Chère Joyce Echaquan
Il y a un an, j’ai fait des recherches sur mon arbre généalogique. Je savais que du côté de ma grand-mère maternelle, j’avais des Amérindiens, mais j’ai découvert que toute la lignée maternelle est amérindienne et que ça débute avec mon arrière-grand-mère. Depuis mon enfance, j’ai toujours eu une forte attirance pour la culture amérindienne; je sais aujourd’hui que c’est parce qu’une partie de cette culture coule dans mes veines.
Cet événement horrible que Joyce Echaquan a subi est totalement inacceptable. Les Autochtones ont droit au respect, à la dignité, à l’amour, au soutien… bref, à tout ce qu’un Québécois dit « pure laine » a droit. Ils ont occupé ces terres bien avant nous, mais outre l’histoire du Québec et des Premières Nations, Joyce Echaquan et tous les autres Autochtones du Canada et d’ailleurs sont avant tout des humains. Contrairement aux propos haineux, dégradants qu’on entend parfois, ils ne sont pas de vulgaires déchets, ils ne sont pas des profiteurs du système, ils ne sont pas des criminels, ils sont des êtres humains. Ils méritent d’être traités ainsi et doivent l’être, sans prendre en compte leur origine, la couleur de leur peau ou leur religion. Nous sommes dans une ère de changement du #BLACKLIVESMATTER. Personnes n’a compris le sens de ce mouvement ? Je suis bouleversée.
LETTRE À JOYCE ECHAQUAN
Chère Joyce,
Nous ne nous connaissons pas, mais d’après les bons commentaires de ta famille, tu sembles avoir été une femme douce, aimante, fière de ta culture, fière de ta famille. Tu aimais tes enfants plus que tout, comme toutes les mères du monde. Joyce, j’ai vu les images, j’ai entendu les propos qui t’ont été adressés, j’ai vu ta douleur, ta souffrance. Mon âme s’est brisée de honte, de tristesse et de colère. J’aurais aimé être à tes côtés pour me battre avec toi, pour te défendre contre ces personnes insensibles et pour que tu sois entourée de sérénité et d’amour, pour que tes derniers instants, s’ils étaient vraiment arrivés, se passent dans la paix et l’amour. Les dernières paroles que tu as entendues ne sont pas la réalité de la personne que tu étais réellement. Ces membres du personnel du réseau de la santé n’ont pas été dignes de leur profession. J’espère du fond de mon cœur que là où tu es, tu trouveras la paix. Je suis en colère, je suis indignée, je suis tellement triste.
J’offre mes plus sincères condoléances à son conjoint, ses enfants, sa famille, ses amis et sa communauté. Mes pensées vous accompagnent et vous avez mon soutien.
#INDIGENOUSLIVESMATTER #LESVIESAUTOCHTONESCOMPTENT
#JESUISAVECJOYCEECHAQUAN
Cindy LB
L’allaitement : date d’expiration?
J’ai allaité mes trois filles jusqu’à ce que je n’aie plus a
J’ai allaité mes trois filles jusqu’à ce que je n’aie plus assez de lait. Les deux premières pendant 2 mois et la troisième, jusqu’à 4 ½ mois. Pour le petit dernier, je m’étais dit que j’allaiterais jusqu’à ce qu’il ait 9 mois, si tout allait bien.
J’ai été chanceuse, l’allaitement était facile. Neuf mois après la naissance, je produisais encore beaucoup de lait, mon bébé prenait bien le sein, cela semblait lui apporter du réconfort et je chérissais ces moments précieux pendant lesquels j’étais collée à mon petit homme.
Pour une fois, ce n’est pas mon corps qui arrêterait l’allaitement. J’étais donc confrontée à une nouvelle situation : j’arrête à quel moment?
J’ai longuement réfléchi à la question et je me suis demandé s’il devait vraiment y avoir une date d’expiration.
La recherche nous enseigne que l’allaitement est fortement recommandé jusqu’à l’âge de 2 ans. Au début, je me disais que c’était beaucoup, que ça ferait un peu étrange d’allaiter un bébé si longtemps. En fait, j’avais peur du jugement des autres. Que vont penser les gens s’ils me voient allaiter mon enfant qui a plus d’un an? Moi-même, je n’étais pas particulièrement à l’aise d’allaiter très longtemps, mais j’ai poursuivi sans trop y penser.
