Archives septembre 2020

Gémeaux 2020

Hier soir avait lieu la 35e édition des prix Gémeaux.

Hier soir avait lieu la 35e édition des prix Gémeaux. Étienne étant en nomination pour la meilleure animation de téléréalité, il a eu la chance d’être invité, et par le fait même moi aussi.

T’sais les galas, c’est toujours un beau moment parce que ça me permet de sortir de ma zone de confort. Étant du genre pas maquillée et ben couettée, j’aime pouvoir l’instant d’une soirée me changer en princesse et oser.

Cette année, je me demandais vraiment à quoi ça allait ressembler, un gala en temps de COVID.

Habituellement, on arrive sur place et il y a une foule à l’extérieur. On passe sur un grand tapis rouge avec une tonne de journalistes et de flashs. Un peu comme dans les films haha ! On croise plein de gens, on jase, on prend des nouvelles, on admire les tenues et on fait pas mal de PR.

Mais cette année, ça allait ressembler à quoi ?

La vérité, c’est qu’un gala en temps de COVID, c’est tout sauf glamour.

Chaque artiste était convoqué à une heure précise afin d’éviter l’attente et pour que la distanciation soit respectée.

Étienne et moi avions emporté nos masques… question que ça fit avec la couleur de ce que nous portions.

On a vite réalisé que nos masques lavables resteraient dans mon sac à main.

En arrivant, on nous a demandé de se laver les mains et de prendre un masque bleu jetable à la station en entrant. Par la suite, nous devions désinfecter nos cellulaires avec des lingettes.

Une personne de l’organisation nous a par la suite dirigés vers le Studio 42, dans le sous-sol de Radio-Canada. C’est donc dans un corridor de béton semblable à un entrepôt que nous avons défilé ! 🙂 Aucun journaliste n’était admis sur place. Aucun tapis rouge.

À ce moment‑là, nous ne savions pas du tout à quoi allait ressembler la salle.

Je ne sais pas pourquoi, mais dans ma tête, je m’étais imaginé une salle similaire à celle de d’habitude, mais avec des bancs vides afin de respecter la distanciation.

Je suis restée surprise en entrant dans le studio. C’était tout petit et intime.

Une vingtaine de petites tables rondes étaient placées devant trois petites scènes.

Chacune de ces tables était bien sûr à un minimum de 2 mètres de distance.

Une fois assis, on nous a donné les consignes : nous pouvions enlever notre masque lorsque nous étions assis, mais interdiction de se promener sans celui‑ci. Si quelqu’un souhaitait aller aux toilettes, il devait impérativement mettre son masque. Si des gens voulaient se lever pour discuter, c’était la même chose.

J’ai même surpris un agent de sécurité avant le début du gala, qui surveillait la salle afin de s’assurer que personne n’enfreigne les règlements.

Il y avait peu de bruit et ça sonnait plutôt écho. Finalement c’était l’opposé d’un gala normal.

Les gens de Radio-Canada sont passés de table en table pour nous remercier d’être présents. Comme Montréal est passé au orange en journée, l’organisation du gala avait très peur que les artistes en nomination ne se présentent pas (seuls les nommés pouvaient être présents).

Je me suis dit que c’était important d’être là pour souligner le travail des artisans du milieu, et j’étais contente qu’on ait décidé d’y aller.

J’ai ensuite regardé autour de moi, en pensant à Véronique Cloutier, qui devait faire son animation devant une soixantaine de personnes du milieu, et j’ai stressé pour elle.

Et puis le gala a commencé… et quel gala incroyable ce fut !!!

J’ai vu une Véronique Cloutier belle et talentueuse. On va se le dire, cette femme est une machine. Elle est belle, elle est bonne dans ce qu’elle fait… on a juste envie de l’aimer !

