Grand-papa te manque…

Mon bébé, mon petit amour, la vie est difficile pour toi, ces derniers temps. Tu t’endors presque tous les soirs en pleurant. Ton grand-papa te manque. Du haut de tes huit ans, tu comprends que la mort est permanente. Qu’on t’a enlevé ton grand-papa à tout jamais… 

 

Tu pleures parce que tu t’ennuies, tu ressens le manque. Tu m’en veux peut-être un peu, car pour une fois, je ne peux rien faire pour te soulager. Il n’y a pas de bandage ni de crème magique pour ce genre de blessure. Les blessures du cœur sont les plus longues à guérir. Est-ce qu’on en guérit vraiment? Ou bien on apprend à vivre avec le manque? Je ne le sais pas, mon amour. Je sais seulement que le temps fera son œuvre. Qu’un jour, ce ne sont pas les pleurs qui viendront en premier, mais un sourire en souvenir des bons moments passés avec lui. Mais tu es beaucoup trop petite pour comprendre tout ça. Toi, tu veux seulement le revoir.

 

Tu voudrais lui dire à quel point tu l’aimes. Tu voudrais pouvoir le serrer dans tes bras et qu’il te serre dans les siens en retour. Tout ce que je peux t’offrir pour apaiser ton chagrin, ce sont mes bras et mes « je t’aime ».

 

Tu demandes ce qu’il y a après la vie. Tu veux des réponses, tu veux des certitudes. Tu veux que je te promette que vous serez réunis un jour. Moi, je peux seulement te partager mes croyances, mais sans certitude. Je peux seulement te dire que moi, je crois que nous serons tous réunis un jour. Je crois que de là-haut, bien assis sur son étoile, il veille sur ceux qu’il aime. Et je crois que tu lui manques aussi. Il a probablement les mêmes souhaits que toi, mais il y a cette barrière invisible qui vous sépare.

 

Ce soir, tu t’es endormie dans le creux de mon épaule. Je n’ose pas trop bouger, de peur de te réveiller. Ce soir, je t’ai répété les mêmes paroles, en espérant t’apaiser. Tu t’es endormie en pleurant, alors je suppose que je n’ai pas réussi à soulager ton chagrin.

 

Je te regarde dormir et des larmes roulent sur mes joues, car il me manque à moi aussi, mais aussi parce que je n’ai pas réussi à trouver le pansement qui mettrait un baume sur ton petit cœur écorché.

 

J’espère silencieusement qu’il viendra te visiter dans tes rêves… et que vous pourrez vous dire à quel point vous vous aimez.

 

Parce que je sais que tu aurais voulu le faire une dernière fois…

 

Mélanie Paradis  



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