Archives janvier 2021

Des albums pour chasser la déprime de janvier

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Le mois de janvier est souvent associé à une période de déprime. D’ailleurs, le troisième lundi de ce mois est surnommé le Blue Monday (lundi bleu), expression décrivant cette journée qui serait, selon certains experts, la plus déprimante de l’année. Évidemment, la situation actuelle risque d’exacerber ce sentiment.

Je vous propose donc quelques albums pour enfants qui feront sourire tout le monde (même les plus grands). Tous ces livres ont été testés et approuvés par fiston. 

La grève des câlins
Simon Boulerice — Francis-William
Éditions de la Bagnole

En ces temps de pandémie, notre vie entière est bouleversée, nos repères ne sont plus les mêmes. Les cinq enfants de la famille Riendeau-Regato, comme toutes les familles, doivent aussi composer avec cette nouvelle réalité qui amène son lot de désagréments. Ce qui leur manque le plus ? Les câlins de leurs grands-parents.

On aime : Le sujet très actuel, les illustrations naïves et colorées

 

Toi et moi —Ce que nous construirons ensemble
Oliver Jeffers, Kris Di Giacomo
Kaléidoscope

Qu’allons-nous construire, toi et moi ? D’abord, regroupons tous nos outils pour assembler petit à petit. Fabriquons une montre car le temps est précieux. Notre avenir ensemble, nous le créons à deux.

On aime : La relation entre le papa et sa fillette, le message qui saura résonner chez les parents

Bob le bobo
Mélina Schoenborn, Sandra Dumais
La courte échelle

Bob est un bobo. Un adorable petit bobo. Mais il est seul et il s’ennuie. Ce n’est pas toujours facile de se faire un ami quand on est un bobo. Peut-être que le petit garçon qui vient de tomber de son vélo acceptera de l’adopter ? Ainsi débute une grande histoire d’amitié appelée à sans cesse se renouveler !

On aime : Les personnages attachants, l’originalité de l’histoire

Bonne nuit, Anne
Kallie George, Geneviève Godbout
Scholastic

C’est l’heure pour Anne d’aller se coucher, mais pas avant d’avoir souhaité bonne nuit à tout le monde et à toutes les choses qu’elle aime…

On aime : La douceur d’Anne, les illustrations magnifiques

Le tricot
Jacques Goldstyn
La Pastèque

Depuis qu’elle est petite, la grand-maman de Madeleine tricote. Elle a fabriqué des foulards pour son frère parti à la guerre, des bas pour conserver au chaud les orteils de ceux qu’elle aime et aussi des mitaines, des tuques et des bonnets. Mais l’ouvrage dont elle est le plus fière est son tout premier foulard, qu’elle offre à Madeleine. Ravie, la fillette l’enroule autour de son cou avant de partir pour l’école sans remarquer qu’un brin de laine s’est accroché à la porte de la maison…

On aime : Le fait que l’auteur se soit inspiré de sa propre grand-maman, les détails des illustrations qui feront sourire les parents

La Forêt
Rob Hodgson
La courte échelle

Dans une forêt vivent trois renards. Trois renards qui partent à la chasse aux lapins. Aux succulents lapins. Ils sont sûrs d’eux, convaincus de réussir. En plus, ils ont de la chance : des écriteaux leur indiquent le chemin ! Les trois compères n’ont juste pas encore compris qu’ils pourraient bien être suivis…

On aime : L’histoire rigolote, la contradiction entre le texte et les illustrations

Le grand secret de Clarence
Christine MacGregor Cation, Roy MacGregor, Mathilde Cinq-Mars
Scholastic

Clarence Brazier garde précieusement un lourd secret depuis presque cent ans : il ne sait pas lire. Lorsque la seule qui connaisse son secret — son épouse — décède, il décide d’apprendre la lecture. Va-t-il y arriver malgré son âge avancé ?

On aime : Le détermination de Clarence, les illustrations empreintes de douceur, le fait que ce soit inspiré d’une histoire vraie

COUP DE CŒUR DE FISTON

Mon chien-banane
Roxane Brouillard, Giulia Sagramola
Les 400 coups

Dans un parc, un enfant promène une banane au bout d’une laisse. Cette chose pour le moins inusitée attire l’attention des passants qui s’attroupent autour du jeune garçon. Une longue discussion s’en suit où les gens essaient de comprendre pourquoi l’enfant promène une banane, pendant que, de son côté, le garçon essaie de leur faire comprendre que sa banane est un chien. Plus précisément, son chien Banane.

On aime : L’absurdité de l’histoire, la diversité des personnages

Tous ces livres sont disponibles en librairie et la plupart des bibliothèques publiques offrent actuellement un service de prêt sans contact. Informez-vous auprès de votre municipalité pour obtenir plus de détails. Bonne lecture !

