Travailler de la maison quand on est maman à temps plein, c’est possible
De nos jours, il y a plein d’alternatives toutes plus alléchantes les unes que les autres pour être travailleur autonome.
Au Québec, en 2015, on comptait plus de 500 000 travailleurs autonomes*. On parle ici de métiers spécialisés comme coiffeurs ou réparateurs de voitures, ou des professionnels comme les notaires, les avocats, etc.
Par contre, il existe aussi des travailleurs indépendants qui ne se situent pas nécessairement dans cette marge. Il y a les artisan(e)s qui travaillent de la maison en fabriquant des produits faits main (un marché en pleine expansion au Québec).
Il y a aussi des conseillers et des conseillères indépendant(e)s de produits de revente pour des marques connues : les produits de beauté, les bijoux, les régimes protéinés, les épices et aromates, et plus, qu’on peut vendre en faisant des « partys » de filles ou de famille et dans lesquels on fait la démonstration de nos produits.
Pour avoir, moi aussi, ce revenu d’appoint, voici un petit pour et contre de ce genre d’emploi autonome.
D’abord, toutes les entreprises qui veulent que vous fassiez partie de leur équipe vont vous demander un paiement de base pour payer votre « trousse de départ ». Les montants peuvent varier entre 50 $ et 250 $ selon la gamme de produits que vous désirez vendre.
Donc, à la base, comme toute entreprise autonome, vous devez investir un montant d’argent. Ce qui est bien, c’est que les montants sont raisonnables et moins étouffants que lorsque vous devez démarrer une entreprise avec pignon sur rue (qui peut coûter des milliers de dollars en investissements sans que vous sachiez si ce sera rentable au bout de la ligne).
Ensuite, certaines compagnies ont des conditions à respecter, parfois très strictes ou qui vous permettront parfois un peu plus de latitude dans la gestion de votre petit commerce de revente. Par exemple, une entreprise réputée dans le soin de la peau voudra que vous effectuiez vos commandes sur une base régulière en dedans de trois mois, sinon votre escompte de conseillère deviendra inactif. Pour le réactiver, vous devrez alors débourser un plus gros montant en commande de produits pour la revente. C’est un incitatif réputé pour que les conseillères consomment sur une base régulière et soient motivées à faire de la revente de leurs produits.
Ce genre d’incitatif est correct pour la vendeuse qui vend des produits quasi toutes les semaines, mais pour celles qui, comme moi, vendent une à deux fois par saison, c’est plus contraignant.
Par contre, la plupart du temps, la vendeuse a droit à de bons rabais pour l’utilisation personnelle de ces produits. Alors là, on économise de ce côté et on peut mettre le surplus ailleurs.
Plusieurs entreprises de ce genre offrent aussi un programme de récompenses et de reconnaissances diversifiées pour les vendeuses, si c’est ce que vous recherchez.
Ensuite, le pourcentage de profit sur la vente dudit produit varie beaucoup d’une compagnie à l’autre. J’en ai vu à 25 %, 35 % et même 50 %! On s’entend que 25 % de profit, c’est petit, mais si c’est dans la vente de bijoux et que les ventes tournent autour de milliers de dollars, dans ce cas, c’est plus rentable et motivant. Si c’est pour des ventes de quelques centaines de dollars, peut-être moins.
Ce qui m’amène à vous poser la question : Votre motivation derrière ce travail, c’est quoi? Si c’est de vivre uniquement de ce travail, il vous faudra y consacrer comme tout autre emploi régulier un bon quarante heures par semaine. Et même plus, parfois. Si vous visez un voyage, ou avez un petit projet avec ces sous‑là, ou si c’est vraiment juste pour le fun, pour vous changer les idées entre deux brassées de lavage, pour sortir un peu de la maison, alors là, vous vous assurez certainement de garder la main dans le marché du travail sans que ça ne vous contraigne trop à sortir de votre rôle de mère à la maison.
Finalement, prenez le temps de vous renseigner si l’offre de travail qu’on vous fait est 1) légale ici au Québec; 2) si elle ne cache pas quelques conditions auxquelles vous ne pourrez répondre. Dans ce cas, vous risquez de perdre de l’argent plutôt que d’en faire; et 3) posez des questions précises aux personnes qui vous offrent de faire ce travail, car il y a peut-être des formations (gratuites) à suivre pour être en mesure de mieux vendre votre produit, ce qui demande des heures supplémentaires à consacrer au métier.
*Source : Desjardins, Étude Économique, Vol 25, décembre 2015.
Karinne Bouchard