Demande de l’aide

« N’hésite pas, demande de l’aide! »

C’est ce qu’on pense sincèrement et ce qu’on dit, comme ça ou autrement, à des proches qui traversent des périodes plus difficiles.

Ça y est. C’est à moi que ça arrive. C’est moi qui ai une boule dans le ventre tout le temps, sans arrêt. C’est moi qui manque de souffle pour un rien. Je détermine certaines causes, mais ce n’est pas encore très clair.

Je n’ai pas l’habitude. Je ne suis pas vraiment une personne anxieuse. Je me gère bien, j’en mène plutôt large. C’est généralement moi qui offre mon aide, mon écoute.

J’ai donc tenté d’appliquer les conseils que je donne et de nommer mon anxiété. Maladroitement je crois, car l’aide est bien mince…

« Ça va moyen ces temps‑ci. Je n’ai pas l’habitude de gérer autant de stress et d’anxiété. Je ne sais pas si je serai à tel souper, pas certaine de pouvoir gérer tout ce monde. »

Même si ce genre de propos sort vraiment de l’ordinaire, c’est presque toujours accueilli comme si je disais que j’avais attrapé le rhume. Mais je ne comprends pas ce qui m’arrive, je ne sais pas comment le dire autrement.

J’ai peur d’aller consulter, peur d’un diagnostic ou d’une prescription. Peur de me rendre là.

Je continue à cuisiner, faire les courses, organiser les soupers, voir des amis, faire des activités, je continue… Ceux à qui je n’ai parlé de rien croient que je vais très bien. Ceux à qui j’en ai glissé un mot croient que ce n’est pas si pire, parce que je souris et que je fais tout ce que j’ai à faire.

Mais je suis presque tout le temps avec mes enfants qui sont bien petits pour comprendre que maman va moyen, alors je souris. Et je fais ce que j’ai à faire… parce que personne ne le fera à ma place.

J’ai nommé mon anxiété en espérant recevoir du soutien pour ne pas tomber.

Je me prépare maintenant mentalement à la chute…

Eva Staire

 



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