votre plus grande fierté.

Bonnes vacances! ☀️

Karine Lamarche

 

Le passage

À toi, ma fille qui termine l’aventure de l’école primaire. À

À toi, ma fille qui termine l’aventure de l’école primaire. À toi aussi, bel ado de ce monde.

Tu franchiras dans les prochains jours une nouvelle étape de ta vie. Au cours du primaire, nous t’avons vu passer de la petite enfance à l’adolescence. Wow! Quelle belle transformation! Comme la chenille qui devient papillon!

Nous t’avons vue, nous tes parents, tes professeurs, tes éducatrices. Nous t’avons accompagnée, soutenue dans tes efforts pour devenir cet être humain merveilleux.

Nous t’avons vue apprendre à utiliser tes forces, apprendre beaucoup de connaissances, apprendre la persévérance. Nous t’avons vue apprendre que la vie est parfois injuste, mais ne t’en fais pas : elle sera toujours équitable.

Nous t’avons vue t’épanouir dans tes sports et activités préférés. Nous t’y avons encouragée, tôt le matin, tard le soir, toujours avec beaucoup de fierté. Nous continuerons de le faire.

Nous t’avons vue rire, nous t’avons vue pleurer. Tout est normal, tu découvres qui tu es et cela sera une grande partie de ton passage au secondaire.

Nous t’avons vue faire quelques mauvais coups, nous te les avons pardonnés ; ils font partie de ton apprentissage. Petite confidence, on en a souvent ri en cachette.

Nous t’accordons notre confiance et nous sommes reconnaissants que tu nous donnes la tienne en retour. C’est de l’amour pur entre toi et nous.

Merci à toi, belle adolescente, pour tous les fous rires, les belles émotions vécues avec toi.

Merci de nous apprendre à devenir meilleurs. Les parents se trompent aussi et grâce à toi ils évoluent. Merci de nous montrer ton sens de la justice, ta persévérance, ton envie de toujours aller plus loin, de ne pas te mettre de limites.

Sois fière de toi ma grande, aie confiance en tes capacités. Tu as tout pour affronter les petites et grandes tempêtes que la vie mettra sur ta route. Retiens cette chose importante qui nous est fort utile : tu es comme un bel arbre solide : dans les tempêtes, il plie et se relève, il ne casse pas. Ce sera pareil pour toi.

Merci d’être qui tu es comme tu es. Nous t’aimons à l’infini et plus encore. On sera toujours là.

Prête pour le prochain chapitre du secondaire qui sera aussi rempli d’aventures et d’anecdotes inoubliables? Savoure tout pleinement!

Signé : une maman qui quitte aussi le primaire de sa plus jeune avec gratitude et, disons-le, un petit pincement au cœur et émotion.

 

Marie-Josée Gauthier

L’alphabet au-dessus de ta tête (TDC)

C’est ta professeur de maternelle qui m’en a parlé. Honnêtemen

C’est ta professeur de maternelle qui m’en a parlé. Honnêtement, je n’avais pas remarqué. Oui, il y avait un manque d’intérêt de ta part, pour les activités de bricolage, pour le coloriage. Je me suis dit que tu n’étais pas et que tu ne serais jamais une artiste, voilà, c’est tout.

Madame Carolyne pensait aussi comme moi, en début d’année. Mais plus l’année avançait, plus elle s’inquiétait. Et si c’était plus que ça?… Plus qu’un manque de volonté, plus qu’un manque d’intérêt. Et si c’était parce que c’était trop difficile pour toi?

C’est là que papa et moi avons décidé d’investiguer. Naturellement, on ne pouvait pas compter sur les services publics, beaucoup trop d’attente. Nous avons opté pour le privé, nous voulions des réponses et rapidement. Une évaluation en ergothérapie plus tard, et un portefeuille beaucoup plus vide, nous avons eu trois lettres : TDC.