Les numéros préenregistrés étaient touchants. La rétrospective de 2020 m’a fait comprendre à quel point notre année avait été difficile. J’ai pleuré à plusieurs reprises…

Mon coup de cœur de la soirée est sans contredit la chanson « Face au vent » de Louis‑Jean Cormier avec Mélissa Bédard et Mariem. J’ai eu beaucoup de difficulté à contenir mes larmes. J’y repense et j’ai encore le cœur gros. Quel numéro INCROYABLE !

Fait à noter, que vous n’avez pas vu sur vos écrans… entre chaque remise de trophée, on venait prendre le micro ainsi que la table où se trouve le Gémeau afin de le désinfecter.

De plus, à l’instant où les gens quittaient la scène, on venait laver les planchers.

De plus, lorsque les nommés devaient se rendre vers la scène, ils devaient mettre leur masque. L’enlever pour monter sur scène et en remettre un nouveau lorsqu’il descendait de scène.

Pour ceux qui se demandent… Étienne n’a malheureusement pas gagné. Par contre, juste d’être en nomination est une victoire en soi. Combien de gens dans l’industrie peuvent se vanter d’avoir été en nomination… très peu ! Mon chum est hot… Si vous saviez comme je suis fière de lui.

Avant de terminer, je voudrais remercier les gens responsables de ce gala…

Pour vrai, je n’ai que de bons mots concernant les mesures prises afin d’assurer la sécurité et la santé des gens présents. Vous nous avez permis d’oublier pendant un instant que la vie n’était plus la même…

Monsieur Arruda, et si c’était votre enfant ?

Monsieur Arruda, je comprends les règles que vous nous imposez. Je

Monsieur Arruda, je comprends les règles que vous nous imposez. Je les applique depuis le premier jour, de mon mieux.

Et je ne suis pas la seule.

Je suis maman de deux jeunes nageuses, dont une qui entame le volet compétitif cette année. C’est avec une joie immense que j’ai annoncé la reprise des entraînements à ma plus grande, vers la fin du mois de juin.

On nous a expliqué que l’accès aux piscines ne serait réservé qu’aux nageurs. Nous avons accepté, nous avons compris. Je me disais que cela prendrait quelques semaines, qu’on allait mettre en place des mesures sanitaires et des consignes précises afin de ne pas contaminer nos jeunes nageurs ou leurs entraîneurs.

Ces règles, nous pouvons les suivre, monsieur Arruda.

C’est le cœur gros que j’ai appris la semaine dernière que l’accès aux estrades nous était encore refusé. Je me retrouve privée de ce beau privilège : observer mes filles nager, les voir progresser, pouvoir discuter avec elles suite à leur entraînement… Attendre dans ma voiture, près de deux heures ?

Monsieur Arruda, nous sommes des milliers de parents de jeunes sportifs à attendre impatiemment vos consignes afin d’être présents pour nos enfants, les suivre dans leur passion. Faites-nous confiance ; les gradins nous permettent de respecter la distanciation. Nous serons raisonnables, c’est promis.

Monsieur Arruda, posez-vous la question : et si c’était votre enfant ?

Karine Lamarche

Miroir, miroir, dis-moi…

Depuis toujours, toi, Miroir, tu me joues des to

Depuis toujours, toi, Miroir, tu me joues des tours. Depuis toujours, l’image que tu m’envoies n’est pas à mon goût. Du plus loin que je me souvienne, regarder mon reflet n’a rien d’agréable. Je prendrais un peu plus de ci et un peu moins de ça. Et pourtant…

Quand je regarde les photos de moi, plus jeune, je me trouve magnifique. J’en conclus donc que c’est toi, cher Miroir, qui me rends la vie dure. À moins que ce soit ton ami, Pèse-personne. Là, je l’avoue, tout est déréglé. Le nombre inscrit sur le cadran est celui d’une grosse fille. Mais quand je m’attarde aux images du passé, je vois une belle fille. Que se passe-t-il ? Où est le problème ?

Dans mon magazine « Fille d’aujourd’hui », les filles sont minces, blondes avec des cheveux raides. Elles remplissent leur soutien-gorge beaucoup plus que moi. Toi, tu me renvoies l’image d’une brunette, frisée, avec des fesses. C’est bien confortable, mais ce n’est pas à la mode. Les pantalons sont toujours trop serrés pour moi, même ceux à ma taille. Je dois être grosse.