 

Jacinthe Crête

Les #@?%* de parents

Avant toute chose, je tiens à mentionner que j’ai œuvré dans le

Avant toute chose, je tiens à mentionner que j’ai œuvré dans le domaine où j’ai eu à en côtoyer une panoplie. Je sais que ce n’est pas toujours facile. Je le sais…

La pandémie aura su exposer au grand jour le phénomène des #@?%* de parents. Bon, peut-être que vous les connaissez mieux sous l’appellation des parents rois.

Au début, les publications étaient principalement liées au fait que nous allions être « pognés » avec nos petits, qu’on allait enfin goûter à notre incompétence. Bon, je ne comprenais pas trop cette hargne, mais je me disais que c’était de l’humour. Cependant, ces publications se sont multipliées, elles ont été partagées sur mon fil d’actualité à un point tel que j’ai fini par comprendre que ce n’était pas que pour rire. À la lecture des commentaires et des déclarations d’enseignants dans les publications, j’ai compris que l’aversion face aux parents est plutôt problématique. Peu importe la façon de transmettre le message, peu importe la formule utilisée, le mépris qui se cache derrière a le même effet. Même quand c’est de l’humour.

C’est un peu comme si nous, les parents, étions les cancres de la société. On pose problème quand on s’investit et on pose problème quand on ne le fait pas. La façon dont le message est reçu est que l’on pose problème, peu importe la façon dont on se positionne. La fameuse phrase « Tu voulais des enfants, occupe-toi s’en ! » me laisse toujours un peu perplexe. Bon, disons‑le, ça m’est passé par la tête à un moment ou un autre dans ma carrière, là. Seulement, pas de là à l’exprimer haut et fort sur les réseaux sociaux ; ça, ça me rend mal à l’aise.

Permettez‑moi une analogie. Si vous avez un problème de santé et que vous allez à l’hôpital, il serait tout à fait inacceptable qu’un médecin vous attende en vous disant que c’est votre santé et que c’est à vous de vous en occuper. Tout le monde serait en colère et avec raison puisque c’est lui le professionnel de la santé !

À mes yeux, il s’agit de la même chose pour l’éducation. Les enfants ont devant eux des professionnels de l’éducation qui sont là pour les accompagner dans leur cheminement scolaire. En toute humilité, en tant que parent, je ne peux compétitionner avec ce niveau. Nous avons besoin de votre expertise, comme on a besoin de celle du médecin. Il serait utopique de croire que je peux donner ne serait‑ce que l’équivalent en termes de qualité. Ce n’est pas pour me débarrasser de mes enfants qu’ils vont à l’école, c’est parce que l’éducation est essentielle. Oui, pendant ce temps, je vais travailler et faire mon métier à moi, métier qui est bien utile à la société aussi.

Quand une phrase commence par « Les profs… », la majorité se sent concernée. Quand ça commence par « Les parents », ça a le même effet. On a besoin de vous, avec nous, pas contre nous ! Je ne le dirai jamais assez, j’apprécie réellement votre travail !

On dit qu’il ne faut pas généraliser. Je sais pertinemment que ce ne sont pas tous les enseignants qui tiennent ce discours passif-agressif. Tout comme ce ne sont pas tous les parents qui méritent de porter le chapeau des #@?%* de parents et le jugement qui l’accompagne.

Eva Staire

J’ai envie de te dire…

Au lendemain de ce premier couvre-feu historique, j’ai envie de te

Au lendemain de ce premier couvre-feu historique, j’ai envie de te dire plein de choses…

Bien humblement, je l’avoue, j’ai triché.

J’ai flanché pour mes filles, le cœur brisé de les voir tristes, privées de leurs amies.

J’ai flanché pour moi, égoïstement, en recevant quelques amis, le temps d’une soirée un brin festive. La plupart du temps dehors, mais trois ou quatre fois à l’intérieur…

Je l’ai fait. Comme beaucoup d’autres.

Je me suis privée de mon père et de ma sœur puisque trois heures de route nous séparent et surtout, pour protéger mon père. Ma sœur infirmière s’est isolée au maximum, étant infirmière aux urgences.

Jusqu’à hier soir, je n’avais pas mesuré l’ampleur de ce qui nous guette. Le fils d’un ami s’est blessé sérieusement en glissant. Mon ami se pointe à l’urgence de l’hôpital le plus près. Surprise : on a fermé cette urgence. Le personnel a été rapatrié dans d’autres hôpitaux…

Boum. Ça m’est rentré dedans. Et si c’était moi ? Mes filles, mon chum ? C’était incroyable quand ça se passait en Italie, tellement loin, tellement irréel… Aujourd’hui, je te parle d’une urgence de Québec…

Toi qui penses que tout ceci n’est qu’un grand complot, que TOI, tu n’as pas envie de te plier aux demandes du gouvernement, que TOI, « t’as le doua », je te souhaite de ne pas avoir besoin de soins dans un avenir rapproché, parce qu’il se pourrait qu’on ne puisse pas te les offrir.

