Ma petite chérie

Tu as déjà franchi le cap des deux ans et pourtant, tu resteras mon bébé à jamais. J’ai toujours voulu savourer chaque moment passé avec tes frères, mais avec toi, ce sentiment est encore plus flagrant. Tu es notre petite dernière et le temps est décidément contre moi. Il file à toute allure…

Tu as une personnalité à couper le souffle. Il est vrai qu’avec deux frères aînés, tu n’as pas réellement le choix. Tu te dois de prendre ta place. Ils te chérissent, te protègent, te font pleurer, te bousculent, te consolent. Sans même le savoir, tu es la plus chanceuse de toutes. Tes frères t’aiment tellement! Déjà, ils feraient n’importe quoi pour toi. Ils seront toujours là pour toi même lorsque nous, nous ne le serons plus.

Déjà du haut de tes deux ans, tu me sembles si indépendante. J’espère qu’en vieillissant, tu me souhaiteras à tes côtés. Je sais qu’à l’adolescence, nous risquons de nous perdre quelque peu, mais j’attendrai toujours. J’attendrai ton appel. J’attendrai que tu t’arrêtes en chemin pour venir souper avec tes vieux parents. Peut-être serons-nous chanceux et que tes frères seront là, eux aussi. J’attendrai que tu me présentes celui qui fera battre ton cœur. J’attendrai que tu me racontes ta plus récente aventure en terre inconnue. Mais sache que je t’attendrai toujours.

Parfois, je manque de patience et j’en suis désolée. Certaines journées sont plus difficiles que d’autres. Mais sache que je fais et ferai toujours de mon mieux. Parfois, me diviser en trois relève d’un miracle en soi. Alors je le répète, je fais de mon mieux, ma chérie. Je serai toujours là pour toi, jamais bien loin. Si tu as besoin de moi, j’accourrai à toute vitesse. Peu importe la raison, peu importe ton âge. Idem pour tes frères.

Être une femme peut être si beau et si dur à la fois. Tu peux tout accomplir, ma belle. Ne laisse jamais personne te dire le contraire. J’ose espérer que tu auras une belle et douce vie sans trop de grosses embûches. Ton père et moi te guiderons et t’appuierons de notre mieux. Sans oublier que si tu as des ennuis, je suis convaincue que tes frères seront les premiers à te porter secours.

Je me vois tellement en toi : ce petit bout de femme que personne ne peut arrêter. La seule chose que je souhaite est que tu restes fidèle envers toi-même. Ne prends pas les décisions pour le bonheur des autres. Ta vie t’appartient, ma fille, et tu n’en as qu’une seule. Chéris-la. Fais de tes rêves la réalité. Peu importe ce qui te rendra heureuse, nous serons heureux avec toi.

Maman qui t’aime,

 

Geneviève Dutrisac



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