 

Un peu plus tard arrive le terme « poids santé ». Ça y est, ce que tu me montres depuis des années est confirmé par les experts. Ce n’est pas rien. Ils doivent bien le savoir. Je suis grosse. Alors, tu avais raison, mon cher. S’enchaînent donc régimes de toutes sortes et entraînements. Mais la conclusion demeure la même. Pèse-personne me dit toujours que je fais de l’embonpoint et toi, Miroir, tu m’envoies encore la même image.

Puis un jour, je suis devenue maman. Mon image a changé pour vrai. Ce n’est pas juste toi qui me joues des tours. Mon ventre a perdu sa fermeté, des lignes y sont apparues par dizaines. Quelques rides de souci ont commencé à tapisser mon front. Les filles des magazines aussi ont changé. On commence à parler d’un concept tout nouveau : la diversité corporelle. Mon regard envers moi-même s’adoucit. Pèse-personne ne fait plus partie de ma vie.

Aujourd’hui, à plus de 40 ans, je dois te l’avouer, je me trouve belle. Tu me renvoies l’image de mes taches, mes vergetures, mon petit surplus de poids, mes rides et mes cheveux blancs. Et tu sais quoi ? Je m’en fous ! Je me trouve belle comme je suis. Alors, Miroir, je dois avouer que je t’ai accusé à tort. Tu n’es pas le problème. C’est plutôt la société qui envoie depuis des années une image lisse de la femme. Offre mes excuses aussi à Pèse-personne qui n’y était pour rien lui non plus.

Maintenant maman de deux magnifiques adolescentes, je veux leur montrer l’exemple de l’acceptation de soi, que la beauté est dans la différence. La personnalité d’une personne la rend unique et magnifique. J’ai envie qu’elles n’attendent pas d’avoir 40 ans pour se trouver belles.

Heureusement, les temps changent et des femmes différentes sont représentées dans les diverses publications. J’ai espoir pour les filles qui grandissent. On a encore du chemin à faire, mais nous sommes sur la bonne voie. Vive la diversité corporelle !

 

 Nancy Pedneault

La tête pleine de projets

D’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujou

D’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours eu la tête remplie de projets. Même enfant, j’aimais me créer de petits projets personnels ou simplement me projeter dans l’avenir en pensant à ce que je voudrais faire de ma vie. Je voyais mes projets comme une façon de m’encourager à travailler fort et à foncer face aux défis.

En grandissant, mes projets personnels se sont précisés. Je voulais devenir enseignante, avoir mon chez-moi et ma famille. Je suis chanceuse, tous mes grands objectifs de vie ont été atteints. Bien entendu, ça n’a pas été parfait à tous moments, mais j’ai réussi. J’enseigne au primaire depuis douze ans, j’ai une belle grande maison et trois enfants que j’adore. J’ai même déniché un amoureux merveilleux en prime. Bien entendu, au fil du temps, plusieurs petits projets ont également fait leur chemin dans mon esprit. C’est normal et sain de vouloir s’accomplir et se développer dans la vie. On se fixe des objectifs et on fonce pour les atteindre.

Par contre, depuis quelque temps, je réfléchis beaucoup à mes projets. Je me demande si c’est sain d’en avoir autant et si c’est possible dans la vie de faire une pause. Je m’explique : accomplir des projets, ça demande beaucoup d’investissement. Je ne parle pas ici nécessairement d’un investissement financier, mais plutôt de s’investir en tant que personne. On s’est emballés mon chum et moi depuis qu’on habite ensemble. On s’investit beaucoup dans nos projets communs. Je sais qu’ils en valent la peine, mais on court comme deux fous depuis deux ans. Je pense que c’est trop. Le problème, c’est qu’on dirait que c’est plus fort que nous. On aime la sensation d’accomplissement face à un défi relevé, parfois au détriment de notre bien-être. J’ai l’impression qu’on passe parfois à côté de l’essentiel à force d’avoir des choses en tête. Encore la semaine passée, j’essayais de choisir mentalement mon luminaire de cuisine à 5 h du matin alors que j’allaitais mon bébé. J’étais fatiguée, mais je ne dormais pas ; j’étais trop impliquée mentalement dans notre dernier projet de rénovation.

