Archives novembre 2022

Grandir un peu chaque jour grâce au développement personnel – Texte: Kim Racicot

Certaines personnes vous diront que le développement personnel n’

Certaines personnes vous diront que le développement personnel n’apporte rien du tout. D’autres iront vous dire que c’est une perte de temps parce que ça ne fonctionne pas. J’ai même déjà entendu quelqu’un me dire que c’était de la totale désillusion. Je respecte ces opinions, mais peut-être vaut-il la peine de se questionner sur le pourquoi certaines personnes n’y voient que des désavantages.

Ont-elles vraiment une ouverture quant à l’évolution que ça pourrait apporter ? Cherchent-elles la perfection dans leur démarche ? Ont-elles mis en œuvre les conseils reçus ?

Laissez-moi vous expliquer pourquoi, de mon côté, le développement personnel m’a fait grandir un peu chaque jour.

D’abord, ma démarche n’a jamais été de changer ma vie en totalité. J’ai voulu l’améliorer, la rendre plus douce, la peaufiner. Je voulais me réaliser davantage, autant au niveau de mes aspirations personnelles que professionnelles. Dès le départ, j’étais consciente que le résultat pouvait être différent de celui espéré, mais si la démarche m’aidait à progresser vers mes objectifs et à m’apporter une nouvelle vision, c’était au moins ça de gagné.

J’ai lu des livres, écouté des podcasts et des conférences, je me suis entourée de personnes positives qui avaient des leçons à me partager, j’ai fait le tri dans mes croyances irrationnelles et j’ai appliqué de nouvelles notions dans le but de trouver un nouvel équilibre et d’apprendre à mieux me connaître.

Et finalement, j’ai réellement évolué. J’ai pris connaissance de mes faiblesses mais surtout de mes forces. J’ai eu de grandes révélations sur ce que je souhaitais dans ma vie et ce que je ne voulais plus garder. Je me suis libéré de certaines peurs pour faire place à une plus grande confiance en moi. Mon chemin, je le vois maintenant tracé devant moi et je sais très bien qu’il ne me reste qu’à le suivre. C’est une belle progression quant à la personne que j’étais il y a quelques mois.

Maintenant, par quoi commencer si on veut se lancer progressivement dans la croissance personnelle ? Je vous dirais de débuter par une petite introspection, histoire de savoir où vous en êtes, puis de prendre conscience de la personne que vous êtes. Il ne faut surtout pas attendre au 1er janvier pour faire un bilan. 

De cette façon, il sera plus facile de trouver les raisons qui vous amènent à vouloir faire de la croissance personnelle et à déterminer les étapes pour parvenir à vos objectifs de vie. N’oublions pas que rien ne tient du miracle : les objectifs que vous aimeriez atteindre et pour lesquels vous désirez mettre les efforts et la motivation doivent être clairs et précis.

Maintenant, après avoir analysé votre situation, je vous propose de faire une to do list des étapes pouvant vous aider dans vos aspirations. À l’inverse, il peut aussi être bon de voir ce qui pourrait vous mettre des bâtons dans les roues afin d’y apporter des changements.

Gardez en tête que pour avoir un résultat différent, il faut faire différemment. Alors, sortez de votre zone de confort et entourez-vous de personnes optimistes qui sauront croire en vous et vous propulser.   

Bon développement !

Voici quelques coups de cœur littéraires et les balados préférés de l’équipe qui sauront vous accompagner dans votre développement personnel. Il vous suffira d’en faire bon usage !

 

Livres :

Daniel Blouin Entrée de zone

François Lemay Tout est parfait

Karine Champagne La poussière peut attendre

Robert Savoie Divers titres

Christine Michaud Mon projet bonheur

John Strelecky – Le safari de la vie, les Why Café

Raphaëlle Giodano Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une

Laurent Gounelle – L’homme qui voulait être heureux

Paul Coelho – L’alchimiste

 

Capsules et podcasts :

Mélanie Ghaminé Mélanie Consulte

Charles Côté Drôlement inspirant

Martin Latulippe (capsules)

Guillaume Dulude (capsules)

Stéphanie Méthé La coach flyée (entrepreneuriat)

Karine Ruel – Podcast altitude (développement personnel et professionnel)

David Laroche

Isabelle Bonin – Le succès par le bien-être

Emilie Robidas Vivre pleinement

Karine Champagne (podcast)

 

Kim Racicot

 

Tenir bon – Texte: Roxane Larocque

Vous avez un parent dans votre entourage pour qui <span style

Vous avez un parent dans votre entourage pour qui ça ne va pas trop ces temps-ci? Un parent qui donne tout ce qu’il peut à ses enfants et son partenaire, mais qui n’arrive pas à retrouver son bonheur? Aujourd’hui, je voudrais envoyer tout mon amour et ma reconnaissance à une maman qui se bat fort pour stabiliser sa peine et s’aimer comme elle est.  

Être parent, c’est déjà tout un contrat sur le plan de la charge mentale. Quand les traumas s’en mêlent, c’est violent. Cette maman fait tout ce qu’il faut pour se soigner de ses deuils injustes. Dans le silence de l’indifférence collective, elle se bat pour chasser la lourdeur de ses épaules. J’aimerais tellement que les arénas et les salles de spectacles portent le nom de ceux qui se battent pour défaire les traumas intergénérationnels et insuffler une lueur d’espoir et de douceur à leurs petits. J’aimerais que ce soit eux qui reçoivent des hommages à la télévision, leur histoire exposée nous ferait dire que l’émission va trop loin! Scénarios impossibles à intégrer dans nos vies remplies d’amour depuis le berceau. 

Il y a quelque chose de bien solitaire dans le pansement de ses blessures. J’aimerais aujourd’hui changer le « t » en « d » et devenir solidaire. À toutes les personnes qui se battent pour retrouver la joie, à celles qui doivent faire le deuil d’un amour inconditionnel en bas âge et porter à jamais les blessures que ça laisse sur leur estime et leur impression de valoir quelque chose, à celles qui ne se sentent pas à la hauteur et celles qui ne voient plus la lumière en regardant vers l’avant : Merci ! Merci de continuer à vous battre pour nous éviter votre absence, merci de ne pas croire votre petite voix qui essaie de vous convaincre que vous êtes trop ou pas assez. Je veux aujourd’hui honorer votre processus douloureux. Il mènera certainement à un profond bonheur, un bonheur mérité, un bonheur choisi, un bonheur reconstruit. Je sais par contre que pour l’instant, c’est difficile.  