Trouble D’acquisition de la Coordination, anciennement appelé dyspraxie motrice. Un long rapport nous énumérait tes faiblesses. Un paquet de recommandations suivait. Évidemment, la première recommandation était un suivi en ergothérapie. Désolée mon amour, mais papa et moi avons passé tout notre budget seulement pour l’évaluation. Bien sûr, il y aura référence au public, mais ton nom sera placé sur une longue liste d’attente.

Le rapport se terminait par des objectifs à atteindre et de nombreux exercices pour t’aider à les atteindre. Maman a pleuré, beaucoup. Je m’en voulais de ne pas être en mesure de t’offrir le suivi dont tu avais besoin. Papa, beaucoup plus positif, a dit qu’on y arriverait, que mon DEC en éducation spécialisée me servirait, que j’étais outillée pour t’aider.

Je me suis fait une nouvelle amie : Josiane Caron Santha (ergothérapeute). C’est une amie virtuelle, une amie qui, par ses capsules vidéo et ses mini formations, m’aide à me sentir plus compétente pour t’aider. Elle est géniale et je ne la remercierai jamais assez de nous partager son savoir.

Cet été, nous allons travailler ensemble. Travailler est un grand mot, parce que je veux que tu aies du plaisir et que tu t’amuses. Je ne veux pas que ce soit une corvée pour toi. Je veux que tu t’amuses avec maman, que tu travailles sans trop t’en rendre compte.

Tu seras plus forte que ça. Je ne serai pas un parent tondeuse. Je n’éliminerai pas tous les obstacles qu’il y aura devant toi. Je t’outillerai pour que toi, tu puisses les éliminer.

Heureusement, tu es une petite fille forte, persévérante, intelligente, au cœur grand comme l’univers.

Tu ne deviendras peut-être pas une neurochirurgienne… mais je sais que tu changeras le monde.

Je t’aime.

Maman

Mélanie Paradis

Notre liste de rêves: Comment se gâter facilement grâce à AIR MILES

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Je ne crois pas être la seule personne qui aime se faire récompenser quand je fais des achats. J’en entends déjà quelques-uns se demander si je suis tombée sur la tête. Parce que, habituellement, quand on fait des achats, la seule chose qu’on reçoit, c’est la facture et une soustraction au niveau de notre compte bancaire!

 

On oublie souvent que certains programmes nous permettent de nous récompenser grâce à nos dépenses quotidiennes. C’est le cas du Programme de récompense AIR MILES, dont je suis une fidèle adhérente AIR MILES depuis plusieurs années et je dois avouer que je ne comprends pas pourquoi je ne l’étais pas avant! Juste à imaginer le nombre de milles que j’aurais pu obtenir… OH MON DIEU!

 

Pourquoi refuser d’adhérer à une compagnie qui t’offre une carte gratuitement, que tu présentes chez des partenaires chez qui tu magasines déjà et qui te permettent d’obtenir des milles que tu peux ensuite utiliser pour te gâter?

 

Dit de même, avouez que vous trouvez ça nono de ne pas avoir votre carte AIR MILES avec vous en tout temps 🙂 Et si vous n’êtes pas encore adhérent, qu’est-ce que vous attendez? Devenez-le en cliquant ici .

 

Comme vous voyez, je suis déjà vendue au concept, alors quand AIR MILES m’a approchée pour devenir, avec Étienne, les ambassadeurs de la marque cette année, on a accepté sans hésiter !

Le but qu’on s’est donné en tant qu’ambassadeurs, c’est de vous donner des trucs afin d’obtenir le plus de milles possible, et surtout de vous faire découvrir de nouvelles façons de vous récompenser, ce qui est clairement mon bout préféré de l’histoire haha!!

 

D’ailleurs, Étienne, les enfants et moi, on a réalisé une courte vidéo vraiment drôle pour annoncer notre collaboration avec AIR MILES. Si vous voulez me voir pousser Étienne dans une poussette pour enfants, c’est par ici (je vous le conseille!).