C’est décidé : mon prochain projet se concentrera sur mon bien-être physique et mental. Je retourne au travail et je ne veux pas m’écrouler en pleurs, morte de fatigue après seulement un mois d’école. Et si mon prochain projet était d’essayer de prendre du temps pour moi ? C’est difficile, mais sans doute pas impossible.

Je suis contente, je viens de demander à mon chum ce qu’il projette de faire pour les prochaines semaines. Il m’a répondu « Relaxer et me reposer ». Là tu parles, chéri. J’embarque !

Caroline Girard

Se comparer

Il est bien évident que je ne peux pas savoir exactement comment c’éta

Il est bien évident que je ne peux pas savoir exactement comment c’était avant.

Avant les réseaux sociaux. Ce monde merveilleux rempli de richesses, mais qui a son revers de médaille. Ce revers qui est : la comparaison.

Beaucoup plus facile de regarder le gazon l’autre côté de la clôture, comme on dit.

Je ne pense pas avoir besoin de rentrer dans les détails pour vous convaincre que c’est bien trop souvent poison, mais voici quelques‑unes de mes réflexions :

La comparaison est une voleuse de joie.

Ça ne te donne rien, ça t’enlève.

Tu perds ton temps et ta bonne humeur.

Se mesurer aux autres ne renforce rien d’autre que tes insécurités. Personne n’a besoin d’en vivre, il ne faut donc pas les cultiver.

Le succès de quelqu’un d’autre n’équivaut pas à un échec pour toi. Chacun son histoire et sa saison. Tous les chemins mènent à Rome.

De plus, la comparaison est un acte de violence sur soi.

On parle beaucoup de consentement et d’abus provenant d’autrui, alors qu’on s’inflige parfois des choses qu’on ne mérite pas.

Je ne veux pas dire que se faire agresser et s’infliger des paroles blessantes à soi-même, c’est pareil, loin de là. Ça n’a certainement pas le même impact, mais il reste qu’il y en a un et qu’il est négatif. Il ne faut pas se faire ce qu’on ne ferait pas aux autres.

On parle de plus en plus du self-care, et ça, ça commence dans nos pensées. La santé, c’est un esprit sain dans un corps sain.

En terminant, je voudrais ajouter deux choses :

Ne comparez pas vos mauvais jours avec les beaux jours des autres et je ne dis pas de ne pas regarder ce que la voisine virtuelle ou physique fait, mais qu’il faut tout simplement s’en inspirer et laisser aller ce qui nous fait douter de nous. On a une seule et une vie unique après tout.

Marilou Savard 

Ils nous font vivre les plus belles années de notre vie.

Nous étions des adolescents. Nous voulions plus de pouvoir, plus de respo

Nous étions des adolescents. Nous voulions plus de pouvoir, plus de responsabilités, plus de liberté. Nous nous sentions comme des lions invincibles pris en cages… Nous avions si hâte d’avoir un réel pouvoir de décision sur nos propres vies, sur l’avenir. Nous sommes tous passés par cette période un peu sombre où notre corps changeait et pendant laquelle on se sentait totalement impuissants.

Puis, jeunes adultes, nous tentions de notre mieux de profiter de cette nouvelle liberté, tout en essayant de nous construire une vie réelle d’adulte. Nous nous sommes heurtés à ces nouvelles responsabilités, si lourdes à porter. Les changements d’emplois, le parcours universitaire, les soucis financiers, etc. On imaginait une grande période digne des années Peace and Love, mais on a vite frappé le mur de la réalité.