À la maman qui m’inspire ce texte, je souhaite de tout cœur qu’un jour, tu puisses te voir avec autant de douceur que le regard que tu portes sur les autres. Je te souhaite de ne jamais oublier l’importance que tu as pour nous, l’importance du travail que tu fais pour tes filles. Tu es magnifique, inspirante, intelligente, créative, curieuse et sensible. Ça, ce n’est pas le trauma qui a créé cela, c’est ce que tu es, toi! Ta résilience, elle, en revanche, tu ne l’as pas demandée, mais je suis bien contente que tu l’aies développée. Je t’aime. 

Et vous? Il y a un parent dont vous aimeriez souligner l’importance ? 

Roxane Larocque 

 

Manque d’oxygène – Texte: Audrey Boissonneault

Assise sur cette chaise de plastique, tu racontes à ton infirmière

Assise sur cette chaise de plastique, tu racontes à ton infirmière ce qui t’amène. La sensation de manquer d’air, la sensation de brûlure à la poitrine, la toux qui devient si répétitive et grasse, malgré les heures que tu passes à effectuer tes traitements. Pour en rajouter, tu as, encore, perdu du poids. Sur les radiographies, on voit clairement l’infection sur tes poumons.

En voyant ton teint pâle, ton sourire peu présent et tes yeux remplis de larmes, on te pose la question suivante: « Ton visage, ton corps, ta santé me disent que ça ne va pas, qu’est-ce qui se passe? »

Tu n’as aucune idée par où commencer, sachant que tout ce que tu diras sera inscrit au dossier, tu veux trouver les bons mots, même si tu sais que tu finiras en larmes sans pouvoir contrôler ce qui sort de ta bouche.

Impuissance. Peur. Épuisement. Douleur. Synonymes d’émotions nous parcourant, en décrivant nos journées. Ne pas avoir d’énergie, mais devoir passer au travers de la journée. Se réveiller avec l’envie de rester couchée pour le reste de la journée. Dormir avec plusieurs oreillers, afin de diminuer la toux. Se faire réveiller par la personne près de nous, parce que l’on s’étouffe à force d’irriter notre gorge. Se faire demander si l’on est correcte à cause de nos petits yeux. Chercher son souffle après avoir monté quelques marches et attendre un instant avant de rentrer dans la pièce pour s’assurer que de reprendre sa respiration et des pulsations normales.

Vouloir parcourir le monde, vouloir courir des kilomètres, vouloir marcher le long des rues sans se perdre entre nos respirations. Sentir le vent se faufiler entre ses lèvres pour joindre les bronches et pourtant, il n’arrive pas à trouver le chemin dans ce labyrinthe. Vouloir vivre et s’illuminer pendant de petits moments. Partir tête première, sans penser à cette partie de soi, qui ne partira jamais. Se permettre de rêver. Arrêter de se sentir comme une maladie, ne plus être que ce morceau aux yeux des autres. Se sentir prise entre quatre murs sans savoir quand une porte ouvrira.

Ce qu’il se passe… J’ai réfléchi, longuement, aux premières phrases qui sortiraient de ma bouche. J’ai gardé le silence, longtemps. J’ai fixé un point dans la pièce blanchâtre, puis j’ai murmuré: je manque d’air. Je manque d’oxygène. Je manque d’espace et de liberté. Ma cage thoracique se sert, alors que tout dans ma tête devient sombre. Ce qu’il se passe, c’est que je me pose des questions sur ma présence ici. Si on oublie les nombreuses infections qui me parcourent et les bactéries en surnombre, quel est mon rôle? Ce qu’il se passe… est que mes infections grugent ma santé physique et mentale.

En fait, tout ce que je veux, c’est un, deux ou même une dizaine de shooters d’air purifié.

 

Audrey Boissonneault

 

La Belle et la Bête – Texte: Arianne Bouchard

Il était une fois, un homme vil et méchant, qui se nourrissait des

Il était une fois, un homme vil et méchant, qui se nourrissait des insécurités de qui avait le malheur de croiser sa route.

Il avait le regard vide et froid. Contrairement à bien d’autres regards en qui j’ai pu lire à livre ouvert, dans le sien, je n’ai rien vu d’autre que le néant. Dès notre première rencontre, j’ai eu froid dans le dos et j’ai eu ce sentiment inquiétant que cette histoire qui s’entamait n’aurait pas de fin heureuse.

Il y a dix ans, je n’aurais jamais imaginé le désastre que cette rencontre provoquerait dans nos vies.

Au tout début, il avait le mérite d’être convaincant dans ses mensonges et faux-semblants d’homme bienveillant. Il était drôle et il rendait ma mère, cette femme que j’aime plus que tout au monde, heureuse, comblée et souriante. Une belle ruse pour qu’elle se sente aimée et dépendante de lui, qui était tellement tout ce dont elle pouvait rêver. Il vivait comme un prince et avec lui, elle se sentait comme une princesse.

Puis, un fameux soir, aux douze coups de minuit, le prince ne se contenta pas de devenir un horrible crapaud, il devint un monstre, pire que toutes les histoires d’horreur qu’on vous raconte quand vous êtes enfant.

Je le sais, car à cette époque, j’étais moi-même encore une enfant, et j’ai tout vu.

Le silence était rompu.

On n’entendait plus que les cris qui déchiraient la nuit et les objets qui valsaient un peu partout.

On était bien loin du monde enchanteur de la Belle et la Bête tel qu’on connaît l’histoire, quand la Bête se déchaîna pour la première fois.

Il criait, il lançait des objets et surtout, il ruait ma mère de coups, tout en lui faisant sentir que c’était de sa faute et ô combien elle méritait tel châtiment. Elle n’était jamais suffisamment gentille, jamais suffisamment drôle, jamais suffisamment bonne pour lui.