Par la suite, je me suis dit que le bébé allait bien finir par ne plus vouloir prendre le sein, mais ça ne semble pas être parti pour cela. Il a maintenant 19 mois et je l’allaite toujours. Quand vais-je arrêter d’allaiter? Je ne le sais pas encore.
Mais une chose est certaine : je n’arrêterai pas parce que j’ai peur de ce que les gens vont penser. L’allaitement est la chose la plus belle et la plus naturelle qui soit. Ce sont les adultes qui voient quelque chose de mal dans le fait de poursuivre l’allaitement au-delà de la première année. Pour l’enfant, c’est ce qu’il connaît depuis qu’il est né, en plus d’être une superbe source de réconfort. Alors si la mère est à l’aise et qu’elle aime allaiter, qu’y a-t-il de mal à poursuivre l’allaitement? À mon avis, absolument rien.
Pour ma part, mon quatrième aura contribué à faire tomber mes préjugés sur l’allaitement. J’assume pleinement le fait qu’il a 1 ½ an et que je l’allaite encore, peu importe où je suis.
L’allaitement est une chose très personnelle. Ça regarde la mère et son bébé. Personne ne devrait juger une mère qui cesse d’allaiter rapidement ou encore qui allaite longtemps. Écoutez votre cœur, votre corps et votre bébé. Si les trois sont en accord pour poursuivre un allaitement longtemps, faites-le! Ne soyez surtout pas mal à l’aise en public. Il est plus que temps de briser les tabous sur le fait qu’on ne devrait pas allaiter un bébé au-delà de sa première année.
Annick Gosselin
1 maman, 3 accouchements !
Lorsqu’on apprend que l’on deviendra parents, nous avons tous un
Lorsqu’on apprend que l’on deviendra parents, nous avons tous un certain nombre d’idées préconçues quant à la parentalité. Comment nous allons traverser les différentes étapes de la grossesse, quel genre de parents nous serons, comment nous allons gérer notre nouvelle vie de famille, comment nous allons éduquer nos enfants… et pour les mamans plus précisément, comment vont se dérouler nos accouchements.
Pour ma part, je ne m’étais pas réellement attardée à me faire des scénarios précis, mais j’imaginais tout de même que ça allait ressembler aux classiques que l’on peut voir au cinéma : perdre les eaux au centre d’achat, arriver à l’hôpital, avoir son beau bébé tout rose qui a déjà l’air d’avoir trois semaines, partir à la maison en chantant parce que tout a trop bien été… Vous le voyez, le cliché ? Mais non, ce n’est pas ça. De surcroît, ce n’est trois fois pas ça. Je vous partage donc mes expériences…
Notre première fille est née de façon naturelle, à 40 semaines et 2 jours. J’ai rompu mes eaux à la maison et mon travail s’est étendu tout au long de la journée. J’ai poussé durant environ 1 h 30, ce qui est assez normal pour un premier bébé. Par contre, lors de sa sortie (ou plutôt de son entrée) vers le monde extérieur, elle a malencontreusement pris une grande gorgée de liquide amniotique qui lui, avait cru bon de s’infecter durant les heures précédentes.
On a donc eu droit à trente secondes d’eye contact avec elle avant qu’une troupe d’infirmières ne l’emmènent dans une autre pièce en l’intubant. J’avoue que là, c’était assez déstabilisant comme tournure d’événement. En fin de compte, nous avons pu la voir quatre heures plus tard à travers son incubateur, puis nous sommes rentrés à la maison 8 jours plus tard puisqu’elle avait des antibiotiques intraveineux.
Notre deuxième fille, quant à elle, a décidé de nous jouer un petit tour et de ne pas se retourner la tête en bas. J’ai tenté une version à 37 semaines, mais en vain. D’ailleurs, c’est probablement l’un des pires moments que j’ai vécus, lorsque j’y repense. Enfin bref, la version n’avait pas fonctionné et je n’étais pas tout à fait game de tenter d’accoucher un siège, j’ai alors choisi la césarienne. La naissance de ma fille était donc planifiée à 39 semaines et 4 jours, un beau mercredi matin.