Maintenant, adultes assumés, nous sommes comblés par la vie. Nous avons choisi nos carrières. Nous avons appris à nous connaître et par‑dessus tout, à nous respecter nous‑mêmes dans nos choix. Nous avons exilé de nos vies les personnes toxiques pour choisir de rester avec celles qui nous font du bien. Nous avons mis au monde des petits êtres. Puis, nous avons compris. Compris la vie.

Nous regardons ces petits humains, créés avec tant d’amour. Ils grandissent, s’épanouissent et découvrent peu à peu qui ils sont. Nous sommes tous persuadés que nos enfants accompliront de grandes choses. Et pour l’instant, on profite d’eux, de leur présence. Ils nous font vivre les plus belles années de notre vie. Rien de moins.

Quand ils partiront vivre leur vie, nos grandes maisons seront tout à coup plus propres, mais tellement plus vides. Nos portefeuilles seront plus pleins, mais cela nous semblera tellement futile… Le temps aujourd’hui file à une vitesse folle. Quand nous serons vieux, ce même temps passera un grain de sable à la fois et nos longues journées seront bien calmes.

Le meilleur de nos vies, c’est maintenant. Avec nos enfants. Avec ces petits êtres qui n’ont encore aucun souci sur les épaules. Leurs rires, leur amour, leur magie, leur naïveté… C’est tellement ça, la vie. Je pense que l’on a commencé à vivre réellement le jour où on les a mis au monde. On a beau être allés à l’école pendant vingt ans, ce sont ces petits êtres qui nous apprennent ce qu’est la vie, et ce, chaque jour.

Alors nous devrions tenter d’en profiter au maximum. Profiter d’eux. Les dettes vont être encore là dans vingt ans. Le ménage sera encore à faire dans vingt ans. Mais dans vingt ans, nous n’aurons plus la chance de partager nos quotidiens avec eux. C’est notre vie d’adulte que l’on devrait mettre sur pause pour prendre le temps de vivre leur enfance avec eux.

Ils sauront nous réapprendre toutes ces petites choses que l’on a oubliées. Regarder voler un papillon comme si c’était magique. Jouer dans la piscine sans se soucier de la température. Faire des bulles et trouver que c’est la plus belle expérience scientifique au monde. Se balancer au parc comme si c’était possible de s’envoler. Courir au ralenti à la Tag pour donner une chance aux plus petits de nous toucher. Pis être content d’être la Tag… Ne pas vouloir dormir ni aller se laver, parce que ce sont des minutes de moins à jouer…

Il est plus que temps d’arrêter de perdre patience en essayant de les faire entrer dans notre horaire, dans nos vies d’adultes. Il est plus que temps de mettre nos cerveaux sur pause pour vivre la vraie vie avec eux et à travers leurs yeux. Parce que nos enfants nous font vivre les plus belles années de notre vie. Maintenant. Alors, allez en profiter.

Joanie Fournier

 

Maman, je veux des frites et des croquettes du Mc Donald

Quand tu t’es levé ce matin, il était 7 h et tu m’as demandé : Â

Quand tu t’es levé ce matin, il était 7 h et tu m’as demandé : « Maman, le coronavirus est‑il terminé ? » 

Je t’ai demandé pourquoi. Tu m’as répondu : « Parce que j’ai hâte de manger des bonnes frites de chez Mc Donald et des croquettes. Ça fait tellement longtemps et ça me manque. »

– C’est quoi que tu aimes tant chez Mc Donald, Samuel ?

– Les frites, elles ont un goût particulier que j’aime tellement.

Oui, oui tu as dit le mot particulier.

Moi qui me disais, intérieurement : nous ne sommes pas allés au Mc Donald durant plusieurs années, seulement à tes 5 ans que tu as connu ces fameuses frites.

Que mettent‑ils dans leur nourriture, au Mc Donald, pour que depuis cette première fois, tu en redemandes ?

