À la recherche de l’épiphanie – Texte: Nathalie Courcy
À quand remonte la dernière fois où vous avez ressenti l’épiphanie en vous? Cette « prise de conscience soudaine et lumineuse de la nature profonde de quelque chose » (Merci Larousse)? Quel souvenir en gardez-vous?
Aujourd’hui, dans certains calendriers religieux, c’est la fête de l’Épiphanie, avec un grand É. C’est une fête lumineuse qui célèbre l’incarnation et l’accueil. Ce n’est pas tant le sens chrétien de ce mot qui m’interpelle, mais bien son sens païen, le sens du sentiment humain et universel. Cet « Eurêka », l’éclair de génie qui s’impose à nous, qui nous donne un élan puissant et qui nous change à jamais.
Je vous donne un exemple. Vous cherchez depuis plusieurs semaines, plusieurs mois même, une solution à un problème qui vous turlupine. Vous avez beau tourner le bobo dans tous les sens, on dirait qu’il n’a pas de poignée sur laquelle vous agripper. Et vous continuez de tourner en rond. Soudainement, en vous réveillant un matin ou en attendant la lumière verte à une intersection, tadam! La solution arrive « toute seule » et vous savez, très, très fort à l’intérieur, que c’est la bonne, la meilleure, la seule solution possible.
Ou encore, vous avez un projet en tête, mais il semble tout le temps y avoir un bogue, quelque chose qui cloche. Vous avez questionné autour de vous. Vous êtes allés chercher de l’aide. Vous avez fait des fichiers Excel ou des tempêtes d’idées pour trouver la clé manquante. Rien. Néant. Et puis, miracle! Vous voyez une image sur une affiche ou vous entendez quelqu’un au bureau dire quelque chose dans un autre contexte et voilà! C’est comme si tous les morceaux de casse-tête éparpillés venaient de s’emboîter par magie et sans effort. L’épiphanie, ce qu’elle crée, c’est un lien intérieur entre nous et une idée ou entre des idées entre elles. Ce lien devient soudainement inévitable et tellement évident!
Mais c’est là la beauté de la chose: l’épiphanie arrive quand elle est prête, mais aussi quand on est prêt à la recevoir. Tout le travail effectué en amont, les questionnements et les gestes posés, les personnes interpellées, les moments à rêvasser en pensant à notre problème ou à notre projet, tout ça a préparé le terrain. On s’est placé en mode réceptif, comme un receveur au baseball. Il n’a pas de contrôle sur quand ou comment la balle va arriver, mais il se met en position et reste éveillé, prêt à recevoir la balle et à la garder dans son gant. Victoire!
En 2023, je vous souhaite de ces fabuleux moments d’épiphanie, ces instants intenses de conviction d’avoir trouvé. Ça fait danser le cœur et la tête, ça illumine tout notre corps de l’intérieur. Et après, à nous de choisir comment on relance la balle pour qu’elle continue son action dans le monde! Une fois le chemin éclairé, il nous reste à avancer!
Nathalie Courcy