Elle ne méritait pas son amour. Il ne la méritait tout simplement pas, mais comme l’amour rend aveugle, elle ne voyait pas la bête au fond de ce prince qui la faisait se sentir si aimée.

Après ce fameux soir de grande première, la Bête étant réveillée, plus question qu’elle ne se cache. Les cris, les bris d’objets qui se fracassent contre le mur, elle qui se fracasse contre le mur… cela devint une habitude.

Un cauchemar sorti du lit et qui vous garde éveillé, en haleine, et qui vous empêche de vivre.

Peu à peu, l’incroyable prince devenu bête éloigna la Belle de toute sa famille et de tous ses amis. Bientôt, elle se retrouva seule avec ses enfants dans sa prison dorée.

Du haut de mes douze ans, je ne pouvais rien faire de mieux que de me taire, tout en essayant de la garder en vie.

Chaque souffle, chaque parole… tout pouvait entraîner la Bête dans une colère effroyable.

Avec le temps, j’ai pris de l’assurance et j’ai pris conscience que rien ne l’arrêterait. J’ai réalisé que rien ne servait de me taire et de me cacher. Il fallait que je protège la Belle pour éviter que mon frère, mes sœurs et moi-même ne devenions orphelins.

J’ai donc commencé à riposter quand il l’insultait et à m’interposer quand il la rouait de coups.

Je ne réalisais pas la force qu’il pouvait avoir, jusqu’à ce que ses mains se posent sur moi, pendant que je venais au secours de ma douce princesse qu’il tentait encore une fois d’éliminer, les mains autour de son cou pour l’étrangler.

J’ai fait une rencontre peu amicale avec le mur, qui n’était pas aussi douillet que je ne l’aurais souhaité à cet instant.

Le cauchemar a duré pendant des années.

La Belle et nous tous étions prisonniers de la Bête. Il n’était pas toujours effroyable et donc, la princesse avait espoir qu’il redeviendrait un jour le prince des bons jours.

Comme l’espoir fait vivre, la Belle est restée aux côtés de la Bête, espérant peut-être un conte de fées. Ils se marièrent, ne vécurent pas heureux et eurent deux enfants.

Il y eut quelques moments de répit au cours des années qui ont suivi cette union et puis un jour, le dernier pétale a touché le sol, et la Belle a compris que c’était fini.

La bête a à nouveau attaqué.

Devant la petite fille encore innocente qu’ils avaient conçue et le reste de ma famille, il tenta une nouvelle fois de la tuer. Il allait l’attacher derrière la voiture et la traîner sur des kilomètres, mais fort heureusement, la Belle est sortie de son aveuglement et a appelé à l’aide.

Dix ans plus tard, vaincue et brisée, la Belle a choisi la vie. Elle s’est choisie.

Son histoire ne s’achève pas là, le meilleur est à venir pour elle… je l’espère du moins.

C’est toutefois, la fin de mon récit, de mon cauchemar.

Cette histoire n’a rien d’un conte de fées. Le prince n’a même rien d’un prince et surtout il n’y a pas de fin heureuse.

Cette histoire s’achève seulement sur de profonds sentiments de regrets, parsemés de honte.

Chaque jour est un combat contre les souvenirs qui nous hantent.

Chaque jour est un combat pour recoller les morceaux de ce qui reste de nos vies brisées.

Chaque jour est une nouvelle page qui se tourne et peut-être que finalement, un jour, nous pourrons aussi avoir droit à notre happy end !

 

Arianne Bouchard

La prématurité, rien ne nous y prépare – Texte : Annick Gosselin

Une grossesse est un événement heureux. Rapidement à son annonce,

Une grossesse est un événement heureux. Rapidement à son annonce, on se met à imaginer le sexe du bébé, les prénoms, la décoration de la chambre, les premiers petits vêtements. On se met à lire tous les livres sur le déroulement de la grossesse, l’accouchement et l’allaitement. On suit des cours prénataux, on prépare un plan de naissance et on rédige une liste de ce qu’on veut apporter à l’hôpital. Bref, dans notre tête, on a un plan A : on accouche, on a un beau bébé à cajoler et on revient à la maison avec notre bébé au bout de deux jours.

Mais qui nous parle des plans B-C-D? Qui nous prépare mentalement à affronter une naissance prématurée et tout ce qui vient avec? Personne! La dure et cruelle réalité te frappe de plein fouet quand tu as les hormones « dans le piton ». 

Personne ne te parle de la césarienne d’urgence, du fait que tu ne pourras ni voir ni toucher ton bébé quand il sortira de ton ventre, que tu seras inquiète de son état plusieurs heures, car les médecins sont rapidement partis avec ton petit trésor, que ton conjoint l’a suivi et que tu restes seule avec la peur au ventre.

Ton ventre, il est maintenant vide et tu as la sensation de t’être fait voler ton bébé. Tu pleures, tu ne comprends pas pourquoi ça t’arrive. Tu te sens coupable, tu te demandes ce que tu as fait de mal pour que ton enfant naisse prématurément. Et tu n’as aucune réponse. 

On te dit rapidement que tu dois tirer ton lait, car ça aidera ton bébé. Mais tu n’as pas envie ; ce que tu voulais, c’était allaiter et surtout avoir le contact si doux avec ton bébé. Tout ton beau plan ne s’est pas réalisé, il te reste seulement des miettes d’inquiétude et de déception. 

Les heures passent et tu ne peux pas prendre ton bébé. Tu le vois, si petit et si fragile dans son incubateur, il est si loin, inaccessible. Tu voudrais le protéger, le tenir contre toi, mais c’est impossible. On essaie de te rassurer, mais ça non plus, ça ne fonctionne pas. 

Tes valises n’étaient pas prêtes, ton bébé n’a pas de vêtements et le peu que tu as sera clairement trop grand. C’est impossible pour toi de gérer cela, tu dois déléguer cette tâche, et encore une fois, ça te brise le cœur, car tu avais envie de magasiner toi-même les premiers vêtements de ton bébé. 