Ta naissance nous a fait prendre conscience de beaucoup de choses. Tu sais que je suis intense et nous faisons de notre mieux. Pour nous, le Mc Donald, ce n’était pas un rituel à intégrer, surtout que nous ne sommes pas du type à aller au restaurant. De plus, ton papa cuisine super bien (on est bien choyés) et moi, tu sais que j’aime aussi cuisiner (bon, surtout les salades, mais c’est un autre sujet, car les légumes et toi, vous n’êtes pas les meilleurs amis). On est plus du genre à économiser et vivre les plaisirs de voyager et découvrir le monde. Bref, chacun son plaisir.

Revenons à ton amour pour le Mc Donald.

Cet amour a commencé le 25 mars 2018 quand ta sœur, Catherine, t’a amenée faire une activité et ensuite t’a amenée dîner à ce fameux restaurant pour la première fois de ta vie. Il est clair qu’il doit y avoir une signification émotionnelle pour te ramener ce matin à vouloir y retourner. Hi, hi! Ce ne sont pas seulement les frites et les croquettes.

Je crois que c’est le souvenir du moment vécu avec ta sœur, puisque maintenant, chaque fois que tu sors avec ta sœur et que c’est durant l’heure du dîner, vous arrêtez au Mc Donald. Ce matin, c’était non seulement le goût du Mc Donald, mais aussi le fait de sortir et de découvrir des nouveautés avec tes sœurs qui te manque énormément durant ce confinement.

Je reste convaincue que chaque expérience, peu importe l’émotion vécue du moment, refait surface quand on en a besoin pour grandir, et cela dans un sens comme dans l’autre.

La morale de cette histoire est que mon garçon m’a montré à être plus flexible et que même si le chemin n’est pas parfait comme on l’imagine, il est magnifique.

Il est clair que même si nous avons retardé l’apparition du Mc Donald dans notre vie, dorénavant, tu nous le demandes pour des moments particuliers, sans en abuser.

Vous, qu’est-ce que votre enfant adore et que vous aimeriez qu’il aime moins ou qui n’est pas dans votre philosophie, mais que vous acceptez malgré tout de temps en temps ?


Eugénie Miron

Je t’aime déjà !

Et voilà ! La glace est brisée, nous nous sommes rencontrés !

Et voilà ! La glace est brisée, nous nous sommes rencontrés ! 🤗

Tu t’es installé dans ma classe, dans TA classe et tu y as fait ton nid pour quelques mois. Je te connais un peu, mais j’ai hâte d’en savoir plus et de découvrir qui tu es !

Après quelques jours, je te sens déjà plus rassuré et plus confiant. J’ai le sentiment que tu sais que je vais tout faire pour que ton année à mes côtés soit riche et mémorable.💫

J’aime que tu me parles de tes enseignantes des dernières années, ce sont mes amies ! 🌷 Je sais combien elles t’ont aimé. Elles m’ont déjà beaucoup parlé de toi, le sai ‑-tu ? 😉

Lors de ton départ aujourd’hui, quand tu m’as dit que tu avais déjà hâte de revenir en classe, tu m’as fait le plus beau des cadeaux ! Lorsqu’on est enseignant, on souhaite votre bonheur avant toute chose ! Merci pour cette confidence.❤️

L’année est à peine commencée et tu sais quoi ? Je t’aime déjà !

Karine Lamarche

On ne pointe pas du doigt !

Un matin d’été, j’attendais à la clinique et tu étais là, avec to

Un matin d’été, j’attendais à la clinique et tu étais là, avec ton petit bonhomme d’à peine 5 ans. Tu ne le sais pas, on ne s’est jamais revues, mais je pense régulièrement à toi. Ce jour-là, tu m’as émue aux larmes.

Nous attendions sagement notre rendez-vous, chacun dans notre coin. Puis, ton garçon m’a pointé du doigt. Un geste anodin, penses‑tu ? Pour moi, non. En fait, ça m’arrive souvent, surtout l’été. Parfois, les gens se retournent sur mon passage, me fixent ou font une moue dédaigneuse. C’est que je suis atteinte de vitiligo.