On est rendus là.

Hier, j’étais au Village des sports. J’ai suivi les consignes. J’ai gardé mon masque pendant TOUTE MA VISITE. On me l’a demandé, je l’ai fait. J’ai respecté le deux mètres dans les aires d’attentes.

J’ai vu bien des gens faire la même chose que moi, heureusement.

Par contre, toi, qui crois que ces règles ne s’appliquent pas à ta petite personne, j’aimerais te dire que j’en ai ras le pompon.

Demain, je retourne en classe. Les mesures seront plus strictes encore. Je n’en peux plus d’enseigner avec des lunettes et un masque. Mes élèves devront garder le leur toute la journée… C’est long, une journée.

Je dois désinfecter mon local tous les trois jours. De précieuses minutes que je ne peux pas utiliser à des fins pédagogiques.

J’ai des élèves qui devront probablement s’absenter encore. Des classes vont peut-être fermer de nouveau, peut-être la mienne, épargnée jusqu’à maintenant.

J’ai envie de te dire de penser à tout ça la prochaine fois que tu riras au visage d’un employé qui te demandera de porter ton masque.

Non, tu n’es pas un mouton. En faisant cela, tu participes à quelque chose de grand. Tu contribues à aider l’humanité à retrouver un brin de normalité.

J’ai envie de te dire de penser à tout ça, simplement.

Karine Lamarche

Un long fleuve tranquille ? Jamais !

Si notre chemin est tracé d’avance, il ne tient qu’à nous de l

Si notre chemin est tracé d’avance, il ne tient qu’à nous de lui donner la couleur qui nous plaît.

Longtemps, je me suis laissée mener sur le long fleuve parfois tranquille, parfois sinueux, de ma vie. Je croyais que je n’avais pas de pouvoir sur ce qui m’arrivait, que la vie se chargeait de mettre sur ma route ce dont j’avais besoin pour être heureuse. Que j’étais naïve, me direz-vous ? C’est vrai.

Je vieillis, et je découvre des facettes de cette vie qui est la mienne. Je m’aperçois que j’ai plus de pouvoir que je le croyais étant plus jeune. Mes choix ont une influence sur mes pensées, mon comportement et mon bonheur. Je ne dois pas faire n’importe quoi.

D’abord, lorsque j’ai pris conscience de la portée de mes choix, j’ai pris la décision d’être une meilleure personne. J’essaie (et ce n’est pas toujours facile) de ne pas juger les gens. Cela apporte du négatif dans mes pensées et ne m’aide pas à avancer. Je veux teinter ma vie de positif.

J’ai aussi mis de côté les combats inutiles ou perdus d’avance. J’ai compris qu’on ne peut pas changer les gens. Alors, je laisse tomber mes gants de boxe, car ces luttes m’épuiseraient inutilement. Certains combats ne m’appartiennent pas et maintenant, je le sais. Je serai là si les gens changent et décident d’être positifs, mais en attendant, je reste de mon côté. Je fais fleurir mon propre jardin plutôt que d’essayer de cultiver le potager du voisin.

Finalement, je tente de trouver le plus souvent possible le positif des situations qui ne le sont pas. La vie n’est pas toujours rose et c’est normal. Il n’en tient qu’à nous de tourner la médaille du côté qui nous plaît. Parfois, le côté sombre nous envahit. Il faut l’accepter et ne pas s’en vouloir. Après avoir fait le constat négatif, il faut gratter un peu pour arriver à en retirer du positif. Il faut se donner du temps, mais il est possible d’y arriver.

Cela peut sembler étrange, mais ces changements teintent mes décisions et ont grandement modifié mon chemin. Je suis désormais l’actrice de ma propre pièce de théâtre. Plutôt que regarder couler le fleuve, je patauge, je nage et parfois, je rame. Mais toujours, je prends mes propres décisions, en toute honnêteté avec moi-même. Surtout, je travaille activement à cultiver mon propre petit bonheur.

Nancy Pedneault

Mon fils

Ça y est, c’est fait ! Mon fils a fait un pas de plus pour que

Ça y est, c’est fait ! Mon fils a fait un pas de plus pour que son corps soit compatible avec qui il est vraiment. Mon fils est transgenre. Sa transition sociale est faite et sa transition physique est commencée depuis 3 ½ ans. Son prénom a été changé et la mention du sexe aussi. Il est en couple avec une belle jeune femme depuis 2 ans et ils sont heureux d’être ensemble.