Et vient le temps où tu dois quitter l’hôpital, seule, le ventre et les bras vides. Tu as l’impression que ton cœur a été arraché. Tes prochains jours, semaines et même mois seront les mêmes : faire des allers-retours entre l’hôpital et la maison. Doucement tu te fais à cette routine, mais tu es comme figée dans tes émotions, tu ne réussis qu’à faire ce que tu dois faire, car tu dois le faire. 

Quand enfin vient la première fois où tu peux prendre ton bébé, tu ne peux que pleurer de joie. Ce moment tant espéré et imaginé pendant tes nuits sans lui. Tu voudrais le garder dans tes bras et t’enfuir avec lui à la maison, mais non. Pour son bien, il ne faut pas le prendre trop longtemps, il ne lui faut pas trop de changements à la fois. Donc tu retournes, soir après soir, chez toi avec ce grand vide. Tu te réveilles la nuit en pensant à ton bébé, tu appelles à l’hôpital pour savoir comment il se porte. Le lendemain matin tu cours le voir, il n’y a plus rien qui compte sauf de voir ton bébé aussi souvent que possible. 

Quand enfin on te dit que ton petit trésor peut sortir, étonnamment, c’est très déstabilisant. À la maison, on n’a plus les machines qui sonnent s’il arrête de respirer ou qu’il désature. Finalement, l’hôpital avait quelque chose de rassurant. 

Il faudra maintenant apprendre à vivre avec cette insécurité. Certes, la joie d’avoir enfin ton bébé avec toi en tout temps te remplira de bonheur. Mais tu n’auras pas la légèreté des premiers moments que tu aurais eus avec ton bébé s’il était né à terme. Tu resteras, probablement toute ta vie, avec une certaine amertume de t’être fait voler ton instant qui se devait d’être magique, celui de la naissance de ton enfant. 

Il se peut aussi que ça te prenne plusieurs mois à digérer tout cela. Il est possible que psychologiquement, tu aies besoin d’aide, car avoir un bébé prématuré, ça rime souvent avec un post-partum. Si cela arrive, il ne faut pas te sentir coupable, c’est juste plus que ce que n’importe qui peut tolérer comme douleur psychologique. Assure-toi d’être bien entourée et d’aller te chercher de l’aide. 

Je le répète, personne ne te prépare à vivre cela. Est-ce qu’on devrait davantage parler de cette possibilité dans les livres de grossesse et les rencontres avec les gynécologues? Je pense que oui. Il ne faut pas être alarmiste, mais cela arrive relativement souvent et ce serait bien que les mères puissent se préparer à cette éventualité psychologiquement. Savoir qu’elles peuvent avoir du soutien et que tout finira par bien aller. Tu finiras par aller mieux et ton bébé grandira en santé. 

Mais en attendant, vivre la prématurité sans y être préparée, c’est juste trop. Trop gros et trop difficile. 

 

Annick Gosselin

Land Art, ce produit miracle!

Note: Les informations partagées dans cet article proviennent de mon opi

Note: Les informations partagées dans cet article proviennent de mon opinion et de mes connaissances, et j’en prends l’entière responsabilité.  

Il y a quelques années, j’ai réalisé que j’étais souvent malade, fatiguée, anxieuse… Soyons francs, avec la vie de fous qu’on a tous, personne n’a le loisir de se sentir comme ça quotidiennement.  

J’ai la chance d’avoir un médecin de famille et elle m’a automatiquement fait faire des prises de sang pour voir si j’avais des carences qui pouvaient jouer sur mon système. C’est là que j’ai découvert que je manquais de VITAMINE D et que je devais prendre des suppléments vitaminiques pour remonter mon système immunitaire.  

Ayant déjà eu un cancer de la peau, j’ai tendance à fuir le soleil et comme vous le savez, notre corps a besoin de soleil pour fabriquer de la vitamine D. 

C’est fou, parce qu’en jasant avec des gens autour de moi, dont ma mère, je me suis rendu compte que le manque de vitamine D est vraiment plus répandu qu’on le pense (surtout l’automne et l’hiver, quand les journées raccourcissent). 

Parmi les signes de carence en vitamine D, il y a : 

 

  • fatigue, 
  • humeur dépressive, 
  • manque de tonus,  
  • faiblesse musculaire,  
  • douleurs diffuses,  
  • crampes,  
  • douleurs osseuses, etc. 

Il y a plusieurs options sur le marché pour augmenter notre vitamine D, dont la gamme complète de vitamine D3 offerte chez Land Art. 

Ce n’est pas la première fois que je vous parle de cette compagnie, et ce n’est certainement pas la dernière.  

C’est une compagnie québécoise qui offre une multitude de suppléments, incluant des vitamines, et j’adore le fait qu’on peut aussi les commander en ligne. 

Bon, revenons à nos moutons… ou plutôt à notre vitamine D, haha! 

Premièrement, je pense que c’est important de bien vous expliquer en quoi la VITAMINE D est si importante. 

Comme je le disais, le corps a besoin de soleil pour fabriquer de la vitamine D, et malheureusement on trouve peu cette vitamine dans les aliments.  

C’est une vitamine qui joue un rôle important au niveau de l’assimilation du calcium dans notre corps, du fonctionnement de nos muscles et de la croissance de nos cellules. 

Plusieurs études démontrent le besoin en vitamine D qu’a notre corps pour prévenir certains cancers, le diabète et des maladies impliquant notre système immunitaire.  

Selon moi, c’est un des suppléments vitaminiques les plus importants à prendre. 

Land Art offre la toute première gamme complète de vitamine D3 liquide certifiée biologique fabriquée au Canada, et elle est adaptée à toute la famille. Voici les options qui s’offrent à chacun des membres de la famille:

  • Formule pour bébé 400 U.I. (sans saveur)
  • Formule pour tous à partir de 1 an (1 000 U.I. par goutte)
  • Formule D3+K2 recommandée pour les 50 ans et plus 
  • Formule Extra Forte 2 500 U.I. par goutte (le dosage le plus haut approuvé par Santé Canada)

Si jamais ça vous intéresse, il y a des tonnes d’articles sur le web qui parlent des bienfaits de la vitamine D sur notre corps.  Je vous laisse aussi le site web de Land Art pour que vous puissiez aller voir les produits disponibles. En plus, j’ai un code rabais pour vous, qui fonctionne sur le site au complet: MAIKA15. 