Entrer dans la salle d’opération toute blanche et stérile, avec de grosses lumières qui permettent presque de voir à travers ta peau, c’était un peu bizarre et angoissant. Se faire faire une rachi-anesthésie (contrairement à la péridurale, l’anesthésiant est injecté directement dans l’enveloppe du système nerveux central) et instantanément, ne plus sentir son corps ou du moins, tout ce qui se situe sous la poitrine, c’était déstabilisant pas à peu près ! Néanmoins, la naissance s’est super bien déroulée. J’ai pu avoir mon bébé sur moi pendant quelques minutes avant qu’elle ne monte à l’étage, bien au chaud dans les bras de papa, pendant que moi, j’allais « dégeler » pendant deux heures dans la salle de réveil…
Enfin, notre troisième fille a pour sa part fait la grève de fin de grossesse, car j’ai dû me faire provoquer à 41 semaines et 2 jours… après trois strippings infructueux. Clairement, elle n’était pas pressée de sortir de là et n’avait pas compris que son bail était expiré. En passant, pour celles qui ne le savent pas, cet accouchement s’appelle un AVAC, diminutif d’Accouchement Vaginal Après Césarienne. Pas très émoustillant comme titre, je l’avoue. Mais sachez que c’est tout à fait possible d’avoir un accouchement naturel après une césarienne.
Cette fois-ci, tout s’est déroulé hyper rapidement, tellement que mon chum est passé près de rater la naissance en partant 5 minutes chercher un café ! Notre fille est sortie après deux poussées et avec l’aide du médecin, je l’ai moi-même mise sur moi. Elle, j’ai pu la garder, plus que quelques secondes ou minutes. C’est comme si, pour boucler la boucle, la vie m’offrait cette petite douceur, ce moment qui avait été un peu précipité pour la naissance de mes deux autres filles.
Cette rétrospective de mes expériences d’accouchement démontre assez bien, je crois, que peu importe quels sont nos attentes, nos souhaits ou nos appréhensions en matière d’accouchement, on n’a pas vraiment de contrôle sur ce qui se passera réellement, le jour venu. La vie est bien faite et je me dis que rien n’arrive pour rien.
Pour ma part, même si on me donnait une baguette magique, je ne changerais pour rien au monde ces trois expériences merveilleuses et uniques. Mon long séjour à l’hôpital pour ma première fille m’a permis de m’adapter tout en douceur à mon nouveau rôle de maman, ce qui me sécurisait puisque je savais que si des inquiétudes ou des interrogations (qui sont fréquentes avec un premier enfant !) survenaient, j’avais un soutien immédiat. Ma césarienne a permis à papa de faire du peau à peau avec notre deuxième fille durant des heures, moment qui fut magique pour les deux. Et ma grossesse in-ter -mi-nable m’a réellement permis de vivre cette dernière expérience à fond et de clore ce chapitre de ma vie comme il se doit !
Et vous, quelles sont vos expériences uniques ?
Andrée-Anne Courchesne
Ce qui m’a sauvée de ma dépression
Après un mois de suivi avec ma psychologue, mon psychiatre et la tr
Après un mois de suivi avec ma psychologue, mon psychiatre et la travailleuse sociale, j’ai appris qu’une dépression est, très souvent, liée au fait que nous avons cessé de penser à nous, à nos besoins, à notre bien-être. Alors j’ai dû réapprendre à me connaître. Je me suis remise à faire du dessin, ce que j’adorais faire plus jeune. J’ai recommencé à chanter.
J’ai essayé l’entraînement, mais ce n’était pas pour moi, j’avais besoin de calme et d’équilibre. J’avais de l’anxiété généralisée, je devais trouver un moyen de calmer mon esprit. Alors, une annonce de yoga est passée et je me suis inscrite. Le cours était dans une maison au coin de ma rue. J’ai adoré, un coup de foudre. En plus, ma mère m’accompagnait. Nous faisions une activité ensemble. J’étais tellement heureuse. Le yoga m’aidait à connaître mon nouveau corps, celui qui a fait deux magnifiques enfants et qui n’a pas perdu son poids. Ça m’a permis d’apprendre à aimer ce nouveau corps. Mais durant mes cours de yoga, au lieu de me concentrer sur ma respiration, je pensais aux tâches à faire, à l’épicerie. J’étais incapable de mettre mon cerveau à off.
