Les ados… plein l’dos, je disais… Texte : Ghislaine Bernard

Il y a un peu plus de trois ans, j’ai écrit un texte « Parents d’ados… plein l’dos ! » alors que je n’y étais pas encore… ou du moins pas aussi… pleinement ! Eh bien, forte des encouragements que vous m’aviez prodigués, chers lecteurs et chères lectrices, j’étais prête ! je me « croyais » prête !

Ha-ha-ha (entendre ici un rire jaune moutarde !)

On a beau se croire outillé, préparé et confiant : RIEN. Rien ne rend plus justice à cette réalité que de le vivre réellement ! Bien entendu, nos têtes blondes ont toujours des moments, aussi minimes soient-ils, où nous les reconnaissons. De brefs instants où on est fiers de nous, les parents, de les avoir si bien élevés. Mais, oui mais, il y a de ces moments où… **inscrire ici votre patois le plus virulent** nous les mettrions dans une boîte bien « scotchée » avec « GO FROM NOWHERE » en grosses lettres majuscules et rouges inscrites sur la boîte !

Bon, d’accord, j’exagère un brin… juste, un brin.

Avec l’adolescence arrivent de nouveaux traits de personnalité :

La victimisation : « Tout est de ma faute ! » « Tu comprends rien ! »

La colère : Regards noirs, lèvres serrées, poings fermés, yeux plissés.

La révolte : « C’est pas juste ! » « Je veux pas ! » « Non ! »

Les émotions en dents de scie : je pleure, je ris, je crie, je me tais.

Les mutismes lorsque nous voulons ouvrir la discussion…

Les paroles que l’on ne voudrait pas entendre.

Celles qu’on fait répéter, pas parce qu’on n’a pas compris, non, juste pour se rassurer qu’il/elle n’a PAS dit ce qu’on a entendu en sachant très bien qu’effectivement, il/elle l’a bel et bien dit !

1… 2… 3… Respire… 4… 5… 6… Expire… 7… Ah et puis merde : l’envie de dire d’une voix forte et bien tenante : « OK LA FERME ! »

Ces moments où toutes nos belles résolutions de parler calmement, d’être compréhensif, doux, aimant, patient **toux** prennent la poudre d’escampette !

Pour ma part, j’ai trouvé une piste de solution : l’alcool ! Non, je rigole ! Sérieusement, je n’ai pas de solution miracle. Tout ce que je sais, c’est que je m’efforce justement de rester ouverte, calme et compréhensive. J’ai été adolescente moi aussi… (Seigneur, je suis dé-so-lée, chers parents !) J’essaie de me rappeler mes émotions, mes éclats. De me souvenir de ces fois où je savais que ce que je disais ou ce que je faisais était inadéquat au moment même où j’étais en action, mais que je le disais ou faisais quand même, comme si une force qui ne m’appartenant pas agissait pour moi ! Je savais que j’allais faire réagir et pas positivement, mais comme si je ne m’appartenais plus, je fonçais, tête baissée, comme un jeune taureau à la charge d’un ennemi qui n’existait pas. Le drapeau rouge que je voyais devant mes yeux n’avait pas la signification d’attaquer, mais bien cette lueur de prévention que je m’engageais en zone dangereuse pour ma liberté si fortement demandée.

La liberté. Un autre sujet préconisé par nos adolescents. Acceptons que peu importe toutes les libertés que nous allons leur laisser, ils en redemanderont toujours ! Plus de temps de sorties, de jeux vidéo, de conversations téléphoniques en monosyllabes, d’heure de coucher, etc., etc., etc.

De tout temps, les parents ne comprennent jamais rien et les ados sont d’éternels insatisfaits. Ç’a toujours été ainsi depuis des générations et des générations et ça le restera pour bien d’autres encore !

Armons-nous de sollicitude, restons fidèles aux principes que nous voulions leur inculquer, drapons-nous de tout cet amour inconditionnel et filial que nous éprouvons pour eux depuis leur naissance et patientons.

Je répète comme une litanie à mes adolescents : ta liberté finit là où celle des autres commence… et en silence dans ma tête, je m’encourage en pensant à chaque moment difficile : un jour, ce sera ton tour, mon enfant, d’être le parent, et alors tu sauras.

Petite vengeance en devenir ? Au final, je ne crois pas, mais j’aime bien le penser lorsque la soupape menace de sauter.

Comment vivez-vous l’adolescence de vos enfants en 2021 ?

Croyez-vous qu’il y a autant de différences dans les émotions et actions que dans « notre temps » ?

Simplement Ghislaine

 



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