Vous pouvez aussi trouver la page Les Suggestions de Maïka sur leur site web pour voir les produits que j’ai essayés. 

Oh! et si vous êtes comme moi et que vous avez le cerveau qui tourne dans tous les sens avant le dodo, allez voir sur leur site, ils vendent de la mélatonine liquide extra forte qui est végan et sans sucre. C’est une belle et bonne option pour réduire le temps nécessaire pour s’endormir et ça augmente considérablement la durée totale de notre sommeil. Y’a rien comme un sommeil réparateur ! 

 

 

 

 

 

 

Chronique de nos douleurs – Texte : Nathalie Courcy

Tu te réveilles le matin, tu as mal. Tu travailles, tu as mal. Tu joues avec tes enfants, tu

Tu te réveilles le matin, tu as mal.

Tu travailles, tu as mal.

Tu joues avec tes enfants, tu as mal.

Tu prends un verre entre amis, tu as mal.

Tu relaxes sur le divan, tu as mal.

Tu joues au touriste dans un pays chaud, tu as mal.

Tu fais du ménage, tu as mal.

Tu fais l’amour, tu as mal.

Tu essaies de t’endormir, tu as mal.

Tu fais tout, tu ne fais rien, tu as mal.

Comme 1 Canadien sur 5.

C’est fou, hein ? 20 % de la population de notre pays qui souffre de douleurs chroniques.

 

Qu’est-ce que la douleur chronique ?

Ceux qui savent, savent. Pour ceux qui n’en ont jamais souffert (je suis sincèrement heureuse pour vous !), c’est difficile, voire impossible, de comprendre à quel point c’est omniprésent, sournois et malheureusement invisible. À quel point c’est handicapant. À quel point ça gruge notre énergie, notre bonne humeur, notre libido, notre joie de vivre, notre temps, notre corps, aussi. Parce que même si on sait que le mouvement est notre meilleur ami, c’est presque surhumain de se lever, de bouger, de pratiquer une activité physique, quand on a tout le temps mal.

L’Organisation mondiale de la santé reconnaît la douleur chronique comme une maladie (et non seulement comme le symptôme d’une maladie ou d’une blessure). La douleur chronique est une douleur qui dure depuis plus de trois mois. Une douleur qui s’incruste dans un muscle, dans une partie de notre corps ou qui se diffuse dans tout notre corps. Et qui ne part pas. La douleur chronique n’est pas regardante, elle touche les femmes, les hommes, les enfants aussi, les aînés.

La moitié de ces personnes souffrant de douleurs chroniques en souffrent chaque jour et chaque nuit depuis plus de 10 ans. Et c’est pour ça que la Semaine nationale de sensibilisation à la douleur chronique (qui se termine aujourd’hui) existe. Pour aider les non-douloureux à comprendre ceux qui souffrent. Pour aider ceux qui souffrent à se sentir plus outillés, plus informés et moins seuls. À garder le sujet dans l’œil du public et des gouvernements pour que la recherche continue et aboutisse, un jour, à des solutions concrètes.

La douleur corporelle est une messagère de mauvaise nouvelle. Une messagère qu’il faut absolument écouter. Elle nous avertit que quelque chose cloche quelque part. Mais my god que c’est difficile de découvrir ce que sont le quelque chose et le quelque part ! D’abord, chacun perçoit la douleur d’une façon unique à cause de son anatomie, sa façon de penser et de ressentir les émotions, sa culture, son vécu. Ensuite, parce que la douleur est invisible et parfois inexplicable. La cause existe sûrement dans une blessure physique ou psychologique, dans une autre maladie ou dans un gène, mais elle se cache souvent des yeux du patient et des spécialistes. Même quand on finit par trouver ces spécialistes qui pourraient nous aider dans la gestion de la douleur chronique.

La douleur, on la ressent avec une intensité variable. Plusieurs personnes qui se font attaquer constamment par ces douleurs ne sont plus fonctionnelles. Essaie, toi, de travailler à temps plein ou même à temps partiel, de t’occuper de tes enfants, de socialiser avec les amis et de t’investir dans un loisir ou des rénovations quand tu as mal, tout le temps, que tu dors mal, que tu manques d’énergie.

Même pour ceux dont la douleur est plus modérée ou mieux contrôlée, le défi demeure. Comment prévoir à quelle heure la souffrance frappera ? Comment savoir à quel moment de la journée notre énergie chutera sous zéro, grugée à force d’être concentrée sur la gestion de la douleur ? On a beau promettre qu’on sera au souper de parenté ou qu’on organisera la fête du petit dernier, ça se peut que rendu là, on soit effondré par terre, incapable de bouger ou de se motiver.

Et puis vient l’isolement… ça fait mal, l’isolement ! Et plus on est seul, moins on bouge. Et moins on bouge, plus la maladie s’incruste…

Les changements d’humeur… ça fait mal, ça aussi ! Nos muscles du sourire finissent par s’atrophier.

La conscience qu’on ne peut pas contribuer au monde comme on le souhaiterait, comme parent, comme ami, comme travailleur, comme passionné de quelque chose. Ouch !

La responsabilité, aussi, de s’auto-gérer. Parce que malgré une médication et un suivi (si on a réussi à les obtenir), la meilleure personne pour nous aider, c’est nous. Et on n’en a pas toujours la force.

L’évidence que les traitements ont un effet limité et que la médication devra probablement faire partie de notre régime quotidien jusqu’à la fin.

Aujourd’hui, la Semaine de la douleur chronique se termine. Mais la douleur chronique, elle, ne finit jamais.

Je fais partie de ces douloureux chroniques qui ont mal, chaque jour et chaque nuit, depuis 10 ans. En ce moment, pendant que j’écris, ça va quand même bien. Mon corps vit une période plus douce. Je sens les tensions, mais la douleur est peut-être à un 2 sur 10. C’est très rare, mais quand ça passe, j’en profite pour faire des choses que j’aime et je remercie mon corps. Parce que même s’il fait mal, je l’aime.