La professeure nous a proposé un atelier sur la méditation. J’étais sceptique. Mon cerveau n’arrête jamais. Même la nuit, je ne dormais pas parce que j’avais mille choses en tête. Après l’atelier, j’ai compris que ça pourrait fonctionner. J’ai téléchargé les applications Petit Bambou et Namatata. J’ai adoré les deux, mais j’ai un gros coup de cœur pour Petit Bambou. Une application facile, qui montre comment débuter la méditation, autant pour les débutants que pour les personnes plus expérimentées. Maintenant, il y a des listes de lectures de méditation sur Spotify qui sont incroyables. Donc aujourd’hui, je suis capable de méditer avec de la musique, mais dans le silence, je n’y arrive pas encore. Puis, je fais du yoga chaud chez Idolem, une seconde maison pour moi.
Durant mon rétablissement, j’ai découvert que l’écriture était libératrice pour moi. Ça me permettait de sortir mes pensées, mes émotions. J’ai même écrit 2 livres et 2 autres sont en construction.
J’ai aussi essayé la lithothérapie. C’est croire en la puissance des pierres guérisseuses. Ça m’a aidée pendant un bout de temps. Je méditais avec mes pierres.
Ensuite, les huiles essentielles. J’ai appris lesquelles étaient bonnes pour combattre la dépression et l’anxiété et pour favoriser le sommeil. J’ai porté longtemps un collier diffuseur, qui avait de la bergamote, de l’eucalyptus ou de la sauge à l’intérieur.
Il y a plusieurs façons de guérir d’une dépression, mais le plus important est de se laisser du temps et de se battre. Ce n’est pas le psychologue ou le psychiatre ou les médicaments qui vont nous guérir, mais les efforts que nous allons mettre pour guérir. Ces gens et les médicaments ne sont que des outils pour nous aider à nous battre. Quand j’ai eu mon diagnostic en octobre 2016, j’étais convaincue qu’un an après, je serais guérie. Mais c’est seulement en février 2020 que j’ai eu la confirmation que j’étais guérie. 4 ans. Ça m’a pris 4 ans. Je sais que je ne suis pas à l’abri d’une rechute, mais je suis salement plus équipée aujourd’hui pour affronter cette maladie. Il faut essayer des choses pour nous aider, il faut essayer de se trouver une chose qui nous fait du bien et s’y accrocher.
Il y a beaucoup de mères qui souffrent de cette maladie. C’est un fléau, je dirais. En plus d’être tabou. Une mère avec une dépression post-partum est une mère qui est lâche. C’est ce qui est dit. Qui ne se donne pas un coup de pied au derrière alors qu’elle a toutes les raisons du monde d’être heureuse. Oui, c’est vrai, mais quand la noirceur envahit ton esprit, quand les hormones te jouent des tours, la maman ne voit plus correctement. Toute personne suicidaire pense être un fardeau, un boulet que ses proches traînent. Elle ne voit pas l’amour de ces derniers, elle ne voit pas leur inquiétude. Elle ne ressent que sa douleur. Intense. Mais une main qui est tendue lorsqu’on s’y attend le moins peut sauver des vies. Dont la mienne.
Voici un texte que j’ai écrit lorsque je suis sortie de l’hôpital après ma crise psychotique.
La dépression
Un trou noir sans fond.
Une douleur saisissante.
De l’amour et de la haine.
Un bonheur et une détresse.
Une envie de disparaître.
Un désir de rester.
Se sentir seule même entourée de gens.
Se battre avec des soldats blessés.
Se battre sans une armée.
Avoir envie de se battre.
Parfois vouloir tout abandonner.
Croire que la vie serait mieux sans moi.
Voir ses enfants et la vie devient belle.
Lentement le trou grossit.
Des émotions nouvelles surgissent.
La colère, la haine, l’agressivité se sont invitées.
Impatience, irritabilité, tristesse.
Ont envahi ma forteresse.
Le besoin de guérir, d’aller mieux.
Devient un cercle vicieux.
Sourire, rire, être heureuse.
Ne sont que des facettes piteuses.
Est-ce que je vais vraiment bien ?
Je me sens comme une bombe sans lendemain.
À quand l’explosion ?
Ce fut durant un moment de sentiment d’abandon.
Le choc, la bombe explose.
Le cerveau lâche, le corps surchauffe.
Le cœur veut succomber.
L’esprit et l’âme crient à l’aide.
Une main est tendue
Je m’accroche à elle.
Un faible rayon de soleil
Dans les ténèbres.
Un sentiment que je croyais perdu à jamais surgit.
Voilà l’espoir.
Cindy LB