 

Pour commencer, voici mes astuces pour obtenir le plus de milles possible. N’oubliez pas, les milles sont obtenus grâce à des achats que vous auriez faits de toute façon, alors il suffit de prendre l’habitude d’avoir votre carte avec vous PARTOUT. Quand on vous demande si l’avez, prenez le temps de la sortir!

  • Si jamais vous êtes du genre à ne pas vouloir traîner une tonne de cartes partout, il est possible de télécharger l’application mobile de AIRMILES et de cette façon, vous aurez votre carte digitale dans votre téléphone. En plus, l’application est super pratique pour rester à l’affût des offres des partenaires et pour voir où vous en êtes avec votre balance de milles ARGENT et RÊVES.
  • Si vous magasinez présentement pour une nouvelle carte de crédit, pourquoi ne pas en prendre une qui offre des milles AIR MILES? Encore une fois, c’est super simple: vous utilisez votre carte et vous obtenez des milles en prime sur vos achats. Je sais qu’American Express et BMO offrent des cartes de crédit AIR MILES, qui pourraient vous offrir le double des milles chez les partenaires participants. Pourquoi dire non à ça? Ce serait fou!
  • Depuis mon association, j’ai aussi découvert la plateforme airmilesshops qui est IDÉALE pour faire mes achats en ligne. En gros, c’est un portail en ligne qui rassemble plus de 200 détaillants incluant AMAZON, WAYFAIR, SEPHORA, H&M, etc., et qui vous permet d’obtenir des MILLES lors de vos achats. Vous vous connectez sur le portail, vous sélectionnez le détaillant chez qui vous voulez magasiner, ça vous redirige sur le site régulier du détaillant et vous faites vos achats comme d’habitude. Aussi simple que ça! En plus, ils viennent de lancer l’extension Chrome “AIR MILES Assistant” qui vous rappelle de vous connecter à airmilesshops.ca lorsque vous magasinez en ligne! Très simple à utiliser et ça te permet de ne jamais manquer une occasion d’obtenir des milles! Jetez-y un coup d’oeil: https://www.airmilesshops.ca/fr/splash/assistant

Maintenant que j’utilise tous ces petits trucs faciles, sans pour autant dépenser plus, je suis rendue un peu accroc au programme! On s’est donc fixé des buts pour l’année… Oui, oui, on est intenses de même haha!

 

  • Obtenir le statut Or/Onyx :

C’est un statut qu’on peut avoir en obtenant un certain nombre de milles au courant de la même année. En obtenant le statut Or ou Onyx, ça nous donnera accès à des offres exclusives, des gratuités, des concours et des événements exclusifs. Un gros OUI!

  • Organiser un gros party pour la Saint-Jean en utilisant mes milles Argent.

Parce que les gens qui nous connaissent savent qu’on adore recevoir et faire des gros partys à la maison. J’aimerais vraiment ça réussir à recevoir toute notre gang pour faire un méga party de la St-Jean-Baptiste en magasinant chez les partenaires AIR MILES et en utilisant nos milles Argent. Avec les milles Argent AIR MILES, on obtient 10 $ de réduction pour 95 milles en échange. Pour une famille qui grandit, les Cash Miles sont un excellent moyen d’économiser. Bien important: n’oubliez pas de définir votre préférence entre les milles Rêves et Argent!

  • Utiliser mes milles Rêves pour aller à un concert!

Parce qu’on adore aller voir des spectacles, mais qu’avec des enfants… nos priorités monétaires ont changé. Alors j’aimerais bien nous gâter 🙂 Car oui oui, il est possible d’acheter des billets pour certains des meilleurs spectacles avec nos milles grâce à Avantages Musique AIR MILES. Vous pouvez même participer à des concours qui vont vous permettre de rencontrer vos artistes préférés!

  • Faire au moins 3 activités avec les enfants cet été en utilisant mes milles Rêves.

