Le père Noël : magie ou mensonge?
Cette fin de semaine, j’ai fait mon sapin, on a fabriqué le piège à lutins (oui, au pluriel : ici, on en attrape trois, un par enfant). Les filles ont écrit et envoyé leurs lettres au père Noël. Ici, on y va à fond… J’adore cette période. Pour moi, c’est important que mes filles croient au père Noël. Elles grandiront bien assez vite… Je veux continuer de voir les étoiles dans leurs yeux, lorsqu’elles découvrent que leurs lutins sont maintenant là. Je veux continuer de voir leur immense joie de recevoir un appel du père Noël. Je veux qu’elles y croient le plus longtemps possible. Noël, c’est beau, c’est magique!
Chaque parent à sa propre opinion sur le sujet. Pourquoi dire des mensonges à nos enfants alors qu’on se donne tant de mal à leur apprendre l’importance de dire la vérité? C’est avec respect que je comprends les parents qui décident de ne pas embarquer dans toutes ces histoires. Mais j’aimerais aussi que l’on respecte que moi, mes enfants y croient. Ça me rend triste de voir ma fille revenir de l’école le cœur en miettes parce qu’un ami, parfois même un prof, lui a dit que le père Noël, ce n’est pas vrai… Elle en viendra à cette conclusion par elle-même le temps venu…
Pour moi, c’est tellement plus qu’un doux mensonge. Cette magie de Noël, elle fait partie de mes traditions, celles dont j’ai envie que mes enfants se souviennent. C’est une façon de créer de beaux souvenirs que mes filles chériront dans leur cœur.
Jusqu’à l’âge de sept ou huit ans, l’enfant est dans la pensée magique. L’imagination débordante, ils s’inventent des histoires et des scénarios. Jusque-là, c’est encore facile de les inclure dans la magie de Noël. Ensuite arrive la pensée concrète. Ils arrivent maintenant à rassembler des faits pour obtenir une conclusion logique. Ma plus vieille approche de cette période. Elle y entre doucement. Elle me pose des questions : « Maman, comment le père Noël fait-il pour rentrer par la cheminée, il est ben trop gros? »; « Comment il fait pour distribuer tous les cadeaux à tous les enfants en une seule nuit? » Je la laisse trouver ses propres réponses en lui disant : « Je ne sais pas, toi, tu en penses quoi? » Pour le moment, elle veut encore y croire, alors j’embarque. Je sais que le moment où les questions seront de plus en plus insistantes viendra bientôt. Elle commencera à se rendre compte par elle-même que tout ça, c’est des histoires.
Je lui expliquerai alors que pour nous, c’est une tradition, une façon de rendre Noël magique. Je lui dirai que maintenant, elle est assez grande pour m’aider à continuer la magie avec ses sœurs. Je lui rappellerai tous les beaux souvenirs que cette histoire a créés dans sa tête. Je sais qu’elle aura envie de participer et d’être une créatrice de souvenirs… Je lui dirai de garder ça pour elle, pour que ses sœurs et les plus petits de l’école puissent vivre cette magie et que bientôt, ils seront assez grands eux aussi pour devenir des créateurs de souvenirs et pour continuer la tradition.
Mais pour le moment, tout le monde y croit…
Même moi, parfois, je me laisse prendre au jeu…
Mélanie Paradis