Le vitiligo est une dépigmentation de la peau. J’ai donc plein de taches blanches, partout sur mon corps. L’été, ma peau saine bronze et mes taches paraissent vraiment plus. Pendant des années, je me suis cachée, mais plus maintenant. Ce matin‑là, j’étais en jupe et on voyait beaucoup mon vitiligo.

Quand ton garçon m’a pointée du doigt, j’ai attendu de voir ta réaction. C’est l’habitude, tu vois. Et j’avoue, je m’attendais à tout, sauf à ça. En repliant son petit doigt, tu lui as dit : « Tu te demandes pourquoi la peau de la madame est comme ça? Viens, on va lui demander. » Et vous êtes venus vers moi. Tu m’as posé la question avec tellement de respect que j’en ai eu les larmes aux yeux.

En prenant la peine de venir me voir avec ton petit, tu lui as montré qu’il ne faut pas avoir peur de la différence. En me posant la question, tu lui as appris que ce qu’on ne connaît pas peut être impressionnant, mais qu’on doit essayer de comprendre. Une fois qu’on sait, on ne juge plus. Après notre discussion, tu lui as expliqué pourquoi il aurait pu me faire de la peine en me pointant ainsi du doigt. Ce matin‑là, tu lui as enseigné la bienveillance.

Après notre rencontre, dans ma voiture, des larmes de joie ont coulé sur mes joues. Je me suis sentie respectée et ça m’a fait un bien fou. Maintenant, quand je revois des gens qui plissent du nez devant ma différence, je repense à toi et je souris. Je me dis qu’ils auraient besoin d’une maman comme toi dans leur vie. Merci pour ce beau moment.

Nancy Pedneault

Du temps pour moi РTexte: V̩ronique Daigle

Il y a bientôt huit ans, je mettais au monde mon premier enfant. Un beau

Il y a bientôt huit ans, je mettais au monde mon premier enfant. Un beau et grand garçon qui allait me montrer ce qu’est l’amour inconditionnel. Je me souviens de son premier sourire, de ses pleurs que j’ai consolés et de sa fragilité. Je me remémore le rythme de ses battements de cœur quand je le gardais collé sur moi et son odeur sur ma peau qui me rassurait à sa façon. Les jours passaient et mon amour grandissait. Si tu savais comment je m’y suis investie, comment je lui ai donné la plus grande partie de ma vie. 

Deux ans plus tard, une jolie princesse s’est ajoutée à notre famille. Elle est arrivée fragile et prématurée, et j’ai dû m’oublier pour m’assurer qu’elle allait bien cheminer. Les gens qui pensent que l’amour ne se multiplie pas n’ont certainement jamais eu d’enfant. Cette petite merveille m’a fait réaliser qu’être maman est certainement le plus beau des cadeaux et que ma mission première serait de protéger mes enfants et de les aimer jusqu’à mon dernier souffle.

Devenir maman ne vient pas avec un guide. Il y a souvent des essais et des erreurs. Nous agissons avec notre instinct et souhaitons simplement le bonheur de nos enfants. Voilà ce qui me motive depuis presque huit ans : le bien-être de ma famille, de mes enfants.

Cette nouvelle vie de mère vient avec son lot de responsabilités. Il n’y a plus juste mon nombril à m’occuper, mais la sécurité et la santé de mes deux nouveaux protégés. Avec la routine et le temps que je leur consacre, mes journées sont très bien remplies. Entre le boulot et la maison, je peine à remplir toutes mes obligations.

Par moment, je me surprends même à penser à la dernière fois où je me suis vraiment arrêtée. Le dernier temps que je me suis totalement accordé. Il y a certainement des petites journées où mes amours vont chez leurs merveilleux grands-parents, mais du temps vraiment pour moi… en ai‑je tant ?

Mes enfants vont continuer à grandir et à me demander. Je vais continuer à les écouter et à les guider. Toutefois, après cette petite prise de conscience, j’ai envie de me donner le droit de prendre plus de temps pour moi. Du temps qui me fera grandir comme maman et qui me fera encore plus apprécier le rôle que je dois jouer maintenant.