Nathalie Courcy

Rapport du groupe de travail canadien sur la douleur (2020)

Information sur la douleur chronique fournie par le Gouvernement du Canada

Association québécoise de la douleur chronique

Une aiguille dans une botte de foin : parce qu’il vaut mieux en rire! Texte: Solène Dussault

Il y a plusieurs sortes de célibataires, de couples, d’amour. Je

Il y a plusieurs sortes de célibataires, de couples, d’amour. Je suis de celles qui cherchent un partenaire de vie, de projet. Un amoureux. Oui, je regarde les hommes à l’épicerie et en randonnée. Non, mes amies n’ont personne à me présenter. Ce n’est pas une mince tâche, aujourd’hui, de rencontrer. La phrase qui m’énerve le plus, lancée par des gourous de l’amour : ce que tu cherches te cherche aussi. Oui, mais non… Pas pantoute! 

Incursion dans la tête d’une femme célibataire…

Feuilleter le catalogue

À cette étape, les fous rires et les « ben voyons » sont souvent au rendez-vous. Je regarde plusieurs descriptions, présentations, photos, alouette. J’en vois de toutes sortes et bien franchement, ça s’arrête souvent là. T’sais moi, le lover des animaux, en égoportrait avec un singe sur la tête ou des perroquets en équilibre sur les bras, ça m’allume zéro. Le summum c’est lorsque son pitou, qui prend plus de la moitié de la photo, lui lèche allègrement le visage. On va se le dire, champion : une langue de pitou qui a exploré toutes les parties de ton anatomie avant qu’on embrasse goulûment, ça me lève le cœur. Oui j’ai l’imagination fertile. Et c’est moi qui vais t’embrasser après qu’il soit passé avant moi? Non merci, ça ne le fera pas. 

L’échange de textos

On s’envoie un cœur, il y a un minimum d’attirance. Débutent alors des échanges par écrit. Doux Jésus !!! Certains sont bourrés de fautes ou alors il y a un point entre chaque mot. Parfois, le candidat potentiel répond par oui ou par non (le monologue sera de courte durée). Souvent, il ne répond pas du tout. Certains, plus tenaces que d’autres, entretiennent des échanges interminables et n’ont pas le courage de proposer une vraie « date ». Et il y a ceux qui se gardent une porte de sortie. Tu sais bien qu’ils ont liké 15 filles et n’ont pas l’intention de toutes les voir. Ceux-là rebondissent le samedi soir à 21h, te demandant « qu’est-ce que tu fais ce soir »? Heille l’ami, je suis en pyjama et je sirote mon vin rouge. Tu ne débarqueras pas ici et je ne ferai pas une heure de route dans une tempête de neige pour aller te faire des yeux doux ou tout ce que tu imagines…

La rencontre

Il faut se lever de bonne heure, car la vie nous réserve souvent des surprises et je vous jure qu’elles ne sont pas toutes belles! On se donne rendez-vous pour une marche : il arrive soit en retard, soit avec sa montre ultra performante qui bipe tout le long pour l’informer de ses battements cardiaques. Ah non! Il a déjà les bottes pleines de neige ou il veut à tout prix me raconter l’incident qui l’a privé de deux doigts de sa main droite. C’est sans compter que son physique est zéro représentatif de ses photos. Je fais le saut lorsque je m’attends à croiser un 5 pieds 10 mais qu’il a menti sur sa grandeur. Ou encore que ses photos datent de Mathusalem et qu’il est méconnaissable. On décide plutôt de se voir pour un verre dans un sympathique bistro? Il passe son temps à texter ou à me couper la parole. Combien de fois me suis-je sentie la mère ou la psy? Non, ne me parle pas toute la soirée de ton ex, j’ai zéro intérêt. Pendant qu’on jase, le hamster tourne quand même un peu : « Est-ce que j’aurais le goût de l’embrasser ce soir, demain ou la semaine prochaine ? » Si je me réponds que non, ce sera tout. Et je vais l’informer que je ne donnerai pas suite à nos échanges (souvent par texto, ça me donne plus de courage).

La rencontre (bis)

La première rencontre s’est passée pas si pire et je pense qu’il y a un certain potentiel pour qu’on se revoie. Il m’a donné plein de bines sur l’épaule lors de la première rencontre. Je me dis que c’est parce qu’il était gêné et inconfortable. Ben non, toi! Il met le gaz au fond et recommence son manège. Je suis une femme et je veux de la délicatesse. Tu ne vas pas commencer à me traiter comme ta best body du baseball du mardi soir. C’est quoi ça ?!?!?!? De mon côté, j’investigue un peu en lui demandant avec légèreté ce qui le drive, le motive, alouette. Je veux voir s’il y a un potentiel et découvrir ses qualités. Aime-t-il les sushis, les voyages, le sport? Non, lui, c’est la chasse, la pêche ou la moto. Le gars se cherche souvent une fille qui va partager SES passions. Il veut une partner d’activités. Dès que je m’affirme ou que je partage ce que j’aimerais, soit il se met à suer à grosses gouttes, soit il me dit qu’il ne cherche rien de compliqué ou de sérieux, ou pire, il fait mine de se lever et de quitter le rendez-vous. On passe au prochain appel.

Retour à la case départ

Et à travers tout cela, il y a plusieurs fêtes de Noël où je mange ma fondue toute seule, en écoutant la musique qui me plaît. Il y a ces nuits où je dors en étoile dans le lit, en prenant tout l’espace. Souvent, j’observe les gens en couple, ceux qui patinent main dans la main ou qui ont encore du plaisir à souper ensemble au resto. Oui, j’aimerais partager ces moments avec un amoureux. Oui, j’aimerais vraiment croiser un homme merveilleux et faire un bout de chemin avec lui. Mais pas à n’importe quel prix. C’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin.  