Dernièrement, il a eu l’opération qu’il souhaitait tant. Faire disparaître ses seins. L’opération devait avoir lieu en mai, mais avec la COVID, la mastectomie a été remise au mois d’octobre.

Ça m’a laissé un peu plus de temps pour m’y faire, un peu plus de temps pour stresser aussi. Mais bon ! J’ai quand même réussi à me gérer.

Nous sommes allés le reconduire en famille à la clinique GRS de Montréal, en plein trafic un mercredi matin d’octobre. Dès qu’il est descendu de l’auto, j’ai pleuré pour la première fois depuis des mois. Je le regardais marcher seul vers la clinique, un jour gris, un jour de pluie, et le flot de larmes s’est déversé.

Je ne pouvais pas l’accompagner. Je ne pouvais même pas être présente avant et après l’opération. Je sais que c’est maintenant un adulte, un homme de 20 ans, mais c’est toujours mon bébé. J’avais le cœur en miettes et la morve au nez.

Mon chum et ma fille se sont demandé pourquoi je pleurais ainsi. Pour eux, c’était enfin une affaire de faite ! Et on allait tous pouvoir passer à autre chose. Mathis serait encore plus heureux. C’est ce que je souhaitais moi aussi !

Mais il allait vivre cette expérience tout seul sans moi. Je voulais être près de lui, lui donner la main, le rassurer au besoin, mais non ! Mausus de COVID ! J’avais l’impression d’abandonner mon enfant. Mon cœur de mère se sentait encore une fois coupable.

Il est sorti le jour même, c’est son père qui est allé le chercher, j’en étais incapable. Lorsqu’il a passé la porte, il avait le teint gris, encore un peu sous l’effet de la médication, mais heureux que ce soit fini.

J’ai pris congé pour être auprès de lui. Au CLSC de ma région, on m’a dit que nous devions enlever les bandages nous‑mêmes. Je me suis donc pointée à ma pharmacie et j’ai demandé un rendez-vous avec l’infirmière. Je ne voulais pas du tout enlever les bandages. Oh ! Que non ! J’avais trop peur de me remettre à brailler comme une Madeleine. J’avais besoin du soutien de quelqu’un, d’être accompagnée, juste au cas où !

Un choc ! Mais plus petit que ce que je croyais. C’est comme si ça devait être comme ça depuis longtemps. On a ri, on a eu les yeux pleins d’eau. L’infirmière était remplie d’empathie et de bienveillance envers nous deux.

Maintenant, Mathis se promène en chest au sortir de la douche, fier comme un paon.

Line Ferraro

Ne regardez plus passer la parade

À partir de quel âge doit‑on arrêter d’essayer, arrêter de s

À partir de quel âge doit‑on arrêter d’essayer, arrêter de se dépasser ? Je me pose cette question puisque j’ai fait de grandes découvertes sur moi cette année.

Jamais, au grand jamais, je n’aurais pensé écrire des textes. Non mais, c’est vrai. Dans ma vie, aucune occasion d’écriture ne s’était présentée à moi. Bon, peut-être, mais je ne les avais pas remarquées. J’écrivais pour les parents de mes élèves ou de petites humeurs sur ma page Facebook, mais de vrais textes ? Jamais. De toute façon, si un défi de la sorte s’était présenté à moi, il y a quelques années, j’aurais probablement dit non. J’aurais simplement pensé que ce n’était pas pour moi. Je suis une fille ordinaire, avec une vie ordinaire. Pourtant, cette année, je me suis lancée.

Est-ce le tourbillon de nos vies qui met un frein à l’ambition ? C’est vrai que ça prend un cerveau disponible pour se lancer de nouveaux défis. Mais je ne crois pas que ce soit seulement ce facteur qui nous empêche de nous dépasser.

Serait-ce la peur ? La peur de l’échec est une des plus grandes difficultés à surmonter. Pourtant, l’erreur est une occasion d’apprendre, d’aller plus loin. Et la peur du jugement ? Quelle peur désagréable et inutile ! Longtemps, elle m’a mis des bâtons dans les roues celle‑là ! Et on doit se le dire franchement, on juge facilement, moi la première. Donc, cette crainte met un frein à nos ambitions.

Je pense que le confort est aussi un élément qui nous empêche de nous lancer des défis. On est si bien dans nos pantoufles ! La stabilité, la sécurité, c’est tellement confortable. Se mettre soi-même en déséquilibre relève un peu de la folie. Mais honnêtement, on en retire de grands bénéfices.

Alors, pour la nouvelle année, je vous offre mes meilleurs vœux de santé parce que c’est nécessaire. Mais je vous souhaite aussi de vous dépasser et de vous lancer des défis, peu importe votre âge. Devenez la personne que vous avez envie d’être. Ne regardez pas la parade, faites-en partie intégrante.

Bonne année 2021 !

Nancy Pedneault