Il y a tellement de choix parmi leurs partenaires : La Ronde, Zoo de Granby, match de l’Impact, Village Vacances Valcartier, etc. Et on s’entend pour dire qu’on manque souvent d’inspiration et que les activités peuvent parfois être dispendieuses. Alors si AIR MILES peut m’aider à sortir toute la famille sans dépenser une fortune, je suis 100 % partante 🙂

  • Acheter mes cadeaux de Noël avec mes milles.

Sérieusement, avec bientôt un troisième enfant à temps plein (un quatrième en tout avec le fils d’Étienne), le temps des fêtes est très dispendieux et nous voulons VRAIMENT diminuer nos dépenses en achetant certains cadeaux grâce à nos milles Rêves dans le catalogue de marchandises AIR MILES, qui compte des milliers de produits pour tous les goûts. Et comme Noël n’est pas tout de suite, j’ai en masse le temps d’obtenir assez de milles. 🙂

 

Et si jamais ça vous dit, allez vous abonner à notre compte Instagram à Étienne et à moi pour voir si on va réussir à réaliser tous nos projets avec nos milles 🙂

 

Tout ça pour dire que quand vous allez réaliser toutes les façons possibles d’obtenir des milles sur vos achats quotidiens, en magasins et en ligne, et que ce serait fou de ne pas utiliser la carte AIR MILES et de vous récompenser grâce à des achats que vous auriez fait de toute façon. Vous allez me remercier  🙂

 

Comment comptez-vous utiliser vos miles cette année? Et quelles sont vos trucs pour vous récompenser plus rapidement grâce à AIR MILES? Je suis curieuse de vous entendre!

Mes cinquante-trois printemps

Je suis une fille, mais je ne suis plus une jeune fille. Je suis une

Je suis une fille, mais je ne suis plus une jeune fille. Je suis une femme, mais je ne suis plus une jeune femme. Je suis une mère, mais je ne suis plus une jeune mère. J’ai dépassé le cap de la cinquantaine. J’ai cinquante-trois printemps.

Mes enfants sont maintenant de jeunes adultes. J’ai plus de temps libres, mais je ne sais pas toujours quoi en faire. Ils ont moins besoin de moi. Mon plus vieux a même quitté le nid familial. Mes deux plus jeunes ont dix-huit ans et ils travaillent à temps partiel, plus les études, les amis, les sorties, les amours… Je suis en déséquilibre maternel.

Je pourrais enfin profiter de mes temps libres avec mon conjoint, faire des sorties entre amis, partir une fin de semaine en amoureux, concrétiser certains projets… mais mon amoureux est maintenant l’heureux propriétaire de son entreprise, donc beaucoup moins présent et disponible. Je me retrouve plus souvent seule à la maison. J’ai perdu mes repères.

J’ai moins d’énergie lorsque je reviens du travail. Mes batteries sont plus longues à recharger. Mon corps change. Mon corps a changé. Je fais de l’apnée du sommeil depuis cinq ans. J’ai des douleurs aux articulations, j’ai pris du poids et je suis ménopausée. J’ai toujours chaud. La peau de mes mains est plissée. Je n’ai pratiquement aucune ride, puisque je suis bien enrobée. J’ai des cheveux gris, de plus en plus. Mes lunettes sont toujours bien installées sur le bout de mon nez.

Les fossettes que j’avais sur les joues sont maintenant de petits sillons. J’ai des petits points rouges sur la peau qu’on appelle des rubis. De petits poils s’incrustent sur mon menton et je ne les vois pas toujours, car ma vue a baissé.

J’ai besoin de faire une sieste en après-midi. J’aimerais bien faire la grasse matinée aussi, mais dès six heures, mon corps se réveille. Maintenant que je pourrais dormir plus longtemps puisque les enfants sont grands, c’est le contraire qui se produit. Eux dorment jusqu’à onze heures et moi, j’écoute les émissions du matin.

Si j’éternue, je dois croiser mes jambes pour ne pas faire pipi dans ma culotte. Lorsque je ris, c’est pareil.