Solène Dussault

 

Narcissique – Texte: Audrey Boissonneault

J’ai toujours pensé qu’une fois que tu serais hors de ma vie, j

J’ai toujours pensé qu’une fois que tu serais hors de ma vie, j’irais mieux. Je me suis trompée. Après tout ce temps, je pense encore à toi. Ta personne me hante, les souvenirs aussi. 

La façon que tu avais de m’atteindre, les regards, les paroles et les gestes. La douleur que je ressentais lorsque nous étions dans la même pièce. Je ne peux m’empêcher de me demander ce que j’ai fait pour mériter cette vague de méchanceté.

Un beau-père ou une belle-mère a pour rôle d’appuyer le parent. Il n’est pas censé te rabaisser ni t’insulter. Tu ne t’arrêtais jamais; au contraire, c’était toujours plus. Alors à toi qui m’as harcelée psychologiquement, qui m’as insultée, qui m’as dénigrée, qui m’as amenée au plus bas, qui a souhaité ma mort… merci. 

Merci de m’avoir démontré ce que c’était de n’avoir aucune confiance en soi, au point d’en faire payer une adolescente, et ce, pendant plusieurs années. Au début, on te croyait et tu en profitais. Tu aimais ce rôle, tu aimais me détester et me planter des couteaux dans le dos. Tu m’as répété à maintes et maintes reprises que j’étais comme « ta fille ». Heureusement pour moi, ce n’est pas le cas. Je ne comprends pas comment quelqu’un peut être aussi atroce dans ses propos.

Je suis restée fixée devant mon clavier. Depuis plusieurs mois, mes doigts n’arrivaient plus à pianoter des phrases lucides. Mes yeux ne faisaient qu’observer la luminosité de l’écran. Mes pensées étaient imprécises, nébuleuses. J’essayais de réfléchir, de trouver les mots justes, pouvoir dénoncer chaque méchanceté, chaque geste qui tournait encore dans ma tête.

Rares étaient les fois où je devenais émotive à en parler. Les professionnels étaient les seuls à pouvoir toucher le sujet plus profondément. Un traumatisme, qu’ils m’ont dit. Aujourd’hui, les fois où l’on se croise se font inhabituelles et pourtant, chaque fois, je sais que, dès l’instant où mes yeux croiseront les tiens, un tonnerre de haine s’écroulera sur moi.

J’écris ce texte et les palpitations ne font qu’augmenter. J’aimerais pouvoir décrire tout le mal que tu m’as apporté. Je vais tout simplement te dire que cette fois-ci, tu es le seul coupable. Tu as pris un mur et tu l’as frappé de plein fouet, tu es responsable de cet acte. Puis comme tu m’as dit, au tout début, il y a de ça huit ou neuf années:

« S’il l’avait bien traitée, il l’aurait encore à ses côtés ».

Audrey Boissonneault

 

Juste une maman à la maison – Texte : Stéphanie Dumas

On entend souvent de nombreux commentaires sur les mamans qui décident de rester à la maison pour

On entend souvent de nombreux commentaires sur les mamans qui décident de rester à la maison pour se consacrer à leur famille. Ces femmes qui décident de ne pas retourner sur le marché du travail.

Toutes celles qui ont passé une année à la maison savent pourtant que cela est aussi difficile et peut-être même plus dans certains cas ou certaines situations. Il n’est pas rare d’entendre des mamans dire qu’elles sont davantage fatiguées que lorsqu’elles travaillaient à leur emploi.

Je me demande pourquoi il y a maintenant ces préjugés envers ces femmes qui font le choix de demeurer à la maison. Évidemment, certaines auraient aussi aimé pouvoir faire ce choix, mais ne n’était malheureusement pas possible. Tandis que d’autres avaient hâte de retourner à leurs fonctions.

Pour ceux qui jugent ces femmes au foyer, sachez qu’elles mettent tout leur cœur et toute leur énergie pour veiller au bonheur et au bien-être des leurs.

Elles sont aussi souvent fatiguées et épuisées, mais elles font de leur mieux tous les jours. Ce n’est pas moins « glorieux » que de travailler à l’extérieur pour un emploi rémunéré. Ce qu’elles font n’a pas de prix.

Jadis, les femmes restaient à la maison. On ne se posait pas de questions. On n’émettait pas de commentaires négatifs. C’était simplement comme ça.

Respectez simplement celles qui font encore ce choix…

 

Stéphanie Dumas

 

Du aïkido sur un tapis roulant, mes amours — Texte : Catherine Lapointe

Parfois des événements s’alignent pour mieux réfléchir, pour m

Parfois des événements s’alignent pour mieux réfléchir, pour mettre en pratique les incontournables de mon cours de philo de 1997. Monsieur Dufour serait sûrement fier de moi. Parce que c’est nécessaire. Parce qu’il faut cette réflexion. Pour moi. Pour mes filles. Pour nous. 

Sur mon mur, j’ai accroché avec de la gommette cheap des portraits de femmes de tous les horizons, d’époques lointaines ou de notre ère contemporaine. Frida Kahlo, Simone de Beauvoir, Joséphine Bacon, Amelia Earhart, Gabrielle Bouliane-Tremblay, Fifi Brindacier, Colombe Saint-Pierre, Vivian Maier, Joyce Echaquan, Rosa Park, Mariana Mazza, Gabrielle Roy et Mahsa Amini… Leur force m’appelle. Leur histoire me ramène à une puissance. Elles nous écoutent peut-être au souper, mes filles et moi. Parfois, je les regarde et je ne veux pas les décevoir. Ce qu’elles portent est immense. Ce qu’elles ont laissé pour plusieurs ne se limite pas à la trace, mais s’inscrit dans le mouvement. Comment honorer tout ça. Pas avec de la gommette qui colle pas certain. 

Et dans mon téléphone, à travers les notifications qui se multiplient, cette question à mille piasses. La place des femmes aujourd’hui. Une notification à l’index pour moi. Tinder, tu peux aller te rhabiller, mon coco. 

C’est dans le dialogue avec mes filles que j’essaie de comprendre. 