Il n’y a pas de guide pour devenir la meilleure des mamans. Il n’y a pas de recette gagnante pour savoir combien de temps l’on doit investir, mais il y a certainement une chose que je sais. Une maman qui prend du temps pour elle est indiscutablement une maman qui comprend qu’elle est elle aussi importante dans cette relation qu’elle a avec ses enfants.

Un jour à la fois… voilà ce que je me souhaite. Un jour à la fois… pour moi et mes enfants.

Véronique Daigle

À une décision de la réussite ou de l’échec scolaire : reprise ou pas ?

À quelques jours de la rentrée scolaire, je suis couchée dans mon lit e

À quelques jours de la rentrée scolaire, je suis couchée dans mon lit et je pense à toi avec le cœur gonflé d’angoisses. Je porte sur mes épaules le poids d’une décision qui marquera le reste de ton cheminement scolaire.

La vie n’a pas toujours été douce avec toi. L’épilepsie, comme une voleuse, t’a privé de tous tes droits pendant plus de deux ans. Pendant cette période, tu souffrais de crises récurrentes, plusieurs par minute, empêchant ton petit cerveau de se développer comme il aurait dû. Tu as cumulé des retards dans toutes les sphères de ton développement. Quand le miracle s’est produit et que tu as finalement été guéri, ton évolution a été spectaculaire ! Toutefois, on ne rattrape pas deux ans de développement en quelques mois, c’est bien évident…

Quand les spécialistes m’ont recommandé de te faire reprendre ta maternelle pour te permettre de rattraper tous ces retards, mon cœur a été tiraillé. Et si cette décision était la mauvaise ? Et si cette décision affectait ton estime de soi que je m’acharne tellement à préserver ? Et si tu faisais rire de toi par d’autres inconscients de la portée de leurs paroles ? Tu es toi‑même tellement certain et content d’aller en première année, comment vais‑je t’expliquer que ça ne sera pas le cas ? Je te vois déjà parler fièrement de ton entrée en première année, ça me déchire de songer à t’annoncer que ça ne sera pas le cas. Est‑ce que je condamne ton cheminement scolaire si je te fais reprendre ta maternelle ? Les opinions divergent tellement quant à la reprise d’années scolaires, comment savoir ce qui est le mieux pour toi ?

Et puis un matin, je me suis réveillée et j’ai su. J’ai su ce que je devais faire. On s’est installés toi et moi, bien collés, et je t’ai raconté ton histoire.

Je t’ai raconté l’épilepsie, les médicaments, la peine, les inquiétudes, les nombreux suivis qui ont marqué ta petite enfance. Puis je t’ai parlé du miracle qui a changé nos vies, mais surtout la tienne. J’ai vu dans tes yeux, du haut de tes 6 ans, toute la compassion et tout l’amour pour le « petit toi » qui avait tant souffert. Je t’ai expliqué que durant toutes ces années, la maladie t’avait empêché de jouer, de t’amuser et de te développer comme les autres enfants. Je t’ai expliqué que je croyais que ce serait une bonne idée que tu puisses entrer en maternelle de nouveau, pour pouvoir rattraper ce temps que tu n’as pas eu. J’ai guetté ta réaction, espérant que tu comprendrais. C’est à ce moment que tu m’as souri et répondu : « C’est une bonne idée ça maman, je vais aller en maternelle alors ».

Je doute encore que ce soit la bonne décision. J’ai encore peur de m’être trompée. Mais je me suis juré à cet instant que je te soutiendrai comme je l’ai toujours fait, avec tout mon amour. Cette année, nous travaillerons ton papa et moi avec toi et ta merveilleuse enseignante pour que tu puisses te construire une base solide pour le reste de ton cheminement scolaire. On dit qu’il faut parfois faire un pas de recul pour mieux avancer ensuite, j’espère que ce sera ce qui arrivera pour toi.

Anne-Marie Roy