Ma mémoire me joue aussi des tours. Je cherche plus souvent mes choses, je me questionne sur ce que j’allais faire. J’oublie et je suis facilement déconcentrée.

Si je fais une sortie avec des amis, à dix heures, je tombe de sommeil. Mes enfants, eux, quittent la maison à dix heures pour sortir dans les bars.

Dans mon nouveau milieu de travail, mes collègues sont assez jeunes pour que je sois leur mère. En fait, j’ai l’âge de leur mère. Ouche!

Pourtant quand je pense à moi dans ma tête, j’ai toujours trente ans.

Mais bon! C’est la vie! Je suis contente d’avoir dépassé le cap des cinquante ans. Je me considère choyée de pouvoir me réveiller chaque matin, d’avoir la chance d’ouvrir les yeux. J’ai grandi, vieilli, mûri et compris que c’est dans le cœur que l’on entrepose notre jeunesse et dans la tête que les souvenirs se déposent. Je vais bien trouver une façon de rééquilibrer ma vie. Juste d’en prendre conscience, c’est un début.

Merci la vie!

Line Ferraro

 

Je me suis ennuyée de toi, mon grand !

Tu as enfin terminé ta première année scolaire, pis j’suis pas

Tu as enfin terminé ta première année scolaire, pis j’suis pas déçue. C’est fou comme tu m’as manqué. Je te regardais embarquer dans ton autobus le matin, en me disant que c’était ben trop tôt. Pis j’te regardais revenir le soir, en me disant que c’était ben trop tard. J’ai ben essayé d’aller te reconduire le plus souvent possible, de te kidnapper pour des dîners au p’tit resto d’à côté, mais la vérité, c’est que le temps m’a paru ben long sans toi à mes côtés. Entre la routine du matin et la routine du soir, j’ai l’impression qu’on a manqué de temps pour se parler. C’est entre deux bouchées que j’en apprenais un peu sur ta journée. Si tu savais combien j’aurais voulu tout savoir, en détail, mais je dois lâcher prise, qu’ils disent.

J’ai l’impression que tu as pris cinq ans en un an. C’est fou combien l’école t’a changé. Au début de l’année, je pouvais te bécoter devant l’école, pis par un matin ben frette d’hiver, tu m’as fait comprendre qu’on allait se garder ça pour la maison. Tu sais quoi? C’est ben correct et je respecte ça, mon homme. J’ai juste pleuré jusqu’à Granby! Pas parce que tu ne voulais pas me bécoter, juste parce que c’était un rappel que l’temps qui passe ne reviendra pas. Ô combien heureuse je suis, de l’avoir savouré, ce temps-là.  J’ai un peu l’impression d’avoir perdu le contrôle sur qui tu deviens, mais j’te fais confiance, j’suis fière du papillon que tu deviens. L’époque de la chenille pis du cocon est vraiment terminée, faut que j’te laisse voler.

Mais là, c’est fini, pour un mois et demi. Tu as travaillé si fort pis je suis épuisée de te voir épuisé. Dormir un peu plus, jouer dehors et sacrer la routine dehors. On va en profiter à notre façon de l’été. Juste être ensemble plus souvent, c’est ça pour moi, les vacances. Je suis fière de toi, de ton premier grand accomplissement. Je sais bien que ce n’est pas le dernier, pis que ça va recommencer chaque année…

Mais là, ce soir, laisse-moi te cuisiner ton repas préféré. On peut même commander si tu veux. On mange du gâteau et on célèbre la fin de ton année. Tu le mérites, tu as assez donné. Je te promets de te célébrer comme ça chaque année, parce que c’est important pour moi que tu saches combien je ne tiens pas tes efforts pour acquis.

Pis il faut que j’te dise : t’es encore mon bébé mais promis, j’le dirai pas devant tes amis.

Je me suis ennuyée de toi, mon grand!

Bon été à tous vos grand(e)s!

Marilyne Lepage