Ma belle mémé
Comment je pourrais vous expliquer ça? Ma grand-mère est très spéciale. Le genre de femme que tu regardes et qui dégage tellement. Ma grand-mère, c’est ma deuxième mère, littéralement. Elle m’a élevée, aimée, réconfortée et protégée. Récemment, elle a vécu des moments plus difficiles et j’ai réalisé qu’elle pourrait partir. Toujours le mot pour faire rire à l’hôpital, elle m’a dit : « R’garde où que j’suis rendue, ma poupoune! » Elle va mieux et j’avais envie de lui dire merci à ma façon pour tout.
C’est le genre de mémé qui se levait pour me faire de la soupe Lipton à dix heures le soir quand j’étais malade. Celle qui m’enveloppait d’un doudou qui sortait de la sécheuse quand je faisais de la fièvre et que j’avais froid. Celle qui faisait du sucre à la crème pour ma classe au primaire. Celle qui venait me chercher à midi au pensionnat le vendredi en surprise. Celle qui m’amenait manger du Subway quand mon père disait non (salut, papa!). Celle qui jetait mon linge dehors quand ma chambre était trop en bordel, mais aussi celle qui m’aidait à le ramasser parce qu’elle trouvait je faisais pitié. Celle qui m’a appris à conduire en venant me chercher à l’école et en me disant : « Tu ne veux pas conduire? Ben on va rester ici longtemps, parce qu’il faut que tu apprennes. » Celle qui venait me chercher au bar à minuit en jaquette. Celle qui ne me disait rien quand mon chum de l’époque rentrait par ma fenêtre de chambre, et qui enlevait le sable dans la fente de la fenêtre chaque matin pour faire son enquête. Un matin, elle m’a dit : « Tsé, ton chum, il peut passer par la porte hein? » Celle qui m’a consolée quand j’avais des peines d’amour. Celle qui me dit toujours : « Je t’aime », quand je raccroche le téléphone. Elle ne m’a jamais chicanée. Selon elle, elle ne m’a pas gâtée non plus : c’était de l’amour, qu’elle dit!
Mémé, je veux te dire MERCI.
Merci d’avoir cru en moi et de m’avoir toujours encouragée.
Je suis reconnaissante de t’avoir encore dans ma vie à vingt-trois ans, même si quand j’étais petite, je disais qu’à mes dix-huit ans, tu pourrais partir.
Tu seras la plus merveilleuse des arrières-grands-mères.
Je t’aime.
Ta toutoune xxx
Geneviève Vaillancourt