Mes femmes fortes de 10 et 12 ans, quelle est notre place ? Que retenez-vous du monde qui se fracture, se déchire, se recolle, crie ou abdique ? Que voulez-vous pour la suite du monde ? Que comprenez-vous des évidences et des possibles ? Qu’en ferez-vous ? Quelle place prenons-nous ou voulons-nous ? Nous ne sommes pas toutes assises dans le même bus. Partagerons-nous nos sièges de privilégiées avec les plus pockées ? J’espère que oui, les filles. Sinon, qu’est-ce que je vous aurai laissé… 

Parce que l’on peut faire comme les licornes qui glow in the dark et se dire que tout va bien pour les femmes, que l’on galope dans les prairies faciles de la modernité. On possède des laveuses maintenant… On peut aussi accrocher le débat avec nos griffes de ratel, l’animal le plus féroce selon Google, celui qui ne lâche pas ses proies. On peut se battre sans réfléchir, souhaiter la mort et boire des venins. 

Je me sens une équilibriste de la pensée pendant que je brasse mon chili en pleine heure de pointe des devoirs. La place. Les femmes. Aujourd’hui. 

Et vous mes filles, vous en pensez quoi ? Comparer les époques, les continents, est-ce que ça nous aidera à nous rassurer ? J’en doute. Bien évidemment, la route a été tapée par des pionnières aux talons affirmés, aux souliers piétinés. Je m’incline devant les luttes passées et présentes. On a avancé. Farah était tout de même aux commandes de Perseverance. Elle maîtrise ses stationnements en parallèle sur Mars, la belle génie. Mais l’actualité nous prouve tristement des reculs. On faisait parfois du surplace sur le tapis roulant de l’avancement des conditions des femmes, mais on a pris une méchante débarque collective quand la Cour suprême américaine a invalidé l’arrêt Roe c. Wade. Recul. Quand les femmes trans ont été exclues des compétitions féminines internationales. Recul pour certains. Justice pour d’autres. Quand une mère d’un bébé de 4 mois s’est vu interdire d’allaiter en public par une agente de sécurité. Recul. Et prises de conscience. Quand un agresseur sexuel a obtenu une absolution pour préserver sa carrière. Recul. Et impunité. Quand j’ai lu qu’il y avait eu 26 féminicides au Québec seulement en 2021. Recul. Tristesse. Et colère. 

Qu’allons-nous faire de cette colère, les filles ? Martine Delvaux parle des filles en feu dans Pompières et pyromanes. De la nécessité de leur colère, de leur résistance, de leur survie et de leur flamme.

« Je veux nous imaginer, jeunes filles et vieilles femmes, comme des revenantes futuristes debout et droites devant l’avenir. Je veux nous voir mélancoliques, anxieuses, furieuses, amoureuses, rabat-joie, désobéissantes et féministes, liées les unes aux autres et avançant d’un même pas avec l’énergie férocement créatrice du désespoir. Je veux penser, toi et moi, comme faisant partie d’une communauté dansante de lucioles qui se disent oui en clignotant dans la nuit. Parce qu’il faut continuer de résister. Parce qu’il faut, à tout prix, continuer à aimer. » (Martine Delvaux, Pompières et pyromanes, Montréal, Héliotrope, 2021.)

Et si cette colère était utilisée pour jogger, puis courir sur le grand tapis roulant ? De manière grandiose. En utilisant la beauté du collectif. On pourrait faire un aïkido en gang et utiliser la force du recul pour se donner un élan digne des acrobates du Cirque du Soleil. On pourrait faire revoler une partie de discrimination peut-être, de précarité, de violences faite encore aux femmes. Du moins s’arrêter pour dénoncer. On pourrait observer que c’est encore nécessaire d’accrocher à des bus de RTC des pubs pour sensibiliser la population à l’équité salariale entre les hommes et les femmes en 2022. Et puis que des filles de 17 ans s’inscrivent encore à des cours d’autodéfense pour se sentir en sécurité dans leur quartier le soir. Nécessaire ou désolant ? Lorrie Jean-Louis a écrit « être une femme est un programme à réviser constamment. » (Lorrie Jean-Louis, La femme cent couleurs, Montréal, Mémoire d’encrier, 2020.) 

Mes filles, mes amis, les gars, les hommes, je nous crois capables, présent.e.s, avisé.e.s et ardent.e.s. 

Laissez-moi glower un peu dans le noir dans cette journée en fin de course. Tout ce multitasking en repartageant une demande d’amie monoparentale pour se trouver une garderie pour qu’elle puisse retourner travailler, se mettre en action, apporter dans la matière ses mains et son cœur dans une école qui a tant besoin d’elle. L’humanité a besoin d’enseignement, de livres, de dextérité intellectuelle, de motricité lucide. Des antidotes au mansplaining, à la grossophobie, cissexisme (transphobie), misogynie, homophobie et sous-alimentation de l’ouverture d’esprit. Le téléjournal de 22 h sert pas assez de leçons, il faut croire. 

Il faut croire. 

Je m’interdis de consulter les autres notifications de mon téléphone. Des petits mensonges qui m’aspirent parfois dans leur illusion à la saveur de biais dans un emballage de bonbons qui pétillent. Ou de jus vert à la promesse de sauveur du monde dans une belle coupe dorée de ce que l’on attend d’une femme en canne ou d’une mère programmée. On se pète collectivement les palettes. On avale alors des pilules magiques en pensant que ça repousse, des dents d’adultes. 

Laissez-moi donc jeter un œil furtif admiratif aux femmes de mon mur de cuisine et de retrouver les deux miennes. Ne rien gaspiller du temps et de la force. J’ai le goût de faire du aïkido sur un tapis roulant pour elles. J’ai la volonté de bouleverser le monde avec mon cœur de rocker de mère ourse. J’ai l’élan de continuer de courir de petites révolutions même pieds nus s’il le faut. Avec humilité et vulnérabilité. Avec intelligence et détermination. Avec l’énergie des autres, l’équilibre est plus solide encore. Pour moi. Pour nous. Avec vous. Pour les filles qui ont une place sur un mur de cuisine, celles qui tiennent à bout de bras ou de gommette. Encore debout dans le marathon.

Catherine Lapointe